tenenspoon + I'm a loser getting beat by my own game

J’ai décidé d’être un peu plus sage ce soir et pour transporter ton gâteau, j’ai pris la voiture finalement. Je ne sais pas si tu as fêté ton anniversaire mais j’arrive toujours en retard après tout. Et comme on dit, mieux vaut tard que jamais. Je sors donc de ma caisse, le gâteau entre mes mains, j’ai fait simple et efficace en optant pour un fondant au chocolat, mais c’est pas le meilleur de l’histoire. Je me débats un peu maladroitement pour sonner pour annoncer mon arrivée avant que la porte ne s’ouvre sur toi. Je trouve ça toujours un peu incongru toi et moi mais je finis par m’habituer et y prendre goût oui je l’avoue.  « Un joyeux non-anniversaire. » Parce que finalement dans ta vie, peut-être bien que je m’apparente au chapelier fou et toi à la sage pas si sage Alice. On créera peut-être de nouvelles merveilles à partir de nos enfers va savoir. Je t’offre le gâteau avant d’évoluer dans ton intérieur sur quelques pas, tout est symétrique, parfaitement rangé. Un peu comme toi, bien à l’opposé de mon nébuleux bordel. Je sors également une bouteille de blanc que j’ai apporté. Je suis pas très vin mais je me suis dit qu’il fallait quelque chose de raffiné. « Juste un verre n’est-ce pas ? » Autrement, tu ne supportes pas tu l’as dit. Et intérieurement, je me demande juste si tu vas rougir pendant cette soirée. Faut pas oublier que je suis juste un gamin au fond.

J'avais vingt deux ans et comme chaque année, je fêtais cet événement avec une seule personne. Cette fois, ce fut Izzy. Je n'avais jamais été adepte des grosses soirées et si parfois je me surprenais à les réclamer, ça ne durait jamais bien longtemps. Je préférais les moments de tranquillité où la discussion et les échanges y étaient faciles. Ce soir, c'était un tête à tête avec Maverick qui était organisé. Ce n'était pas tellement pour mon anniversaire ou du mois, l’événement déjà passé était une excuse pour passer du temps ensemble. Les choses évoluaient être lui et moi. Rien de sérieux, une amitié simplement. Un ami avec qui je me sentais en sécurité, contre toute attente. C'était toujours ce dont j'avais besoin quand le petit "plus" entrait en scène. Un petit plus physique dont on avait parlé par message et qui avait le don de m'angoisser. Mikke avait beau m'avoir entrainé, mes sentiments omniprésents envers mon ex-petit ami me rendait la vie difficile à ce moment précis. Plus le temps de penser à tout cela qu'un toc à la porte. Ni une, ni deux, j'ouvre, sourire aux lèvres. « Un joyeux non-anniversaire. » - « Merci » Il faisait un beau chapelier fou. Je récupérais la gâteau pour le débarrasser le temps qu'il entre dans les lieux et se défasse de ses affaires. L'attention était touchante et mes joues déjà montraient mon embarra quand il sortie la bouteille de vin. « Juste un verre n’est-ce pas ? » - « Tu as pensé à tout » que je bredouille en l'invitant dans le salon et la cuisine ouverte. « Il ne fallait pas, tu n'étais pas obligé... » Je n'avais même pas prévu de quoi dîner, j'm'étais dit que pour une fois, on aurait pu commander et essayer un truc au pif. J'venais le retrouver sur la canapé, tirant de chaque côté de ma jupe comme si elle allait s'allonger et camoufler mes cuisses et je reportais mon attention sur le brun tandis que ses yeux se baladaient sur l’intérieur de l'appartement. « Les lieux ne me ressemblent pas » que j'affirme dans un premier temps, sourire amusé aux lèvres. « Ma meilleure amie a rangé. Je fais partie de ceux qui sont incapables de remettre les choses à leur place » Aussi bordélique que dans ma vie sentimentale.

