Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityDon't let the story repeat itself | Alyson K. Nelson - Page 2
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Don't let the story repeat itself | Alyson K. Nelson

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don't let the story repeat itself  
@ALYSON K. NELSON  


Mark se haïssait pour tellement de raisons… Il comprenait cette haine de soi même si il trouvait qu’Aly avait toutes les raisons pour haïr les autres et pas elle-même justement. Mais ce genre de sentiments d’auto-destructions ne se rationalisaient pas, il le savait. Alors il n’aurait qu’à l’aimer tellement qu’elle commence à s’aimer aussi. Il glissait doucement ses doigts dans ses cheveux, son front contre le sien. Elle sentait qu’elle était prudente avec son corps meurtri et il en était reconnaissant.

Il la regarda doucement avec un petit sourire lorsqu’elle lui avoua que ça n’avait jamais été un jeu. Il déposa un baiser sur son nez avec un petit sourire.

- Ca veut dire que ta colère à mon retard, c’était vraiment de la jalousie ? Demanda-t-il, taquin.

Camille. C’était normal que la conversation glisse naturellement vers elle. Il inspira profondément pour se donner un peu de courage et replaça légèrement le tube qu’il avait dans le nez. Ses poumons étaient encore fragiles et le petit surplus d’oxygène n’était pas de trop.

- Bon… Quand j’avais 19 ans, je vivais à New York et je sortais avec une fille de 16 ans. Elle s’appelait Ellie. Et j’étais très amoureux d’elle. Ca faisait déjà quelques mois qu’on sortait ensemble et moi, comme j’ai été élevé par mon grand-père, je pensais là demander en mariage deux ans plus tard et tout le tintouin quoi…

Il se mordit un peu l’intérieur des joues et reprit une profonde inspiration. Il ne pensait pas que la partie sur Ellie déjà lui donnerait autant d’émotions.

- Et puis on a déconné sur la contraception et Ellie est tombée enceinte. On a mis du temps à s’en rendre compte d’abord et après… Elle ne voulait pas avorter mais elle ne voulait pas le garder non plus. Moi je voulais le garder ce bébé. J’aurais attendu Ellie ou j’aurais vécu ma vie avec cette petite et j’aurais été tellement heureux… Et en annonçant ça à un pote en droit… il m’a dit que si je reconnaissais l’enfant, j’allais aller en prison pour détournement sur mineur. Et quel père j’aurais été si j’avais disparu avant même sa naissance pour aller en taule ?

Détournant le regard, il serra les dents un peu plus en retenant ses larmes.

- Avec le recul, j’aurais dû me battre… Et prendre un avocat et tout faire pour la garder près de moi… Mais j’ai eu peur et donc je me suis fait passer pour le meilleur ami d’Ellie, j’ai été aurpès d’elle pendant toute sa grossesse, pendant l’accouchement… Et Ellie s’est sentie mal juste après l’accouchement alors ils m’ont mis Camille – on avait choisi son prénom à cause d’une chanson que je chantais à la guitare pour apaiser Ellie – ils l’ont mise sur mon torse et… et…

Ce souvenir de ce tout petit être contre son torse lui brisait le coeur parce que si c’était un des plus beaux moments de sa vie, celui d’après de devoir la donner à des mains inconnues et la voir disparaître pour ce qu’il pensait être toujours. Il soupira en reniflant un peu alors que les larmes roulaient sur ses joues.

- Et je crois que mon coeur a commencé à battre quand ils l’ont posée contre ma peau… Et qu’il s’est gelé au moment où on me l’a enlevée.

Il fronça les sourcils comme si ça allait l’aider à arrêter les larmes mais ça lui donnait surtout un air un peu pitoyable. Il enfouit son visage dans les cheveux de sa belle pour s’y cacher, les sanglots si près de lui tordre la gorge. Il poussa un gros soupire, expirant longtemps pour essayer de s’apaiser contre elle. Avec ses bras, son odeur qu’il aimait tant.

- Je suis devenue une épave… J’ai voulu me détruire à petit feu… Ellie m’a porté tant qu’elle pouvait puis elle a fini par abandonner aussi… Normal. Et 24 ans plus tard, je découvre qu’Ellie avait mis mon nom sur le dossier malgré tout et Camille m’a retrouvé… Et j’essaie de faire partie de sa vie, de… pas me faire pardonner, ce serait beaucoup trop lui demander mais, de lui donner un peu de ce que j’aurais du lui donner toute sa vie en fait…

Regardant Aly, il attendait d’avoir sa réaction… C’était son plus gros secret et les circonstances étaient d’autant plus secrètes. Mais ça faisait un bien fou de le partager avec sa belle.

