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Lilo avait retrouvé le sourire, les deux personnes pouvaient apparaitre comme deux meilleurs amis aux yeux du monde extérieur. Une conversation normale pour des gens normaux. James répondit à sa question de façon toute naturelle.
" J'ai pas encore trouvé le moyen de rendre les quatre heures de mathématiques financière humainement supportable, donc ne t'avise pas de mettre les pieds dans un de ses cours, tu n'y survivrais pas. Mais t'inquiète Miss, ça ne devrait pas me résister longtemps. "
Le clin d’œil charmeur était peut-être superflu mais la réponse était convaincante. Lilo réfléchit à tout ce temps passé à se prendre le bec. Au final, les deux personnes ne se connaissaient guère et n'avait jamais appris à se connaitre. Peut-être était-il temps de s'y mettre.
" Et toi, tu étudies déjà quoi exactement? Le design de mode j'imagine "
Fausse joie et nouveau pique. Lilo savait très bien que les choses ne changeraient pas tout de suite du tout au tout mais les efforts étaient là et la jeune fille ne ferait pas la mauvaise tête.
" Désolé de te décevoir, mais je suis en Arts Visuels et en Musique, une vie un peu moins superficiel si tu vois ce que je veux dire. "
Lilo en faisait un peu de trop. Elle aimait la mode et faire les magasins comme toutes les filles, même qu'elle était assez douée pour avoir son style à elle. Mais il lui avait fallu répondre avec le même ton décontracté et joyeux. Comme le beau temps après la tempête, l'orage était passé pour eux deux.
" Et toi, qu'est-ce qui t'as poussé à faire de la finance? Le fait de devoir compter tes millions pour savoir combien de paires de chaussures tu vas pouvoir t'offrir? "
Lilo posa les yeux sur la malheureuse chaussure qui avait fait les frais de son énervement. Ses propres chaussures devait couter un quart du prix des siennes.
Il était vrai que sa question était en partie idiote. D'ailleurs, si elle avait pris un ton plus désué et moins cynique, elle aurait pu passer pour une superficielle Cabot. Mais la réponse du jeune homme fut pour Lilo surprise.
" Na, tu vois, c'est plus une infiltration. Connaître les techniques de l'ennemi de l'intérieur pour mieux les utiliser contre lui. Le plan: révolutionner le monde avec un nouveau système économique. "
Soit il était fou ou avait reçu une noix de coco sur la tête, soit il était encore en train de se moquer d'elle ou faire de l'humour et alors elle devait rire. Elle observa donc son interlocuteur avec beaucoup d'interrogation. Mais le visage de celui-ci ne lui inspira qu'une seule et unique chose: un vif éclat de rire, suivi d'un silence.
" C'était pas une blague? "
Une petite moue se dessina sur le visage de Lilo. Bon, là elle faisait pas mal de gaffe. Est-ce que ce 'rapprochement' avec James en était la cause? Non, elle ne pouvait se résoudre à ça, non ce garçon n'était pas du tout craquant et n'avait pas du tout son bras autours de son épaule. Que lui arrivait-il? Le jeune homme était apparemment passé au dessus de la petite réflexion de Lilo et continuait dans son délire.
" On m'avait contacté pour être mannequin, mais bon, je voulais pas te rendre jalouse à avoir d'autre filles en pâmoison autour de moi. Du coup je suis resté dans quelque chose de plus classique. "
Là, il avait été loin, très loin. Elle, jalouse, mais pour qui il se prenait? La réaction basique aurait été de dégager le bras de l'imbécile et de lui mettre une baffe, mais Lilo eut ce qu'elle appela plus tard pour Livie un éclair de génie.
" Mais je sais la chance que j'ai de t'avoir rien que pour moi. Je sais la difficulté de devoir déjà te partager avec ton égo si imposant. " lui dit-t-elle d'un air mi-enjoué et mi-cinique. Elle en ajouta un couche à sa blague en hurlant aux élèves de passage : " Vous avez vu mon petit ami? Je sais la chance que j'ai, moi petite fille si banale, d'être avec un aussi beau parti. "
- Spoiler:
C'est pas trop grave, la longueur vient aussi des dialogues. Mais c'est vrai que j'aime bien les RP de 200-400 mots.
Lilo s'était vraiment lâchée cette fois-ci. C'était d'ailleurs sorti d'on ne sait où, une petite voix qu'elle n'avait pu contrôler. James parut à la fois surpris et amusé. Ils se regardaient à présent les yeux dans les yeux et, dans d'autres circonstances, la scène aurait pu paraitre romantique.