J’oublie parfois. Que tu es bien plus jeune que moi. Je suis de ceux qui ne grandissent jamais réellement. Si bien que ta maturité dépasse la mienne depuis sans doute un paquet d’années maintenant. Il y a toujours quelque chose d’étrange lorsque nos corps se côtoient. Comme si l’univers nous criait qu’on est un peu trop mal assortis toi et moi. Mais les mélanges originaux sont parfois les plus efficaces. Et je ne suis pas si gêné que ça à me retrouver entre tes murs. Je dépose le gâteau ainsi que la bouteille avant de te suivre au salon. Alors que tu viens tirer ta jupe le long de tes cuisses, tes joues rosissent déjà, ce qui me fait sourire. « C’est le gâteau que je suis venu manger Marla. » Tu dois le sentir que je serai bien capable d’autre chose. Et même si parfois, tu es un peu plus téméraire par écrit, pour ma part la réalité des visages et des corps qui se font face n’est en rien un obstacle. Sans gêne toujours, mon regard parcourt ton intérieur. Tu m’observes puisque tu viens commenter que les murs ne te ressemblent pas. Mes sourcils se haussent parce que je ne m’attendais pas à ça, mais tu as ce don de me surprendre un peu plus chaque jour. « Bordélique toi ? » Après tout, on a tous notre part sombre. Les démons qu’on tente de dissimuler sous une couche de vernis appréciable à offrir à la face du monde. Mais ce ne sont pas les apparences que j’aime capturer en ta présence, mais bien ces voiles plus secrets qu’on dissimule au commun. Ce qu’on vient taire entre deux sourires et quelques phrases banales. Ce qui vient animer le plus sombre de l’hémoglobine, faire battre un peu plus le tambour. Mon regard se pose à nouveau sur tes traits lisses, angéliques, que j’ai toutefois appris à déchiffrer autrement à mesure des jours. « Montre-moi ta chambre. » Ma voix est profonde, posée, un peu amusée certes mais tout à fait sérieuse. Montre-moi le pire car je ne me suis jamais accroché au meilleur. Je n’ai jamais eu d’égard pour ce qui est trop sage mais cette fascination étrange pour ce qui habille les pires cauchemars.

Maverick entre dans les lieux. Comme à chaque fois, j'ai l'impression que tout est trop petit autour de lui. Mes mains viennent agripper les bords de ma jupe quand on trouve place sur le canapé du salon. Un réflexe lié à ma timidité. « C’est le gâteau que je suis venu manger Marla. » Mes yeux s'écarquillent, mes joues rougissent et pourtant, j'arrive à me reprendre pour afficher une moue de déception surjouée « Oh » trahie par mon sourire joueur qui s'affiche une seconde plus tard. Parce qu'avec le temps, j'arrive à m’émanciper quand je connais les personnes qui m'entourent. Si nos débuts n'ont été chaotique, désormais, tu faisais partie des âmes en qui j'avais le plus confiance. Un revirement de situation que personne n'aurait pu voir venir. Mon regard suit le tien qui arpente les lieux avec curiosité. Je viens contribuer à combler celle-ci en me livrant verbalement sur ma tendance à ne jamais ranger mes affaires. « Bordélique toi ? » Je me délecte de ton étonnement, large sourire sur les lèvres. Tu vois, je suis encore capable de susciter l'étonnement. J'ai l'air de rien comme ça, mais j'arrive à faire d'une information anodine un piège redoutable. « Montre-moi ta chambre. » Mes lèvres se pincent, je reste interdite quelques secondes. Mon regard ne décroche pas du tien. Tu peux voir à mesure que mes joues se colorent que ma connerie arrive jusqu'à ma bouche. « Déjà ?! Tu ne voulais pas manger du gâteau avant ? » Moi aussi, je peux être une enfant intenable quand je le veux. Mes mains claquent sur mes cuisses et j'me lève dans la foulée. « Suis-moi » Je marche jusqu'à la porte où je lui fais face une dernière fois. « Tu es certain que tu veux voir ça ? ... Ça pourrait tout changer, tu sais... » Adieu l'étiquette de la fille modèle, presque parfaite. La surface commençait à s'écailler doucement pour dépeindre une Marla bien plus désordonnée. À l'annonce du jeune homme, j'ouvre la porte et je lui laisse découvrir mon bordel organisé comme j'aime l'appeler. Des vêtements à foison, perchés dans des endroits improbables, des cours à en pleuvoir sur un bureau bien trop petit. La chambre d'une étudiante de 22 ans qui aime à s'asseoir devant sa fenêtre avec son télescope pour observer la lune.

