(reach) you'll be fine

Busted. Aurais-je parlé un brin trop vite ? Une moue sur le bout des lèvres, je fixais Ryu, me contentant de hausser les épaules d'une apparente nonchalance. « J'étais en train d'y penser au moment où t'as appelé, pour être honnête. » Il semble surpris, et moi, je suis désarçonnée par son regard rivé sur moi, comme s'il ne s'attendait réellement pas à mes paroles. Quoi, ses petits messages quotidiens, ça a fini par faire partie de ma routine. Finalemement, je me décide à me redresser pour quitter la chambre. Il est tard, et après toutes ces émotions, il y a fort à parier pour qu'il aie besoin de dormir. Sauf que j'ai oublié de prendre un facteur en compte : mon égoïsme. A mi-chemin vers la sortie, je me retourne pour proposer de lui ramener quelque chose. A manger, à boire, n'importe quoi que sais-je. Sauf que je m'attendais pas à sa réponse. Bouche entrouverte, sur le moment, je suis pas bien sûre de bien avoir entendu. Est-ce qu'il m'a demandé de rester ? Je reste immobile, le regard rivé sur lui, qui semble soudain gêné. Peut-être qu'il veut pas rester seul ? Le s'il te plait qu'il ajoute m'achève littéralement. Dans le metro, j'ai vu Ryu beau. Par sms, j'ai vu le Ryu confiant, joueur. Là, je découvrais une autre facette de sa personnalité, et si ma conscience me hurlait de faire attention à ce genre d'homme, mon corps, lui, rebroussait déjà chemin pour revenir dans sa direction. « Je peux ? » Il relève la tête, alors que je désigne l'espace vide sur le matelas à ses côtés pour pouvoir m'asseoir. Après tout, c'est pas comme si j'avais une urgence ou quelqu'un qui m'attendait à mon appartement. « Fais pas cette tête, je croyais que tout allait mieux maintenant que tu me voyais. » Et je fais un sourire, essayant comme je le peux de détendre l'atmosphère, sans trop savoir comment agir.

Rivés sur elle, tes yeux ne la quitte pas alors qu’elle te répond. Honnête, voilà ce qu’elle dit être en te dévoilant un peu ses pensées. Est-ce que cela signifiait que tu lui manquais ? Que vos conversations étaient d’une certaine façon, devenue, quelque chose qu’elle apprécie et qu’elle soit atteint par l’absence de message de ta part, de ton inattention envers elle et ce même si c’était pour le bien de ses répétitions ? Tu t’es retenu plus d’une fois de lui envoyé un texto pour la taquiner un peu, t’as fixé ton cellulaire plusieurs fois dans le doute, mais t’es un homme de parole quand tu le désires réellement et tu l’avais prévenu, que tu la laisserais venir quand elle veut… Sauf qu’au final, t’as quand même appelé en premier, mais la raison fut assez importante en soit pour t’excuser de ne pas avoir tenu bon et garder le silence.

Alors qu’elle s’éloigne maintenant de toi, te proposant d’aller te chercher de quoi te susbtanté, tu murmures une demande plus qu’égoiste alors qu’elle doit se reposer et continuer de travailler son examen. Une requête que tu n’assumes pas réellement en vue de ta façon de la demander, le regard baissé, suivi d’un s’il te plait sans même savoir si elle a entendu l’avant. Et pourtant, elle revient sur ses pas, apparaissant dans ton champs de vision alors que t’es toujours entrain d’admirer tes draps trop blanc.

Elle s’impose ainsi dans ton lit, à tes côtés et tu l’as laisses faire, te décalant même un peu plus pour lui laisser davantage de place. Mouvance qui t’arrache une petite grimace. Ravivement de la douleur de ton pieds, temporairement à cause du mouvement imprévu et tu poses ton regard sur celui-ci couvert de bandage… Tu le fixes un instant, dégoûté de ça. C’est quand elle prend la parole, attirant à nouveau ton attention que tu tournes la tête vers elle pour la regarder, d’un peu plus près. “Oui, tu as raison.” Tu te forces à sourire un peu avant de bouger doucement ta main pour l’approcher de son visage, mais de stopper le geste avant de la toucher. “Je peux ?” Tu demandes la permission, comme si tu risquais quelque chose à la toucher sans son accord, comme si t’avais peur de la toucher, alors que tu l’as déjà fait plus tôt dans la soirée, quand tu cherchais à vérifier si elle était belle et bien là. En réalité, tu ne sais pas trop ce que tu peux ou ne peux pas faire, votre relation étant... Etrange. Vous êtes supposément ensemble, mais ça s'était avant, quand vous parliez par texto, que c'était un jeu, mais là, que tu lui fais face, tu sais pas, tu sais plus, surtout après cette soirée plus que merdique pour toi.

