(morgan) living dead

Je l’observe discrètement, analyse le moindre de ses traits. Il y a quelque chose de très paradoxal chez lui, une confiance à toute épreuve qui transparait dans le moindre de ses mouvements lorsqu’il saute de bâtiment en bâtiment… Aisance qui disparait immédiatement et ne cesse de s’amoindrir pour laisser place à une timidité touchante et mignonne. Morgan, je ne sais pas s’il est très à l’aise lorsqu’il est confronté aux autres, lorsqu’il se retrouve avec des gens qu’il ne connait pas beaucoup. Rien d’illogique, si je n’avais pas un tel tempérament, à me la jouer McDonalds en incitant tout le monde à m’aborder en venant comme vous êtes, il y a fort à parier que je serais intimidé moi aussi. « C’est bon à savoir, j’irais follow quelques comptes spécialisés sur les réseaux ! » On ne sait jamais, si je pouvais grapiller quelques tutos pour accentuer mes efforts, travailler quelques mouvements et progresser. Il parle d’adrénaline au moment de sauter d’un immeuble à l’autre, tu m’étonnes que tu dois te sentir vivant à côtoyer la mort d’aussi près. « Quand t’es dans les airs, à quelques mètres d’un autre immeuble… A quoi tu penses ? Tu te dis que tu as un pourcentage limité de chances d’arriver de l’autre côté ? Tu penses à la mort ? » Sauter d’un trottoir, c’est facile et peu risqué. Quand t’es aussi haut, sur le toit d’un building, tout est possible et les chutes sont plus souvent fatales que légères. Le petit a mené son petit bonhomme de chemin, étudiant en deuxième année de journalisme, la relève d’une maman qui commence petit à petit à admettre qu’elle fatigue, qu’elle préférerait terminer sa carrière à un poste fixe plutôt qu’à parcourir le monde pour dénoncer et faire changer les choses. Je peux la comprendre, elle a passé sa vie à agir pour le bien commun, vient forcément un moment où tu décides de laisser la place aux jeunes, ceux qui ont encore la force de défendre les plus faibles… Ceux qui ne craignent pas les conséquences face à de telles actes de défiance. « Peut-on réellement TROP s’intéresser aux autres ? On parlerait d’égo, je soutiendrais à trois cent pourcents ce que tu dis mais là… J’pense qu’on peut toujours donner plus aux autres, même quand on pense déjà beaucoup le faire. » C’est le côté humanitaire qui ressort, excusez-moi. Je me risque à lui proposer de venir prendre une bière chez moi et il accepte. « Génial ! » Un grand sourire, beaucoup trop honnête pour ne pas trahir mon mood du moment, étire mes lèvres. « Suis-moi ! » La route ne sera pas très longue, quelques minutes à peine pour arriver à l’appartement que mes parents m’ont acheté au centre-ville lorsque je suis arrivé sur le campus. « T’es bien entouré ici ? Tu t’es constitué un cercle d’amis sur lequel tu peux te reposer en cas de pépin ? » J’demande parce qu’on ne sait jamais, je ne voudrais pas qu’il galère tout seul, dans son coin. Ne me demandez pas pourquoi, je ressens juste ce besoin viscéral de m’assurer qu’il est en sécurité. « Mon appart est là, dans cet immeuble ! »

Je marche à l’impulsion, comme toujours. Mes proches me rabâchent sans cesse que je finirais par tomber sur un os, un de ces jours. Je m’estime chanceux que rien de mauvais ne me soit arrivé et, partant de ce principe, pourquoi changer de tactique alors que tout fonctionne très clairement bien pour moi ? Je suis comme ça moi, hyper joyeux, confiant, prêt à découvrir de nouvelles personnes sans me prendre le chou. Alors oui, je pourrais me la jouer Colombo en préambule, inonder les réseaux sociaux de mes recherches à son sujet, me blinder d’idées reçues inspirées par ses nombreuses photos Instagram, ses retweets Twitter, ses statuts Facebook… Est-ce vraiment utile ? Pas quand tu aimes la magie de la découverte spontanée. Il n’y a rien de plus plaisant et d’inspirant… Vivre dans le présent, sans aucun recul. Dangereux pour certains, mais carrément libérateur pour moi. Un large sourire étire mes lèvres lorsqu’il me