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Doit-on se fier aux apparences
...ou chercher à comprendre les travers?
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Milo Novak ✧ Jane Monroe
Milo Novak ✧ Jane Monroe
Déjà amusé, mon rire redouble lorsqu'il corrige l'écart mathématique qu'il peut y avoir encore lui et le sport. Presque chaque jours de l'année qui passe, donc. Ça laisse tout de même la place pour quelques heures ici et là. Quelques heures qui seront utilisées, ici, pour rattraper le bus ou traverser le campus à tout allure parce que le réveil n'a pas sonné; là, pour accompagner une blondinette sur la piste de danse, un soir, peut-être; ou encore pour courir après celui qui aura draguer d'un peu trop près sa soeur? Je n'en sais rien à dire vrai. Je ne le connais pas assez pour savoir, mais j'imagine, de la façon dont il en parle, que s'il doit faire du sport, ça ne sera probablement pas son idée à la base.
- La résolution de 2020? Questionnais-je, plus ou moins sérieuse. Je n'ai, pour ma part, jamais vraiment pris de résolutions en soi, n'attendant surtout pas la nouvelle année pour le faire. C'est un bon tremplin, j'imagine. Et si ça en motive plusieurs, c'est fort heureux, mais lorsque le mot d'ordre de notre route se limite sensiblement à "survivre" au milieu des travers, à trouver le moyen de "vivre" malgré ce qui nous entoure, alors que tout balance et est plus ou moins instable, prendre ce genre de résolution à quasi couler dans le béton m'a toujours paru futile. Comme un mensonge dont je ne voulais même pas essayer de me convaincre. Essaie quand même de trouver le juste milieu entre Flubber et Arnold Schwarzenegger, si tu te mets à la muscu, recommandais-je en pouffant, massacrant probablement la prononciation allemande en tirant trop sur le russe ou même le tchèque. Cependant, je n'ai pas trop le temps de m'y attarder que la question de mon ami me fait continuer sur cette lancée pour une exclamation. Lui expliquant la cause de mon hilarité, il la prolonge légèrement avec ses commentaires.
- Je suis format menue, indiquais-je avec une touche d'amusement restante. En vrai, ça ne me dérange pas trop, c'est même pratique pour se faufiler un peu partout, laissais-je tomber avec une franche vérité, réalisant à retardement ce que j'ai laissé filer. Et pourtant, pour une fois, je ne m'en sens pas plus mal. Pas une once de panique. Une part rationnelle de mon cerveau m'indiquant même que ma phrase peut s'étendre sur un éventail de possibilité et non celle que j'ai expérimenté. Et arrêtes, fis-je avec un ton de reproche, lui donnant une tape sans réelle force sur le torse. Ta carrure elle est très bien, commentais-je.
Il est agréable à regarder et absolument charmant à côtoyer. Et s'il ne me croit pas, il y a au moins deux autres personnes qui ont, pendant un temps, pensé comme moi et même plus loin. Certes, je ne suis pas certaine que ce soit réellement le moment de lui faire mention des noms, mais ça n'empêche pas moins que l'opinion a été partagée.
D'abord surprise, les muscles tendus sans même le vouloir, je me laisse pourtant aller contre lui lorsqu'il m'attire et pose ses lèvres sur ma tête, me tirant un léger sourire.
- Si possible, j'aimerais bien, acquiesçais-je en riant doucement.
Vaguement recroquevillée, profitant de la chaleur de son bras sur mes épaules, les doigts refermés autour de la tasse en carton, je prends simplement le temps de respirer. Sans pression. Et je constate que ça fait longtemps que ce n'est pas arrivé avec quelqu'un d'autre que ma famille. Comme si, une part de mes tracas étaient restés avec les siens après qu'on aie refermé la porte de l'appartement. C'est agréable.
- Goûte.
Un ordre, tout autant qu'une suggestion. Et il me faut quelques micros secondes pour que le focus de mes pupilles passe de Haïku qui s'amuse avec un bout de bois trouvé et le verre que me tends mon ami. Penchant la tête sur le côté, hésitante, je finis tout de même par libérer une main pour récupérer son breuvage et y tremper les lèvres. Tarte à la citrouille qu'il a dit. Malgré mon bon vouloir, une faible grimace crispe momentanément mes traits alors que je lui rends son bien.
- J'aime pas plus,le renseignais-je avant de prendre lentement une large gorgée de mon latté pour chasser le goût qui veut laisser une trace sur mon palet. Reposant les yeux sur mon ami, je lui accorde tout de même : je goûterai autre chose, si tu veux, mais celui-là, je te le laisse amplement.
Je ne sais pas si c'est la citrouille, la cannelle, la torréfaction ou tout autre chose, mais je ne suis pas fan. Cependant, je peux bien lui accepter de faire un autre test, un autre jour.
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mots : 776 • nightgaunt
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