" Tu admets enfin?! Mon dieu, je suis tellement soulagé! J'ai entendu que c'était très mauvais pour le cerveau de vouloir quelque chose et de se le refuser perpétuellement. J'avais peur qu'un de ses jours tu perdes ce qu'il te restait de bon sens à cause de ça. "
Lilo était submergée d'adrénaline. Oui, elle se l'avouais à elle-même, elle aimerait, à ce moment précis, l'embrasser. Malheureusement, elle savait aussi qu'il blaguait, qu'elle n'était qu'une sympathique amie, qu'il devait même la voir comme une petite sœur qu'on embête.
La jeune fille se retourna, voulant à tout pris éviter le regard de son interlocuteur. Le sourire c'était un peu effacé de son visage et elle commença donc à marcher un peu plus vite pour cacher son changement soudain d'humeur.
Elle respira un grand coup afin de reprendre ses esprits. Si James avait l'air heureux de la situation, elle devait faire comme si de rien n'était. L'humour devait prendre le dessus.
" Trop plein d'émotions!!! Si tu m'aimes, alors je peux vivre heureuse. " dit-elle en se retournant. " Je sais que nous allons pouvoir vivre notre amour au grand jour. "
Tant qu'à pousser la caricature, Lilo s'avança vers James et lui sauta littéralement dans les bras, dans un éclat de rire.
La situation était quasiment embarrassante. Lilo, riant au éclat, dans les bras de James qui lui paraissait embarrassé, ou du moins pensif. La situation semblait s'être renversée. Ce n'était plus la jeune fille qui ressentait des choses bizarres, mais le garçon. Il la regardait rire et Lilo ne le remarquait pas.
Ce qui la fit sortir de sa crise, c'est la caresse qu'elle reçut sur sa joue, un geste et un sensation qu'elle n'avait pas ressenti depuis des années. Très vite, elle se retrouva serrée contre le torse du jeune homme, ses pieds ne touchant déjà plus le sol. Elle aurait aimé rester ainsi le plus longtemps possible, ne jamais quitter l'étreinte qui, bizarrement, la rassurait. Leur relation venait d'étrangement changer et ceci peut-être pour de bon.
Malgré tout, la jeune fille ne savait pas trop quoi penser. Était-ce comme elle avait pu l'imaginer plus tôt, la marque d'une affection fraternelle? Lilo eut du mal à le croire. Le regard du jeune homme lui avait dit quelque chose de plus troublant, et à présent, les battements de son cœur n'était plus vraiment cohérent avec cette idée.
Lilo hésita un instant puis retira sa tête de l'étreinte de James afin de pouvoir à nouveau le regarder, plonger dans ses yeux pour essayer d'y déceler un indice. Si sa timidité n'avait pas repris l'avantage dans ce moment très intime, elle aurait essayer de l'embrasser, à ses risques et périls, mais là, elle sentait jouer un moment crucial de sa vie sentimentale : la victoire ou la déception. Elle voulait reculer le verdict le plus tard possible.
Comme si le monde s'était arrêté autours d'eux, Lilo et James était seul au monde. Du moins c'est ce que ressentait Lilo. Les yeux dans les yeux, la demoiselle ne savait que faire. Les secondes comme des minutes, le temps ne s'écoulait plus.
Elle sentit à nouveau le sol sous ses pieds. James venait de la lâcher tout en gardant son regard sur elle. Ce moment était vraiment spécial. Le temps d'un clignement d’œil et Lilo sentit les lèvres de James se poser sur les siennes. Elle ne rouvrit pas les yeux, savourant le moment. Elle se l'avoua enfin, oui, elle avait rêver de ce moment plusieurs fois la nuit, dans ses rêves les plus fous, mais n'en avait jamais parlé, même pas à Livie, même pas à Kara. Ses rêves qui, d'ailleurs, avaient plusieurs fins alternatives, de la plus féériques à la plus horrifique.
Quand leurs lèvres se séparèrent enfin, Lilo se rendit compte que son coeur battait à 100 à l'heure. Elle ne savait depuis combien de temps ils s'embrassaient.
La jeune fille ne trouva autre chose à faire qu'à reposer sa tête sur le torse du jeune home et à lui chuchoter:
" Ca veut dire quoi? "