mad world (cal²)

Elle était fascinante, en fait. Parce qu’elle avait un sourire qu’il n’avait plus depuis longtemps et qu’il était contagieux, qu’elle portait l’innocence dans tout son être. Voilà que le cœur du Caleb se mettait à nouveau à fondre quand il l’écoutait parler de ce qu’elle aimait, parce qu’elle était entourée d’une aura tellement positive que Caleb le ressentait. Il acquiesça, parce qu’il comprenait qu’elle puisse avoir mal. C’était de notoriété publique que le tatouage n’était pas une partie de plaisir, mais ce n’était pas ce qui avait bloqué Caleb. « C’est pas con, plein de gens craignent les aiguilles. Moi, j’sais pas… j’pense que c’est parce que c’est à vie et que j’ai peur, un jour, que pour X ou Y raisons ça… disparaisse ? C’est bien plus con ma raison. » Il se mit à rire en passant une main dans ses cheveux, un peu plus mal à l’aise. Tout ce qu’il avait voulu construire dans sa vie et qu’il croyait acquis pour la vie s’était envolé à chaque fois qu’il approchait du bout du doigt le bonheur, c’était pour ça qu’il n’avait pas envie d’ancrer quelque chose, de peur que ça soit éphémère, même si ce n’était justement pas le principe du tatouage. En fait, c’était surtout psychologique. Puis elle raconta sa passion pour le hockey, ce qui fit lever un sourcil à Caleb, très impressionné en fait. Le peu de fois qu’il avait vu un match de hockey sur glace, il avait été surpris de la violence entre les joueurs. « C’est l’genre de truc que j’aimerais bien voir en vrai. Parce qu’à la télé, c’est une chose, mais en vrai… » Ca devait être bien plus imposant. Puis il rit quand elle lui dit que c’est une grande fille et il mange aussi quelques frites de sa barquette. Elle demande juste après ce qu’il a prévu pour les fêtes, et sincèrement, là, il n’en sait rien. Cela faisait deux ans qu’il ne fêtait plus rien parce que pour lui, Noël était une fête familiale, et se rendre compte qu’il ne pourrait pas la passer avec sa fille, c’était dévastateur pour lui. Anouk insistait pour qu’ils se retrouvent tous à la maison pour un secret santa mais il n’était pas vraiment chaud. Tout ce qu’il voulait, plus que tout au monde, c’était voir le visage de sa fille quand elle verrait le sapin qu’il avait fait chez lui, juste au cas où. Il avait même pris le temps d’acheter des cadeaux, de les emballer. Mais elle n’en verrait jamais la couleur. A la limite les envoyer à Roxanne par courrier mais… habitait-elle toujours au même endroit ? Il connaissait l’adresse de sa mère par cœur, il passerait potentiellement par elle. « Rien, j’pense rester chez moi. Et toi ? » C’était bien triste, quand même.

