It's time for us to write a new page ϟ Casey

You and I together, always
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Lavender était en chemin pour aller chercher Casey à la sortie de l'hôpital. Il l'avait appelé un peu plus tôt dans la journée, lui proposant de passer le prendre. Il pouvait enfin sortir de l'établissement après une semaine sous surveillance et Lavender allait pouvoir souffler, cesser de rentrer la boule au ventre, inquiète pour l'état du jeune Winthrop. Elle était plutôt flattée, bien qu'assez nerveuse à l'idée que Casey lui ait demandé, à elle et non un de ses amis les plus proches de passer le chercher ce jour-là. Elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre après les révélations de la semaine passée. Une partie d'elle souhaitait que Casey se souvienne de ses propos, ou au moins de l'essentiel, à savoir qu'elle avait des sentiments pour lui; mais d'un autre côté, Lavender n'ayant jamais connu le moindre sentiment amoureux auparavant, cela lui était difficile de gérer le bonheur et l'angoisse que représentait le fait de revoir Casey, seul. A bord d'une GM rouge, empruntée à une amie Quincy, Lavender se faufilait tranquillement entre les feux, patientant sagement lorsque celui-ci virait au rouge. Certes, elle était pressée de retrouver Casey, mais elle n'en restait pas moins prudente au volant. Il y avait tellement d'américains qui confondaient voiture et bolide que Lavender ne prenait que rarement la voiture. Elle lui préférait le bus qui était plus sûr et surtout, plus économique.

Elle savait que chaque stop, chaque mètre qu'avalait la voiture la rapprochait un peu plus du jeune homme. Lavender jeta un dernier regard dans son angle mort avant de mettre son clignotant pour se garer sur le parking de l'hôpital, qui une fois de plus, était bondé. La jeune femme s'étonnait toujours du nombre incalculable de voitures garées sur le parking, alors que les couloirs de l'hôpital lui semblaient bien vides. Avisant une place, Lavender se gara comme les centaines d'autres visiteurs et sortit son téléphone portable de son sac à main. Elle composa aussitôt le numéro de Casey.

Fiche by Lavender J. Trevena
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Lavender & Casey

Après avoir téléphoné dans l’enceinte de l’hôpital à Lavender pour qu’elle vienne me chercher, j’ai rempli un bon nombre de papiers et de formulaires traitant le sujet de mon hospitalisation. Faire ça est vraiment ennuyeux à mourir, mais c’est obligatoire. Je mets donc une donne demi-heure à m’occuper de ça avant d’avoir enfin fini ; et quand c’est le cas, la seule chose à laquelle j’arrive à penser est Lavender. J’essaye alors de construire un petit discourt à sujet de ce qu’elle m’a dit et de ce que j’ai à lui dire, mais je n’arrive à rien de bien. J’envoie donc quelques SMS pour prévenir mes proches que je suis sorti de l’hôpital. Malgré ça, envoyer des SMS ne prend pas 3 ans et mes pensées finissent toujours par retourner vers Lavender. Je prends alors ma tête entre mes mains et essaye de composer quelque chose de… potable, vu comment je suis doué pour faire ça ! « Ouai, hum… si je t’ai demandé qu’on sorte tous les deux, c’est aussi parce que… bah, j’étais contient, quoi… et euh… non c’est nul ça… donc… hum… si c’est bien. Alors… j’étais contient et je veux te dire que moi aussi je tiens à toi… mais non, ça fait gamin… au pire, je peux tout lui lâcher d’un coup… Lavender, c’est réciproque. Tout ce que tu as dit l’est ! euh… non… là ça fait gros con…» Je n’avais jamais ressenti ça avant de la rencontrer. Au début ce n’était pas grand-chose, juste quelques frissons à sa pensée, puis quand elle m’a dit pour elle, ça a été comme une espèce de révélation, ou plutôt une permission. Comme si j’avais enfin arrêté de me voiler la face (et c’est ce qui s'est passé). Ces derniers jours, je n’ai pas arrêté de penser à elle, au point d’avoir l’impression d’en être malade. J’étais tellement surpris de mon état que quand j’ai demandé à une infirmière si c’était normal que j’aie les mains moites, des papillons dans le ventre et le cœur lourd, elle m’a juste répondu : « non, ça monsieur Clotworthy, ce n’est pas les médicaments. C’est parce que vous êtes amoureux. » Malgré ça, j’arrive à voir dans ma tête comment faire en sorte de ne pas passer pour un idiot pendant que je vais lui dire que moi aussi… je suis amoureux. Quelques secondes après, mon téléphone sonne. C’est Lavender. M’ayant dit qu’elle m’appellerait quand elle serait là, je décroche et sort de l’hôpital.