Je sais pas trop sur quel pied danser, mais je sais que j'ai envie de rester, alors j'vois pas pourquoi j'irai contre cette volonté si c'est ce que Ryu veut également. Et je devine que j'avais bien entendu sa requête, quand ses traits semblent se détendre une fois à proximité. Du moins... jusqu'à ce qu'il pose les yeux sur son pied. Ca le contrarie, même s'il fait semblant d'aller bien, et j'suis pas assez stupide pour ne pas le voir. Alors j'essaie de détendre l'atmosphère, comme je peux. Chose que je ne réussis qu'à moitié, à en juger par le sourire contrit que le coréen me retourne. J'pense pas que je pourrai faire bien mieux malheureusement, c'est pas comme si je pouvais gommer la blessure qu'il a, ni le bandage qui va avec. Alors à la place, je me contente de capter son regard. D'agrandir mon sourire, jusqu'à ce qu'il vienne approcher à nouveau sa main de mon visage, comme il a pu le faire dans cette ruelle pourrie du centre de Boston. Je reste immobile, jaugeant la situation, et c'est là qu'il me demande... ma permission ? Un peu surprise, je laisse échapper un rire, avant de hocher la tête, et même approcher un peu de lui en glissant sur le matelas. Distance mesurée, avec précaution je reste quand même raisonnable. « Bien sûr, je vais pas te mordre. » Quoique, j'ai déjà été dangereuse avec certains hommes trop collants. Mais pas Ryu. Ryu, j'ai pas envie de le briser, et tout ça m'fait penser que cette histoire de couple virtuel, c'est un terrain sur lequel j'aurais peut-être pas du m'aventurer. Ce mec, j'veux parler avec lui, rire avec lui, peut-être devenir son amie ? Son amante ? Qu'est-ce que j'en sais, j'ai jamais été douée pour coller des étiquettes sur mes relations. J'suis juste là, plantée comme une idiote, le regard rivé sur lui, oscillant parfois avec sa main dans l'attente qu'il la pose enfin sur mon épiderme. Finalement, en appui d'une main sur le matelas, c'est moi qui lève l'autre pour l'approcher de son visage, et après avoir jaugé sa réaction, en chasser quelques mèches de son front. « Alors, pas trop déçu de l'inconnue qui a glissé son numéro dans ton sac ? » que je demande avec un sourire en coin, amusé.

Ton geste est resté en suspens, comme si tu ne pouvais pas la toucher sans autorisation, comme si tu redoutais de la toucher et de la voir se briser devant toi. Pourtant, tu ne la vois pas réellement comme une fille fragile ou faible, non, que du contraire, du moins de l'aperçu que tu as pu en avoir via vos échanges jusqu’à présent. C’est ainsi qu’elle te donne son approbation pour ce geste assez intime quand même et la chaleur de ta main vient rencontrer doucement sa joue. Que tu effleures en douceur de ton pouce avant d’oser un geste un peu plus marqué. Ton regard se perdant dans le sien tandis qu’elle, de son côté, est venue un peu avant toi, au contact. Tu apprécies la douceur de ses mouvements et tu ne peux dès lors pas t’empêcher de faire un léger sourire.

Viens alors sa question et tandis que tu te perds toujours dans ses yeux, tu fais une petite grimaces avant de faire mines de réfléchir. Comme si t’avais réellement besoin de trouver quoi dire ou comment le dire alors que la réponse, elle est supposée déjà la connaître. Tu prends néanmoins un peu ton temps pour la taquiner, toujours ce côté joueur, c’est bien sur ça que votre relation est basée non ? Alors, forcément tu vas pas arrêter maintenant qu’elle se tient à tes côtés de façon, peut-être un peu trop intime pour une première rencontre, mais qui pourtant ne te déplait pas le moins du monde.