Que ça disparaisse ? lui demandes-tu en fronçant le bout de ton nez. L’envie d’avoir une pieuvre sur le bras ? Tu ne voyais que ça. Pour toi, un tatouage était quelque chose de réfléchit. Tu devais être sûr de l’endroit, du motif et du moment, surtout. Oh, tu ne faisais pas parti de ces personnes qui pensent en revanche que chaque tatouage doit avoir une signification. Non, tu pourrais te tatouer une plume, par exemple, parce qu’elle est jolie. La symbolique résiderait au moment où elle serait encrée en toi, ce qu’elle immortalise de si spécial. Là, juste là. Un petit patin, sur ton avant-bras, t’en rêvait un peu. Il ne te manquait que le courage de franchir la porte d’un tatoueur, ton moment à toi. En parlant hockey.. C’est l’genre de truc que j’aimerais bien voir en vrai. Parce qu’à la télé, c’est une chose, mais en vrai… Tu penches la tête en arrière, te mordant la lèvre inférieure. Bon sang, voilà une sage parole ! Tu ne pouvais qu’être d’accord. En vrai ça n’a rien à voir ! Et encore, j’te conseille les équipes masculines. Nous les filles on a pas vraiment le droit aux charges, règles à la noix de la fédé. Mais c’est comme ça. dis-tu en haussant les épaules. Ca obligeait à jouer plus technique que physique, même si ça ne t’arrêtais pas pour charger un peu.. et prendre quelques minutes de pénalité. Voyou. Tu changes de sujet pour connaître les projets de fin d’année de Kirklandien. Rien, j’pense rester chez moi. Et toi ? Tout seul ? L’idée te serre le cœur, personne ne devrait rester seul à Noël.. Ma sœur m’a proposé un break rien que nous deux pour Noël. Quelque part où il neige, pour un Noël blanc. J’en rêve chaque année, j’trouve ça tellement plus… magique ? Tu souris tendrement en avalant une gorgée de bière. Et pour le nouvel an, j’en sais rien. Avec des amis, je suppose, j’me suis toujours pas décidée. Et ce n’étaient pourtant pas les invitations qui manquaient. Tu te redresse un peu, faisant légèrement tanguer la bouée gonflable verte. Tu m’avais pas dit qu’il fallait pas avoir le mal de mer sur pour passer la soirée avec toi. plaisantes-tu en faignant un mal de ventre. Une chance que ça m’fasse rien du tout. Tu souris et allonges tes jambes pour les détendre un peu.

« Non, pas l’envie d’avoir une pieuvre, l’envie d’me faire tatouer. » Il haussait les épaules, comme d’habitude quand il ne savait pas trop comment répondre. Puis elle expliquait le fonctionnement du hockey pour femmes, expliquant que le contact était amoindri sous prétexte qu’elles… étaient des femmes. Mais on était en quelle année ? C’était ridicule et pathétique. Puis il finissait sa barquette de frite qui trainait dans la bouée et il la mit sur le côté pour ne pas qu’elle le tâche ni même ne tâche Cali. Les lumières se tamisèrent pour laisser place à une couleur un peu sombre, quelque chose d’agréable et de reposant pour les yeux, quand elle expliqua ne pas savoir quoi faire pour Noël. « C’est cool ça. T’as pas d’la famille avec qui passer les fêtes ? Et ta sœur, elle fait quoi pour Noël ? » Il la connaissait relativement, elle était dans la même maison que lui, c’était déjà ça. Il passait une main dans ses cheveux en riant quand elle fit mine de se plaindre de ce faux mal de mer et il levait les yeux au ciel. « La prochaine on fera du vrai bateau, on verra si tu vomis pas par dessus-bord ! » Et il allongea sa tête sur le petit coussin de plastique que proposait la bouée et le générique se mit à démarrer. « Ah ! Ca commence ! Viens là... » Et il lui tendit son bras et son épaule pour qu’elle vienne se caler contre lui. Il avait envie de sentir de l’apaisement contre lui, et il savait que Cali était capable de lui procurer ce genre de sensation. Elle était son havre de paix dans le tourbillon chaotique de sa vie, cet instant de répit, ce souffle chaud dans le froid polaire de ses tourments. Il n’était pas sûr d’être quelqu’un de bien pour elle, elle n’avait aucune idée du genre de personne que c’était. Si elle devait parler avec son ex, elle fuirait sûrement. Mais il n’aurait voulu, pour rien au monde, la perdre. Les premières notes du thème d’Harry Potter se mirent à démarrer, et enfin, le garçon qui a survécu fit son apparition dans le calme ambiant de la piscine de l’université d’Harvard.