Tu es cette fille timide et coincée, aux allures un peu trop sages, mais je peux me vanter de te connaître mieux que ça à présent Marla. Je viens cueillir ton regard joueur sous ma provocation alors que le rouge vient de nouveau colorer tes joues. Mon sourire s’étire mais ma curiosité est piquée je dois bien l’admettre. Je tiens à voir de mes propres yeux le bazar de ta chambre. Tu sembles si parfaite. Alors que moi j’ai juste l’air dingue, la vérité c’est qu’il doit bien y avoir un chemin pour toi et moi quelque part au milieu de nos extrêmes. « Le gâteau peut attendre. » Car j’ai un but bien plus alléchant. Et j’admire cette provocation insidieuse que tu viens m’offrir. Tu décides donc de te lever pour me montrer cette part plus sombre de ta personne, moi géant dans cette maison étriquée, je te suis comme si de rien n’était, jusqu’à arriver à la porte de ton antre, jusqu’à contester les livres et cours qui s’amoncellent, les vêtements éparpillés un peu partout. J’y entre sans aucune gêne, attiré par le télescope posé sur ton bureau. « Bordel, ça ressemble parfaitement à ma chambre. » Je me marre amusée de voir cette part que je ne devinais pas chez toi. Je me penche pour poser mon œil dans le télescope. « Sauf ça, moi j’ai pas un truc aussi cool. » Je trouve ça carrément classe, à la place dans mon antre, tu aurais juste un surplus de livres. « Comment ça t’es venu cette passion des étoiles ? » Sans doute naturellement pour une fille qui n’appartient pas vraiment à ce monde, créature trop frêle qui trouve pourtant sa puissance dans les sphères nébuleuses de l’univers, dans les parts bien plus sombres.

« Le gâteau peut attendre. » Mon regard est malicieux, mon rire sonne quelques secondes avant qu'on se lève pour aller en direction de ma chambre. J'crois que c'était facile de lire en moi, d'autant plus désormais que la porte de mon refuge était ouverte. Maverick n'avait aucun scrupule à entrer et poser ses yeux dans les moindre recoins. J'allais pas m'en plaindre, c'était moi qui l'invitais à entrer. Comme si j'étais pas capable de tenir debout plus de cinq minutes, je venais m'asseoir sur le bout de mon lit alors que le géant s'approchait de ma fenêtre. « Bordel, ça ressemble parfaitement à ma chambre. » J'pouffe de rire, « Vraiment ? » J'étais curieuse de voir la sienne de chambre désormais. À croire que tout comme moi, sa chambre ressemblait à celle d'un étudiant qui consacre une bonne partie de son temps libre à ses cours. Il se penche sur le télescope, ce qui me fait sourire. « Sauf ça, moi j’ai pas un truc aussi cool. » Je ris en secouant la tête. Elle avait certainement d'autres trucs cool à la place. « On peut regarder le ciel ce soir si tu veux... et si les nuages sont absents » J'haussais les épaules, après tout, pourquoi pas. Il était pas super puissant, mais assez pour observer la lune et ses cratères. « Comment ça t’es venu cette passion des étoiles ? » Mes épaules se dressent à nouveau. « J'sais pas... naturellement » J'crois pas que j'ai eu de réel déclic pour ma passion, c'est comme ça depuis toujours. « On passe notre vie à être enchainé et au dessus de nos têtes, il y a l'infini à perte de vue » C'était l'endroit de la découverte perpétuelle si bien que j'aurais jamais assez que d'un vie pour découvrir tous les secrets. C'était intriguant.

C’est ainsi que je découvre la chambre de Marla, et je suis heureux de constater qu’une part d’elle n’est pas parfaite même si ça maintenant je le sais depuis quelques temps. C’est un joyeux bordel dans sa chambre et cet environnement n’est pas sans me rappeler ma propre chambre à quelques détails près. « Je te montrerai si tu n’as pas peur de revenir chez moi ! » Un sourire s’accroche à mes lèvres alors que je passe un œil dans le télescope. La jolie blonde me propose de regarder les étoiles ce soir. « J’adorerai ! » C’est un univers que je ne connais pas mais qui doit être captivant, et j’aimerais qu’elle me le fasse découvrir. J’en viens à la questionner sur cette passion, sur ces origines et a priori elle ne se souvient plus vraiment. « Tu aimerais aller dans l’espace ? » Je dois avouer que c’est quelque chose qui me tenterait, voir ça de mes propres yeux, mais en même temps je sais que ce n’est pas n’importe qui, qui va s’aventurer hors de la terre. Je relâche l’objet pour me dresser à nouveau face à elle, me rapprochant de sa silhouette menue. « Alors tu veux toujours manger ce gâteau ? » que je dis en baissant mon regard vers elle. Il y a une sorte de tension que j’apprécie, comme un apprivoisement mutuel. Nous sommes différents, mais pourtant semblables et je reste persuadé qu’on a à apprendre de l’autre.