-Oui, Lavender ? Je viens de sortir… là je suis sur le parking ! Où tu... ah non, c’est bon ! Je te vois !

Repérant facilement la GM rouge indiquée un peu plus tôt par la jeune Quincy, je m’approche de la voiture un timide sourire sur le visage agitant faiblement la main pour qu’elle me repère. Arrivé jusqu’à la voiture, j’ouvre la portière et m’assois sur le siège passager. Je lui fais la bise pour la saluer et m’apprête à lui demander si elle va bien lorsque je me souviens que je lui ai déjà demandé au téléphone il y a environ une heure. Mais n’allant pas rester sans rien dire, je dis :

-Merci d’être venue ! Tu es très jolie aujourd’hui.

Mon compliment n’est pas génial, pas du tout même ! « Jolie » n’est pas le terme qui convient, « belle » qualifie mieux comment je vois Lavender mais il ne faut pas que je commence à perdre le contrôle pour de si petites choses, sinon, je ne suis pas rendu à la déclaration ! Je me mets à tortiller nerveusement le bout de mon écharpe pour calmer cette angoisse et souri à Lavender.

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La journée était ensoleillée et propice à une sortie en bonne compagnie. Lavender dût se couvrir les yeux un instant pour ne pas être éblouie par le soleil, ou peut être plutôt par Casey qui descendait les marches à sa rencontre. Elle venait juste de raccrocher, apparemment, il avait réussi à la localiser sur le parking et s'apprêtait enfin à sortir de l'hôpital, laissant derrière lui ce mauvais souvenir...au moins pour un temps. Lavender savait qu'il était malade, mais elle n'en était que plus décidée à vivre chaque jour comme le dernier. Elle avait peur, peur de tout. Peur pour lui, peur pour leur futur qui serait plus court que celui offert aux autres jeunes de leur âge, mais Lavender le devinait aussi plus intense. Elle croyait que tout était possible, et si Casey en venait à lui avouer qu'il avait également des sentiments pour elle, elle tâcherait de ne plus perdre de temps. Elle en avait déjà perdu beaucoup trop à son goût depuis la fin de leur road-trip ensemble.

Le visage de Lavender s'illumina lorsqu'elle vit Casey descendre les dernières marches, se dirigeant vers elle. Il avait l'air en forme, bien qu'un peu blanc encore. Lavender sortit aussitôt le petit paquet qu'elle avait préparé à son attention et le cala derrière le siège passager. Assise sur le siège du conducteur, Lavender attendait patiemment que Casey la repère et vienne la rejoindre, ce qui ne tarda pas. La porte du côté passager s'ouvrit bientôt et Lavender reconnut d'emblée le visage du jeune homme, qui se pencha pour lui faire une bise sur chaque joue, avant de prendre place dans la voiture. Un peu gênée par cette proximité soudaine, Lavender tenta toutefois de garder les pieds sur terre et se rappela soudain le petit paquet qui attendait Casey. Elle fourra sa main derrière le siège et tendit le paquet à Casey, qui prit aussitôt un air étonné.
Il devait se demander de quoi il s'agissait.
- Merci d’être venue ! Tu es très jolie aujourd’hui.
Lavender rétorqua aussitôt :
- Tu n'es pas mal non plus pour quelqu'un qui sort de l'hôpital. L'humour toujours; Lavender aurait voulu lui dire qu'elle le trouvait beau, parce que c'était le cas, mais elle avait opté pour une formule un peu moins directe.
Lavender lui décocha un sourire, pendant que Casey ouvrait son cadeau. Elle était passée faire un tour en ville avant de venir le chercher; résultat : elle avait acheté une écharpe aux couleurs de l'Irlande pour Casey, afin qu'il ne prenne pas froid en sortant. Casey avait déjà une autre écharpe bien serrée autour du cou, il n'aurait pas été raisonnable de sortir sans. Même sans avoir des mille et des cents en poche, elle espérait que cette petite attention lui ferait plaisir.
- Direction le café, si ça te tente toujours bien sûr?
De bonne humeur, Lavender tourna la tête et découvrit un Casey, sourire aux lèvres.