demande de le follow sur Insta. « J’sais pas moi, tu vas inonder mon fil d’actu avec des photos intéressantes ou, à défaut, dénudées histoire que j’ai quelque chose à me mettre sous la dent ou tu vas me donner envie de skipper avec tes trente photos de chat à la suite ? » J’adore les animaux, le problème n’est pas là, du tout… Seulement… Ouais, je craque sur la première photo, esquisse un sourire sur la deuxième et m’agace dès la troisième en quelques heures. Variez les plaisirs et les publications, les jeunes. « Je suis définitivement intéressé si t’as quelques profils à me suggérer, plus je grapillerais de tutos à droite à gauche, plus il sera facile pour moi de me lancer dans un ou deux premiers petits trucs ! » Je ne m’apprête pas à grimper sur le toit d’un immeuble, sauter d’un muret à un autre me parait déjà pas mal, un bon début non ? Morgan me dévoile l’un des aspects essentiels à une telle pratique : la confiance. Penser aux difficultés éventuelles, aux problèmes qui pourraient surgir… Rien de tel pour que le train déraille et que tu prennes la gamelle de ta vie. « J’sais pas moi, quel âge tu me donne ? » Je le taquine en haussant les sourcils, prêt à recevoir ses estimations et à lui délivrer la bonne réponse. « Vingt-quatre. Et toi ? T’es beaucoup plus jeune, j’me trompe ?! » N’exagérons rien, il n’a pas dix ans de moins que moi… Mais je serais prêt à parier qu’il n’est pas encore officiellement majeur aux États-Unis. La route n’est pas très longue, peut-être parce que je suis en excellente compagnie. « T’as la bonne attitude, tu iras loin en étant ouvert à l’autre de la sorte. Les gens qui font trop de chichis perdent de belles occasions et passent à côté de rencontres qui peuvent compter. » Putain, j’ai l’air d’un vieux singe qui récite la parole divine. La vieillesse me guette. « J’étais sur le campus au début de mes études. Je suis parti l’année dernière pour aller en Russie mais j’ai conservé pas mal d’habitudes, mes amis sont encore dans le coin… Enfin, la plupart d’entre eux en tout cas. » Des amis, tu peux t’en faire des nouveaux à chaque étape de ta vie. Le plus difficile, c’est de garder une certaine cohérence et un certain équilibre en gardant contact avec chacun d’entre eux. Place à mon appartement, nous grimpons les escaliers des deux premiers étages jusqu’à atterrir dans le couloir du troisième, étage où se trouve mon appartement. Un espace suffisamment développé pour un mec tout seul, suffisant pour recevoir deux ou trois potes quelques jours. Une décoration présente mais relativement épurée. Quelque chose à mon image quoi, de simple, sans prise de tête. « Pas besoin d’enlever tes chaussures, le ménage n’est pas fait. » Ou comment toujours s’excuser de ne pas avoir fait le ménage alors que ton appart respire la propreté – maniaque oblige -. « Bière ou boisson chaude ? Dis-moi ce qui te ferais plaisir ! »

« C’est normal, c’est de ton âge… » Non mais écoutez-moi, j’aurais soixante-dix ans que ce serait la même chose. Quelques années viennent probablement nous séparer, il en est même certain, mais nous ne sommes pas suffisamment éloignés pour que les failles de l’une de nos générations ne soient pas celles de l’autre. Sa répartie me fait rigoler, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles en l’écoutant se vanter d’être un mec hyper décomplexé, à l’aise dans ses baskets et exhibitionniste au point de gratifier ses nombreux followers de photos dénudées de lui. « T’es totalement le mec que je t’imaginais être . » J’ironise en entrant dans son jeu sans pour autant m’embarquer dans un truc qui pourrait être étrange. Il est plutôt à l’aise pour l’instant, il est vrai, mais je perçois tout de même une petite pointe de gêne qui pourrait finir par le mettre mal à l’aise. J’suis suffisamment confortable avec mon attitude, le regard que les autres pourraient porter à ma personne… J’dirais même que j’accorde bien peu d’importance à tout le reste mais je sais quand