Parfois, j'suis fière. Parfois, je suis frustrée. Tout dépend de mes humeurs, et comme je suis probablement la fille la plus lunatique du campus... parfois j'en viens à me demander comment Hardin et Zayn parviennent à me suivre. Même Freya, qui me voyait moins souvent en dehors du lycée. Ils ont appris à m'apprivoiser, alors que moi-même, j'ai souvent du mal à me suivre. Et encore une fois, malgré ma pique, Hardin, il trouve les mots pour m'apaiser. Toi tu comptes. Je garde le silence, et me contente de hocher la tête, serrée dans ses bras. Protégée de tout. Je lui demande s'il est fatigué. J'dois avouer que si le bain m'a détendue, il a aussi fait tomber la fatigue. « Si... » avouai-je finalement en embrassant son épaule dans un soupir. Il est probablement tard, et il y a fort à parier que je vais passer la journée incapable de quitter les draps d'Hardin ou même d'ouvrir les yeux. La gueule de bois va faire mal, très mal. Il vient glisser ses doigts sous mon menton, je recule pour le libérer, mais c'est d'abord un baiser furtif qu'il me vole du bout des lèvres avant de se redresser. Je reste un instant interdite, l'esprit qui dérive à nouveau, mais heureusement, Hardin me tend un peignoir ouvert, me décidant à mon tour à me redresser pour quitter la baignoire et le laisser m'enrouler dans le vêtement. « Je veux bien. » Je baisse les yeux sur ma robe laissée dans un coin de le salle de bain, que je ramasse pour la plier et la poser sur un meuble. J'attrape un morceau de mon peignoir pour l'utiliser et me sécher les cheveux, tout en suivant Hardin jusque sa chambre. J'attrape le t-shirt qu'il me tend, et je prends le temps de lui tourner le dos pour retirer le peignoir, ôter mon soutien gorge trempé par le bain et enfiler le haut bien trop large pour moi. Immédiatement après, je me glisse sous les draps d'Hardin où je l'attends, assise en tailleur. C'est loin d'être la première fois que je dors ici. Que ce soit parce que j'ai trop bu ou juste parce que je ne voulais pas être seule chez moi. « Au fait... » J'attrape une de mes mèches blondes humides, avec laquelle je joue du bout des doigts le temps de marmonner un « ... merci. » D'avoir encore pris soin de moi et de mes états d'âme. De toujours agir comme ma famille, plus que le feraient mon frère ou ma mère.
La soirée a été longue, et maintenant que je suis sorti du bain, je sens la fatigue me tomber dessus d'un seul coup. Oui, j'ai vraiment besoin de mon pieu, mon oreiller, et ma couette là tout de suite. Mais avant, je passe le peignoir de bain chauffé sur les épaules de Bleach, et m'éloigne vers le dressing en me passant la main dans mes cheveux humides, me décoiffant au passage. Je cherche un t-shirt propre assez large, histoire qu'elle puisse le mettre comme une robe de nuit, et viens lui tendre. « T'as vu ? » dis-je amusé en le désignant, t-shirt que j'avais acheté à l'époque au concert de Muse qu'on était allés voir avec Zayn. J'avais pris une taille bien trop grande pour mon gabarit de crevette sur les conseils de mon pote, parce que c'était censé faire "cool". En attendant des années plus tard, il est toujours aussi grand. Bleach se retourne pour enlever son soutient-gorge, et je laisse mes yeux glisser un instant sur ton dos nu avant de me détourner et d'aller me changer à mon tour. Je me débarrasse du peignoir, enfile un caleçon, et je la rejoins dans la chambre où elle s'est déjà glissée sous les draps. J'appuie sur la commande pour baisser les volets. « Au fait... merci. » Mon regard se relève vers elle et je souris, avant de venir la rejoindre dans le lit. « C'est normal » dis-je en me rapprochant d'elle. Je me colle contre son dos, et passe mon bras autour d'elle en fermant les yeux. Là, c'est parfait. Et en même pas cinq minutes, je dors.
Je ris en reconnaissant le tee shirt que Hardin m'a filé, reconnaissant sans mal le tee shirt bien trop grand qu'il avait acheté au concert de Muse. « T'es conscient que je vais probablement marcher dessus avec la taille que je fais ? » Hilare, je lui tourne néanmoins le dos pour pouvoir me déshabiller et passer le vêtement par-dessus ma tête, englobée du parfum et de la lessive du blond, imprégnés sur le tissu. Glissée entre les draps, je pince les lèvres quand il revient dans la chambre, changé, prêt pour dormir et venir ainsi à nouveau contre moi. Mais d'abord... J'avais besoin de lui dire merci. Y a fort à parier que demain, j'aie oublié la moitié de ce que j'ai fait. Mais je sais qu'y a une grande partie qui restera. Comme son étreinte, chaleureuse, réconfortante, quand il vient s'allonger près de moi. Sans un mot, je hoche la tête et je me recule tout contre lui, je remonte les draps sur nous deux, et je tourne la tête pour pouvoir le regarder tomber de sommeil. Quelques minutes après seulement, je sombre à mon tour, attaquant 2019 sur une note bien plus douce qu'il y a quelques heures encore.