healing doesn't mean the damage never existed. - (kami)

21 janvier. Ca fait deux jours. Deux putain de jour que l’attentat a eu lieu, deux jours que t’es dans cet hôpital et que t’es incapable de poser le pied à terre, sans même parler de ce qu’il se passe dans ta tête. Contrairement à d’autres, tu t’en sors plutôt bien sur le plan physique. Tu t’es d’ailleurs assurée auprès de tes proches que tout le monde soit en sécurité et, à priori, tout va bien. Tes mains viennent s’enrouler autour des poignées de tes béquilles tandis que tu te soulèves de ton lit. T’as besoin de voir autre chose que ces quatre murs, de voir du monde, de pas rester là à repenser continuellement à ce qu’il s’est passé. A ta connaissance, personne ne viendra dans les deux heures à venir alors t’es bien forcée de trouver un moyen de t’occuper. Tu te déplaces comme tu le peux jusqu’à l’ascenseur pour filer en direction de la cafétéria, prendre un café et t’installer à une table dans un coin. L’une des personnes qui s’occupe de la cafétéria t’apporte ton breuvage et tu lui adresses un sourire timide en guise de remerciements, sortant machinalement ton téléphone de ta poche pour le déposer sur la table. Heureusement que tu l’as, lui, parce que t’as même pas pu avoir un pauvre bouquin pour te changer les idées et tu remercies en ces heures interminables le créateur des livres numériques.

Voilà deux jours que je suis à l'hôpital après l'attentat lors du discours du maire, ces explosions et ces hommes qui sont sortis de nul part pour canarder tout ce qui bougeait... Une balle s'était logée dans mon abdomen alors que des gens m'avaient également pietiné grâce à Liam et Clary, je m'en suis sorti et l'opération par la suite fut un vrai succès. On me garde à l'hôpital au cas où et je me déplace dans un fauteuil roulant pour ne pas trop me fatiguer. Sauf que j'ai besoin d'un café alors je me pose sur mon fauteuil et me dirige jusqu'à la cafétéria. En arrivant, je me fais servir un café au lait auquel je rajoute du sucre et me retourne afin de trouver une place. C'est là que je te vois, toi. Celle avec qui j'avais un rendez-vous au bar, il y a deux jours... Je t'y ai vu. Nos regards se sont croisés tout juste quelques seconde avant que les hommes cagoulés ne nous tirent dessus, je roule jusqu'à toi, mon café entre mes cuisses. Stormi... Je... Je suis désolé... Parce que c'est moi qui t'ai dit de venir à ce bar...

Le regard braqué sur ton téléphone posé sur l’une des tables de la cafétéria, ton doigt remonte machinalement sur l’écran pour afficher les prochaines lignes de ton livre numérique. Tu tentes de bouger le moins possible sur ta chaise pour ne pas utiliser davantage encore ta cuisse endommagée. Ton pied et ta cheville de la même jambe sont quant à eux plâtrés des suites des mouvements de foule, toi qui t’es faite piétiner comme bien d’autres sur la terrasse du bar. Ce n’est qu’en entendant ton prénom que tu sors de tes pensées et que ton regard se relève pour croiser celui de ton interlocuteur. Le même regard que t’as croisé tout juste avant la fusillade, sans même avoir eu le temps de le rejoindre. « Kale… » Tu l’observes, installé dans son fauteuil face à toi. « C’est pas de ta faute, t’as pas à t’excuser… besoin d’aide ? » lui demandes-tu comme pour tenter de te rendre utile alors même que t’as pas été capable de porter toi-même ton café avec tes béquilles. Mais tu te penches vers lui pour attraper le café sur ses jambes et le déposer sur la table sans trop réfléchir. « Q-Qu’est-ce qu’il t’est arrivé… ? » reprends-tu. L’espace d’un instant, tu quittes son regard pour venir verrouiller ton téléphone avant de l’observer à nouveau d’un regard particulièrement doux et désolé à la fois.

