Do you think about me when you're all alone?
The things we used to do, we used to be
I could be the one to make you feel that way
I could be the one to set you free

Oui. J’avais été avec Andy juste avant l’explosion et j’avais même contribué à sa survie, si on peut dire. Certes, il ne se rappelait de rien et c’était une bonne chose… Je me trouvais pas mal égoïste là, de vouloir qu’il s’en souvienne. J’ai donc décidée de baisser les bras, tant pis s’il ne s’en rappelait pas. Peut-être qu’il serait plus heureux en ne le sachant pas ? Ça va pas ? Je quittai mes pensées et levai les yeux pour le regarder. Andy cessa de manger le temps de me demander ce qui n’allait pas. J’étais coincée. Pourquoi est-ce que j’suis aussi mauvaise actrice hein ?

- Il s'est passé quoi pour que ce soit si important pour toi ? Et encore plus mauvaise que ça, tu meurs. Je n’avais pas été assez rapide pour arrêter mon cirque, il avait eu le temps de se rendre compte que j’essayais de lui faire passer un message. J’étais tellement perdu, tellement emmêlé dans les souvenirs auquel j’étais la seule à me rappeler. Je le regardai dans le blanc des yeux en me passant la langue sur ma lèvre inférieure avant de la mordre. Rien... C'est juste... Je baissais les yeux à ses lèvres et pris une grande inspiration. Ça me faisait tellement, tellement mal et j’aurais voulu tout donné rien que pour qu’il s’en rende compte. Ça. Je me rapprochai de lui doucement en retirant le plat de ses mains, avant de venir prendre ses lèvres avec les miennes, en un geste rapide.

J'étais perdu. Je ne savais plus grand-chose de ce dont j'étais censé être au courant, à vrai dire après deux mois de coma j'avais pas la sensation d'avoir oublié une journée seulement, même si les autres je ne les avais tout bonnement pas vécues. Il s'était passé quelque chose avec Apple et j'avais beau me creuser la tête, je ne me rappelais de rien. Mais vraiment rien, c'était le trou noir le plus total. Et ça me gênait, parce que ça la rendait mal et que je ne pouvais rien y faire. Elle finit par me répondre, me dire que c'était rien... mais finalement, elle sembla changer d'avis en cours de route et vouloir me dire ce qui la tracassait tant. Je fronçai un peu les sourcils, elle se rapprocha et me retira le plat des mains pour finalement venir m'embrasser. C'était court et simple, mais assez pour me surprendre. C'était "ça" que j'avais oublié ? Je me perdis dans son regard en silence, finalement c'était censé m'avoir apporté des réponses mais ça m'avait apporté encore plus de questions. Et je voulais me souvenirs aussi de ce qu'il s'était passé entre nous à ce moment-là. Je baissai les yeux vers ses lèvres et franchit l'espace qui nous séparait pour venir l'embrasser à mon tour, posant une main sur sa joue en prolongeant le baiser.

Do you think about me when you're all alone?
The things we used to do, we used to be
I could be the one to make you feel that way
I could be the one to set you free

Ses lèvres me captivaient tant, comme la première fois que l’on s’est rapproché lui et moi, le soir de la journée rénovation. Comme à Cancun aussi, quand il m’évitait et que c’était encore mal de s’aimer. J’avais l’impression de vivre exactement le même calvaire là : C’était mal de l’aimer. Il m’aimait encore mais il ne voulait plus. Andy voulait m’oublier et comme je ne veux que son bonheur… je n’avais pas le choix de m’y résigner. Mais là… c’était juste vraiment, vraiment trop fort. Est-ce que j’étais la seule à ressentir ce besoin intense de toucher ses lèvres ?

Ma main parla pour moi. Je retirai les plats des mains d’Andy et m’approchai de lui pour l’embrasser. Je n’avais pas eu le temps de réaliser ce que je faisais, ça m’était venu vraiment tout seul. Je cessai le baiser seulement quelques secondes ensuite et ouvrit les yeux pour le regarder. Je me maudissais cent fois dans ma tête. Pourquoi est-ce que j’ai fait ça ? Je restais immobile en le regardant, en attendant qu’il réagisse. Je m’attendais à ce qu’il me demande de partir, ou au moins me dire que le baiser n’avait rien changé… Je m’étais mentalement préparée en deux secondes pour être déçue.

Mais Andy posa sa main sur ma joue, en rompant l’espace entre nos lèvres de nouveau. Je pensais rêver, mais c’était la réalité. Je prolongeai le baiser en me rapprochant un peu plus, mais je n’osais pas en faire trop… J’étais encore dans l’incompréhension, après tout. Qu'est-ce qu'il voulait, exactement ?

