(jilann) jeu d'acteur pour un fake date

j'essaye. mais tu me crispes. j'sais pas comment tu fais. Ta tête qui se penche en arrière alors qu’un rire sors de ta gorge. Tu la crispe, c’est d’ta faute. On te l’avait jamais dit, ça, putain. Bien joué petite Jill. Le talent Jill, le talent. Tu lui réponds-tu en laissant un sourire sur le coin de tes lèvres s’installer de nouveau. Tu lâches ses deux petites mains, est-ce qu’elles quitteront ton torse aussitôt où est-ce qu’elles resteront, un peu ? Ce contact est pas déplaisant. Ecoute, tu préfères peut-être que j’te prévienne de mes chaques faits et gestes ? « Attention, je vais t’embrasser. Prépare toi, je vais te toucher les épaules. » dis-tu en arquant un sourcil, complètement amusé de la situation. Pourquoi tu t’donnes autant de mal pour cette mascarade ? Aucune idée, surement pour son joli sourire ? Parce que c’est l’esprit de Noël qu’à finalement réussi à t’atteindre ?

La talent ? C'est quel talent ça ? J'crois que tu sais pas trop ce que c'est d'être un artiste. J'en suis une. Avant j'étais une danseuse pro, une danseuse connue et les gens m'appréciaient pour mon talent. Je ne crois pas que qui que ce soit t'apprécie pour ton intimidation. Mais soit. Je me fous un peu de sa gueule en retour : « ha ha. » que je fais ironiquement en penchant ma tête sur le côté. Je cligne des yeux, surprise qu'il veut que je garde encore mes mains sur son torse et je rougis presque. « non, faut juste que je m'habitue à ce côté tactile. » j'inspire puis je cherche quelque chose dans ses yeux. Si bien, que je m'y perds. Et mes mains descendent sur son ventre pour jouer avec le tissu de son t-shirt. « bon, tu m'embrasses ? » maintenant que je suis prévenue, maintenant que je viens de prendre sa phrase au pied de la lettre. Oui, Jill veut se laisser aller. C'est la meilleure chose à faire pour me débloquer non ? J'attends qu'il le fasse, alors que mes doigts nerveux tirent sur son t-shirt pour l'attirer à moi.

Les joues de Jill prennent une teinte rosée et cette couleur lui va bien. Elle est jolie, Jill. Ouais. Et ses mains qui restent sur ton torse alors que tu les as lâché, on sent le progrès déjà. non, faut juste que je m'habitue à ce côté tactile. Tu plisses légèrement les yeux alors que les siens plongent dans les tiens. Jill avait ce côté tellement.. naturel ? Elle était à des années lumières de toutes ces filles qui te faisaient de l’œil dans les bars, toutes celles qui jouaient de leur charme pour passer une nuit dans ton lit. Elle semblait tellement innocente à côté de ces filles qui ouvraient les cuisses sans la moindre objection. Putain. Comment une fille aussi charmante pouvait être aussi.. déstabilisée ? On s’y habitue vite, Jill. lui réponds-tu en arquant un sourcil amusé. Et puis ses mains qui glissent finalement le long de ton torse pour agripper ton tee-shirt et jouer avec. bon, tu m'embrasses ? Eh, c’était à titre d’exemple, t’avais aucune raison de l’embrasser là maintenant si ce n’est que pour ton simple plaisir. T’approches doucement son visage du sien, posant une main sur sa taille. Pourquoi j’ferais ça ? Y’a aucune des tes copines dans les parrages. souffles-tu en frôlant ses lèvres du bout des tiennes, sans jamais les capturer. Elle a les lèvres qui sentent le popcorn, tu la boufferais toute entière si tu l’voulais. On y retourne, Jill, juste Jill ?

Je dois surement être casse-pieds. Yann, c'est l'opposé de moi. Aucune ressemblance, que des différences. il est tout ce que je déteste chez un mec et le pire ? Je le trouve putain de canon. C'est parce qu'il le veut hein, son but dans la vie c'est que les filles le trouvent canon, et j'y échappe pas. A croire que je ne suis pas si asexuée que ça, que j'ai tout de même des pulsions. Merde, est-ce qu'il a compris que j'étais vierge quand j'ai tout déballé ? J'espère pas. « toi c'est normal, tu fais que ça, t'amuser avec les filles hein ? » moi, je ne sais même pas ce que ça veut dire. Yann m'a tellement mis dans la confiance que je voulais bien tester le baiser. Mais j'sais pas ce qu'il fout, il frôle mes lèvres qui tremblent légèrement à cause de mon envie profonde de goûter les siennes. Mais il ne fait rien. Alors je le pousse de mes mains pour le faire reculer. « tu vois ? tu te fous ENCORE de moi ! » je lève les yeux au ciel, je me regarde une dernière fois dans le miroir pour voir si je suis potable et je prends son paquet de pop-corn. « c'est bon, on y retourne. » que je lance sèchement. Déçue d'avoir reçu un vent ? Oh oui, totalement, ça me blesse plus que je le pensais en fait.