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Lavender & Casey

- Tu n'es pas mal non plus pour quelqu'un qui sort de l'hôpital. Je souris à sa réplique. Effectivement, étant à la base plutôt pâle au quotidien, la fatigue, les médicaments et tout le reste ne m’aident pas vraiment. Je ne suis pas non plus très épais, mais à ce niveau-là, je suis encore à peu près normal par rapport à d'autres leucémiques. Lavender me tend alors et petit paquet. Je lui fais une moue interrogative et ouvre le présent en question ; j’y découvre une belle écharpe aux couleurs de mon pays. En un sourire, je lui fais comprendre que je suis extrêmement touché par cette attention.

-Merci beaucoup mais il ne fallait pas !

Sans vraiment attendre de réponse concrète, je m’empresse de retirer mon écharpe actuelle pour mettre celle de Lavender. J’ai alors un peu honte, car je n’ai rien pour elle et que ça me fait passer pour un idiot. Je rougis alors légèrement, de quoi me redonne une teinte normale. J’hésite à lui demander pour quelle occasion m’a-t-elle offert cette écharpe, mais je sens que c’est une mauvaise idée.

- Direction le café, si ça te tente toujours bien sûr? dit-elle en se tournant vers moi. Je lui fais un grand sourire et lui répond :

- bien sûr que ça me tente toujours !

Même si je sais que ça ne va pas être de la tarte pour moi. Je vais devoir tout lui dire sans passer pour un idiot et sans non plus dire n’importe quoi ! M’enfin, de toutes façons, ce n’est pas comme si j’allais lui dire que ce qu'elle ressent pour moi n’est pas réciproque donc ça ne peut pas mal se passer. J’attends qu’on soit vraiment installé dans le café pour me lancer parce que s’il y a un quelqu'un problème, je pourrais m’en sortir. Par exemple : si elle se met à nier tout ce que je vais lui dire, si elle me renvoie bouler ou encore si elle me dit qu'elle s'est rendue compte que la maladie peux poser problème... Je me mets alors à repenser à ma discussion avec Lavender et reprends confiance en moi grâce à ses paroles : « tu ne vas pas laisser cette saleté de maladie te voler les bons moments que tu pourrais passer avec elle ». Laissant la jeune Quincy conduire, je regarde le paysage défiler et tombe sur plusieurs cafés m’ayant l’air sympas.

-Visiblement, y a pas mal de bars et de cafés dans le coin… le lord hobo, ça te vas ?

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Assise du côté conducteur, Lavender profita du rétroviseur intérieur pour vérifier qu'aucune voiture ne l'empêchait de quitter sa place de parking. Casey avait enroulé autour de son cou l'écharpe qu'elle lui avait offert, elle en ressentit un certain ravissement. Elle imaginait le contact de l'écharpe douce sur sa peau et, sans savoir pour quelle raison, cette pensée la fit frémir. Elle détourna les yeux du rétroviseur le temps d'allumer le moteur de la GM. Elle n'eut aucun problème pour sortir du parking et emprunta directement l'embranchement qui menait au bar sélectionné par Casey : le Lord Hobo.
Lavender en avait déjà entendu parler, sans pour autant avoir pu vérifier ces dires, il s'agissait apparemment d'un café très apprécié de la population estudiantine et des enseignants, tout en restant abordable côté tarifs. Elle se sentait un peu nerveuse à l'idée de se retrouver à une table, face à face avec Casey. Lavender avait peur de rougir, de bafouiller, de ne pas trouver les mots justes.