Elle m'avait embrassé et voilà, j'étais perdu et ne savais plus quoi faire, partagé entre mes sentiments pour elle que j'essayais de bâillonner au plus profond de moi depuis l'incident à Megève, et justement ma raison qui me disait de ne pas lui céder. Mais si c'était important ? Si on s'était rapprochés de nouveau tous les deux ? Si on avait eu une discussion très importante qui avait changé ma vision des choses et dont je ne me souvenais pas ? Tant que questions qui tournoyaient dans mon esprit, à tel point que mon cœur accéléra avant de louper un battement quand je cédai finalement et embrassai de nouveau Apple. Je l'avais fait et il n'y avait déjà plus moyen de faire marche-arrière, ça m'avait tellement manqué. Finalement, je rompis le contact, posant mon front contre le sien et fermant les yeux. Tu m'as manqué... Là j'enchaînais les boulettes, mais ça faisait un mois que nous n'étions plus ensemble, un mois que mon coeur criait à l'injustice et que mes conquêtes ne me satisfaisaient pas parce qu'elles n'étaient pas elle, pas celle que j'aimais.

Do you think about me when you're all alone?
The things we used to do, we used to be
I could be the one to make you feel that way
I could be the one to set you free

Je ne comprenais plus rien… Du moins je n’étais pas sure que si ce que je croyais, était la bonne réponse à mes questions. Avant la bombe Andy m’avait dit qu’il m’aimait et m’avait embrassé. Maintenant qu’il ne se souvenait plus de rien et que je l’ai embrassé, non-seulement il ne me repoussa pas mais en plus il reprit un deuxième baiser… Que je prolongeais d’ailleurs, jusqu’à ce qu’il y mette fin lui-même. Andy posa son front contre le mien en gardant les yeux fermés, moi, j’ouvris les miens. Je voulais l’admirer un peu avant de me réveiller de ce beau rêve.

- Tu m'as manqué... Mon cœur s’est serré et je souriais. C’est vrai ? Je l’ai manqué ? Mais je devais le prendre comment exactement… ? Est-ce qu’il se souvenait de l’attentat maintenant ? De ce qu’on s’est dit, de ce qu’il est arrivé… Si je le manquais, est-ce que ça voulait dire qu’on n’aurait plus à se séparer… ? Je ne lui posai même pas la question, parce que j’avais peur de la réponse… ou tout simplement parce que ma version me convenait. Je passais également ma main sur sa joue et déglutis. J’avais peur de faire une bêtise qui le ferait fuir encore… alors je coupais encore une fois l’espace entre nos lèvres pour lui voler un énième court baiser. Andy... est-ce que j'peux rester ? Je gardais les yeux fermés et priais pour qu’il me dise oui.

Apple sourit quand je lui dis qu'elle m'avait manqué, sa main venant caresser ma joue doucement. Je ne savais plus trop ce que je devais faire, j'y allais au feeling... un feeling que j'aurais tôt fait de regretter, mais pas tout de suite. Mon regard se perdit un instant dans le sien avant qu'elle ne vienne m'embrasser de nouveau, un baiser furtif et presque timide. Je rouvris les yeux à sa question, la dévisageant sans répondre... rester ? Sûrement me demandait-elle à rester jusqu'à l'heure maximum autorisée, en tout cas je le comprenais comme ça. J'acquiesçai doucement, un léger sourire se dessinant aux coins de mes lèvres. Bien sûr. Mais dans ma tête, ce n'était ni plus ni moins qu'une invitation à aller plus loin avec elle. Elle ne voulait plus seulement être là pour m'avoir apporté le repas et me parler. Je l'embrassai alors à nouveau, plus fougueusement que précédemment et laissai ma main descendre le long de son cou, puis sur sa poitrine et jusqu'à sa taille, l'attirant doucement vers moi.

Do you think about me when you're all alone?
The things we used to do, we used to be
I could be the one to make you feel that way
I could be the one to set you free

Ça se compliquait encore plus. Il m’aime, il ne m’aime pas, il m’aime, il ne m’aime pas, il m’aime ? Avec lui, j’avais l’impression de la fleur ne viendrait jamais à bout de ses pétales. Il changeait d’avis du jour au lendemain et maintenant, j’étais à celle où je croyais vraiment qu’il m’aimait encore. Je souhaitais rester… jusqu’à ce que l’on doive me foutre dehors parce que l’heure des visites seront terminées. Mais le mieux, c’est que je voulais rester dans la position dans laquelle on était.

Parce que ça aussi, ça avait un temps limite. Bien sûr. Mon cœur loupait un battement. J’étais contente qu’il ait accepté… et maintenant j’étais convaincu que j’allais passer un moment avec lui, comme avant. Andy se rapprocha de moi à nouveau et m’embrassa, en glissant ses mains sur le haut de mon corps. Il ne m’a pas fallu trop de temps pour comprendre qu’il n’y avait plus de limites désormais, alors je me redressai, quittant ses lèvres encore une fois. Okay... Je n’étais pas sure de comment tout ça allait se finir, mais ce qui était sure, c’est que je ne voudrais pas qu’une infirmière entre et assiste à un show. Je me levai donc du lit pour tirer le rideau, avant de retourner auprès de lui. Il y avait tellement de choses à se dire… mais l’envie de l’embrasser me brûlait encore les lèvres. Je grimpai donc sur lui à califourchon et me penchai pour combler mes envies tout en encadrant son visage entre mes mains.