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★ ─ w/ @Mark Underhill

je ne réagis pas tout de suite quand il exprime cette révélation que j'avais faite. de ce souvenir ancré quand j'avais fait une crise de jalousie dissimulée sous un potentiel égoïsme qui n'en était pas, je m'inquiétais de le savoir avec une autre femme. de l'arracher aux bras d'une de ses filles qui pleureront de le savoir pris dans une relation somme toute étrange avec la plus belle femme du monde.
mais pour qu'il en parle et s'en souvienne avec toutes les épreuves qu'il a du enduré, c'est qu'il a bel et bien été touché quelque part. que je lui ai fait peur ou qu'il a commencé à percuté que quelque chose changeait entre nous. et c'était tant mieux. tant mieux qu'il comprenne seul, tant mieux que je n'ai rien à expliquer. qu'il soit donc plus simple qu'il arrive à lire entre les lignes, interprète mes mouvements et mes silences.
en vérité, je n'ai même pas besoin de lui répondre, il sait très bien que j'ai été jalouse. possessive... mais surtout inquiète. il savait au fond... que je n'étais pas ce fort caractère, de cette femme d'apparence sûre d'elle qui finalement se révèle aussi fragile que de la porcelaine.

non, je préfère porter le sujet sur camille. cette fille qu'il a eu très jeune et qui allait, en quelque sorte, faire parti de ma vie.
d'un côté, j'entends parfaitement l'histoire qu'il me raconte, même si je ressens une pointe de jalousie quand il a encore toutes les émotions pour son ex. ex qui remonte à bien loin maintenant, les sentiments doivent être morts dans l’œuf. et si ce n'est pas le cas, je m'en occuperai.
la demander en mariage, j'ai un frisson d'horreur et je me colle un peu plus contre lui pour chercher la chaleur qu'il m'enlevait de ses histoires difficiles à entendre. de cette vie dans laquelle il aurait eu tout pour être heureux, je me retrouvais à reconstruire un passé qui l'avait détruit autant que le mien.
est-ce cette similitude qu'on a trouvé en silence et qui nous a autant donné envie de vivre pour l'autre, tout à coup ?
j'écoute attentivement, les yeux dans le vague. à croire que la contraception c'est pas trop son truc, j'esquisse un sourire. en espérant qu'on découvre pas d'enfants de lui ailleurs, alors.

puis le glas tombe, de ce détournement de mineur. pourtant trois ans de différence n'aurait rien fait à la justice. il était pas vraiment majeur, ici aux états-unis la majorité était à vingt-et-un ans. c'est étonnant qu'il se soit laissé croire du contraire, mais je ne préfère pas relever. la plaie est assez profonde sans que j'ai à y mettre un coup d'épée de plus.
camille a donc souffert d'un abandon, et vécu loin de ses parents biologiques. et maintenant, elle était de retour dans la vie de son père, cherchant explication et un futur avec un homme qu'elle n'a pas pu connaître, dont l'exemple manquera.
pas sûr qu'elle apprécie d'apprendre qu'elle va être une grande soeur à son âge, mais soit.
les tempêtes s'affrontent toutes, à nous de savoir mener la barque sans la voir couler.
et je le comprends que trop bien, ce sentiment de vouloir tout voir mort, des flammes qui dansent autour de soi, des méandres sortirait le cerbère pour voler nos âmes et détruire le peu d'amour propre qui nous maintenait légèrement en vie.
je le comprends... cette image m'a hantée si longtemps, que même encore aujourd'hui, j'ai l'impression que la mort vient m'étrangler dans mes rêves, de ces terreurs nocturnes qui n'en finissent pas.

