De Bourlan ☆ La violence d'un acte qui détruira nos vies sans surprise

Elle te trouve beau, elle vient de le dire et tu es content. Deirdre est différente des autres, Deirdre elle prend soin de toi et Deirdre elle fait tout pour te rendre heureux. Autant dire que rien qu'un sourire et tu es content d'être avec elle. Tu passes ta main sur la sienne avant de sourire doucement et tu ajoutes Toi aussi tu es belle. Tout le temps. Même quand tu te réveilles. oui c'est vrai. Elle le sait, tu mens jamais, enfin presque jamais ce n'est qu'un détail. Et tu es là, allongé, à ses côtés, silencieux ensuite alors que tu humectes. Heureusement pour toi ton beau-père n'a pas essayé de te fouiller autre que de te prendre ton porte monnaie. mais ça, tu t'es bien gardé de lui dire. Tu finis par te relever, difficilement pour te mettre assis dans le lit avant d'ajouter Dans ma poche de ma veste Mais rien que le fait d'être assis te fait comprendre que ça tangue alors que tu soupires légèrement avant de te mettre au bord du lit en soupirant une nouvelle fois. J'ai mis où ma veste ? Dans le salon ? Dans la salle de bain, t'es un perdu quand même sur l'endroit précis de tes vêtements maintenant ..

La beauté pour toi elle tient à autre chose qu'à ces estampes bleutées qui viennent parcourir son corps, à autre chose qu'à ces murmures rougeâtres qui viennent hanter ses pommettes et marquer le contour de ses iris. La beauté tient à ce quelque chose d'autre. Que tu n'expliques pas et lui non plus sans doute d'ailleurs. L'aveu est spontané et franc quand il sort de ses lèvres. Il est rare que la franchise s'invite dans tes mots et pourtant faut croire que Valentin a ce don sur toi. Ses phalanges viennent s'amarrer aux tiennes doucement alors que tes billes se relèvent silencieusement sur ses traits dévastés. Il te trouve belle lui aussi. Et il faut l'avouer, ce n'est pas la première fois que le compliment s'invite à tes orgueilleuses oreilles. Mais avec lui c'est différent et le sourire s'installe sur ton visage impassible sur la note particulière du réveil. Est-ce seulement possible ? Il t'indique avoir ce qu'il faut dans la poche de sa veste et tu es contre ce genre de substances, mais il souffre tellement. « Attends. » que tu murmures en reprenant une stature verticale. Tes pas te conduisent au salon où git toujours la veste et quelques boutons de chemise. Rapidement, tu trouves l'objet convoité que tu saisis entre tes doigts, observant le brin un peu plus épais au creux de ta main. Tu viens sentir cette odeur familière à laquelle tu n'as jamais goûté pourtant. Tu préfères l'emprise du tabac et des cigarettes. Toujours. Et pourtant, c'est l'artifice du poison que tu viens embraser à tes lèvres carmines. Inhale la fumée doucereuse entre tes lippes pour mieux l'en extirper dans un soupir. Ta démarche te ramène à la chambre où Valentin est toujours allongé.  Tu t'installes à ses côtés et vient déposer le joint allumé entre ses lèvres meurtries. Tu observes ainsi quelques instants le plafond, jambes allongées et croisées, à ses côtés. « Tu te sens mieux ? » que tu demandes doucement.

Tu arrives à t'asseoir mais elle t'arrête et tu l'observes te quitter. Ton corps refuse de faire le moindre pas, encore moins quand tu sais que tu ne tiendrais pas debout. Tu décides bêtement de te rallonger, en pensant qu'elle passe ses nerfs sur n'importe quoi mais c'est tout autre chose finalement. Ton corps bond d'un coup quand tu la vois ramener tes cigarettes, enfin plus encore tes joints. Tu souris faiblement, très faiblement parce qu'elle a accepté malgré tout de faire plaisir. Tu la vois s'asseoir à tes côtés alors qu'elle a allumé le joint précédemment et tu as du mal déjà à lever le bras pour tirer dessus et le garder en main. C'est facile de juger mais difficile de comprendre, mais c'est compliqué en ce moment. Tu soupires la fumée lentement de ton corps, mais les mouvements de ta cage thoracique te fait mal, réellement très mal. Tu viens tourner la tête vers elle Quand tu es là oui Parce que c'est vrai, tu te sens mieux quand elle est là, beaucoup mieux. Tu viens tirer une nouvelle fois le joint avant de lui tendre dans un geste faible et maladroit comme toujours avec toi..

Tu lui tends l'objet du délit qu'il porte à ses lèvres et tu en observes le chemin. C'est bête d'être jalouse d'une drogue mais tu te dis intérieurement que ça doit être une mort douce, d'agoniser là, consumée entre ses lèvres. La pensée t'arrache un sourire parce que c'est ridicule pour toi de penser à des choses comme celles-là, mais c'est plus fort que toi. Tu vois qu'il a du mal à effectuer le geste, qu'il est en peine alors c'est naturel pour toi de lui demander si il va mieux. Sa réponse récolte un regard intrigué de ta personne. C'est toujours si étrange lorsque ça vient de lui. Tu as l'impression de le réparer et de le détruire en même temps, de le façonner d'une manière singulière, un remake de lui un peu plus sombre, un peu mois innocent. Il te tend le joint que tu attrapes à nouveau entre tes doigts. « Tu en veux encore ? » tu demandes doucement parce que tu peux constater que la douleur est toujours présente dans son corps. Alors tu portes de nouveau le poison dans ta bouche habituellement intransigeante, en capture la fumée à l'intérieur de ton palais, te rapproche de son visage, des lèvres plus précisément, tes doigts venant enserrer sa nuque, tu l'invites à ouvrir son monde à la rencontre du tien, vient souffler la drogue silencieusement de tes lèvres aux siennes et scelle le tout de ce serment muet entre vos langues empoisonnées.

