(camison) tu m'aimes encore, hein.

J'hoche la tête de bas en haut, ils se sont mariés. La loose, elle a juste à peine cinq ou six ans de plus que moi. En soi, elle n'est pas méchante, on s'entend plutôt bien même si y'a cette petite appréhension entre nous. Puis, tu parles de nous deux. Tu parles du fait que toi et moi, nous étions plus sexfriends qu'en couple et ça me déçoit de t'entendre dire ces choses là, je me recule, te regarde, te redemande si c'est vraiment ce que t'as pensé de notre courte, mais intense, histoire. Te fous pas d'ma gueule. Je t'ai jamais trompé, j'ai toujours vu qu'par toi. J'ai juste pas envie d'me battre avec toi à savoir qui a raison ou non. Juste que ça me déçoit ce que tu me dis là. Au moins, je ne peux pas être plus clair que ça. A l'époque, je voulais pas me poser, pas de relations sérieuses et j'en ai eu une avec toi. Seulement toi, t'étais mon exclusivité et tu m'as lâché. Comme une merde, n'oublie pas ça. Nos retrouvailles se terminent finalement en règlement de compte.

Oh shit, si cette grue a épousé ton père, c’est donc que tes parents ont divorcé. Ce qui pourrait expliquer ton départ, ton silence radio, tout. Néanmoins, bien que j’ai désormais conscience de cette affreuse nouvelle, je n’en fais pas cas. Je me concentre sur notre histoire. Nombriliste ? À peine. J’veux qu’on fasse le point, qu’on tourne une page et qu’on reparte sur de bonnes bases. C’est tout ce que je veux moi, retrouver mon ami, si c’est possible. « Ça te déçoit ? J’y crois à peine. Cam, je t’en voudrais même pas, j’étais une putain de loque quand on s’est foutu en couple. Si t’es allé voir ailleurs, c’est légitime » Je soulève mes épaules dans mon sweat et fuis en direction du canapé pour m’y réfugier. « Je n'oublie pas ouais. J’assume. J’ai complètement merdé, je n’étais pas digne de ton amour. Ezio m’a démoli. Il s’est enfui avec sa meilleure amie en Italie, comme un lâche. J’ai perdu son gamin. J’étais au bout de ma vie. » Un soupir se sauve entre mes lèvres. Je me recroqueville dans le sofa, mes yeux rivés sur ton visage « Tu .. Tu m’en veux toujours ? Tu me détestes ? »

Je soupire. J'te dis que je suis pas allé voir ailleurs, mais ça me soule là. T'as jamais pu me faire confiance, ça continuera maintenant encore et encore. Pense ce que tu veux, Louison. Oui, je mens plutôt bien, j'ai toujours été un menteur né. J'assume tout ce que je fais, mais ce côté là, je veux pas que tu le saches. T'as juste aucune preuve que je t'ai trompé. Tu me parles d'Ezio, tu me parles de la perte de ton enfant, du fait qu'il se soit enfui comme un lâche. Et ouais, donc quoi ? Donc, j'ai pas été assez là pour toi comparé à ce bouffon de Liam ou l'autre puceau de Pluton ? Ouais, j'ai pas dû être assez bien pour toi. Je pourrais pas te détester même si j'le voulais, mais ouais, j't'en veux encore. Je te rejoins sur le canapé, te prenant alors dans mes bras. Tu m'as manqué, Lou. Te disant ces mots en te regardant droit dans les yeux, je suis tellement faible face à toi.