il finit de parler, je sens l'émotion qui fait toujours tremblé sa voix. c'est rare de le voir si fébrile. dans d'autres cas, j'aurais pu le trouver faible d'esprit... dans celui-ci, j'ai surtout à penser qu'il est fort et courageux.
je ne sais pas quoi dire. si ce n'est que je suis désolée. mais désolée de quoi finalement. « si elle est revenue et qu'elle cherche à te connaître, si elle est venue quand tu as ton accident... c'est qu'en soi, elle t'a déjà plus ou moins pardonner. » que je dis en jouant avec un pan de sa chemise d'hôpital. « elle s'est présentée comme étant ta fille à l'accueil, avec entrain et une... certaine fierté. » le regard toujours dans le vague, je me souviens que l'avoir ainsi découvert avait failli me faire évanouir.
maintenant, je me demande si c'était pas à cause du choc, des émotions et de ce truc qui allait pousser dans mon bide. « tu vas lui dire ? » que je demande en relevant la tête pour le regarder. « pour nous ? »
est-ce qu'elle était vraiment prête à l'accepter ? après avoir retrouvé son père, accepté une nouvelle famille allait être une épreuve difficile à surmonter. et je la comprends. si bien. si fort. car si elle cherche désespérément à retrouver son père, au fond, je cherche encore et toujours celui de mon enfance. celui qui ne buvait pas, et ne frappait pas ses enfants...


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@ALYSON K. NELSON  


La difficulté qu’il avait à ressasser cette histoire et à la réexpliquer en détail était quelque chose qu’il n’avait pas réellement prévu alors qu’il abordait ce sujet. Il aurait voulu que cette narration se fasse plus simplement, moins alourdie par tous les sentiments du passé mais il était déjà plus à fleur de peau par les médicaments et la douleur, il aurait été incapable de raconter cette histoire plus sereinement qu’il venait de le faire.

Il fut touché que sa belle tente de l’apaiser, de lui dire qu’elle lui avait déjà pardonné. Déposant un doux baiser sur son front, il la remerciait en pensée de lui mentir pour l’apaiser.

- Ça m’a touché qu’elle vienne… C’est vrai, opina-t-il doucement en poussant un petit soupire.

Gardant son front contre celui de la jeune femme, il ferma les yeux un moment, pensif. Il les rouvrit à sa question et pencha un peu la tête.

- Oui, bien sûr. Je… Je vais devoir essayer de trouver les mots justes…

Il baissa les yeux.

- Ca lui fera sans doute du mal mais même si cela la met en colère, au fond d’elle, elle saura exactement ce que je ne veux pas reproduire avec cet enfant. J’espère simplement qu’elle respectera notre histoire…

Glissa sa main sur la joue d’Aly, il la regarda avec tendresse en glissant une mèche blonde derrière son oreille avec un petit sourire.

- Notre histoire… J’aime bien cette pensée, dit-il en inspirant profondément, empli d’une émotion bien plus positive cette fois. Je sais que c’est beaucoup… Que déjà tout ce dans quoi on s’embarque, c’est énorme mais que j’ai ma fille en plus… Au moins j’ai plus mes parents donc pas de beaux-parents à rencontrer, c’est un plus non ? Essaya-t-il de plaisanter. J’essaie de compenser comme je peux, dit-il avec un petit rire.

Il n’arrivait pas à croire qu’ils allaient vivre tout ça ensemble. Devenir des parents, avoir un bébé… Vivre ensemble ? Où ? Construire quelque chose vraiment ? Vivre de premières vraies engueulades ? La peur de se perdre ? Ca, elle l’avait déjà vécue avec son accident mais lui, comment réagirait-il le jour où une engueulade ferait qu’il aurait vraiment peur qu’elle disparaisse ? Il n’en savait rien. Toutes ces sensations étaient endormies depuis plus de vingt ans dans les tréfonds de son coeur et il ne pouvait s’empêcher d’être nerveux à l’idée de les éveiller. Et si elle s’ennuyait de lui ? Ils n’avaient même pas encore négocié l’exclusivité de leur relation. Mais ça, tant qu’elle était enceinte, il serait intransigeant… et ensuite ? Il n’en savait rien. Tout était nouveau. Magnifique mais angoissant.

- Le bon côté de toute cette histoire c’est que j’ai déjà vécu une grossesse dans les chaussures du papa, dit-il en caressant son épaule. Sans doute que la médecine et tout ça ont changé mais la biologie reste la même.

Il pinça un peu les lèvres, les yeux à nouveaux remplis de larmes mais avec un sourire cette fois.

- Je suis vraiment un fragile putain… Ca m’émeut de savoir qu’on va vivre ça ensemble… dit-il en riant à travers ses larmes et en la serrant un peu plus fort contre lui. Tu vas être belle avec le ventre rond… dit-il en la regardant avec tendresse, l’imaginant déjà.