Après 10 minutes d'un trajet sans encombres, elle repéra l'enseigne du café sur la droite et activa son clignotant pour signaler son attention de tourner. Avisant une place de libre, elle se gara en à peine quelques manœuvres. Après un regard en direction de Casey, elle ouvrit sa propre portière et fit le tour du véhicule pour taper à la vitre du jeune Winthrop, toujours assis à l'intérieur.
- Casey, whouhou, on est arrivés. Tu viens toujours?
Casey avait l'air ailleurs, Lavender mit ça sur le compte de la fatigue, des résidus de son hospitalisation et accueillit son "éloignement" avec un mince sourire. Il la suivit jusqu'à la porte d'entrée du café Lord Hobo et ils entrèrent côte à côte. Une petite table noire semblait les attendre un peu plus loin dans la salle. Lavender adressa un signe de la main à toutes les personnes qu'elle connaissait, mais également à celles qu'elle n'avait jamais vue comme le gérant et les serveurs de service ce jour-là. Prenant place sur une chaise couleur acajou, Lavender s'aperçut que la table était finalement trop petite pour deux personnes, les mains de Casey et les siennes se touchaient presque. Elle faillit lui proposer de changer de table, mais se ravisa aussitôt. Un tel rapprochement ne la gênait nullement, bien au contraire.
- Un bon café pour se remettre de cette semaine? Raconte-moi comment s'est passé ton réveil, tu es sorti assez vite finalement, c'est une bonne nouvelle...je suis contente que tu sois de retour. Lavender préférait commencer par aborder le sujet en douceur, mais se sentit soudain à l'étroit dans ses vêtements, son coeur battait la chamade et elle n'arrivait pas à contrôler sa respiration comme elle l'entendait. Elle avait envie de passer directement au vif du sujet, l'attente était trop dure. Lavender avait besoin de savoir si ses sentiments étaient également partagés par Casey. Allait-il oser prendre les choses en main, se jeter à l'eau?

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Lavender & Casey

Le trajet a beau ne pas être long, je plonge tellement dans mes pensées à sujet de… nous, que c’est Lavender qui me sort ma rêverie quand nous sommes arrivé et tapotant à la vitre.
- Casey, whouhou, on est arrivés. Tu viens toujours?
Je sors donc de la voiture et soufflant pour me remettre les idées en place, mais l’air froid de ce début d’année m’aide bien. Nous entrons alors dans le Lord Hobo, côte à côte, très proche l’un de l’autre. Nous nous installons à une (très) petite table et la proximité entre nous deux me donne des frissons, et ils ne sont pas si désagréables que ça.
- Un bon café pour se remettre de cette semaine? Raconte-moi comment s'est passé ton réveil, tu es sorti assez vite finalement, c'est une bonne nouvelle...je suis contente que tu sois de retour.
Je passe plusieurs fois de suites ma main dans mes cheveux, signe de nervosité de ma part. S’il lui suffit de dire qu’elle est contente que je sois de retour pour que je me sente nerveux à ce point, heureusement que j’étais incapable de bouger à l’hôpital… Non sérieux, je déteste ce tic. Mis à part ça, je lui réponds avec un maigre sourire :
-Oui, ça va me faire du bien ! Pour tout te dire, je me suis éveiller avant-hier et comme j’allais vraiment bien pour un… malade, ils m’ont laissé sortir tôt. Et puis, j’en pouvais déjà plus d’étre enfermé. L’hôpital est vraiment un lieu que je déteste, comme beaucoup de personnes mais je pensais à t…
Un serveur me coupe pour prendre notre commende. J’ai envie de lui crier dessus que « putain, j’allais me lancer là, fait pas chier, merde ! » mais lui demande juste un café noir, sans rien en supplément, juste du café et reporte mon attention sur Lavender le temps qu’elle commende. Je la trouve si… belle dans le moindre de ces gestes et pourtant, je ne la connais pas tant que ça… Vous croyez au destin, au coup de foudre et à tous ces trucs ? Moi perso, je n’y ai jamais vraiment cru, sinon qu’est-ce-que j’ai fait pour avoir une vie aussi triste… ? Mais je commence à douter quand je vois la jeune Quincy en face de moi. Alors que serveur s’éloigne, j’observe tous les détails du visage de Lavender et hésite à lui prendre les mains pour tout lui dire maintenant. Mais... l’autre crétin m’a découragé pour tout lui dire directement et je me dis qu’il vaut peut-être mieux tourner un peu autour du pot avant. Mes doigts touchent légèrement ceux de, Lavender et je me décide à parler :
-Lavender, ta lettre ma beaucoup touché, tu sais mais… il n’y a pas que ça.