Tu viens alors lui pincer doucement la joue, un peu comme te faisait ta grand-mère quand t’étais gamin, mais sans la secouer, tu tires juste un peu pour autant aller jusqu’à lui faire mal. “Je ne vois pas pourquoi je le serais maintenant alors que déjà avant, j’en étais ravi.” Souffles-tu doucement, comme une confession avant de parler un peu plus sérieusement. Sa joue maintenant lâchée, ta mains reste immobile sur celle-ci. Les caresses en suspens tandis que tu prends la parole, ton regard toujours posé dans le sien. “Et toi, pas trop déçue de me voir comme ça ?” Comme ça, non pas blessé, mais comme un gars diminué, comme un abruti qui tient pas la douleur… Un peureux en d’autre termes. Mais là, t’es pas sûr qu’elle interprète ta phrase de cette façon, car ça reste assez vague.

Et le contact de sa main sur ma joue, il est loin d'être désagréable, et peut-être même trop plaisant. T'es dangereux en étant si gentil, Ryu, et le pire c'est que t'en as probablement même pas conscience. Et j'me perd là dedans, je me contente de sourire, de chasser quelques mèches de son visage, de rire simplement pour détendre un peu l'atmosphère bien trop lourde pour une première rencontre. Au moins, on aura fait dans l'originalité. Et probablement que j'suis un peu dans l'illégalité en étant là ce soir, et que les heures de visites sont finies depuis un moment, but who cares ? Tant qu'une infirmière ne rentrait pas dans cette chambre pour me dégager à coup de pieds au cul, j'étais confortablement installée à côté de Ryu, et je comptais pas bouger de sitôt. Son instant de réflexion m'arrache un sourire accompagné d'un haussement de sourcils inquisiteur. Fais gaffe à ta réponse. Et pire encore, voilà qu'il ose me pincer la joue comme celle d'une enfant, me faisant froncer les sourcils et afficher une moue enfantine. « Eeeeh. » que je proteste, ma lèvre inférieure venant se superposer à la supérieure, moue boudeuse qui se détend dès qu'il répond enfin à ma question. « Hm, on va dire que ça rattrape ma joue endolorie. » Je fronce le nez, et je hausse une épaule simplement, alors que déjà la chaleur de sa paume contre ma joue fait office de pansement, même sans bouger. Sa question en retour me laisse dubitative. Déçue ? Moi, je l'avais déjà vu. A moins qu'il ne parle de la situation ? Un instant de réflexion, et je demande en haussant les épaules « C'est pas comme si t'avais cherché à provoquer tout ça. » Bon, peut-être un peu, mais ça Bleach, tu le sais pas. Je souris à nouveau, et je secoue la tête de gauche à droite pour répondre le plus simplement du monde « Je suis pas déçue. Au final, ça m'a donné un prétexte pour te voir face à face sans avoir à espérer te croiser dans le métro. » Franche, je garde mon regard rivé dans le sien, effectuant un léger mouvement de tête pour mieux épouser la courbe de sa main avec mon visage. « Mais la prochaine fois, faisons en sortes d'éviter le rendez vous à l'hôpital. » J'aurais peut-être du tenir ma langue, parce que le karma, il fait parfois très mal quand il te retombe dessus.

Pas comme si t'avais provoqué tout ça, quand tu repenses à ta soirée, tu te demandes bien si en réalité, t'aurais pu l'éviter. Si t'avais pas porté le premier coup, est-ce qu'il aurait sortit son arme ? N'avait-il pas dés le début, le but de te voler ? Non, il venait en s'imaginant des choses, mais il venait pas pour faire une tentative de vol. Du moins, c'est ce que tu crois alors d'une certaine façon, elle se trompe. Tu as toi-même été au devant des ennuies et tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même de te retrouver dans cet état...C'est en grosse partie cela qui te mine le moral. Parce que tu sais au fond de toi que t'aurais pu éviter d'être blessé. Déjà faudrait que t'arrêter de te mêler des affaires de coeurs de ta soeur, ça t'apportes que des emmerdes... Pourtant, t'as pas envie d'arrêter de la protéger. Non t'aimerais que les gens autour d'elle arrête de lui faire du mal volontairement comme involontairement. Sauf que tu peux pas la protéger de tout les maux et ce même si elle a déjà que trop souffert.