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★ ─ w/ @Mark Underhill

oui, camille allait être une épreuve. mais je suppose que l'épreuve c'est plus à elle de l'affronter. à camille d'accepter le passé et de construire le futur... et je ne serai personne pour lui en vouloir de ne pas y arriver. même à hauteur de mes trente-trois années, je ne suis pas foutue d'y arriver.
et puis, s'il faut se battre pour la secouer... on est tombé sur la bonne championne. je n'aurais sans doute pas les mots, ni même la sympathie nécessaire pour me faire apprécier... mais je saurais rendre justice et gloire à l'homme qui me berce actuellement, de mots, de vérités et de promesses.
et je ne mentais pas sur le fond, pour moi camille avait amorcé un processus de pardon, qui tarderait mais qui était tout de même enclenché. c'était à lui de faire les efforts nécessaires pour réussir à lui faire accepter sa vérité. difficile, et je ne souhaite pas être à sa place... pour rien au monde.
en soi, j'ai mal au cœur pour elle autant que pour lui. mais qu'elle ne m'appelle pas belle-maman ou maman tout court. aly c'est très bien. aucunement le besoin d'être copines, juste cordiales et on sera bien.
c'est leur relation, je n'ai rien à voir là-dedans. alors il n'y a aucun risque qu'elle vienne y gâcher quoi que ce soit. je serai là pour le soutenir et l'épauler au besoin, de ces crises d'adolescentes qu'elle n'a pas eu le temps de lui faire.
il aura une vision plus juste de ce qu'adviendra de ce truc là. « il n'y a pas de raison pour qu'elle m'embête, moi. » que je dis en souriant, taquine. « toi, par contre... »

notre histoire, et je hausse un sourcil. aimer l'idée, c'est un fait pas une idée mais je souris malgré moi, c'est vrai qu'on a pas mis de mots sur nous.
mais est-ce qu'on a vraiment besoin de cette mise au point quand tout semble si clair et s'imbriquer parfaitement ?
non, je pense qu'on sait très bien tous les deux ce qu'on est. et l'avouer rendrait les choses plus formelles... autant vivre comme on l'a toujours fait. unique, ensemble... sans mots pour ne pas avoir l'impression de vivre dans une cage.
si je me suis donnée à lui dans mon entièreté, espérant, rêvant même, qu'il fasse la même, c'est parce que nous avons la liberté de le faire, et non parce qu'on y a posé de quelconque mot et j'aime l'idée. cette idée là.
puis vient le moment de parler de parents, de famille. « tu risques pas de les rencontrer de mon côté non plus. pas de diner avec les beaux parents, c'est déjà bien. » que je dis comme si je cochais des croix dans une liste de choses qui pouvaient me rebuter. je souris. « tu devras rencontrer mes frangins et mes deux amis, c'est eux... ma famille. » que je dis en haussant les épaules.

je fixe un nouveau point, le regard dans le vague. c'est vrai qu'il a connu l'aventure une fois... moi, c'est tout nouveau et je suis pas sûre d'avoir les épaules pour affronter ça. pas seule.
rien que de penser qu'un truc puisse sortir de moi, ça me débecte presque. de penser devoir lui montrer comment vivre, rire... s'ouvrir au monde. lui donne de l'amour, et réussir à me faire passer au dernier plan, moi qui avais tendance à me faire passer en priorité. c'est compliqué tout ces changements.
et je l'écoute qui a encore l'émotion dans la voix. « tu vas finir par réhydrater la planète entière, si tu continues. » que je dis en riant doucement avant d'être coupée. nette. comme s'il m'avait brûlé la peau de sa cigarette. comme s'il avait ouvert une fenêtre sur une tempête de glace qui venait me transpercer la gorge. « mon... ventre... rond ? »
la modification de mon corps. grossir. changer. mes muscles se contractent. non, mon dieu. moi qui refuse de manger tant de calories par jour pour éviter de voir le moindre changement sur mon corps, refusant les hormones des contraceptifs ou les pilules minceurs à la con. « je vais être immonde, tu veux dire. » me réfugiant contre lui, les épaules secouées d'une peur silencieuse qui fait doucement couler les larmes sur son lit.
immonde, difforme... il ne voudra plus jamais me regarder comme il me regardait. trop changer. mon corps ne reviendra jamais comme il est... comme il était.


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@ALYSON K. NELSON  


Mark opina doucement en parlant des rencontres qu’ils auraient à faire. Ses frères évidemment, et ses amis. Il posa embrassa doucement son front.