même rester à ma place lorsque je côtoie des personnes que je ne connais pas depuis très longtemps. Chien, le petit remonte un peu plus encore dans mon estime et ça se voit immédiatement puisque je frappe dans mes mains en le montrant du doigt, fier comme un paon. « Toi t’es un bon, les chiots sont bien plus mignons que les chatons. » Regardez-les faire n’importe quoi avec leurs petites pattes trop mignonnes et leurs museaux trop choupis. D’accord, je pourrais tout à fait me transformer en cette personne qui inonde les réseaux de photos de ses animaux dans des situations diverses et variées. Mea culpa à ces mêmes personnes que je critiquais il y a trois secondes. Il a une offre alléchante à me soumettre, le genre de deal sur lequel tu ne peux pas t’asseoir à moins d’être complètement stupide. « Tu ferais ça ? J’peux te payer au besoin, bien entendu. » Logique qu’il soit récompensé dignement pour sa bonne action. Il risque très vite de regretter de s’être proposé lorsqu’il verra mon piètre niveau en la matière. « Toi, tu ne prends pas le risque d’être honnête en te livrant à un diagnostique précis. Moins courageux face à un comparse que sur un toit, gamin ? » J’appuie à l’excès sur les dernières syllabes du mot gamin pour bien marquer la taquinerie. Il m’amuse, un bon gars. Comme quoi… Tu peux faire des rencontres formidables en sortant dans la rue. Le destin fait plutôt bien les choses. « Okay, donc ça veut dire que si j’toffre une bière j’suis passible d’aller en taule c’est ça ? Incitation à la consommation de substances illicites sur mineur, tout ça… » A l’image de 98% des gens âgés de moins de vingt-et-un ans qui consomment régulièrement de l’alcool, si ce n’est plus. On marche, on papote et on apprend à se connaitre davantage. Mes premières impressions se confirment assez aisément. Il a vraiment du potentiel, une belle rencontre. J’aurais dû m’en douter à l’époque, qu’il avait du potentiel. « Repartir de zéro, ça te force à donner le meilleur de toi-même dès le départ. Le filet de sécurité que peut constituer tes proches, le terrain connu, les habitudes… Tout cela peut parfois t’entraver plus que t’aider. » Je ne suis cependant pas du genre solitaire compétitif. Non, j’ai beaucoup trop besoin d’être entouré pour cela. Il entre chez moi, pénètre une forme d’intimité à laquelle très peu d’inconnus ont accès. « J’peux te proposer autre chose cela dit… J’ai le frigo blindé de boissons fraiches. Qu’est-ce qui te ferais plaisir ? » Pendant qu’il se décide, j’attrape un paquet de chips dans l’un de mes placards et le déverse dans un grand bol. Tant pis pour la junk food, ça fait du bien parfois. Je suerai un peu plus à la salle de sport demain pour rattraper mes excès à venir.

Je m’amuse de cette (légère) différence d’âge qui n’a plus vraiment d’impact sur notre relation aujourd’hui. Je me souviens juste qu’à l’époque de Pride, la différence semblait nettement plus marquée puisqu’il était au tout début de son adolescence alors que moi… J’étais déjà de l’autre côté du chemin, loin des problématiques liées à l’éveil sexuel, à la curiosité qui en émane et à toutes ces choses qui sont requestionnées par le gamin qui se rend compte qu’il n’évolue pas dans le monde de Oui-Oui et que la réalité peut être bien plus cruelle que prévue. « T’as pas idée mon biquet, je suis une antiquité à moi tout seul ! » Je force le trait à l’extrême, comme toujours, parce qu’il est bien plus amusant de m’imaginer en vieux singe qui prodigue d’excellents conseils grâce à sa sagesse légendaire plutôt qu’en grand con qui pense tout avoir compris de la vie alors que non… Pas du tout. Je prétends qu’il est exactement comme je l’imaginais, ouais, sauf qu’il y a dix minutes à peine, ce garçon était loin, très très loin dans mon esprit. Un souvenir extrêmement éloigné qui n’avait aucune raison de s’imposer à moi de nouveau. J’aime lorsque le quotidien me bouleverse de la sorte, lorsqu’il me ramène à des situations