Tu souris doucement à sa réponse, ne détournant aucunement le regard du sien. "Le soucis, c'est que maintenant, tu ne peux plus jouer les mystérieuse. Je sais à quoi tu ressembles." Tu lui tires alors un peu la langue, cherchant à avoir l'air insouciant, peut-être un peu gamin, mais t'essaie juste de pas penser à tes emmerdes et fuir de cette façon, c'est le plus simple, bien que tu pourrais le faire autrement, en posant la question la plus conne au monde à cet instant, c'est de savoir si votre couple tient toujours ou non. Mais t'as juste envie de profiter de sa présence et t'es pas du tout désireux de la voir réfléchir ou risquer de fuir parce que t'as posé la question qui fâche. Au final, ne pas savoir, à cet instant, ça te va plus que bien.

"On tentera quelque chose de plus romantique alors. Mais là, tu vois, c'est fait exprès, je voulais marqué le coup. Avoue, c'est ton premier rendez-vous amoureux à l'hopital." Tu sais même pas si t'as user des bon termes. Est-ce que amoureux convient réellement ? T'en sais rien et si c'est pas le cas, elle te corrigera probablement ou elle ne réagira pas.

Tu recommences d'ailleurs doucement tes caresses sur sa joue.

Je sais bien qu'en me pointant ce soir, en foncant tête baissée, je mettais fin d'une certaine façon à tout le côté enigmatique de nos messages, comme si je levais la brume sur mon visage, sur mon identité, sur tout. Mais peut-être qu'il était temps. Peut-être que maintenant que j'suis face à lui, je saurais mieux comment appréhender les choses. Même si dans l'immédiat... J'ai juste l'air de l'imbécile qui sait pas ce qu'elle veut. Y a rien de plus frustrant pour moi qui sais toujours ce que je veux, comment je le veux, et comment l'obtenir. Ryu, c'est l'élément imprévu dans l'équation. Celui que j'sais pas encore placer, mais que j'veux garder d'une façon ou d'une autre. Je secoue la tête en riant légèrement à sa réplique. « Je peux toujours tenter de changer de couleur de cheveux et faire de la chirurgie, qui sait. » Ok, non jamais de la vie toucherai à mon visage, mais c'était drôle au moins à évoquer comme possibilité. Et il affiche cet air enfantin, un peu rigolo que j'ai parfois su reconnaître dans ses messages, même si je sais qu'au fond, y a toujours ce foutu bandage au niveau de son pied qui plombe un peu la soirée. Alors je tente un brin d'humour. J'réclame peut-être un peu un rendez-vous accessoirement. Amoureux, autre, je m'en fous, j'veux juste en savoir plus sur le garçon dans le sac duquel j'ai glissé mon numéro. « Ah bah au moins, c'est sur que t'as fait dans l'inédit, je m'en souviendrais ! » Je fronce le nez avec un sourire léger sur le bout des lèvres, je laisse son pouce se promener sur ma joue, et je laisse ma main s'appuyer sur son épaule, doucement, pour trouver un équilibre tout en étant face à lui. « Tu devrais vraiment te reposer tu sais... t'as l'air exténué. » J'pense que sa soirée a été beaucoup trop agitée. Nerveusement, je baisse les yeux sur le lit, j'passe ma langue entre mes lèvres, et je propose simplement : « Si tu veux j'peux.. rester ici ? J'suis petite, je prends pas beaucoup de place, regarde. » Et pour illustrer mes mots, j'me risque à avancer un peu, à appuyer ma tête sur son épaule, à étendre mes jambes à côté des siennes. « Tu vois ? » Que je demande presque à voix basse, en levant le nez vers Ryu. « Puis les infirmières me chasseront quand elles voudront. »

Tu ne peux t'empêcher de lui laisser entendre un léger rire en vue de ses propositions pour passer à nouveau inconnue à tes yeux. "Sinon, tu me portes un gros coup à la tête en espérant que je perdes la mémoire. Mais j'avoue que je serais réellement triste de ne pas me souvenir de toi, que ça soit tes mots, ou bien ton visage." Tu aurais pu aussi lui dire que faire de la chirurgie serait complètement stupide étant donné son physique actuelle, que tu trouves plus que plaisant à regarder.