~~Je sais, je suis chiante à faire durer les choses, mais c'est plus drôle comme ça~~

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Pour toute réponse, Casey commença par passer plusieurs fois la main dans ses cheveux, par simple réflexe ou nervosité, Lavender ne le sut jamais. Elle attendit sagement sa réponse, qui ne tarda pas à tomber :
- Oui, ça va me faire du bien ! Pour tout te dire, je me suis éveiller avant-hier et comme j’allais vraiment bien pour un… malade, ils m’ont laissé sortir tôt. Et puis, j’en pouvais déjà plus d’étre enfermé. L’hôpital est vraiment un lieu que je déteste, comme beaucoup de personnes mais je pensais à t…
Un sourire s'étira sur les lèvres de la jeune Quincy, et détaillant le visage de Casey, elle lui trouva de jolies couleurs sur les joues. Sortir lui faisait, sans aucun doute, le plus grand bien. Elle était ravie de participer, à son niveau, au rétablissement du beau Winthrop.

Il avait l'air de chercher ses mots, Lavender lui décocha un sourire, pour le rassurer. Il ne devait pas être aussi nerveux à peine sorti d'une hospitalisation ! La jeune femme fut légèrement piquée au vif lorsqu'il lui annonça être réveillé depuis deux jours déjà et l'espace de quelques secondes, son sourire s'effaça. Elle aurait aimé être au courant plus tôt de son réveil, mais il ne l'avait pas prévenue avant le matin-même. Etait-il trop fragile pour lui téléphoner il y a deux jours? Ou peut être, n'a t-il pas jugé nécessaire de la prévenir? Ces réflexions laissèrent Lavender perplexe.
- Non, tu détestes l'hôpital? Si tu m'avais dit que tu aimais ça, je t'aurais ramené là-bas sur le champ !
Le rire cristallin de Lavender résonna discrètement autour de la petite table. Elle partageait la même appréhension de Casey en ce qui concernait les hôpitaux. Elle avait vu son père s'éteindre dans un hôpital et avait été suivie par des psychologues aux quatre coins du globe, avant de parvenir à faire le deuil de son père. Elle avait les hôpitaux en horreur, et pourtant, elle avait affronté cette peur pendant une semaine. Chaque jour, elle se faisait violence pour entrer dans la chambre de Casey, ce qui lui demandait un effort colossal. Il ne pouvait pas se douter du conflit intérieur qui se livrait en elle à chaque fois qu'elle mettait les pieds dans un hôpital. Mais son envie de voir Casey toute cette semaine avait été plus forte que le reste.