Les fêtes, tout ça, c’était toujours une organisation militaire et finalement t’avais parfois l’impression qu’on en oubliait le côté festif et convivial de la chose. Alors ouais, ce break avec ta sœur te ferait surement du bien. Si ton frère venait à être de la partie et bien.. tu supposes que tu réussiras à le supporter quelques jours. Tu termines ta barquette de frites et ta bière et poses le tout sur le côté, imitant le jeune homme. La prochaine on fera du vrai bateau, on verra si tu vomis pas par dessus-bord ! Tu ris alors que les lumières de la piscine s’éteignent et que les gens s’installent confortablement dans chacune des bouées multicolores. La prochaine fois.. ton cœur qui bat, trop fort. T’as plus de chance en me faisant boire à outrance qu’en me mettant sur un bateau. Mais passons hein, vous n’alliez pas vous lancer dans un drôle de concours « voyons quand vomi Cali » hein ! Tu balayes cette conversation d’un geste de la main ridicule lorsque la célèbre musique remplit le bâtiment. Ah ! Ca commence ! Viens là... Tu remercies les lumières éteintes de la piscine qui permettent de cacher tes joues teintées de rouge. Tu glisses dans la bouée jusqu’à lui pour venir te lover dans ses bras. Ta tête contre son épaule, légèrement sur le côté, un petit poing contre son torse. Est-ce qu’il sent ton cœur qui bat beaucoup trop vite ? Est-ce qu’il sent les papillons qui virevoltent dans le creux de ton ventre ? Est-ce qu’il ressent combien tu ne voudrais pas être ailleurs pour tout l’or du monde ? Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban.. souffles-tu lorsque le nom du film apparait à l’écran. Et puis le film défile, ces scènes parfois cultes que tu connais un peu. Et puis ces moments où tes yeux se perdent sur le visage de Caleb peut-être un peu trop longtemps avant de retourner sur l’écran. Tu remercies le hasard pour qu’un jour, ce Caleb déguisé en Cheveux d’Argent t’ai écrabouillé les pieds. Ainsi confortablement installée, comme hypnotisée par les mouvements de sa respiration, tu t’assoupies. Et c’est un combat de sorciers qui te réveille en un sursaut qui fait tanguer la bouée verte. Hein ? que tu murmures, un peu confuse, te redressant doucement. T’as froid, tout d’un coup, quand t’es plus collée contre Caleb.

Le film démarre et Cali vient se lover contre Caleb qui a les bras ouverts pour l’accueillir. Il pose un bras juste en bas de son épaule, et l’autre derrière sa tête pour profiter à fond de la séance cinéma qui se déroule devant lui. Il appréciait chaque moment, chaque scène, le Sinistros, les détraqueurs, l’apprentissage du Patronus, les retrouvailles entre Sirius et Remus… Et puis une petite Cali qui sursaute pendant que Patmol tente d’arrêter la transformation de son ami en loup-garou. Caleb se met à rire sans parler trop fort pour éviter de déranger les autres spectateurs. Il frotte un peu son bras parce que le froid qui s’engouffre par les fenêtres en haut de la piscine vient les geler un petit peu, ce qui ne dérange pas Caleb mais qui pourrait déranger quelqu’un d’un peu plus frileux. « T’arrives pour le meilleur moment du film. Bien dormi ? » Il rit légèrement en la gardant là, au creux de son épaule. Il se redressait un peu pour laisser le temps à Cali d’accuser le coup de sa sieste improvisée. A ce rythme-là, il serait impossible pour elle de dormir le soir venu mais tant pis, elle en paierait les conséquences. Caleb avait l’habitude de l’insomnie, c’était son quotidien de ne pas dormir, il s’était habitué. Pour quelqu’un qui aimait pioncer, c’était dur de devoir vivre ce genre de nuit pourrie. « De toute façon, on est déjà revenu trois heures en arrière, le film va bientôt se terminer. » Il vient porter sa main aux cheveux de Blanche-Neige pour la recoiffer légèrement, parce que le sommeil, ça crée des petits bonhommes qui vous défoncent la chevelure, parole de cheveux frisés. Il regarde quand même du coin de l’œil ce film qu’il adore tant.