Parlant alors de cette première rencontre comme s'il s'agissait là d'un premier rendez-vous. L'idée est un peu stupide, mais tu tentes quand même de vous placer un peu dans tout ça, de savoir ce qu'il en est de vous maintenant que vous vous tenez l'un à coté de l'autre, parce que le jeu est en quelque sorte fini. Du moins, sur un plan, pas sur le reste. "Et cette originalité me fait gagner des points ou en perdre ?" Tu sais que tu devrais pas forcément jouer les fier à cet instant surtout avec ton pieds dans cet état, mais t'en peux rien, t'essaie de penser à autre chose et comment dire que penser à elle est devenu quelque chose de tout à fait normal et intéressant à tes yeux.

L'observant ainsi sans fin, tu tentes de te souvenir si tu l'avais déjà croisé avant, dans le métro, ce fameux jour ou même au détour d'un couloir avant ou après. Mais c'est un effort vain, probablement à cause de la fatigue et le fait que t'es pas tant du genre à regarder autour de toi et à chercher à te souvenir des gens que tu croises tout simplement sans leur avoir adressé un seul mot. Personne ne fait ça d'ailleurs, sinon, c'est clairement des fous.

Tu acquiesces alors qu'elle te laisse entendre que tu devrais réellement dormir. Tu le sais, mais elle sera probablement plus là à ton réveil et t'as envie de profiter, sagement, de sa présence pour le moment. Tu la laisses d'ailleurs se rapprocher de toi et argumenter sur le fait qu'elle veut visiblement rester, chose qui n'est absolument pas pour te déplaire. Tu souris doucement, t'allonger à nouveau sur le dos et cherchant à glisser ton bras sous sa tête pour qu'elle se repose sur toi, mais surtout pour la rapprocher un peu plus afin d'éviter qu'elle ne soit trop près du bord. Un geste protecteur, qui peut aussi passé pour le geste d'un parfait petit ami attentionné et qui désire étreinte sa copine. C'est d'ailleurs un peu l'idée aussi.

A chacun sa solution, à chacun sa connerie à apporter sur le tas. Je secoue la tête en riant à la proposition de Ryu, mais ça me fait plaisir de le voir comme ça, de voir autre chose que sa mine contrariée, son regard qui évite de dévier vers son pied. Et... est-ce qu'il vient subtilement de me complimenter ? Je hausse un sourcil, avant de dire avec un sourire en coin « Je prends ça comme un compliment. » Et quelque chose me dit que c'en était un. Masqué ou non, who cares.

Il parle de points, d'originalité, et je sais qu'au fond, lui aussi essaie probablement de savoir comment agir avec moi. De savoir à quoi s'attendre, quelle étiquette on devrait pouvoir coller sur cette relation qui a commencé de la façon la plus bizarre qui soit. « On a tout fait dans l'originalité. » Faut être honnête, la rencontre - qui n'en était pas une vu qu'il ne m'a pas vue - la prise de contact, la demande de "mise en couple", et même le premier rendez vous. Pensive, je me contente de fixer Ryu, longuement, appréciant simplement la caresse de sa main sur ma joue, la tendresse dont il est capable de faire preuve alors qu'il ne me connaît pas tant que ça. Honnête, je réponds finalement « Pas de gain, pas de perte de points. Ca m'donne juste envie d'apprendre à mieux te connaître. » De ne pas tout voir comme un jeu, pour une fois, rien qu'une personne. Et j'crois que c'est un rare sourire timide que j'arrive à lui décrocher, moi qui déborde toujours d'assurance.