Casey avait laissé sa dernière phrase en suspens "comme beaucoup de personnes mais je pensais à t…". A quoi pensait-il au juste? Qu'avait-il l'intention de dire avant que le serveur n'arrive pour noter leur commande? Lavender se tourna poliment vers le serveur et lui annonça sa commande : un café noir, comme Casey. Elle sourit timidement à ce dernier et attendit qu'il reprenne son discours, là où il l'avait terminé. Au lieu de ça, le jeune homme approcha ses deux mains et volontairement, ou non, frôla les doigts de Lavender. Ce toucher eut l'effet d'un violent courant électrique, qu'était-il en train de se passer ?
Le sourire de Lavender se fit encore plus large, elle commençait à croire que Casey l'avait entendue dans son sommeil. L'air de rien, Lavender avança encore un peu plus ses mains, qui vinrent recouvrir celles de Casey. Elle avait peur, elle était même affreusement angoissée, mais s'il y avait une seule chance, même minime, que Casey ait des sentiments à son égard; Lavender vivrait probablement l'une des plus belles journées de sa vie. Celle-ci n'avait été que sacrifices, douleurs et pertes...jusqu'à temps qu'elle rencontre Casey pour la première fois.
Elle pouvait sentir la chaleur des mains de Casey sous les siennes, beaucoup plus froides.
-Lavender, ta lettre ma beaucoup touché, tu sais mais… il n’y a pas que ça.
Lavender retint son souffle, elle contenait sa joie parce qu'elle n'était pas encore tout à fait sûre de ce qu'allait lui annoncer Casey, même si elle avait une petite idée derrière la tête.
Il portait toujours son écharpe autour du cou ce qui toucha Lavender. Elle pencha la tête en avant, pour cacher son visage des regards de Casey puis releva la tête après un soupir. Elle reprit faiblement :
- Tu m'as entendue, c'est ça?...
Par ces mots, Lavender évoquait bien évidemment l'épisode des confessions dans la chambre d'hôpital du jeune homme et lui laissait une porte de sortie en même temps. Si la réponse était oui, Lavender saurait que Casey la savait amoureuse de lui. Si non, Lavender ravalerait sa fierté et son amour pour le laisser vivre une vie normale, sans elle.

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HS : Désolée pour le pavé :loukas:

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Lavender & Casey

Lavender mis ses mains sur les miennes et mon cœur faillit s’arrêter tellement il battait vite ; j’en avais peur qu’elle l’entende !
- Tu m'as entendue, c'est ça?...
Ces mots, évoquaient plus de choses qu’il en avait l’air, mais je savais très bien de quoi elle parlait. Je pris ses mains, entrelaçant nos doigts, je fixai de mes yeux bleus ses magnifiques yeux noisettes et dis sans pouvoir m’empêcher de sourire :
-oui, je t’ai entendue et…
Une boule se forme au niveau de mon ventre mais je reprends presque aussi tôt :
- au début, j’ai eu du mal à y croire. Tu es la première personne à être amoureuse de moi. Je n’ai pas eu d’adolescence pour ça et ça m’a laissé totalement perplexe. Je n'ai pas compris ce qui m’arrivait au début, mais, s’était comme s’il manquait une part de moi à chaque fois que tu n’étais pas là ; la plus belle part de moi. Je ne préférais pas trop y penser, n’étant certain de rien, j’avais peur que tout son passe mal, que si je passais te voir à mon tour et te disais tout, tu dirais non à cause de la leucémie. Avant toi, je m’interdisais d’aimer quelqu’un, de peur de faire souffrir les autres et de me faire du mal. Mais avec toi tout est différent, je n’ai pas eu le choix. Lavender, moi aussi, je suis amoureux de toi… et pas qu’un peu.
Pendant quelques secondes qui dans ma tête ont paru infinies, j’ai pensé à plein de choses en même temps : le road trip, l’hôpital, la voix de la mère de Lavender dans le téléphone de cette dernière, les divers bruits de l’hôpital, la douceur de ma nouvelle écharpe, le parfum de lavender, l’appel téléphonique qu’on a eu il y a quelques heures, les lumières de l’ambulance, les yeux de ma mère et les miens dans le miroir, la petite fille de l’école, l’odeur du café du restaurant, les yeux des clients ayant suivi notre conversation, le bruit de la machine à expressos, le visage de la fille que j’aime, en face de moi. Tout lui dire m’a comme débarrassé d’un poids, mais rien n’est encore fini. Elle me regarde dans les yeux et là, je n’ai eu qu’une envie, l’embrasser. Comme dans ses films où ils finissent heureux à la fin… Mais la vie n’est pas un film et sur le coup, je ne fais rien de tel. Je caresse sa joue avec le bout de mes doigts et replace une de ses mèches de cheveux qui tombe dans ses yeux.