- Tu as déjà rencontré Elijah, manquera plus que Paul et ce sera déjà pas mal, sourit-il doucement en frottant son nez contre le sien, un peu maladroitement, oubliant à chaque fois ces foutus tubes qui y étaient logés.

Quand les larmes montèrent à nouveau, elle n’avait pu empêcher de se moquer et il le comprenait parfaitement, ça en devenaient vraiment un peu ridicule.

- T’es pas gentille de te moquer, rit-il en frottant son visage contre l’épaule de la belle pour y essuyer ses larmes.

Mais à la mention de son ventre et du changement, il sentit que quelque chose changeait. Non seulement dans le corps de la jeune femme dans ses bras mais aussi dans l’atmosphère. Il avait dit une bêtise, il le sentait. Immonde ? Mais pourquoi immonde ? Elle était déjà la plus belle femme du monde et elle ne serait que plus belle avec le ventre rond. Comment pouvait-elle penser cela ? Il la sentit se recroqueviller contre lui et voilà que c’était son tour de se remettre à pleurer. Un peu pris de court, il caressa sa nuque en déposant un long baiser dans ses cheveux.

- Ma princesse… dit-il doucement.

Il était pris de court parce que jamais il n’avait imaginé ce besoin de contrôle qu’elle avait sur son corps. De toute façon, il la trouvait belle sans et avec maquillage, nue et avec porte-jarretelles. Pas qu’il soit insensible au physique ou à comment le mettre en valeur mais tout ça lui était égal.

- Tu es la plus belle femme du monde ma chérie… lui dit-il en relevant doucement son menton pour qu’elle le regarde dans les yeux. Et je t’aime, chaque parcelle de toi. Et ton corps va changer… Et je ne peux pas imaginer en tant que mec à quel point ça doit être terrifiant pour toi. Mais je sais… Je le pense pas je le sais… que tu vas devenir encore plus belle, et encore plus rayonnante… Tu vas être la plus belle femme enceinte que cette planète ait connue… Et toutes les autres femmes enceintes vont te regarder en se demandant comme tu fais pour être aussi belle…

Il prit doucement ses lèvres en caressant sa nuque.

- Ton corps va changer pour accueillir la plus belle chose du monde… le fruit de notre amour. Un peu de toi et un peu de moi qui doit faire sa petite place ici, dit-il en reposant sa main sur son ventre.

Embrassant encore sa joue, il essaya quand même de changer le sujets de conversation vers des choses plus triviales.

- Et en plus, tu vas pouvoir m’envoyer te chercher des fraises ou des cornichons à 4h du mat. Tu vas pouvoir manger exactement ce que t’as envie au moment ou t’as envie. Tu pourras me demander des massages, des gratouilles… Dès que je suis sur mes pieds ma puce mais je vais te bichonner, t’as même pas idée, ajouta-t-il avec un sourire.

Tous ces surnoms qui lui venaient naturellement pour dénommer sa belle, il ne les remarquait déjà plus. Il y en aurait sans doute encore beaucoup plus et des beaucoup plus ridicules.

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★ ─ w/ @Mark Underhill

la douleur était surement palpable dans la pièce. oui, je sentais que l'aura n'était plus la même.
j'arrivais pas à me réjouir uniquement d'être présentement sur la pente du changement. tout changeait. absolument tout.
ma vie, sa vie... ma vision des choses. et même mon corps allait devoir subir des modifications. on ne parlait plus de la méchante petite aiguille... mais bien d'un corps en mouvement qui allait craqueler ma peau de lait. faire naître des traces indélébiles sur la peau.
j'allais grossir, devenir quelqu'un d'autre que celle que je me suis évertuée à construire de toutes pièces. de ce corps jusqu'à l'esprit.
de ce parfait contrôle sur mon monde, mon espace, mon temps... ma propre évolution. et tout partait à vau-l'eau parce qu'il y avait en moi quelque chose qui allait prendre plus de place.
ce bout de nous qui allait devoir avoir une place plus importante dans mon esprit que cette reconstruction non achevée. est-ce que je dois rappeler avoir réussi à trouver la solution à mon traumatisme en octobre ? cette même solution qui résultait de saccager la vie de chacun, de démonter couple et vie de famille.
de cette ascension vers les cieux de la mafia pour devenir matriarche du réseau escortisme et prostitution ?
est-ce qu'on peut seulement imaginer dans quel pétrin, je me suis mise ?