J'avais envie qu'elle reste. Et même au-delà d'avoir envie qu'elle reste... j'avais envie d'elle tout court. Envie de la sentir contre moi, envie de sentir la chaleur de sa peau, ses caresses, ses lèvres sur les miennes.. Ça faisait un mois que je n'avais pas vécu ça avec elle et elle n'imaginait probablement pas à quel point ça me manquait. Je flanchais totalement, et suite à mon baiser, elle sembla avoir la confirmation que nous voulions tous les deux la même chose. Elle s'écarta alors de moi pour se relever et tirer le rideau, j'en profitai pour m'asseoir vraiment sur le lit, bien conscient qu'avec mes blessures, il me serait totalement impossible d'avoir le dessus dans me faire mal. Elle ne tarda pas à revenir vers moi, grimpant sur moi à califourchon maintenant que nous étions à l'abri des regards et je ne tardai pas à frissonner d'impatience, mes mains se glissant à son visage pour l'encadrer, mes doigts se faufilant dans sa chevelure avant de redescendre sur son corps, glissant le long de ses bras en effleurant sa peau puis passant sur son ventre. Mes mains se firent alors plus baladeuses et se firent une place sous le tee-shirt d'Apple. J'étais incapable de cesser notre baiser, ses lèvres m'avaient bien trop manqué et pour rien au monde je ne voulais m'en séparer.

Do you think about me when you're all alone?
The things we used to do, we used to be
I could be the one to make you feel that way
I could be the one to set you free

Est-ce que c'était mal de vouloir rester... ? Je sais parfaitement qu'Andy veut prendre des distances. Je sais aussi qu'il ne se rappelle pas des événements avant la bombe, qu'il ne se rappelle pas d'm'avoir avoué qu'il m'aimait encore. Et là... peut-être que je profitais de l'un de ses moments de faiblesses. Il me veut, mais à quel point ? Est-ce que c'est temporaire ou c'est permanent maintenant ? Je me trouvais pas mal égoïste de m'en foutre complètement à ce moment précis... Mais Andy m'avait vraiment trop manqué et l'envie de l'embrasser n'était plus qu'une simple envie. C'était devenu un besoin.

Après avoir fermé le rideau je suis grimpée sur lui à califourchon. Je tentais de vraiment faire attention à ne pas y mettre trop de poids, je n'étais pas tout à fait certaine de s'il avait encore mal aux jambes à cause de la poutre ou pas. Mais surement, puisque son réveil ne date pas d'il y a si longtemps que ça. Gosh... Là, je le regardais et vraiment, j'insiste sur le fait que j'aurai voulu lui dire pleins de choses. J'aurais voulu lui dire qu'il me manquait aussi, que je l'aime, que je n'ai jamais voulu lui faire de mal et qu'j'avais changée. J'aurais voulu lui dire qu'Alekseï allait regretter de nous avoir séparé, lui promettre que plus jamais il n'aura le coeur brisé... Tellement, tellement de choses à lui dire. Mais je me contentais de l'embrasser avec passion, de laisser ses mains se balader sous mon tee-shirt pendant que je lui caressai le torse. L'envie se faisait de plus en plus présente, de plus en plus forte et je rompis le baiser un très court instant, rien que pour enlever mon haut et le jeter en bas du lit. J'avais très envie de lui.

J'allais certainement regretter tout ça, regretter d'avoir craqué avec elle... de lui avoir cédé alors que je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour l'oublier. Mais je ne savais pas comment lui faire face et ne pas céder à la tentation. Elle était si belle, si attachante, si attentionnée, elle me manquait tellement que je n'arrivais pas à faire abstraction de tout ça et il me fallait déborder. Les autres filles ne m'apportaient pas ce que je désirais vraiment, personne d'autre qu'Apple ne le pourrait parce qu'elle était la seule que j'aimais... et putain, je l'aimais à en mourir. Ses baisers, ses caresses, sentir son corps au-dessus du mien, j'aurais été prêt à tuer pour le sentir à nouveau. J'avais besoin d'elle près de moi dans ma vie, même si j'avais le cœur déchiré. Elle me l'avait brisé, mais finalement, elle était aussi la seule qui pouvait en recoller les morceaux. Elle retira son tee-shirt et mon regard parcourut son corps jusqu'à ce qu'elle m'embrasse à nouveau, mes mains passant à son dos pour défaire l'attache de son soutien-gorge et la débarrasser complètement de ce dernier. Doucement, je l'attirais vers moi pour pouvoir embrasser sa poitrine en passant les mains sur ses fesses, songeant à quel point ça m'avait manqué.