« Je te montrerai si tu n’as pas peur de revenir chez moi ! » Un fin sourire étire mes lèvres. « Je reviens chez toi plus souvent que tu ne le penses » Il n'était pas rare que je passe des petites visites à Mikke quand l'appartement ne comptait que lui. Il n'était pas rare non plus que j'quitte l'appartement sur la pointe des pieds, tôt le matin, quand tout le monde était encore endormi. Son engouement pour le télescope me plait. J'aime partager ma passion pour les étoiles avec mon entourage et c'est ainsi que j'proposais à Maverick de regarder le ciel ce soir, si les nuages nous le permettent. « J’adorerai ! » Le rendez-vous est pris et je n'y manquerais pas, il pouvait compter sur moi. Si mes souvenirs sont flous quant à comment j'ai pu me passionner autant, je savais à l'heure actuelle que je voulais consacrer une bonne partie de mon temps, ma vie. « Tu aimerais aller dans l’espace ? » Oh ça, oui. C'était une rêve inatteignable. « J'donnerais tout pour le faire » J'ris parce que c'est niais. « Mais t'as vu ma carrure ? Zéro chance » Bien que j'devais être la seule personne au monde à vouloir tenter toutes les épreuves du concours et à m'assoir dans la centrifugeuse. Les sensations m'ont jamais fait peur, au contraire. Mave s'approche finalement, faisant naitre une boule dans mon estomac, alors que ma tête se lève en direction du plafond pour trouver son regard. « Alors tu veux toujours manger ce gâteau ? » Allez savoir pourquoi, mes joues se mirent à rougir instantanément. J'étais devenue muette, le regard un brin surpris par sa prestance. Fallait croire que Tenenbaum me faisait plus d'effet que je ne l'avais imaginé. Je hoche la tête silencieusement. Ouais, pourquoi pas, on peut, c'était pour mon anniversaire après tout. Mais j'bougeais pas pour autant. « J'me sens minuscule à côté de toi » que j'lâche sans perdre son regard. Je l'étais d'autant plus en étant assise et lui debout. C'était pour cette raison que j'venais monter sur le bout de mon lit, posant mes mains sur les épaules du jeune homme. « Tu te rappelles de la soirée paillettes ? » Celle où on est allé danser tous les deux. « J't'ai embrassé ce soir là et tu ne l'as même pas remarqué » que j'lâche en riant, un peu gênée. Mes yeux quittaient finalement ses pupilles pour glisser plus bas, sur ses lèvres. Tu le sens cette tension ? Celle que je brise une seconde plus tard par timidité, lâchant ses épaules et reculant d'un pas sur le lit. « Le gâteau ? »

Je ne sais pas vraiment le lien que tu as avec Mikke mais je comprends que tu y fais référence lorsque tu parles de venir chez moi plus fréquemment que je ne le pense. Cela m’arrache un sourire amusé mais curieux aussi. « Ah oui ? » Je ne sais pas si tu voudras davantage t’expliquer mais disons que je te laisse la porte ouverte. Tu es une fille mystérieuse Marla et j’aime bien cette part de toi que tu entretiens. C’est bien simple, après tout ce temps, j’apprends encore à te connaître. Notamment cette passion de l’espace, je te savais douée dans ton domaine d’études mais je ne savais même pas ce que tu étudiais. Je ne suis pas surpris, cela va tellement bien avec ta personne, si bien que je sens mon corps pris d’une drôle d’émotion lorsque tu me confies que c’est ton vœu le plus cher, je te jure, c’est bête et je ne sais pas vraiment pourquoi je ressens cela, mais c’est là, alors. « Pourquoi zéro chance ? Rien n’est impossible pour une fille comme toi non ? » T’es ce genre de fille un peu frêle pourtant capable de soulever des montagnes, de noyer l’acier multicolore de ma peau dans des eaux bien plus sombres, des émotions plus profondes. Alors franchement, l’espace est peut-être un challenge bien plus grand mais loin d’être impossible à mes yeux te concernant. L’atmosphère devient un peu étrange et je ne sais pas vraiment comment réagir, c’est bien une des premières fois que j’hésite pour être honnête, alors je te propose de revenir à la raison de ma venue. Mon regard s’abaisse sur ta stature assise, sur tes yeux clairs qui s’accrochent à mes sombres, une amorce de sourire à mes lèvres mais un sérieux bien plus sulfureux qui me tourmente. Candide qui repose tes menottes sur la charpente de mes épaules, mes mains larges qui enserrent machinalement le gracile de ta taille, alors que ta hauteur est désormais presque égale à la mienne. Tu viens me confirmer ce trouble lors de cette soirée, je pensais avoir une imagination trop fertile mais mon instinct disait vrai. « Il m’avait bien semblé, mais je te pensais pas capable de ça. » Mon regard suit automatiquement le tien, les regards en miroir, lorsque tu te détaches, mes mains restent pourtant bien en place. La poigne s’exerce pour te rapprocher davantage alors que mes doigts passent lentement sur ta joue, passant sous ton menton pour que ta bouche s’offre à la mienne sans que je ne vienne pourtant céder au désir qui s’est insinué, mes doigts replacent habilement une mèche dorée derrière ton oreille, tandis que ma voix profonde cède dans un murmure. « Tu aimerais recommencer ? » Le gâteau faut être honnête, j’en ai plus rien à foutre.