il a beau être rassurant, je reste recroquevillée contre lui. assumer, dire ? il sait parfaitement dans quoi je traine la nuit. pourquoi je fuis parfois le soir. quel compte je dois rendre... et me savoir enceinte, c'est mettre en péril ma vie, celle de l'enfant même pas né et celle de mon homme.
fuir. c'est la première chose qui me vient à l'esprit quand j'y pense. fuir, dans un pays loin.
c'est marrant, n'est-ce pas ? de penser à la fuite avant l'avortement. c'est qu'au fond j'y tiens. je me passe une main sur le visage alors que je me sens transportée vers ses lèvres. puis la suite, toujours aussi enivrante d'un bonheur incommensurable.
un tel bonheur auquel je n'ai pas le droit... mon dieu, c'est moi où il fait froid tout à coup ?
respire, aly. je ferme les yeux alors qu'un baiser s'échoue sur ma joue. « mark. » que je dis doucement, n'oubliant pas les promesses de bichonnage et autres gâteries du genre. « je ne suis pas aussi libre qu'on le pense. »
car j'ai des obligations, et malgré cet aspect dangereux, et enivrant d'une certaine manière, j'étais morte de trouille à l'idée de finir avec une balle dans le bide... voire dans la tête. « je suis pas juste escort. » je me mords la lèvre.

on en a pas assez de révéler des choses, hein ?
à croire qu'avoir un gosse, ça délie les langues. « je veux vivre avec toi, mark. » je fronce les sourcils, essayant de trouver les mots juste, touche mon ventre malgré moi, me triture la lèvre de mon autre main, les yeux fatigués par les pleurs. « pour une fois dans ma vie, j'ai envie de tout laisser tomber pour quelqu'un. et ce quelqu'un, c'est toi. » mais. car il y a toujours un mais. « mais je suis rattachée à un réseau qui est bien plus fort que moi... et auquel je ne peux pas faire faux bond sans conséquence. » dramatique, sans doute.
j'en ai vu des gens disparaitre, mourir... menacés de mort. pas plus tard qu'il y a un mois alors que j'ai tout fait pour qu'un jeune homme ne quitte pas l'hôtel sans nous rejoindre... mais il l'a fait. une balle en pleine tête dans cette ruelle. et avec l'obligation de regarder ce que je n'avais réussi à obtenir. ils rejetaient la faute des morts sur moi... je n'étais pas assez convaincante. fallyn avait disparu... je n'avais plus rien à faire là dedans.
mais je ne pouvais pas simplement claquer la porte. « tu vois ? immonde. »



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@ALYSON K. NELSON  


N’étant pas sûre de savoir si il avait réussi à l’apaiser un peu quant à la transformation de son corps, il l’entendit changer de sujet pour continuer à lui faire des révélations. Il ne put s’empêcher d’être un peu pris de court par ces nouveautés. Il se sentit bête d’avoir pensé qu’elle pouvait simplement tout arrêter du jour au lendemain sans conséquences. Une boule vint s’installer dans son ventre et il ferma les yeux un peu plus fort en posant son front contre le sien avec inquiétude.

Il avait déjà fait des choses illégales, beaucoup même, et s’était même déjà fait choper quelques fois pour des choses mineures mais là on était sur un autre niveau. Ce qui ne voulait pas dire qu’il n’était pas prêt à se battre pour sa femme.

Lorsqu’elle redit le mot « immonde », il fronça les sourcils en posant sa main sur sa joue comme si il allait la gronder.

- Tu arrêtes tout de suite d’utiliser ce mot quand il s’agit de toi d’accord ? dit-il doucement mais avec un ton ferme dans la voix.

Inspirant profondément, il réfléchit en caressant doucement sa joue, glissant de temps en temps sa caresse jusqu’à sa nuque.

- On… On va trouver des solutions, lui dit-il doucement. Je ferai un crédit s’il faut payer ta liberté, je tabasserai des mecs si il faut tabasser - et sans blague, je sais vraiment foutre des bonnes grosses raclées,… je négocierai ta liberté en taffant pour eux gratuitement même… Ils doivent avoir des caisses à réparer, à faire disparaître... On se débrouillera… On va trouver des solutions mon coeur…

Il aimerait pouvoir lui proposer de fuir au bout du monde avec elle mais d’une part, ce serait vivre dans la peur, et d’autre part, il avait juré à sa fille de ne pas l’abandonner, pas encore une fois, qu’il serait là pour elle quoi qu'il arrive. Il ne pouvait pas maintenant briser cette promesse et s’enfuir. Ce serait trop violent. Et pourtant, aurait-il le choix si sa belle et son bébé étaient en danger ?