Il te faut les quelques secondes nécessaires pour te souvenir où tu es et ce qu’il s’y passe. T’arrives pour le meilleur moment du film. Bien dormi ? Tu tournes la tête vers lui, le rouge aux joues. Tu t’étais assoupie comme une masse contre lui. Ironique quand on sait combien de temps il te faut pour trouver le sommeil le soir, quand tu finis par tourner, tourner et encore tourner sans parvenir à dormir. Insomniaque quand ça te chante on dirait, grrr. Pourtant c’est un sourire qui vient déformer tes fines lèvres. On ne peut mieux. Petit clin d’œil au premier opus de la saga que tu connais par cœur – c’est bien le seul. De toute façon, on est déjà revenu trois heures en arrière, le film va bientôt se terminer. Tu fronces le bout de ton nez, essayant de chopper la référence. Et puis ça t’revient, le retourneur de temps. En effet, il ne restait que quelques minutes à pe…egopkopkopgkg. Tes pensées qui se bousculent dans la main de Caleb glisse dans tes cheveux. Un frisson te parcours toute entière. Est-ce qu’il se rend seulement compte de ce qu’il est en train de faire ? De ce qu’il est en train de faire sur toi.. ? Les yeux à moitié clos par cette sensation agréable, tu te reblotti dans les bras de Caleb pour assister à la délivrance de Sirius. Poom, écran noir puis le générique de fin défile sur l’écran géant tandis que ça s’agite un peu dans toutes les bouées. Toi, tu t’étires et te redresses à nouveau avant de t’installer en tailleurs. C’était chouette. que tu dis avant d’te mordiller la lèvre inférieure pour t’empêcher de rire. Désolée de m’être endormie un peu. Pas qu’Harry Potter est soporifique hein, oulalala non. Hm, tu hausses les épaules et tournes la tête pour regarder le bord de la piscine qui semblait bien loin. Faut ramer pour retourner au bord ou on va venir nous tirer de là ? Avec la corde là, celle que Caleb avait tiré pour amener la bouée tout à l’heure. Tu trempes ta main dans l’eau et puis la secoues sur le visage de Caleb pour lui envoyer quelques gouttelettes. Oh ça va, t’avais résisté depuis tout c’temps, t’avais bien le droit maintenant que le film était fini pas vrai ?

Cali est aussi belle au réveil que quand elle est en forme, et il ne savait pas comment elle faisait pour être comme ça. Puis elle s’aventura sur le terrain glissant d’Harry Potter en expliquant que ce n’était pas le jeune sorcier qui l’avait endormi mais… elle n’expliquait pas non plus la raison et Caleb fit mine d’être choqué par ses propos. « Ne t’avise ja-mais de critiquer l’œuvre de JK Rowling où j’te laisse un Doloris, tu comprendras pas ce qu’il s’passe. » Il hausse la tête, ne sachant pas réellement si elle a capté la référence ou pas, et il se met à rire quand elle cherche à savoir comment revenir sur le bord… juste avant de le mouiller avec des gouttelettes sur le visage. « Blanche-Neige… Tu te rappelles ce que je t’ai dit avant le film ? » Qu’elle allait finir à l’eau. Et elle allait finir à l’eau. Il regardait autour de lui, les gens amarraient leur petit bateau sur les rebords pour s’enfuir, et même la roulotte de bouffe disparaissait dans le froid de la nuit, derrière le campus de l’université. Alors Caleb se tourna vers Cali. Un regard presque fou, mais rieur. « Nous sommes désormais seuls, Blanche-Neige… » Il s’approcha d’elle, tout doucement, s’amusant à faire tanguer la bouée géante pour déstabiliser Cali. Puis d’un coup, il accéléra et il attrapa Cali à la taille, gentiment, et se jeta à l’eau avec elle, provoquant des vagues et des remous, quelque chose d’explosif. Caleb remonta à la surface rapidement, en gardant Cali non loin de lui et il passa une main dans ses cheveux frisés pour les mettre en arrière. « J’avais dis quoi ? » Il fit un immense sourire d’enfant en prenant de l’eau dans sa bouche pour cracher sur Cali en riant. L’écran s’éteignait, le son se baissait, la lumière tamisée de la piscine venait éclairée sous leurs pieds. L’odeur de friture venait de laisser place à l’odeur du froid laissé par les portes ouvertes de la piscine et Caleb récupéra la taille de Cali. Là où il était, il avait pieds. Et en fait, il la regardait, là. Cette blonde qui riait tout le temps, qui était pleine de vie, joyeuse et frivole. L’opposé directe de Caleb qui était un homme brisé mais qui tentait de tenir debout malgré tout. Il regardait ses yeux, ensuite ses lèvres, et de nouveau ses yeux. Et son cœur se mit en tachycardie pendant un petit instant, alors il la rapprocha de lui, doucement.

