Je ne comprends pas. Je ne comprends plus. J’ai l’impression d’avoir passé les quinze dernières minutes dans une dimension totalement différente de la tienne. Comme si nous avions eu cette discussion ensemble sans pour autant être ensemble, l’évolution de cette dernière dans nos esprits totalement différente. « You don’t know so you push me away? You shut yourself down and leave me here to fetch for myself? » Je secoue la tête et fait quelques pas dans la pièce pour m’éloigner de toi. Je ne sais même plus quoi dire, mes pensées comme une tornade dans ma tête alors que j’ai envie de tout briser autour de moi. Ça m’apprendra à m’ouvrir comme ça…
« No… » Fuck, tu sais qu’après cela, elle te dira plus rien. T’as envie d’abandonner, de pleurer. C’est de ta faute probablement, parce que tu veux toujours plus. Parce que tu veux que les choses soient claires. « I’m sorry, I didn’t want to… » Tu ne voulais pas la repousser au contraire, tu ne voulais plus qu’elle te lâche! Tu la suis du regard sans bouger, t’as l’impression que c’est elle qui cherche à te fuir à présent.
Je secoue rapidement la tête de gauche à droite et ferme les yeux pour retenir les larmes qui remontent soudainement et m’entravent la gorge. « All I… » J’avale de travers, mais poursuis malgré tout. « All I asked was that you make me yours and you let me down seconds after.. » Littéralement et figurativement. Je sens les larmes qui coulent sur mes joues et les essuie rageusement sans te quitter du regard. Chaque putain de fois que je m’ouvre, tu te refermes tout aussi vite. Comment est-ce que tu espères qu’on aille où que ce soit Hayden? « You have no idea how to trust me. » et la réalisation fait plus mal que je ne veux l’admettre.
Tu l’avais laissé tomber? Ce n’était pas réellement ainsi que tu voyais ça. Tu souhaitais plus que tout que votre relation avance et qu’elle soit la tienne comme tu lui avais dit. Tu ne savais pas trop pourquoi tu réagissais comme ça, pourquoi tu avais autant de questionnements. Ce n’était pas contre elle, tu avais simplement besoin de préciser des choses comme vous ne vous compreniez pas toujours… Tu essayais cependant de délaisser un peu cela, cette tendance… mais ça ne passait pas mieux! La blonde semble blessée et tu peux d’ailleurs voir des larmes qui commencent à couler, ce qui te serre le cœur. Elle finit par dire que tu ne sais pas comment lui faire confiance et t’es prêt à contester de nouveau, mais tu t’arrêtes. Est-ce cela? Ça fait étrangement du sens, mais ça ne te plait pas. Ton regard dérive vers le vide et t’essaies de replacer les choses. Était-ce pourquoi t’avais besoin de tout mettre au clair, pour qu’il n’y ait pas place à interprétation? « It’s new for me too… » Tu ne cherches pas d’excuse, c’est simplement comment tu vois les choses.
J'en ai marre de toujours me retrouver dans cet état devant toi. Jamais en 4 ans n'as-tu eu la chance de me voir pleurer et maintenant il me semble que ce soit sans arrêt le cas. J'ai honte et je voudrais m'enfoncer six pieds sous terre, mais je suis trop frustré pour ça dans l'immédiat. Je sais que j'ai raison de dire que tu n'as aucune idée comment me faire confiance et c'est douloureux parce que ça ne devrait pas être le cas. Nous sommes des meilleurs amis putain!! "So that excuse everything for you but not for me." J'hoche la tête en essuyant encore une fois mes larmes et sors finalement de la salle de bain sans m'essuyer.
Montagnes russes. Tu te demandes pourquoi à toutes les fois, t’es toujours autant surpris. À présent, c’est presque une habitude et c’est le contraire qui devrait te questionner. « That’s not what I meant! » Tu soupires un peu et la vois alors quitter la salle de bain. Tu t’avances donc vers la porte, tenant toujours la serviette qui lui était destinée. « Where are you going? » Il était évident que vous deviez vous parler encore, elle ne pouvait pas partir comme ça. « That doesn’t excuse anything but… I’m scared too Heather. » Peur de laisser aller complètement pour ne finir qu’en petits morceaux. Peur de te faire des rêves qui ne se réaliseront jamais. Peur de la perdre complètement également.
Je sais que tu me suis, mais je ne me retourne pas, entrant plutôt dans ta chambre où je cherche mes vêtements pour les enfiler malgré ma peau encore mouillée par endroit. "Do you even hear yourself?" Je rage en tentant de remettre mon soutien-gorge. "You're so used to me dissapointing you and crushing you that even when you ask me to be yours, you just assume I'm gonna turn you down again and hurt you." Je me retourne pour te regarder à nouveaux, couverte de mes sous-vêtements à présent, regard sévère et brisé à la fois.
Tu la suis jusqu’à la chambre, la laissant toutefois faire. Tu te doutes de la suite. Elle va s’en aller. Et sincèrement, t’as pas le courage et l’énergie de la retenir. Ses paroles ne font que te déprimer davantage. T’en as marres de toujours chercher à la convaincre, ses idées sont déjà faites. « If that’s what you think… okay Heather. » Tu soupires de nouveau et laisses tomber au sol l’autre serviette, gardant la tienne autour de ta taille tandis que tu vas te laisser tomber sur ton lit. Échec. Case départ.
Et juste comme ça, tu jettes la serviette. Une fois de plus littéralement et figurativement. Mon coeur se serre de plus belle dans ma poitrine et si je n'étais pas aussi orgueilleuse je viendrais probablement te rejoindre sur le lit pour chercher un peu de réconfort. J'ai envie de te crier de me retenir, de ne pas me laisser partir, que ce n'est pas ce que je veux vraiment, mais plutôt mon mécanisme naturel de défense. Je veux que tu me retiennes en me disant que tout ira bien, que tu es désolé, que tu comprends... mais rien de tout ça n'arrivera parce qu'on est pas dans un film ou un putain de conte de fée. Je termine d'enfiler mes fringues et retrouve mon téléphone pour commander un uber, relevant la tête une fois que c'est fait pour voir si tu comptes me retenir ou non.
Les mains sur ton visage, t’essaies de trouver une solution. Tous les deux, c’est comme si vous ne parliez pas le même langage. Pourtant, t’es pas mal certain que ça fait des années que vous vous côtoyez. C’est l’amour qui est venu faire cela et même si ça te met à l’envers, tu sais que tu n’arriveras pas à t’en détacher de sitôt. N’entendant plus la blonde, tu tournes la tête pour voir ce qu’elle fait. Elle est là, téléphone en main, sûrement prête à quitter. Tu t’appuies alors sur tes coudes pour te redresser. « I didn’t want you to leave, I wanted to talk with you. And I know it’s hard, I know I messed things up but… these words were what I want, even if my head just keeps making it complicated… » Tu ne bouges pas, tu ne vas pas le retenir physiquement quand même, mais tu veux au moins qu’elle sache que tu ne cherchais pas à la repousser. Ou si c’était le cas, ce n’était pas volontaire, car ça fait longtemps que tu veux qu’elle soit la tienne.