passées. « Ce que j’imaginais de toi il y a cinq minutes ouais, parce qu’il ne faut pas croire… Mais t’as déjà été analysé sous toutes les coutures depuis que t’es descendu de ton toit ! » Pas du tout effrayant comme affirmation, on me prendrait presque pour un prédateur sexuel, avide de chair fraiche. Plutôt branché chiens, je me trouve un ami à rallier à la cause. Les nouvelles générations étudiantes craquent tous pour des chats, il faut voir le nombre d’animaux domestiques que l’on trouve sur le campus. Les chats sont, certes, plus indépendants mais existe-t-il plus fidèle compagnon qu’un chien ? Plus tendre et câlin qu’un somptueux petit toutou ? Je dis cela mais je n’ai pas le moindre animal domestique à l’appart… J’suis bien trop occupé pour avoir du temps à accorder à une petite bête. A quoi bon acquérir un animal si je le laisse de côté ? « Totalement, les chiens domineront bientôt le monde de toute manière, tu verras. » Préparez-vous pour un soulèvement canin. Morgan me propose ses services, parce qu’il a du temps et envie de m’aider à améliorer mes techniques de Parkour. Améliorer… Initier serait peut-être un terme beaucoup plus adapté parce que mes connaissances sont finalement très limitées en la matière. « Tout travail mérite salaire… mon grand. » J’appuie fortement sur mon grand en réaction à son indignation. Le pauvre est surnommé « gamin » par un paquet de monde à priori. Prêt à prendre le risque d’aller en taule pour le restant de mes jours en impliquant un gosse dans ma décadence ? J’acquiesce, le regard animé par une flamme rebelle. « Papy va se la jouer thug life et te dire que oui… Il est prêt à prendre le risque ! » Vous m’avez déjà vu reculer devant le danger ? Jamais. La perspective d’être en péril est on ne peut plus excitante, elle alimente le moindre de mes mouvements. Morgan, il est reparti de très bas en arrivant à Harvard. Il a été soutenu par sa tante mais rien de plus, son parcours a de quoi rendre fier ses proches. Il s’en est bien sorti et a su rebondir. De la limonade, c’est la boisson thug par excellence n’est-ce pas ? Je m’apprête à le taquiner à nouveau sur le sujet, loin des boissons alcoolisées auxquelles il aurait pu prétendre mais je m’arrête net, bien trop concentré sur ma quête d’une bouteille de limonade. « T’as de la chance, ma meilleure amie est une grande consommatrice de limonade. Elle serait capable de m’éviscérer en plein milieu de la cuisine si je commettais l’impair de ne plus avoir la moindre goutte de cette boisson à lui proposer. » J’exagère un tout petit peu, mais je ne suis pas loin de la vérité. Elle carbure à la limonade et à rien d’autre. « Avec ou sans citron ? » Si je fais du sport ? J’ai cet automatisme stupide qui me pousse à soulever mon t-shirt pour exhiber mon torse musclé au millimètre de peau près. « Je fais entre deux et trois heures de sport par jour, même si je risque de me rajouter quelques exercices supplémentaires demain, pour compenser avec la consommation de chips, de boissons sucrées et de la pizza qui pourrait arriver derrière ! Et toi alors ? »

J’ai du mal à taire cette mauvaise habitude d’affubler mes petits camarades de surnoms affectifs. Rien de très méchant, je dirais même que c’est plutôt mignon comme rituel. Morgan est mon biquet à partir de maintenant… On croirait entendre ma grand-mère à chaque fois qu’elle me voyait, toujours ce petit surnom qui me donnait l’impression d’être unique, la prunelle de ses yeux, son petit chouchou. Ma condition de fils unique fait que je l’étais probablement, du moins jusqu’à ce que la sœur de ma mère accouche à son tour. J’ai pu profiter pleinement de ce statut d’enfant unique de la famille, dix longues années à régner en maitre et à être pourri gâté. Aujourd’hui, si j’en suis là, c’est parce que j’ai appris à mettre de l’eau dans mon vin et à ne pas mal tourner grâce à mes parents qui m’ont inculqué des valeurs essentielles à la réussite : du respect, un travail acharné