Ne t’avise ja-mais de critiquer l’œuvre de JK Rowling où j’te laisse un Doloris, tu comprendras pas ce qu’il s’passe. Eh beh, c’est qu’il y tenait à son Harry Potter le joli geek. Un sourire sur le bord des lèvres, tu hausses les sourcils et écarquilles un peu les yeux. Ca va, ça va… Harry Potter c’est pas mal. C’est chouette. Ok, c’est super ! T’en rajoutais un peu, si ça pouvait lui faire plaisir. Et puis les petites gouttes d’eau qui atterrissent sur le visage de Caleb, gentille petite plaisanterie enfantine. Blanche-Neige… Tu te rappelles ce que je t’ai dit avant le film ? Que y’aurait une prochaine fois ? Hm, surement pas cette info là que tu devais répondre. Mais avant que tu trouves la réponses, Caleb se met à faire tanguer la bouée. Arrête ça tout de suite, Caleb Edelstein ! Ton regard faussement menaçant trahi par ce rire qui glisse entre tes lèvres. Les mains sur le rebord de la bouée pour éviter de tomber. Nous sommes désormais seuls, Blanche-Neige… Et la bouée qui tangue de plus en plus vite, Caleb qui se rapproche de toi, bien trop près. Ses mains qui t’entourent et.. tu la connais la suite, purée tu la connais ! Non, Caleb, arrête ! Et dans un éclat de rire, vous vous retrouvez dans la piscine. Trempé le jean, trempé le chemisier, trempé la tignasse blonde. Tu bas des jambes pour remonter à la surface et passer tes mains sur ton visage pour y dégager tes cheveux. J’avais dit quoi ? Tu tapes dans l’eau pour lui envoyée une giclée sur la figure, un sourire jusqu’aux oreilles. Tu t’sentais vivante, t’adorais ça ! Vous n’êtes qu’un enfant, Edelstein. lui réponds-tu en levant le menton doucement alors qu’il se rapproche de toi, que ses mains t’entourent à nouveau. Ton sourire qui peu à peu s’estompe tant l’air autour de vous devient crépitant. Ta respiration qui s’accélère, ton cœur qui bat à tout rompre, qui menace de sortir de ta poitrine. Tes yeux qui passent de sa barbe à ses lèvres, de ses lèvres à ses yeux et qui reviennent sur ses lèvres. Est-ce que… ? Tu poses une main sur son tee-shirt trempé. Sa main sur ta hanche qui t’attires un peu plus à lui. Tes yeux qui se ferment, ton visage qui se lève vers le siens. Tu veux goûter à ses lèvres. Caleb…

C’était intense, et moment intime se propageait dans les airs. Une petite mélodie au piano aurait pu se faire entendre à ce moment là que le moment était absolument parfait. Il en avait envie, son corps appelait à embrasser Cali, et la main posait sur sa taille la pressait un peu contre lui. L’eau clapote au rythme de leurs mouvements, le bruit des vagues qui s’écrasent contre les carreaux, tout le décor est fait pour un feu d’artifice. Mais Caleb reçoit d’un coup un jet de lumière dans la gueule qui l’aveugle et qui le fait reculer d’un coup. « ON SORT DE LA PISCINE MESSIEURS DAMES. » Le gardien d’Harvard, celui qui possède les clefs de tout ce merdier est là. Il les a surpris et il les fusille avec sa lampe torche dans la gueule. Il est temps pour Caleb de ressentir une frustration immense à l’épisode Cali. Il serre les dents, la colère qui lui monte légèrement mais il prend sur lui. Sa Blanche-Neige est là, il est hors de question qu’elle voit ce dont il n’est pas fier. Il s’appuie sur le rebord de la piscine pour se relever et tendre son bras à Cali pour la tirer hors de l’eau. Il s’approche d’un