Bah oui, ça, c’est sûr, je penserais toujours ce que je veux et je continuerais de croire que tu n’as pas été le plus sincère possible lorsque nous étions ensemble. Bref, c’est de l’histoire ancienne. De l’eau a coulé sous les ponts. Un autre homme est entré dans ma vie, perçant ma cuirasse que j’avais enfilé suite à ton départ. Tu continues ensuite de t’énerver alors que je prends toutes les responsabilités pour notre relation foireuse. J’comprends pas. « Non. C’était peut-être trop frais tu vois ? J’aurais dû me canaliser au lieu de te sauter dessus dans un moment d’égarement. Je m’en veux. Enfin, je m’en veux de t’avoir blessé moi. » M’asseyant ensuite sur le canapé, je te retourne mes propos. J’veux bien savoir où on en est à cet instant T. Qu’est-ce que tu ressens pour moi ? De la colère ? Encore un peu d’amitié ? Rien du tout ? Ok, tu m’en veux toujours. Alors pourquoi tu m’enlaces ? T’es aussi paradoxal que moi. « Toi aussi Cam. » Un sourire en coin fort constipé, je soupire et pince ton nez comme une gamine. Trop dramatique cette discussion, j’en ai marre. Je casse tout. « Tu tiens le coup là ? T’sais, par rapport à la séparation de tes parents .. Et tu vis où actuellement ? Tu continues de gérer l’entreprise ? »

Je crois que je me suis mal remis de notre rupture, c'est compliqué et j'ai cette impression que toi, t'as plutôt facilement tourner la page de notre courte histoire. Ouais, nos sentiments ne sont pas les mêmes, pas du tout. J'crois pas qu'on s'aimait pareil, c'est sûr. Se rejeter la balle l'un sur l'autre, ce n'est clairement pas intéressant. Je m'assois à tes côtés sur le canapé, te prenant dans mes bras et t'avouant que tu m'as manqué. Tu m'as vraiment manqué, je ne pense pas avoir assez de courage de revenir ici si ce n'est pas pour toi. Je te regarde, tu me demandes comment ça se passe avec mes parents, ce que je fais ici et l'entreprise de la famille. Dans le centre de Boston... et non, je ne gère plus rien... J'aide un peu mais je dois finir mes études si je veux être le successeur, tu vois ? Je soupire. Si je t'embrasse, tu me frappes ? Parce que c'est ce que j'ai envie de faire au moment où j'ai passé le seuil de ta porte.

On reste zen. C’est du Camille tout craché, le gars qui veut te faire culpabiliser en se faisant passer pour la grosse victime de la situation. Ça marchera pas sur moi. C’est fini. Pendant que tu fabriquais je ne sais quoi en France ou un autre pays, j’ai subi de ces épreuves, que plus rien ne peut avoir d’impact sur moi. « Tais toi, t’es chiant. Fais pas ton souffre-douleur ou j’sais pas quoi. Je t’ai toujours aimé, Aurora pourra te le dire » Et regarde toi, t’es carrément lunatique. La seconde d’avant, tu me piques, la seconde d’après, tu m’enlaces. T’as un pète au casque mec. Finalement, je baisse ma garde. L’histoire entre tes parents m’intrigue et je t’interroge à ce sujet, sur ton retour et tes nouvelles ambitions. « Ouais je vois, je pense que c’est le mieux, c’était l’enfer l’année dernière, tu courais partout alors que t’es pas fini » Je souris et puis poker face quoi. « Sûrement oui. T’aimerais qu’un mec embrasse ta nana dans ton dos toi ? Enfin, si un jour t’en a une .. » Je secoue ma bouille et fronce mes sourcils. Quel culot que t’as ! « Qu’est-ce qui te prends pour me dire ça ? C’est un caprice ? »

J'comprends pas trop pourquoi tu me parles d'Aurora, j'en oublie presque votre relation à toutes les deux. Bref, je change du tout au tout, te prenant dans mes bras parce que j'en ai envie, parce que tu m'as manqué et c'est tout. Je ne peux pas dire que je n'ai pas pensé à toi quand je suis parti, je ne te mentirai pas sur ce point là. Ouais. Autant problèmes personnels et professionnel, je n'avais aucun temps pour moi réellement. Puis, je te regarde, j'ai envie de t'embrasser et je te le dis clairement, je ne tourne pas par quatre chemin. Si je ne le sais pas... je m'en fous. Tromper, être trompé, on se relève toujours de ce genre de choses non ? Regarde moi dans les yeux, dis moi que tu ne veux plus de moi, que je ne t'attire pas plus. Je veux semer le doute en toi.