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Lavender prêta l'oreille, la radio du bar bourdonnait légèrement mais elle reconnut Power of Love de Gabrielle Aplin et ne put s'empêcher de fermer les yeux quelques instants. A chaque fois qu'elle entendait cette musique, elle se sentait comme transportée, plus vivante qu'elle ne l'avait jamais été. En cet instant, le monde extérieur n'existait plus, il n'y avait plus qu'elle, Casey et ce lien invisible qui les reliait inconsciemment l’un à l'autre. Casey ne répondit pas à sa question, du moins pas tout de suite. Avec une assurance qui lui semblait nouvelle, il saisit les deux mains de Lavender et entrelaça leurs doigts. Lavender posa son regard sur leurs mains réunies, mêlées. Ses doigts avaient naturellement trouver leur chemin à travers ceux de Casey, comme si chaque espace avait été conçu pour accueillir ses dix doigts. Cette proximité nouvelle l'emplit d'un bonheur presque parfait, elle aurait bien plongé dans les yeux de Casey si les étudiants des tables voisines ne les dévisageaient pas autant depuis quelques minutes. Elle dessina du regard le contour des lèvres du jeune homme, pour les mémoriser, elle ne voulait pas oublier un seul détail. La commissure de ses lèvres, son sourire...tout lui semblait désormais important, comme vital. Par son geste, Casey avait rassuré Lavender sur ses sentiments. Ils n'étaient plus seuls, ils étaient désormais ensemble. La route ne paraît jamais aussi belle que lorsqu'on la partage. Lavender comprit alors ce que sa mère avait dû ressentir lorsqu'elle avait rencontré son père pour la première fois, comme une évidence, un manque à combler, une pièce manquante du puzzle.
Casey entama un discours qui laissa Lavender sans voix. L'émotion lui nouait l'estomac et l'empêchait de prendre la parole. Elle ne savait pas quoi dire, que répondre à de tels propos?
Lavender prit une profonde inspiration et plongea dans les yeux clairs de Casey :
- Je n'ai jamais eu d'enfance, mon père nous a quitté alors que je n'avais que 10 ans. Ce jour-là, j'ai perdu mon innocence, je pensais que ma vie serait totalement détruite. La peine était tellement forte, j'ai crû que mes épaules ne tiendraient jamais face au choc...et puis j'ai tenu. Je n'ai gardé que les bons souvenirs de mon père, les rires, les embrassades, les moments passés ensemble. Les instants volés, tout simplement. J'ai peur Casey, je suis morte de trouille. Je ne te promets pas que ce sera toujours facile, ni que la vie nous épargnera toujours ou que je n'aurais jamais peur de te perdre. La chose chose que j'ai, aujourd'hui et maintenant, c'est ce que je ressens. On peut y arriver Casey.
Et elle y croyait aussi fort qu'il était possible. Elle ne voulait pas laisser passer sa chance d'être heureuse. Casey approcha sa main du visage de Lavender et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, avec une lenteur et une douceur délibérée. Lavender ne l'arrêta pas, elle profita de ce moment de rapprochement. Elle prit la main de Casey dans la sienne et la déposa contre sa joue, rougie par l'émotion qui bouillonnait en elle comme un volcan en éveil. Elle resta quelques secondes, les yeux fermés, sa joue contre la paume de la main de Casey. Lavender eut soudain envie d'envoyer valser la table qui les séparait, elle voulait trouver les bras de Casey, pour la première fois.
Elle savait que le chemin serait long et semé d'embûches, mais pour une fois dans sa vie, elle se sentait à sa place. Ils n'avaient plus besoin de parler, chacun était désormais fixé sur les sentiments de l'autre. Lavender fut tentée de sortir du bar quelques minutes, histoire de prendre l'air, de regarder Casey autrement que derrière une table ronde mais leurs deux cafés noirs venaient d'arriver et la jeune femme dût se résoudre à rester assise.
A peine les cafés furent-ils déposés devant les deux étudiants, Lavender s'empara d'une serviette blanche et griffonna quatre mots qu'elle glissa en souriant vers Casey.
Je suis heureuse, Casey.
Elle agissait comme une enfant, irresponsable, spontanée et nerveuse; et pourtant, elle aurait voulu que ce moment ne s'arrête jamais. Tenant son café d'une main, dévorant Casey des yeux, elle se sentait mieux que jamais.

