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( lips meet teeth and tongue, my heart skips eight beats at once. if we were meant to be, we would have been by now. see what you wanna see, but all I see is him right now. i'll sit and watch your car burn with the fire that you started in me but you never came back to ask it out go ahead and watch my heart burn with the fire that you started in me but i'll never let you back to put it out. @Cosmo Cavalero )
Le ronronnement du moteur laisse place à un silence sourd alors que tu appuies sur le bouton power de la Portofino. Garée sur le parking de ce qui se rapproche d'une station essence, tu y réfléchis tout de même à deux fois avant de laisser ton bolide sans surveillance pour faire quelques courses dans la supérette de la station. Lorsque tu es arrivée à Boston il y a quelques mois, tu t'es promis de ne l'utiliser qu'en cas de grande nécessité, pourtant ce soir tu fais l'erreur de la sortir du garage pour des achats jugés fondamentalement nécessaires que tu avais oublié de faire plus tôt dans la journée. Tu avais pensé à appeler le chauffeur que t'es parents avaient embauché pour ce genre d'urgence futile, mais tu t'étais rappelée que sa fille était malade depuis deux jours. Brave fille, tu te refusais d'user de tes privilèges pour déranger un père de famille, et au lieu de ça tu as décidé d'utiliser, et donc mettre en danger, un véhicule d'une valeur frisant l’obscénité. Alors non, tu n'es pas à l'aise alors que tu claques la porte de l'italienne derrière toi et que tu te diriges vers l'entrée du magasin. Tu as cet espèce de pressentiment, cette boule au ventre qui t'empêche de te retourner ou, plus tard, de regarder dehors dès que tu passes un peu trop près d'une vitre. Ton regard reste figé sur les articles bien rangés dans leurs petites étagères, de peur de découvrir le parking vide. On dirait presque tu tu essayes de gagner du temps, comme pour prévoir ta réaction lorsque tu devras admettre ton erreur. Il s'agit de ta voiture, mais ce sont tes parents qui te l'ont payée. Ton père ne voulait pas, il te reprochait encore le vol de son propre bolide quelques années plus tôt, mais ta mère avait insisté, pour que tu fasses bonne impression à Harvard. Il a finit par céder. Tu n'oses imaginer sa colère s'il devait apprendre que la Portofino avait elle aussi disparu. Cette simple pensée parvient finalement à te convaincre de précipiter la fin de tes courses et tu te rends au plus vite à la caisse pour régler tes achats. Tu laisses quelques billets au jeune vendeur et d'un signe de la main, tu lui fais comprendre de garder la monnaie. Tu te rues alors sur le parking et soupire de soulagement en voyant que la belle italienne est restée sagement là où tu l'avais laissée. Le feu au joue, le coeur affolé, tu te laisses bercer par cette sensation de plénitude, de soulagement, jusqu'à ce qu'un bruit suspect attire ton attention et te ramène à la réalité. Les sourcils froncés, les phalanges serrées sur tes achats, tu avances doucement vers la Portofino, pour découvrir une silhouette penchée sur la portière côté conducteur. « Laisses-là ! » que tu t'exclames, désemparée face à la scène qui s'offre à toi. Dans une tentative de protéger ton bien, tu attrapes un sachet de pâtes dans ton sac et le lances sur le voleur. T'espères le déstabiliser, juste assez pour appeler à l'aide ou dans le meilleur des cas le faire fuir. En tout cas, il est hors de question que tu le laisses s'en tirer avec la Portofino. Tu es même prête à lui sauter dessus s'il le faut, et tu l'aurais fait s'il ne s'était pas redressé pour te faire face. Si tu n'avais pas reconnu son visage au premier coup d'oeil. A cet instant, ton coeur manque un battement, tu te retrouves paralysée, les pieds enlisés dans le bitume et la stupeur. T'aurais envie de te pincer, de te réveiller dans un sursaut pour découvrir qu'il ne s'agissait que d'un rêve, d'une mauvaise blague infligée par ton esprit rancunier. Mais le frisson qui parcours ton échine est bien trop réel pour n'être que le fruit de ton imagination. C'est bien lui, face à toi. « Cosmo. » que tu articules avec difficulté. Ta voix manque de force, écrasée par la rage qui t'enserre la gorge. Si t'es yeux le pouvaient, il l'auraient fusillé sur place. Tu aurais volontiers rêvé de sa mort de nombreuses fois depuis votre "séparation", mais ton esprit avait simplement préféré éradiquer toute pensée, tout souvenir lié à cette enflure, jusqu'à aujourd'hui du moins.
(Invité)