Tes doigts possèdent la vie et la force de te battre un minimum. C'est stupide et pourtant tu es toujours là à croire que la vie te déteste et tout te sera retirée. Tu viens caresser l'espoir que tu vas mourir ce soir mais non, elle est là ton ange. Ton ange tombé du ciel. Tu sens la fumée en toi qui arrête lentement les douleurs mais c'est elle ton médicement. Tu viens lui tendre le joint lentement, l'observant encore dans les yeux alors que ses derniers se ferment. Mais sa question te fait hocher la tête positivement et tu viens doucement la sentir. Son corps s'approche du sien, ta main se glisse difficilement sur sa tempe et tu sens ses lèvres lentement. C'est agréable, difficile à la voir mais bien plus surprenant que cela pourrait montrer. Ton corps se libère un peu, tu le sens être moins dur et plus détendu néanmoins, mais toujours douloureux. Tes lèvres s'accompagnent d'un mouvement les siennes et tu l'embrasses. Qui aurait cru que ce soit, tu l'embrasses avec tout ce qui s'est passé ? Enfin encore plus que ce tu pensais.

Ses doigts viennent s'immiscer difficilement le long de ta tempe mais tu sens un confort s'installer de le sentir près de toi, encore là. Il aurait pu lui arriver pire encore et tu ne sais pas de quoi il s'est tiré mais honnêtement, t'es soulagée de pouvoir le sentir là encore entre tes draps. C'est difficile pour lui de parler et tu ne veux pas l'oppresser alors maintenant que tu as réussi à désinfecter ses plaies, à lui apporter un soulagement dans cette douleur omniprésente en lui, tu profites égoïstement de sentir son corps contre le tien et ses lèvres amarrées à ta personne. Tu n'oses pas le toucher parce qu'il n'aime pas ça et parce que il a trop mal de toute façon. Tu laisses le brin de drogue échoué sur le cendrier que tu as ramené. Il s'éteindra de lui même. Ta tête te tourne et c'est bizarre et horrible en même temps. Mais tu es bien là près de lui. « Tu veux dormir un peu ? » Parce que tu peux le veiller. L'écouter. Ou juste être là. Être là c'est bien déjà et à l'encontre de tous tes principes. Mais il ne peut en être autrement.

Ses lèvres ont un tout autre gout finalement et tu en profites simplement pour y gouter, juste un peu, juste par le plaisir soudain de l'avoir contre toi. Elle est ni trop proche, ni trop éloigné et c'est agréable de sentir sa présence contre toi. Tu as l'impression d'aller mieux, elle le sait, elle doit le savoir. Tu lui dis d'ailleurs et le joint est agréable au touché. Ton corps entier se raidit légèrement quand elle te regarde, tu as l'impression d'avoir oublier le fait d'être malade ou encore un peu dans les vapes, tu es bien là. Tu caresses légèrement sa joue, encore accroché à ta main Tu restes avec moi ? S'il te plait parce que tu ne vas pas bouger d'un poil, tu veux l'avoir contre toi, à vie. Elle te calme, elle te détend, elle arrive à te faire des trucs, c'est bien Deirdre tout ça et tu peux souffler aussi, être toi même mais aussi avancer dans la vie. Tu grandis finalement ..

Tu es là, allongée contre lui, la tête qui te tourne un peu. Un sourire qui vient naître sur tes lèvres trop sérieuses. Tu as toujours été contre tout ça. Mais t'es là. A accepter un homme pour la nuit sans avoir couché avec lui. N'importe quoi. « Oui, je reste. » T'es incapable d'aller ailleurs de toute façon. Tu relèves tes billes claires sur les siennes, et ta main vient s'attacher à la sienne, celle qui demeure sur ta joue, doucement. « Repose-toi Val. » Parce qu'il a eu son lot d'émotions pour la soirée et ce qui te sert de cœur se fend encore un peu à penser à tout ça. Tu n'oublies pas la colère non et le temps viendra. Tu le vengeras parce qu'il est incapable de le faire. Il est fragile mais pas toi. Toi tu es roc muré de glace et tu comptes bien écraser ceux qui lui ont fait ça. Mais pour le moment, tu l'observes, tu restes sage et silencieuse, parce que tu sais que c'est ce dont il a besoin là, maintenant. Tout est question de priorités dans la vie.

Ton corps contre le matelas, ton regard sur elle, tu souris faiblement à l'idée de pouvoir dormir avec elle, dans ce lit, juste vous deux. Ton coeur se calme lentement de cette envie soudaine de l'avoir contre toi et tu viens déposer ta main sur ses lèvres qui les dessines. Ce surnom, tu hoches la tête lentement en prenonçant un simple Je m'appelle Valentin parce que tu ne comprends pas les surnoms sauf pour Juan et Emilia. Mais c'est stupide, tu as déjà engueulé un mec pour ça la dernière fois. Mais bref. Ton corps se relâche encore, tes yeux se ferme lentement, tu en lâches sa joue et tu finis dans les bras de ton amant, Morphée, pour une nuit douloureuse et longue.

Le matin, tu es obligé de t'en aller, et tes lèvres se déposent sur les siennes une seconde, un mot proche de son réveil, comme la dernière fois "Solo nosotros, solo algo mas Deirdre" et derrière tu rajoutes un simple "Merci" parce qu'elle doit aussi avoir de la politesse. Tu t'es enfuis aussi parce que ta soeur ne sera pas à l'appartement et parce qu'il fallait aussi que tu répondes de tes actes face à un Juan impossible et inquiet .. Tu vas mourir c'est obligé

the end