Je suis tellement con, idiot je m'en veux de t'avoir embarqué là-dedans. C'est moi qui t'ait dit de venir au 21st Amendement et voilà ce qui est arrivé. T'as la jambe entièrement en vrac... Je m'en veux terriblement, ouais. Alors, quand je m'approche de toi, je viens directement m'excuser et toi... Toi, t'es encore plus belle que les photos que j'ai pu voir. [color=steelblue]J'ai... Euh, merci... Te dis-je alors, en souriant mais sourire me fait vite grimacer quand je sens la douleur à l'abdomen qui me lance. Blessure par balle à l'abdomen et plusieurs hématomes.[/i] Un peu partout sur le corps, mais au moins ils m'ont épargner mon visage (où plutôt je me suis bien bien protégé). J'espère que tu vas vite t'en remettre... Dis-je en voyant ta jambe plâtrée... t'as du avoir bien mal. Je prends mon café dont je bois quelques gorgées. Tu sais ce qui s'est passé ? C'était un attentat? Il a été revendiqué ? Parce que je me suis réveillé que tout récemment alors...

Le destin n’a visiblement pas voulu te laisser le rencontrer dans ce bar. A peine un regard et tu t’écroulais déjà au sol comme des dizaines d’autres victimes autour de toi. Une balle dans la cuisse et, dans un mouvement de foule, ta cheville qui se brise. T’aurais pu espérer mieux mais tu remercies le ciel de ne pas avoir subi pire blessures. T’en as entendu d’autres, certains en parlaient dans le couloir de l’hôpital, des infirmiers même. Toi, t’as tenté de pas y penser, essayant de te changer les idées. T’as même pas eu le courage d’appeler ta famille pour leur dire ce qu’il t’est arrivé, parce que tu sais pertinemment que tes frères seraient déjà là, à t’étouffer, à vouloir te protéger de ce monde pourri duquel ils t’ont préservée durant toutes ces années. Face à toi, Kale affiche un sourire qui se transforme en grimace et tu ne peux t’empêcher de froncer les sourcils, comme si tu pouvais ressentir sa douleur. « Et… ça va ? Je veux dire, ça va aller ? Des séquelles ? » Sur le long terme, on sait jamais avec ce type de blessure. Il te dit espérer que tu vas vite t’en remettre et tu ne peux t’empêcher de hausser les épaules. « J’espère… si je pouvais éviter de perdre mon année, ça m’arrangerait. » Dur de faire tes stages en clinique vétérinaire sans pouvoir tenir sur tes pieds, tu vois difficilement comment tu pourrais tenir un animal dans cet état, entre autre. Lorsqu’il te demande si tu sais ce qu’il s’est passé, tu détournes les yeux un instant, ceux-ci se bloquant au sol quelques secondes. « Un attentat, il paraît… mais j’évite de m’y intéresser. J’ai préféré penser à autre chose… » lui réponds-tu d’une voix relativement faible, parce que ça te fait mal. T’as pas envie d’y repenser, t’essayes de chasser ces souvenirs de ton esprit depuis deux jours, en vain.

Je ne peux que m'en vouloir, t'auras beau dire que ce n'est pas ma faute, j'en penserai toujours le contraire. C'est comme ça, je suis surtout comme ça plutôt. Je souris, je grimace tout aussitôt en ressentant la douleur à mon ventre, dieu que ça fait un mal de chien. Je ne me suis jamais pris une balle dans la vie, et dans les films, ça n'a pas l'air si douloureux que ça mais ils jouent mal finalement, vraiment très mal. Oui, juste un peu mal quand je force trop... Non, je ne crois pas, rien du tout heureusement... Sinon, adieu le football... Après tout ce que j'ai enduré, ça aurait la cerise sur le gâteau. Je comprends oui, tu n'auras pas de sequelles ? Juste une rééducation ? Tout dépend si fracture ou non, j'ai déjà connu ça avec le sport. Je me demande alors ce qui s'est réellement passé ce jour-là, mais tu préfères ne pas en parler ce que je peux comprendre évidemment. Finalement on se voit... j'aurais préféré dans d'autres conditions évidemment...

