Do you think about me when you're all alone?
The things we used to do, we used to be
I could be the one to make you feel that way
I could be the one to set you free

C’était fini et maintenant je me rattachais au peu qu’il me restait. Je le serrais dans mes bras en ayant peur qu’il me repousse. Pourtant peut-être que je ne devrais pas avoir peur… Andy m’aimait, je le savais maintenant. Il ne m’a pas oublié, je ne l’avais pas oublié aussi et on venait de passer un bon moment ensemble. Ils sont confortables leurs lits mais vraiment nul à chier pour ce genre de truc, c'est pas pratique. J’ouvris tranquillement les yeux en entendant cette phrase… Ok. Ça répondait plutôt bien à mes craintes. J’suis comme n’importe qui. J’suis une fille comme les autres. Jamais Andy n’avait parlé de la pluie et du beau temps après un moment pareil. Ouais... J’avalai ma salive et me détachai finalement. Andy, à propos de... Je déglutis, j’avais du mal à trouver mes mots. À propos de quoi ? De la bombe, ou de ce qu’on venait de faire ? Il y avait tellement de choses à dire, à éclaircir, que je n’en savais plus trop. Je ne veux pas partir... Ce que je pensais, je l’ai dit à haute voix. Je ne voulais pas qu’il me repousse ou qu’il me demande de partir tout simplement. J’voudrais tellement que tout redevienne comme avant entre nous.

J'avais joué un jeu dangereux avec Apple en répondant à son baiser et, surtout, en allant si loin avec elle parce que je savais ce qu'elle ressentait pour moi. Et je savais aussi ce que je ressentais pour elle, céder à son corps c'était me rappeler combien je l'aimais et me faire flancher, ce qui ne devait pas arriver. Et pourtant, nous y voilà, je regardais le plafond et cherchais quoi dire, lançant une blague pas drôle qui finalement annonçait pas mal la couleur et Apple le comprit, je le sus quand son étreinte sur moi se desserra. Elle se redressa et je pinçai les lèvres en entendant son début de phrase, hésitant sur le comportement à adopter, puis elle m'annonça qu'elle ne voulait pas partir. Mon regard parcourut rapidement son corps et je finis par me redresser, me retirant d'elle pour être en position assise. Être allongé comme un handicapé n'aidait pas franchement à avoir l'air crédible. J'peux rien faire aux limites d'horaires pour les visites. Et pour le coup, je ne voulais rien y faire non plus de toute manière... disons que c'était une façon plus délicate de lui dire qu'elle allait partir. Je la fixai un instant dans les yeux puis déviai légèrement le regard, fixant le vide. Désolé.

Do you think about me when you're all alone?
The things we used to do, we used to be
I could be the one to make you feel that way
I could be the one to set you free

J’avais mal. Parce que je savais que je venais tout juste de me faire avoir… Ce qu’on venait de faire ? Ce n’était rien. Ce n’était que du sexe. J’lui faisais l’amour et lui n’a fait que me baiser : C’est tout. Et maintenant c’était la belle gifle que je me prenais dans la gueule… J'peux rien faire aux limites d'horaires pour les visites. Et ça faisais vachement mal. Parce que ça revenait à se faire dire « dégage » par l’homme qu’on aime… Il ne supportait déjà plus d’être près de moi et je mettais ma main à couper qu’il regrettait déjà d’avoir succombé à la tentation. Je sentais mon cœur chavirer et l’envie de vomir se pointer le bout du nez. Cool. J’avais juste l’impression d’revivre plus ou moins la scène à l’anniversaire d’Elia, quand on a couché ensemble pour finalement me rendre compte que ça n’aboutirait à rien. Seulement là, je savais ce que j’avais fait de mal et je ne pouvais pas effacer mon erreur comme on efface un tatouage. Désolé. Je le dévisageais un peu avant de me lever et de prendre mes vêtements. Alors voilà… c’est c’que j’suis. Juste Apple, la fille qui lui a brisée le cœur. Maintenant c’était permis de me briser le cœur aussi… Après tout j’étais comme tout le monde. Je me dépêchais à me rhabiller et rouvris les rideaux pour partir en claquant la porte. Si je voulais rester, maintenant je voulais m’enfuir et ne jamais faire demi-tour. J’avais honte et j’avais le cœur en mille morceaux.