toi c'est normal, tu fais que ça, t'amuser avec les filles hein ? Ouais. que tu réponds du tac au tac avant de voir son visage se fermer doucement. Mais elles sont d’accord pour ça Jill, j’suis pas un bâtard. Parfois surement, mais putain, quand même ! Tu perdais pas ton temps avec les autres. Jill faisait-elle partie des autres ? Ouais, non. C’était différent, elle t’avais embarqué dans une putain de farce et t’as envie de jouer c’truc là à fond, histoire de t’amuser un peu surement. Le fil de tes pensées qui s’arrête quand elle te demande de l’embrasser, mais tu l’fais pas. tu vois ? tu te fous ENCORE de moi ! Et elle s’éclipse en prenant ton pot de popcorn. c’est bon, on y retourne. Le ton sec de sa voix est sans appel, elle est grogneuse. Jill, putain. Tu soupires et lui emboîtes le pas. Elle rentre dans la salle mais tu lui attrapes le bras pour la bloquer contre le mur et presser ton corps contre le sien. C’est ça qu’elle veut, du contact ? La salle est sombre, le film est commencé depuis quelques minutes maintenant. Elle s’apprête à dire un truc, tu l’sais, mais tu plaques tes lèvres contre les siennes, une main dans son dos pour la rapprocher de toi. En plus d’en avoir l’odeur, ses lèvres goûtent le popcorn, le sucre. Arrête de grogner maintenant, Jill. lui souffles-tu avant de récupérer le pot et de regagner ton siège sans prendre la peine de te baisser pour ne pas gêner les autres spectateurs.

Je ne dis pas que c'est un bâtard. Je ne sais plus ce que j'ai dit même. Mon cerveau déraille. Toi, Yann, quand tu es à proximité de moi, je n'ai plus le contrôle de moi-même. Tu me mets des pensées obscènes dans la tête, des images, des envies... Non, stop. Je vais sérieusement faire une crise de panique si ça continue. J'ai cru qu'il allait m'embrasser, j'ai pensé qu'il allait le faire mais il s'amuse encore de la situation en effleurant juste ses lèvres pour que je puisse sentir son haleine. Et moi, j'étais en train de tirer sur son haut pour le coller à moi. Pff. Je râle, oui. C'est méga ultra rare que j'offre mes lèvres à quelqu'un de mon plein gré, donc oui, mon ego est blessé. A fond. Je pique ses pop-corns et je me casse. Je m'apprête à retourner à mon siège lorsqu'un bras m'attrape et me fait perdre l'équilibre contre le mur. Ni vu ni connu. il fait sombre mais je peux reconnaître l'odeur de Yann et le shampoing qu'il utilise pour ses cheveux. il m'a littéralement coupé le souffle, moi qui était prêt à répliquer encore agressivement. Lorsqu'il me libère, j'arrive toujours pas à retrouver ma respiration et je le regarde s'éloigner, la bouche-entre ouverte, prête à gober une mouche qui passe. Comment je me sens ? Bien, vraiment bien. Putain, je veux qu'il recommence. Je vais le rejoindre sur son siège et directement, les regards de mes copines sont lancés vers moi. « vous auriez pu quand même vous retenir les gars. » je lève un sourcil et je regarde Yann avec un grand sourire. Je sors un rire maladroit et je m'assieds dans mon fauteuil. Ok, finalement le plan était pas si mal, ils ont cru qu'on s'est envoyé en l'air dans les toilettes. Moi ? Faire ça ? C'est le monde à l'envers... A la fin du film, on se retrouve tous en petit groupe à l'extérieur. Tout le monde se dit au revoir, puis il ne reste que nous deux, toi et moi. « bon, merci pour ce soir du coup. » et ? C'est tout ? Vous allez vous quittez comme ça ? Mes amies ne sont plus là, je vois pas pourquoi on jouerait encore la comédie. Même si ça m'arrive de m'y prendre goût, depuis ce soir, depuis qu'il m'a embrassé même si c'est pour du semblant.

Elle reste pantelante, là, contre le mur de la salle de cinéma. Est-ce que cette situation t’amusait ? Putain, tellement ! Il s’loupait pas ce petit sourire que t’avais sur le coin des lèvres. Et ouais, t’étais content d’avoir accepté ce p’tit jeu là, ce rôle qu’elle te donnait pour épater ses potes.. Et visiblement, ça fonctionnait. vous auriez pu quand même vous retenir les gars. C’est c’que sors une de ses potes quand Jill revient à son siège, un peu maladroite, un sourire que tu ne lui connaissais pas sur les lèvres. Tu ne dis plus rien et ne la touches pas de tout le film et plonges dans cet univers aquatique. Le générique de fin qui défile sur l’immense toile blanche, le pot de popcorn est vite, vous quittez la salle, sortez sur le parvis du cinéma et dites au revoir à tous ses amis. bon, merci pour ce soir du coup. Tu sors une clope de ta poche et la glisses entre tes lèvres. Y’a pas d’quoi. souris-tu en l’allumant avant d’imiter une fausse courbette d’un gentleman que tu n’es absolument pas. J’pense qu’on a été plutôt bon. A en juger par les messes basses de ses copines quand vous étiez revenu dans la salle et la façon qu’elles avaient de vous regarder quand le film s’était terminé. A plus, Jill. T’arques un sourcil, un p’tit signe de la main et file à travers la nuit pour rentrer à l’appart. T’étais claqué, t’espérais que Willa dormirait, t’avais pas envie de l’entendre piailler à propos de sa grossesse et tout et tout. Bad guy que t’étais. Et sur la route, tu t’dis que t’aurais au moins pu faire l’effort de raccompagner Jill chez elle. Une prochaine fois, peut-être.