Fiche by Lavender J. Trevena
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Lavender & Casey

- Je n'ai jamais eu d'enfance, mon père nous a quitté alors que je n'avais que 10 ans. Ce jour-là, j'ai perdu mon innocence, je pensais que ma vie serait totalement détruite. La peine était tellement forte, j'ai crû que mes épaules ne tiendraient jamais face au choc...et puis j'ai tenu. Je n'ai gardé que les bons souvenirs de mon père, les rires, les embrassades, les moments passés ensemble. Les instants volés, tout simplement. J'ai peur Casey, je suis morte de trouille. Je ne te promets pas que ce sera toujours facile, ni que la vie nous épargnera toujours ou que je n'aurais jamais peur de te perdre. La chose chose que j'ai, aujourd'hui et maintenant, c'est ce que je ressens. On peut y arriver Casey.

J’ai envie de la croire, de me dire qu’effectivement, tout ira bien, mais au fond de moi, une petite voix me dit que ça sera peut-être un peu plus difficile que ça, car moi aussi, je suis mort de trouille. Mais, ma vie se joue maintenant et pas demain. Le fait que Lavender est perdu son père jeune renforce par contre, la peur que j’ai de faire du mal à lavender, sans le vouloir vraiment, mais à cause de ma génétique. Il y a le mince espoir que je guérisse un jour et même si je fais quelques progrès, il reste mince. C’est à ce moment-là, que je me dis que je suis, pour le moment , toujours en vie et que peu importe le temps qu’il me reste, je dois en profiter. Nos cafés arrivent quelques minutes plus tard, à ce moment-là Lavender écrit sur une serviette en me souriant. Je suis heureuse, Casey. Je prends à mon tour le crayon de ses mains et écrites : Je suis heureux, Lavender. On a les mêmes pensées que des enfants ; notre amour est en quelque sorte un amour d’adolescent, simple, sans prise de tête, vrai et surtout, au jour le jour. J’avale mon café d’une traite. J’ai tellement envie d’en avoir fini pour serer Lavender dans mes bras, sentir son cœur battre tout près de moi et ne plus jamais la lâcher. Sur ce, en attendant que Lavender finisse le sien, je lui dis, tout en lui tenant à nouveau la main droite :

-On y arrivera, je ferais tous pour ça. On vivra chaque jour comme le dernier et je te jure que la maladie ne fera jamais partie intégrante de notre relation.

Sur ce, je me promet à moi même de ne jamais parler de la leucémie à Lavender (sans non plus lui mentir), pour ne jamais lui faire du mal. J’ai attendu qu’elle finisse son café en jouant avec une de ses mèches de cheveux, tout doucement, du bout des doigts, en les touchants à peine. J’ai peur de la gêner en faisant un mouvement ou un geste ne lui plaisant pas, je suis donc très léger dans chacun de mes gestes, ne sachant pas ce qu’en pense Lavender. Quand elle termine enfin, je lui prends la main et laissant largement de quoi payer les deux cafés sur la table, nous entraîne dehors. Je prends Lavender au creux de ses reins, tout doucement, la rapproche de moi et dit maladroitement : Lavender… je t’aime.

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