« Ah oui ? » Um. Mais je n'en dirais pas plus. Non pas qu'il y avait des choses à cacher, mais je n'avais pas envie d'entrer dans le sujet, ce n'était pas le propos de la soirée. Mikke faisait partie de mes amis les plus proches et nous avions une relation charnelle avec ça. Pas d'attachement amoureux cependant, nous étions des amis, rien que des amis. Puis, au final, c'était moi qui me confiais et pas lui. Je lui parlais de l'espace, mais il ne me parlait pas vraiment de ses passions à lui bien que j'avais déjà eu quelques informations à ce sujet. Quand je serai dans sa chambre, je suppose ? Les rôles s'échangeront à ce moment là. En attendant, je lui partageais mon rêve le plus fou. Fou ouais, parce qu'impossible.  « Pourquoi zéro chance ? Rien n’est impossible pour une fille comme toi non ? » Mes lèvres se pincent, mes épaules se dressent. « Je ne sais pas... » Encore fallait-il que je ne m'auto-détruise pas avant. Mais d'une certaine manière, il avait raison. Mon ambition était telle que je serais capable de déplacer des montagnes pour atteindre mes objectifs. Seules les années pourront nous dire ce qu'il en ait de ma vie, de mes rêves. Fallait du temps pour que je me reconstruise et que je grandisse, que je devienne quelqu'un de bien. Après tout, je n'avais que vingt-deux ans et rien de pressait pour le moment. Surtout pas ce soir. Face à toi. J'avais envie de prendre mon temps, de nous enfermer dans une bulle. J'étais douée pour ça, pour créer un cocon et y enfermer des personnes. T'es un peu ma victime ce soir. Mes mains sur tes épaules, les tiennes sur ma taille. Le contact physique est plaisant. L'atmosphère électrique l'est toute autant. Puis cette fois, c'est un réel face à face. J'peux détailler ta bouille avec un autre angle de vue. Et la proximité fait que j'peux le faire un peu sans gêne. Bien que mes aveux me rendent timide, me font m'échapper un peu. « Il m’avait bien semblé, mais je te pensais pas capable de ça. » Et j'aimais l'idée de ne pas être celle que tu t'imaginais. Être une personne plus mystérieuse, avec de la ressource, assez pour pouvoir éveiller ton esprit. J'dis rien, j'suis muette et j'te laisse me rapprocher de toi. Ma respiration s'arrête quand j'sens tes doigts parcourir ma joue, mes lèvres, arpenter ma nuque dans mes cheveux. J'en frisonne. « Tu aimerais recommencer ? » J'en meurs d'envie, tu l'vois pas ? « T'aurais l'air con si j'disais non » que j'souffle contre ses lèvres, étrangement à l'aise avec la proximité. Mes bras venaient s'enrouler entour de ses épaules, mon corps se pressait contre le sien. Mon sourire est fin, mes joues rouges. J'suis assez folle pour avoir envie de faire durer le moment et de jouer un peu. Alors mes lèvres ne viennent pas sur les tiennes, elles viennent à la commissure, elles l'embrassent, puis elles glissent sur ta mâchoire, ta nuque. « Tu en as envie toi ? » que je chuchote à ton oreille alors que mes doigts glissent dans ta chevelure brune. Cède. Explose. Attaque-moi.