invisibles heroes. ★ ─
w/ @Daryl NicholsonEris opina doucement en l’écoutant. Elle ne pensait pas qu’il se confierait à se point là. Elle avait posé la question sincèrement mais se serait attendue à ce qu’il réponde poliment que non il n’avait pas de regrets ou de manque, et fut donc touchée qu’il se confie sur le fait qu’il avait arrêté pour passer du temps avec ses filles. Opinant doucement, elle se dit que c’était sans doute le choix de la maturité à faire mais que ça ne devait pas être facile. Elle posa sa main sur sa grosse paluche avec un petit sourire.
- On a envie de te rendre fier de nous en tout cas… sourit-elle doucement.
Sa main vint à nouveau se reposer sur le bureau devant le clavier alors que ses joues rougissaient un peu. On le voyait peu avec sa peau dorée mais elle avait eu un coup de chaud. Pourquoi ne pouvait-elle pas avoir une relation saine avec quelqu’un sans que sa libido ne vienne s’en mêler. Elle se mordit discrètement l’intérieur des joues comme pour faire taire cette partie de son cerveau qui venait parasiter ce moment.
La conversation revint sur Veritas et elle essaya de se concentrer à nouveau sur ce qu’il disait au lieu de laisser ses envies faire galoper son cerveau à toute allure.
- Je suis complètement d’accord, commença-t-elle. Et puis même si c’est pas mon prof, je sais pas, je comprends pas pourquoi on se mêlerait de sa vie, il a l’air de se mêler de la sienne lui… Oui, j’espère qu’il parviendra à l’ignorer.
Elle haussa un peu les épaules. Si quelque chose de ce genre lui arrivait, elle ne savait pas comment elle réagirait. Sans doute qu’elle trouverait un moyen de hacker un téléphone ou un ordinateur d’un des gérants pour publier une bonne vidéo d’un moment où il ou elle se branle ou quelque chose du genre… et publier ça, partout. A taste of their own medicine.
L’histoire du coquelicot rouge allégea l’ambiance et la fit rire.
- Comment si jamais je suis engagée ici un jour je te laisse pas choisir mon surnom ! dit-elle en prévention avec un rire. On m’avait donné un surnom à un moment à l’université, la première fois que j’ai eu mes dreads qui me faisait pas mal kiffer…
Lisant la curiosité dans les yeux de Daryl, elle laissa planer un peu le doute avant de lâcher :
- Medusa, dit-elle avec un sourire. Parce que mes dreads étaient comme des serpents et que si on me dérangeait à mon ordi en licence, je te regardait littéralement comme si mes yeux pouvaient te changer en pierre.
Elle eut un petit rire à cette pensée. Elle avait toujours été une jeune à la fois travailleuse mais avec une colère grondante au fond d’elle et la déranger à un ordinateur ou un ordinateur qui ne travaille pas à son rythme de croisière suffisait à la mettre hors d’elle complètement et définitivement. Elle écouta sa réponse au sujet du darkweb et étira un peu ses doigts devant elle avec un petit grognement comme si elle venait de se réveiller. Elle comprenait que ça voulait dire que le droit peut-être pas mais la possibilité, oui.
- Allez Dada, laisse faire les jeunes maintenant, dit-elle avec un sourire au coin des lèvres.
Ses longs doigts fins se mirent à pianoter à tout allure sur l’ordinateur, trois, quatre, cinq fenêtre étaient bientôt ouvertes et chaque barre de chargement qui se lançait était un instant de pause où elle pouvait commencer à modifier des sources-codes pour accéder faire tomber progressivement les firewalls qu’elle rencontrait. Avec l’adresse IP, elle commençait à chercher sa présence sur les sites de pornographie pédophile, ces sites étaient relativement bien protégés en surface mais pour chaque bouclier, il y avait l’arme adéquate. Ses yeux couraient sur l’écran à une vitesse qu’il aurait même était difficile pour un eye-tracker de suivre ses mouvements en temps réel.
Rien ne pouvait pardonner la pédophilie. Certes, on pouvait considérer ça comme une maladie mais si la personne ne se fait pas traiter pour la maladie en question, et que ça commençait à se diriger vers la pornographie… Cela voulait dire que l’acte de barbarie n’était plus loin, elle ne pouvait s’empêcher de le croire. Elle savait bien que des gens peut-être plus qualifié qu’elle aurait trouvé cet homme plus vite mais en cet instant, elle avait l’impression que le destin de cet enculé présumé reposait entre ses mains et si il était coupable, elle comptait bien le prouver.
Dans sa tête, le temps n’avait plus aucune notion réelle. Était-elle dans ce bureau depuis cinq minutes ? cinq heures ? Elle n’en savait rien, ses doigts continuaient à courir lestement sur le clavier lorsque finalement, une fenêtre de bureau apparut à l’intérieur de la fenêtre de bureau du FBI. La fenêtre du bureau de Marteens. Eris se laissa tomber contre le dossier de son siège, les yeux écarquillés. Elle avait réussi.
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