Juste un câlin, parce que je me sens coupable, mais c’est tout. C’est le dernier, on ne pourra plus être tactile ensuite, par respect pour mon nouveau petit-copain qui prend toute la place et surtout parce que j’voudrais pas qu’il enlace une de ses ex comme ça quoi. Je sais pas dans quel monde tu vis, tu oses carrément me demander ma bouche. J’hallucine, j’ai pas été assez claire ou t’es du genre super warrior qui se laisse jamais abattre ? Je tromperais jamais Pluton, j’ai tant souffert pour être à ses côtés que ta requête, elle est totalement jetée à la poubelle. Désolée chaton, c’est trop tard, je suis installée avec l’homme qui a récupéré mon coeur après Ezio, après toi, après Liam. Il l’a entre ses doigts et moi je vois plus personne à part lui. « C’est ça Camille, je suis en couple et heureuse, je vois pas pourquoi je gâcherai ce que j’ai là. C’est pas que je ne veux plus de toi du genre, je veux plus jamais te voir. » Je me relève de ce canapé, j’crains que tu ne m'écoutes pas et que tu bondisses sur moi pour obtenir ce que tu veux malgré tout. « On peut rester amis, mais ça n’ira pas plus loin. C’est terminé entre nous .. » Je soupire, mais si je suis pas un minimum tranchante et terriblement sincère, ça continuera de gamberger de ton côté et j’veux pas. J’veux que tu ailles trouver ta perle ailleurs.

Non, je ne peux pas reculer, je ne peux pas abandonner le fait que tu ne seras plus à mes côtés. Me contenter d'une simple amitié après tout ce qu'il y a eu entre nous ? Impossible. Je me pose devant toi, te regarde dans les yeux et te demande de me dire que tu ne ressens plus rien pour moi, qu'il n'y a vraiment plus rien entre nous. J'ai besoin de te l'entendre dire. Mais, tu ne dis pas ça. Tu dis simplement que t'es en couple, t'as pas envie de gâcher ça... Tu te lèves, tu fuis. Encore, tu n'as pas changé sur ça. Je t'imite sans piper encore un mot. C'était une belle connerie de revenir te voir. Une énorme et belle connerie. Je te regarde une dernière fois avant de tourner les talons. Pas besoin de ton aide pour retrouver la sortie, je suis juste déçu de toi. Déçu de voir que toi et moi, ça n'a été rien à tes yeux.

Je m’en veux. Je n’aurais jamais dû accepter cette entrevue. C’est la catastrophe. Tu déploies tes techniques de drague. Tu me fais clairement du charme, t’uses même de ma culpabilité. Tu veux que je retombe. Que je craque. Mon coeur cogne fort. J’ai peur. Je veux pas te perdre, mais je dois être claire. Je suis une femme prise depuis ton départ. Ce baiser, il ne peut pas se produire. Je m’enfuis du canapé. Je me montre plus ferme, malgré la douleur qui règne en moi. « T’es excessif tu sais ça ? Ça fait presque un an que t’es parti, fallait que je t’attende ? LOL » Je rigole vraiment, je suis épuisée par un comportement si faux-cul. J’parie que tu n'as pas été sage durant tous ces mois loin de moi et t’sais quoi ? T'aurais même pu retrouver l’amour, je t’aurais pas fait cette scène moi. « Quand tu te seras calmé, n’hésite pas à me contacter, prends soin de toi Camille » Ouvrant la porte d’entrée, je te laisse glisser sur le palier en soupirant, une main posée sur ma hanche, un pied tapant la mesure sur mon parquet. « Peut-être à bientôt .. » Je fermerai la porte quand tu partiras, je veux savoir si je risque de te revoir ou pas du tout là.