« Je comprends, j’espère que ça va aller… ça a l’air bien douloureux… » lui réponds-tu quant au fait qu’il puisse avoir des séquelles ou non. T’espères qu’il en aura pas, tout autant que t’en auras pas. Il te retourne d’ailleurs la question et t’hausses les épaules. T’en sais rien en fait, la balle a touché le muscle de ta cuisse et c’est probablement ce qui pourrait te poser le plus de souci. Tu sais que les fractures sont complexes mais généralement, ça se soigne plutôt bien, quelque part. « La rééducation devrait suffire pour la cheville, oui… la balle a touché le muscle mais les médecins m’ont dit que ça devrait aller, il faudra juste un peu de temps. » Lorsqu’il te demande si t’as davantage d’informations quant à l’attentat, tu lui avoues que t’as plus tenté d’oublier que de chercher à comprendre. T’essayes d’adoucir les traits de ton visage, un léger sourire à tes lèvres lorsqu’il te dit que vous vous voyez finalement. « Si j’avais su que ce serait maintenant, je me serais un minimum apprêtée. » souris-tu. T’essayes de détendre l’atmosphère en blaguant quelque peu. C’est sûr que t’es pas très glam là, tes cheveux absolument pas soignés, pas loin d’être gras, remontés en un chignon à l’arrache ; les cernes, le teint pâli par la douleur, le visage marqué par la fatigue. Tu finis par porter ta tasse à tes lèvres pour prendre une gorgée de ta boisson chaude en le quittant un instant du regard.

J'hoche la tête, ça l'est mais j'imagine que tout autant que toi. Puis, ce n'est que physique... Tout ce qui est mental, c'est bien plus dur et long à guérir que des blessures physique. Mais depuis mon dernier accident, je garde espoir en la vie, elle est bien faite et je me dis que je vais vite guérir et être remis sur pieds. Oui, le temps suffit pour tout ce qui touche au musclé généralement... Je parle en état de cause avec toutes les blessures musculaires que j'ai eu ou pu constaté, j'imagine qu'une blessure par balle, c'est tout comme aussi. Le point positif là dedans, du moins aujourd'hui, c'est que toi et moi, on se voit enfin. Tu sais, je trouve que tu dégages comme un petit charme là... Même dans ces situations, je me la joue séducteur... Enfin, je ne compte pas retomber dans le panneau Amour une nouvelle fois, c'est fini pour moi toutes ces conneries. J'y crois plus vraiment maintenant.

« Hm, j’espère. » T’aimerais autant retrouver un usage correct de ta jambe assez rapidement pour pouvoir retrouver une vie normale. A l’heure actuelle, ou du moins quand t’auras enfin quitté cet hôpital, tu te doutes bien que tu risques d’avoir du mal. Heureusement que Moses vit avec toi, il devrait pouvoir te filer un coup de main dans… à peu près tout. Tu tentes de détendre l’atmosphère en disant que t’aurais fait un effort pour t’apprêter si t’avais su que tu le verrais aujourd’hui et sa réponse t’arrache un sourire. Lorsque tu reposes ta tasse, tu reprends : « Un tout petit charme dans ce cas, en cherchant bien et avec une très mauvaise vue. » Ca t’amuse assez, suffisamment pour rire quelque peu. « J’ai cru voir que t’étais pas tout seul au bar… tout le monde va bien ? » lui demandes-tu finalement. Toi, t’étais seule, juste pour lui, et t’as absolument aucune idée de qui a bien pu être présent durant l’attentat.

Je te souris, bien content que tu puisses pouvoir te soigner correctement, le temps t'aidera bien et je le sais bien pour m'y connaître. Je tente de détendre un peu l'atmosphère après tout ce qui a pu se passé ces derniers-temps, te disant alors que je trouve que tu dégages tout de même un petit charme. Mais voyons... Je continue à te sourire, légèrement. Oui, enfin... je crois. Mes proches sont tous sains et sauf, je suis plutôt content... Tu avais des amis dans les différents endroits, toi...? Même si je t'ai vu arriver seule, peut-être que t'as eu d'autres amis présents. Au moins, le café est bon ici. Je prends ma tasse et j'en bois quelques gorgées, c'est sûrement le truc le meilleur ici.