Connerie, quand tu nous tiens [Tyler]

Je ne bossais plus et ça faisait un mois que j'avais totalement disparu, que je m'étais coupée du monde extérieur. Je ne m'étais pas fait virer non, j'étais tout simplement en congé et pour bien commencer cette période de congé, je pris la décision de retourner chez mes parents, laissant mon entourage dans l'ignorance, et par mon entourage, je veux surtout parler de Tyler, le père de ma fille. Depuis le début de ma grossesse, j'agissais stupidement, dans son dos, il n'était au courant de rien, il ne savait pas pour ma santé, pour celle de la petite, il ne savait pas où j'allai et ce que je faisais. J'avais fait une erreur en allant à ma première échographie seule et en plus de ça, je lui avais annoncé la nouvelle par SMS, pas mal, je dois l'avouer et bien évidemment, il l'avait très mal prit. Ma seconde fut mon départ discret et soudain pour le New Jersey, chez mes parents, je n'avais rien dit à personne, et même pas à Tyler, le pauvre. Bien évidemment, ça aussi, il l'avait mal prit et c'est à ce moment là que je compris enfin que j'enchaînais les erreurs, les conneries, les absurdités et il fallait que je change, mais je n'eus pas vraiment le temps de faire quoique se soit. En allumant ma télévision, je vis cette annonce, on ne parlait que de ça, de cette alerte à la bombe et même si Tyler pense apparemment le contrairement, je fus prise d'une énorme panique, c'est donc pour cette raison qu'après m'être calmée, je pris mon téléphone portable afin de lui envoyer un SMS : Désolée d'avoir désertée pendant un mois mais il fallait que je réfléchisse, que je prenne du recul et que je me repose surtout. Je suis de retour et j'espère que tu vas bien, j'ai entendu parler de cette alerte à la bombe, même si tu dois sûrement penser le contraire, je m'inquiète pour toi. Et comme je m'y attendais, sa réponse fut franche et froide : Pardon? T'es sérieuse tu reviens comme ça? Avec cette raison? Sans m'avoir donné de nouvelles, alors ça j'arrive pas à y croire. Qu'est ce que ça peut faire s'il ne m'est rien arrivé? Alors ça je peux pas y croire à ça. J'essaya alors par la suite de m'expliquer mais c'était tellement évident, il m’en voulait, il était vraiment en colère contre moi. Notre conversation se termina assez rapidement, il voulait me voir et ne travaillant pas pour le moment, j'étais libre tout le temps et il prit la décision de venir aujourd'hui, il me laissa une heure avant son arrivée et pendant cette heure, je ne fis rien. Je restai là, assise, inerte, dans le noir, je pensais à tout ce qui s'était passé ces 7 derniers mois et là, j'entendis sonner, je me leva lentement avant d'allumer la lumière de mon salon et de mon couloir, je n'avais pas le choix, j'avais fermé tous les volets de ma maison. Je pris quelques secondes pour me regarder dans le miroir, celui qui était près de l'entrée, je ne voulais pas avoir l'air d'un zombie, d'une femme totalement désespérée - d'ailleurs, je n'en étais pas une - et j'ouvris enfin la porte, lentement ...

J'étais tellement stressée et en entendant sa voix, en le regardant, j'avais vraiment de quoi l'être. Il avait l'air tellement en colère et dans le fond, c'était normal, sa colère était justifiée. Je lui avais dit que je quittai la ville, dans une lettre, une toute petite lettre, et dans le fond, j'étais vraiment partie, mais je m'étais résignée à le faire définitivement. J'étais bel et bien de retour, mais apparemment Tyler ne voulait pas oublier ma petite "fugue".« Salut ... » Mon salut était triste alors que le sien était froid, je savais que cette conversation n'allait pas être gaie.

Je m'écartais alors un peu afin de le laisser entrer. « Vas-y entre ! ». Je refermais ensuite la porte derrière lui avant d'aller m'asseoir sur le canapé du salon. Je n'avais pas trop la force physique et mentale de rester debout, ma tête et mes jambes n'en pouvaient plus. D'où j'étais, je le voyais parfaitement, et c'est d'un signe de la main que je lui demanda de me rejoindre. Il voulait parler, et bien nous allions parler. « Viens, apparemment, il faut qu'on parle, alors parlons ! ». En disant cette phrase, j'étais calme, sereine, je venais de prendre une soudaine confiance qui me venait de je ne sais où mais je me demandais dans le fond si cette confiance allait durer tout au long de la conversation. Je le regardais droit dans les yeux, attendant les reproches qu'il avait à me balancer à la figure. L'expression sur son visage, elle était froide, cette situation n'était vraiment pas évidente et surtout en connaissant la raison de sa visite, ça l'était encore moins.

« Comment ça qu'est-ce qui m'a prit ? » Oui en effet, qu'est-ce qui m'était passé par la tête ? Il avait raison, mais ça, je ne pouvais pas l'accepter, j'avais tellement horreur d'avoir tord, même quand je sais que j'ai tord, je n'aime pas l'avouer, peut-être par fierté, mais il fallait que je me résigne à enfin l'accepter, sinon, la discussion n'en finirait pas et elle deviendrait de plus en plus houleuse.