Resserrant son bras valide autour d’elle, il nicha son visage dans ses cheveux en inspirant profondément, comme si il essayait de laisser son odeur l’apaiser un peu. Il tremblait légèrement de rage contre cette menace qui venait encore complexifier ce moment qui aurait dû être merveilleux et tellement plus simple que celui qu’ils étaient en train de vivre.  

- Je suis tellement impatient d’être sur pied… Ca m’aurait fait chier de toute façon de savoir que étais dans une situation pareille mais là je peux même pas te protéger… Tout d’un coup ça me rassure que tu aies presque passé tout ton temps à l’hôpital avec moi en fait… ajouta-t-il en embrassant sa tempe.

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★ ─ w/ @Mark Underhill

d'un côté, j'étais plus apaisée par ses mots et cette envie de s'en sortir que par les actes ou les promesses.
cette volonté de rester avec moi malgré mes erreurs, mes faux pas... mes travers, ma débauche. il me pardonnait tout, et voulait surtout que tout ça reste derrière moi. « qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un homme toi ? » parce que si on parle de karma, il est chelou.
j'ai tout fait de travers, pas du tout marcher dans les bonnes cases. et pourtant, j'avais la chance de pouvoir tout réparer. enfin presque.
j'avais la chance de prouver que je n'étais peut être pas ce démon que je me plaisais à jouer ces derniers mois. une chance de vivre des rêves que je croyais impossible... comme de cette folle jeunesse que mark a su me faire vivre en quelques temps. me rendant belle, forte, jeune... me laissant le loisir de découvrir mon corps avec lui. avant de tomber en amour pour ses grands yeux ténébreux et d'oublier le reste du monde.
de tomber amoureuse pour la première fois.
et d'accepter de me donner.
c'était inconcevable pour moi, d'imaginer qu'on puisse me trouver un autre intérêt que celui de femme sexuelle.

je soupire doucement alors qu'il pose un baiser sur ma tempe. il fallait réfléchir posément, qu'il ait des dettes ne servent à rien, qu'il se batte... il perdrait même si je ne doute pas qu'il casse la gueule à quelques uns. et travailler pour eux reviendrait à nous mettre en danger. « ton ami... euh. elijah je crois ? » que je demande, peu sûre du prénom que j'avais retenu. « il est dans la police, non ? » je me redresse doucement pour le regarder dans les yeux. « je peux faire la taupe. j'ai un portable rempli d'infos sur le réseau... si je coopère, je peux peut être éviter la prison, non ? »
en vrai, je n'en avais aucune idée.
de base, je comptais finir mes jours comme une sale souillon. ou mourir le crâne ouvert parce que je serai trop vieille pour être intéressante.
j'étais loin d'imaginer que l'amour viendrait frapper à la porte. « ou sinon faut que je fasse jouer mes liens. » monter de l'un à l'un, jusqu'en haut. obtenir grâce. mais ça c'est comme espérer que le père noël passe... ça n'arrivera jamais.

je pose doucement les lèvres contre celle de mon homme, fermant les yeux pour mieux me l'approprier. au diable les tuyaux, au diable ce qui passe sous son nez.
je l'embrasse une seconde fois plus passionnément, et une troisième fois où ma langue vient passer la barrière de ses lèvres pour venir rencontrer sa jumelle.
je donnerai n'importe quoi pour qu'il me fasse l'amour ici, mais je pense qu'il aurait plus mal que de plaisir. ce n'était peut être pas le but de la manœuvre.
je voulais seulement oublier les tracas, de ces petits moments qu'on aura à penser à tout ce merdier.
l'endroit où vivre, de quoi vivre... comment vivre. définir un nous qui n'est déjà plus deux, mais trois.
aspirer son âme pour ne rien regretter. savoir que l'endroit où je serai le plus en sécurité c'est bien près de lui. « je t'aime. » que je dis en me déliant de lui. encore. toujours... je ne l'ai jamais dit, ni à voix haute ni à voix basse. je ne l'ai même jamais pensé, peut être pour mes frères et sœurs, uniquement. et c'est un amour bien différent. « et j'ai envie de toi. » que je dis en me pinçant les lèvres pour ne pas rire. « mais je vais m'abstenir hein ? » que je dis en tirant légèrement sur un tube.
je l'embrasse à nouveau, pose mon front contre le sien. « je suis fatiguée et pourtant... j'ai l'impression que je serai capable de déplacer des montagnes pour toi. pour... nous. » c'était toujours étrange à dire. mais si plaisant.