gardien, et très bas, il murmure. « Vous allez le payer cher. » Mais il ne sait pas si sa voix résonnait ou non, il avait juste gâché un moment de paix dans la vie d’enfer que Caleb menait. Il prit la main de Cali pour venir embrasser le bout de ses doigts. « Je suis désolé que la soirée s’écourte. Il y a des serviettes dans le casier où j’ai posé les affaires. » Caleb s’y dirige pour l’ouvrir et lui tendre une serviette. De toute façon, il allait dormir à la Kirkland juste à côté, il pourrait se laver, se sécher et surtout se changer. Il soupire légèrement, et sent que ce qu’il vient de vivre malgré tout, était le début de quelque chose. Il n’arrivait pas forcément à mettre le doigt sur le petit bout de paradis qu’il aurait rêvé d’avoir, mais il avait rencontré l’ange qui allait le diriger vers une lumière plus coloré que la noirceur de son chemin.

Est-ce que tu as le cœur qui bat à tout rompre ? Oui. Est-ce qu’une envolée de papillon s’agite dans ton ventre ? Absolument. Est-ce que ton corps tremble à la simple idée d’effleurer ses lèvres ? Purée, tellement. Cette main contre ta hanche, pour rien au monde tu ne voudrais qu’il la retire. T’aimerais que le temps fasse une pause et que ce moment dure à tout jamais. Juste vous deux, dans cette piscine. Un arrêt sur image. Et pourtant, tout ce joli puzzle explose en une fraction de seconde quand la voix d’un homme te fait sursauter. ON SORT DE LA PISCINE MESSIEURS DAMES. Sa lampe torche qui vous éblouie. Le mauvais timing, le pire timing de ta vie. Tu mentirais si tu disais ne pas être déçue, t’avais les joues rosies et te mordillait la lèvres de frustration. Je.. euh.. ouais. souffles-tu alors que la main de Caleb quitte ta taille. Il sort de la piscine et te tend la main pour t’aider à sortir. Tu l’agrippes, la tient le plus fort possible. Tu n’veux pas la lâcher, et pourtant.. Ton cœur loupe un battement quand les lèvres du Kirklandien viennent rencontrer tes phalanges. Les chanceuses, elles ! Je suis désolé que la soirée s’écourte. Il y a des serviettes dans le casier où j’ai posé les affaires. Tu hoches la tête. T’inquiète pas, c’était super. réponds-tu en souriant doucement, il était difficile de cacher la déception qui se lisait sur ton visage. Mais y’avait pas mort d’homme, hein ? Caleb se dirige vers le casier et toi tu files vers les gradins où tu avais laissé ton sac et tes baskets. Puis tu rejoins Caleb, attrapes la serviette qu’il te tend et… t’as pas pris de change. T’avais pas prévu de finir à l’eau habillée, c’est bien pour ça que t’avais pris un maillot de bain. Super, génial. Tu tournes le dos à Caleb et te défait de ton joli chemisier avant de t’entourer dans ta serviette. Tu défais ton jean assez maladroitement et t’en va essorer le tout un peu plus loin. Tu renfiles le tout – te batailles avec ton jean, t’as même pensé que t’allais finir par tomber – et retournes vers l’étudiant. J’avais rien prévu d’autre. réponds-tu en haussant les épaules, un sourire aux lèvres. J’espère que tu porteras sur ta conscience toute ta vie ce jour où Cali Spencer sera tombée malade à cause de toi. plaisantes-tu en pointant ton index sur sa poitrine. T’enfiles tes converses noires, t’enroules dans ta doudoune que tu zippes jusqu’en haut. Merci Caleb. souffles-tu en sortant du bâtiment, ton sac sur l’épaule. Pour la soirée.