« Je ... je ne suis pas comme ça ! ». Dans le fond, j'étais tellement mal, mais je ne voulais pas le montrer, car je savais qu'il avait raison. Mais accepter toutes ces critiques, c'étaient assez difficile, mais je me devais d'être franche avec lui.« Je sais très bien que je n'avais pas le droit de partir comme ça, sans rien ... Je ... je ne sais pas ce qui m'a prit. Je ne me sens pas spécialement bien ces derniers jours mais ... mais en aucun cas je n'ai fuis quoique se soit, crois-moi ! ». S'il ne voulait pas me croire, je n'allais pas le forcer, après tout, il avait ses raisons, il était en colère, et c'était tout à fait normal, mais je voulais qu'une chose soit clair, je ne voulais pas qu'il se fasse des films à propos d'une seule et unique chose. « Comprends bien que je n'ai rien contre ta relation avec Elia, au contraire. Vous êtes fait l'un pour l'autre, vous vous êtes enfin retrouvé. Mon mal être n'a absolument rien à voir avec ça. ». Au moins, c'était clair, il était à présent au courant que je n'avais rien contre son couple. Notre aventure, aussi étrange que ça puisse paraître, c'est du passé et j'aimerai que malgré tout, lui et moi, nous restions en bon terme. Après tout, il est le père de ma fille.

« Comme excuse ? Parce que tu penses que ce que je viens de te dire sont de pures inventions ? » En gros, ce que je venais de lui dire était entré par une oreille et ressortit aussitôt par la même. Il ne me croyait pas et il n'en avait absolument pas envie et puis sa réponse quand je me mis à parler d'Elia, non mais hallucinante. Je voulais tout simplement qu'il sache que sa relation avec Elia n'avait rien à voir avec mes actes, avec ce que je pensais car après tout, cette pensée lui avait déjà traversé l'esprit mais non, tout ce que je disais, il le niait, le rejetait, le prenait mal. Je n'avais plus vraiment envie de parler, mais je suis une adulte, alors j'allai me comporter en tant que telle, mais par contre, mes émotions et mon ressentit, j'allai le garder pour moi, c'est pour cette raison que je passa à autre chose assez rapidement ... « Ouais ouais Tyler ! Si tu veux, laisses tomber ! ».

Il m'avoua ensuite qu'il était déçu, je le regardais dans les yeux, j’espérais qu'il accepte mes excuses et qu'il comprenne que j'étais sincèrement désolée, mais ça, ça restait à voir, comme tout le reste. «Je suis sincèrement désolée Tyler ! ». Je savais parfaitement qu'il était déçu, avant même qu'il ne me le dise, c'était tellement évident en même temps. Le conversation se dirigea vers le bébé, il demanda de ses nouvelles, chose qui me fit un peu sourire, « Elle va bien, du moins, elle essaie d'aller bien. ». Je vivais une grossesse assez difficile donc, le bébé n'allait pas forcément toujours bien car mon état de santé pouvait parfois l'affecter.

« A mon avis ? Tu devrais le prendre comme tu veux ! » Quelle question absurde. Je savais parfaitement que c'était une question rhétorique, mais je la trouvais quand même absurde. Je le trouvais quand même assez agressif et froid, même s'il avait quelques raisons de l'être, je trouvais que ce genre de réaction était beaucoup trop direct, beaucoup trop rentre-dedans et je savais que tout ça allait mal finir, me connaissant, quelques choses de mal allait arriver. Et le pique qu'il me lança me fit l'effet d'un coup de poignard, c'était tellement blessant qu'il puisse penser cela, qu'il puisse penser qu'à la naissance de notre fille je fuguerai avec elle, je m'arrêta quelques secondes, le regardant dans les yeux, l'air assez choquée par ce qu'il venait de dire, « Wow Tyler, vas-y doucement ! Défoules toi mais maîtrise tes mots ! ».

Il était décidément convaincue qu'il ne verrait pas sa fille, il était convaincue que je fuguerai avec elle alors que ma fugue soudaine était simplement un moment d'égarement de ma part et d'ailleurs, j'étais de retour, c'était donc une preuve qu'à ce moment là, je n'avais plus toute ma tête. J'étais perdue, tout ça était nouveau pour moi, mais je savais parfaitement qu'on ne m'y reprendrait plus à fuguer du jour au lendemain alors tout ça me fit énormément mal. « Mais tais-toi bon sang ! Je ne compte pas partir une fois que notre enfant sera là. Tu pourras la voir autant de fois que tu voudras. C'était simplement un moment d'égarement de ma part. J'ai jamais dit que je te priverai de tout ça, tu délires complètement là ! ». Je tentais de maîtriser mes mots, de ne pas devenir vulgaire et insultante comme lui commençait à le devenir, mais la pression devenait vraiment trop forte.