et un sens de la relativité permanent. « Non, pas un pervers… J’me frotterais pas le pénis comme un animal en chaleur en t’observant marcher dans la rue, de dos. Je n’irais pas non plus me frotter à ton dos en pensant être discret. » Les pervers de ce genre, ils hantent les rues du campus. Un nombre bien trop important d’agressions et à déplorer, il n’y a rien de plus dramatique si vous voulez mon avis. Les mecs ne savent plus se tenir… Ont-ils déjà su se tenir en premier lieu ? Heureusement que nous ne sommes pas tous comme ça. « Tu veux savoir ce que je pense de toi ? Vas-y, livre tes hypothèses et j’te dirais si t’es sur la bonne voie ou non ! » Morgan a de l’imagination, une imagination débordante si je puis dire. Il parvient à surenchérir sans jamais être ridicule, toujours original en envisageant ce soulèvement des deux espèces domestiques préférées des êtres humains. Une espèce de guerre des gangs canins et félins. « Tu crois qu’ils auront des alliés ? Les clans loups d’un côté, les lynx et autres félins de l’autre ? Si tel est le cas, les chiens sont quand même sacrément dans la merde… Surtout s’ils doivent affronter des lions, des guépards… Tout ça.. Tu m’diras… Ils auront aussi du soutien des hyènes… Elles sont froussardes non ? » Comment ça ? Ah oui, je suis parti loin, très très loin. Monsieur s’indigne d’être appelé mon grand et le sort qu’il me réserve à de quoi me réveiller. Moi, Efrain, outré comme jamais. « Comment j’suis censé t’appeler alors ? Petit ça ne marche pas, grand non plus… Normal ? Simplet ? Dis-moi tout. » Ne parlons même pas des cours qu’il utilise comme moyen de pression, le vilain. Il me donne envie d’aller encore plus loin dans la provocation et de taquiner davantage. « Tu regretteras ta décision quand tu verras que d’autres m’ont pris sous leurs ailes et que j’suis devenu encore meilleur que toi… Tu verras mon… PETIT ! » Je lui tire la langue et reprend ma route fièrement, comme l’imbécile que je suis. Ringard, JE LUI EN FOUTRAIS DU RINGARD. Il a de la chance d’avoir su rattraper le coup avec une remarque qui, croyez-moi, ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. « Physique sacrément avantageux ? T’as grave bien maté donc ! » Un long sourire étire mes lèvres alors que je le regarde droit dans les yeux, conscient qu’il s’apprête à passer par tous les stades de la gêne en essayant de rattraper le coup. C’est plutôt flatteur de savoir que ses yeux se posent sur moi. On arrive finalement à mon appartement et les festivités ne tardent pas à démarrer. Limonade pour mon biquet avec citron à la clé. « Ah parce que tu te vois déjà revenir ici dans un futur plus ou moins proche ? Tu vas devoir être hyper convaincant pour cela ! » Je mords la lèvre pour contenir le sourire qui ne demande qu’à naitre sur mon visage. Quelques rondelles de citron rapidement découpées rejoignent le grand verre dans lequel je verse la limonade. « Tiens, tu m’en dira des nouvelles, monsieur limonade ! » J’en profite pour me sortir une canette de coca light, parce que j’essaie de limiter les dégâts sachant que je vais sauter sur les chips comme un morphale. Je pouffe de rire, parce que mon esprit tend vers la perversité automatiquement lorsqu’il parle d’exercices dans sa chambre, de documents trouvés sur internet. « Oh tu sais… Moi je n’y connais pas grand-chose à la masturbation… J’préfère avoir la main de quelqu’un d’autre comme fidèle destrier. » Je marque une pause, conservant l’air le plus sérieux possible pour ne rien laisser paraitre. « J’suppose que j’peux te donner un ou deux tips cela dit ! » Il me faut quelques secondes à peine avant de craquer, non mais regardez sa tête… Regardez-le, prêt à bondir pour défendre sa version des faits et ne pas passer pour un… Branleur. « J’déconne t’inquiètes… Enfin j’dis vrai sur la masturbation, mais j’déconne… J’peux te filer quelques exercices assez basiques à réaliser, t’auras des résultats rapidement si t’es régulier ! »