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don't let the story repeat itself  
@ALYSON K. NELSON  


L’aimer, l’aimer follement et intensément. La protéger de tout, de son passé comme de tout ce que son avenir pouvait réserver de douleurs. En somme, faire qu’elle soit bien, de toutes ses forces. Voilà quel était son objectif. Et il avait l’air malin pour le réaliser attaché à des machines et à des tubes.

Fermant les yeux contre elle, il serra un peu les dents en l’entendant proposer de faire la taupe.

- Je parlerai à Elijah mais hors de question que tu fasses la taupe… C’est trop dangereux. De toute façon, je veux que tu arrêtes tout ça… Ça me terrifie rien que l’idée que tu aies à les revoir… Et tu n’iras pas en prison… Je ne le permettrais pas, dit-il en hochant la tête comme si ça allait en faire partir la possibilité. Je veux pas, gronda-t-il.

Son coeur s’emballait à la pensée de toutes les horreurs qui pouvaient lui arriver. La menace, la prison, la mort même si ils décidaient de se débarrasser d’elle. Le cardiogramme s’emballa alors qu’il sentait la panique l’envahir. Et c’est là qu’elle pose ses lèvres contre les siennes…

Elle l’apaise immédiatement malgré les larmes qui commençaient à emplir ses yeux de terreur qu’il lui arrive quelque chose. Il répondit à son baiser en inspirant profondément et se serra contre elle. La tête lui tournant légèrement à cause de la petite pointe qu’avait faite son coeur, il l’embrassa de plus belle lorsqu’elle prolongea le baiser et devint, lui aussi, de plus en plus passionné.

Il eut un soupire chargé de désir pour elle lorsqu’elle lui fit part du sien. Une nouvelle peur sourde résonnait en lui pourtant. On l’avait prévenu que certains "réflexes" ne seraient sans doute plus les mêmes et que si probablement, il les récupérerait progressivement – et pas forcément à leur max – il ne devait pas s’attendre à ce que ça revienne tout de suite. L’érection faisait partie de ces "réflexes", ainsi, même si il aurait voulu, il n’aurait pas pu… mais il pouvait faire autre chose.



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dont let the story repeat itself.
★ ─ w/ @Mark Underhill


nous venions de tout nous dire. j'espère qu'il n'y aurait pas plus de surprise. c'était déjà bien trop angoissant de se dire que tout pouvait partir à vau l'eau, rien qu'en claquant des doigts.
je risquais ma vie pour fonder cette chose que j'ai toujours refusé de voir naître un jour de mes bâtisses. et pourtant, j'étais prête à tout donner à cet homme... jusqu'à mes peurs, jusqu'à ma vie.
je soupire doucement quand il dit qu'il en parlera à elijah. j'espérais qu'il serait capable de m'apporter quelques réponses, des solutions... sinon, je devrais faire ce que j'ai à faire.
me salir les mains ? est-ce qu'il est dur de tirer sur quelqu'un sans trembler ? sans doute. est-ce que je m'imagine le faire ? depuis toujours.
puis cette histoire de prison... décidément. à croire qu'il ait fallu l'annonce de cette grossesse pour me rendre compte de tous les mauvais choix.
pourtant, sans ces choix là... je ne serais plus en vie, je ne serais pas qui je suis. j'aurais pas pu protéger ce qui avait été brisé et qui se reconstruisait dans l'ombre. sans cette folie qui m'a prise l'âme, je n'aurais jamais rencontré mark.
alors en soi, est-ce que ce n'était que des mauvais choix ? est-ce qu'il est pas plus juste de penser que les bons sont à venir ?

je me redresse, le regarde avec un peu trop d'amour.
c'est si facile de lui glisse ces mots à l'oreille, lui faire comprendre que finalement... de cette relation qu'on voulait libre, elle en est devenue naturellement exclusive. c'est idiot, un peu enfantin. mais au final, ça rend drôlement vivant.
avec une pointe d'anxiété, parce que je ne voulais pas non plus souffrir... ni être désabusée par la situation. au fond, mark et moi nous ne nous connaissions pas de puis longtemps. les masques tombent, d'autres se forgent.
mais j'ai envie d'y croire. j'ai envie de donner cette chance à la vie de me prouver que j'ai vécu le pire et que le meilleur reste à venir.




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