Puis finalement, je lui suggère de se reposer sans que je ne parte pour autant. Je m'installe à ses côtés, je le laisse s'installer confortablement, et trouve ma place assez facilement dans ses bras, tête appuyée contre son torse, le regard tourné vers la fenêtre. C'est bizarre, et familier en même temps. J'ai l'habitude d'agir comme ça avec Hardin, majoritairement. Les autres mecs, c'est du vent, de la rigolade. Distraitement, je laisse mes doigts dessiner des ronds sur son tee shirt, je découvre son parfum, et je soupire finalement. « Tu te souviens quand je t'ai dit que je suis pas une fille sérieuse ? Que je vis sans attaches ? » Je me mord l'intérieur de la joue, et je lève le nez vers Ryu-jin, soudain bien sérieuse. « Ca m'allait tant que c'était un jeu, mais... est-ce que ça te va si on ne colle pas d'étiquette sur... nous deux, maintenant ? » Je passe ma langue entre mes lèvres, et je détourne les yeux, presque frustrée d'avouer ces quelques mots « T'es pas le genre de personne que j'aurai aucun remord à laisser derrière moi. Et je sais que je serais jamais stable dans un couple. » Prenant appui sur un coude, je me redresse, je le regarde. Soucieuse de sa réaction. Tu me plais, Ryu. Mais l'exclusivité, c'est un domaine encore inconnu.

Tu lui laisse entendre un léger rire quand elle prend tes propos comme un compliment. Tu ne confirmes pas, tu la laisses tout simplement penser comme elle le désire. Après tout, elle prend tes mots comme elle veut, si elle le prend en bien, tant mieux pour toi, sinon, bah ça sera juste rentré par une oreille et sortit par l'autre.

Tu ne peux ensuite qu'aquiescer quand elle te dit que vous avez tout fait dans l'originalité. C'est clair que t'aurais jamais imaginé commencé une relation de la sorte et tomber sur une fille aussi chouette. C'était un pari assez risqué, mais Minho avait vu juste en disant qu'avec ta chance, ça sera une jolie fille. Pour toi, il y a pas que le physique qui compte, mais il est clair que si elle ne répondait pas à quelque critères t'aurais réellement eu du mal. Faut dire que t'es pas le genre de mec à pouvoir faire totalement fit du physique. Si la meuf est moche à tes yeux, t'arriveras pas à changer ça et avoir une relation intime avec serait pour toi impossible, mais là, avec Bleach, c'est très loin d'être le cas et ça te dérange aucunement cette proximité qui s'installe maintenant entre vous dans ce lit d'hôpital. "Continuons alors. J'ai encore pas mal de mystère à apprendre à ton sujet."

Tu l'écoutes alors, t'allongeant sur le lit correctement et l'invitant à venir prendre place contre toi. Tu laisses ta main glisser doucement sur son épaule, esquissant de légère caresses en réponse à celle qu'elle te fait sur ton torse à travers ton t-shirt. Tu fermes les yeux, pour tenter de sombrer dans les bras de Morphée, mais tu l'as sens se redresser et t'ouvre à nouveau les yeux, alors qu'elle te parle, beaucoup trop sérieusement pour une heure aussi tardive. Mais tu l'écoutes quand même, commençant réellement à lutter contre le sommeil qui se fait de plus en plus lourd. Mais comme elle, t'as envie d'éclaircir ce point.

Tu tournes alors la tête pour la regarder droit dans les yeux et lui sourire doucement. "C'est toi qui décrète à cet instant que ce n'est plus un jeu. Il peut toujours en être un. Un défis pour toi, pour tenter d'avoir une relation stable si tu as du mal, faut bien commencer quelque part et avec un mec qui te fera pas des crises. J'ai cru comprendre que t'aimais pas ça. J'peux être ton cobaye, moi, ça me dérange pas. Je suis au courant depuis le début, alors te prends pas la tête et on va juste voir ce qui va sortir de cette relation des plus étranges qui ne peut pas réellement avoir d'étiquette." Après tout, elle t'avait prévenu et si toi, tu t'attaches à la longue, c'est ton problème et tu l'assumeras. Tu viendras pas la faire chier avec ça. Tu lui souris alors doucement et t'avance à venir déposer un baiser sur son front. "Allez, te prend pas la tête comme ça, profite juste de cette relation comme je le fais." Cela peut faire un peu salaud de dire ça comme ça, mais tu sais pas trop comment le formuler autrement.