(camison) tu m'aimes encore, hein.

Toi et moi, c'est comme ça, ça l'a toujours été. Même en tant que meilleurs amis, il y a toujours eu cette attirance indéniable et on a mis énormément de temps à s'en rendre compte de nos réels sentiments l'un envers l'autre. Peut-être que ça a été notre plus grande erreur puisque suite à ça, tout a dérapé, tout n'est plus comme avant. Et maintenant, je reviens, après un an sans t'avoir parlé ou vu. C'est bizarre, mais j'ai changé et elle s'en rendra vite compte. Plus sombre, plus connard, le Camille qu'elle a pu connaître le temps de quelques instants de relation a disparu. Bref, j'arrive à ton appartement placé non loin de la faculté et lorsque je suis devant ta porte, je prends une bonne inspiration avant de taper à trois reprises contre la porte. C'est Cam ! Lances-je alors afin que tu m'ouvres directement.

T’es têtu comme une mule. J’ai pas su résister, parce que voilà, t’es mon pote avant tout. J’ai pas voulu te repousser, surtout pas après notre rupture dont je me sens forcément la principale coupable. Damn, ça remonte à si loin. Je me souviens aussi de nos retrouvailles au bord d’une plage. Les Bahamas non ? Après ce soir, t’as disparu. Je n’ai pas cherché à te recontacter, croyant que ta fuite était ma faute. Est-ce que c’était le cas ? Aujourd’hui, tu dois passer et je me sens forcément nerveuse. Je te connais, je crains le pire. Tu pourrais tenter n’importe quoi, parce que t’es comme ça, tu te fous de ma situation, tu te fous que je sois en couple et épanouie, t’es destructeur comme mec. Alors pour éviter tout rapprochement qui serait forcément gênant, je me suis transformée en clocharde. Jogging, chaussettes de tennis tue-l’amour et chignon défait sur le sommet de mon crâne. Le nez dans mes notes de cours, trois coups sourds me font subitement sursauter. Ta voix qui n’était plus qu’un vague souvenir irrite déjà mes tympans. « J’arrive ! » Sautant du canapé, je pars t’ouvrir et voilà, t’es planté sur le seuil et j’sais pas comment réagir. Je m’avance vers toi, les bras ouverts, ne sachant pas sur quelle joue écraser promptement mes lèvres. Grosse gêne. « Bon, rentre, mais tu restes pas longtemps, c’est mon nid d’amour ici. T'as déjà trop foutu de parfum putain »

Je ne sais pas trop comment réagir au moment où tu vas ouvrir cette porte, mais je me dis que je me suis jamais posé de questions jusque là, alors pourquoi commencer maintenant ? Je tape à trois reprises sur la porte, m'annonçant et j'entends déjà ta voix insupportable. OK, je mens, elle m'a manqué ta voix. Tu m'ouvres, je te redécouvre. Certes, t'as une dégaine dégueulasse, mais t'as toujours les mêmes traits qui m'ont fait craqué pour toi, toujours le même humour. Bien que ton physique soit dans la partie quant à mes sentiments pour toi, ta personnalité l'est bien plus encore. Je comprends néanmoins le pourquoi cette dégaine, t'as peur. Peur de ce qu'il peut arriver. Stronger with you, Emporio Armani, t'aimes hein ? C'est mon petit coup de coeur du moment, je réponds à ton étreinte avant de pénétrer dans l'appartement. C'est... cosy, hein. Et, je me sens déjà d'humeur à... foutre le bordel dans ta vie, finalement. Pluton, hein.... Alors, il est comment ? Je l'avais déjà aperçu quelques fois, je ne le connais pas personnellement.

Mine de rien, Camille Bonaparte a été une grande partie de ma vie. T’as été là quand j’étais au plus bas. Tu m’as ramassé en miettes quand l’autre abruti d’Ezio m’a jarté. T’as peut-être été un peu trop réceptif à mon chagrin, j'sais pas. Je me rappelle de notre nuit au bureau comme si c’était hier. C’est perturbant. Pourquoi j’y pense avant que tu n’arrives ? C’est débile. J’veux pas piquer de fard, tu vas croire que c’est de ta faute et merde, ça l’est, mais pour une histoire passée. Tout est au passé. Ding dong. C’est toi, ça ne peut-être que toi. Nonchalamment, je t’ouvre et puis je galère pour te taper une simple bise. Sur ton passage, tu titilles mes narines de ton parfum hyper masculin. « Ouais, ça se marie bien avec ta sueur. Et t’es Stronger avec qui ? » Refermant derrière nous, je sens l’angoisse s’installer en moi. Je te laisse découvrir mon chez moi, enfin, le chez moi que je partage avec Pluton. Il y a un peu de lui tous les mètres, ça se voit que je ne vis pas seule quoi. « Il est suédois. Il est aussi super beau et très compliqué. Il a un passé qui m’rend folle tu vois. » Je roule des yeux et croise mes bras sur ma poitrine, nerveuse à l’idée qu’il surgisse à tout moment. « Et il est jaloux. J’lui ai pourtant dit qu’il n’avait rien à craindre de toi, j’ai raison hein ? T'es venu en paix ? »

Sans pouvoir l'avouer, tu m'as énormément manqué durant cette année sans toi. Je suis parti, vite sans rien te dire et je m'en suis voulu. Tu n'as pas mérité ça... Que je te lâche, peut-être que j'aurais du me battre pour toi. Me battre réellement. Je ne l'ai pas fait, je suis parti comme un lâche même si notre dernière entrevue ne s'est pas réellement bien passé. Avec toi, du coup. Je te souris, je ne peux pas m'empêcher. Je sais que t'habites avec ton copain, Pluton, c'est tout ce que je sais sur lui et je t'en demande un peu plus. [i]Plus beau que moi ? Beh ouais, j'ai un peu espionné son instagram, je le trouve pas super quoi. J'hausse les épaules. Toi et moi, on a un lourd passé, mh. Et c'est pas faux, ça a été intense et on a toujours été fusionnel. Je m'approche un peu, passe ma main dans tes cheveux jouant avec une de tes boucles en or. N'est-ce-pas ?

Premier test lancé, premier test foiré. Tu n’es pas venu en toute innocence, j'suis pas naïve. T’es stronger avec moi ? Vaste blague. T’as pas été super fort pour me garder et m’honorer. Tu t’es foutu de ma gueule en beauté lorsqu’on sortait ensemble. Bref, étant donné la mythomanie dont tu es atteint, j’ne reviendrais pas sur le sujet, c’est de l’histoire ancienne et dans ma tête, peut-être que je t’ai aussi trompé à quelques reprises. « Vous n’êtes pas dans la même catégorie. C’est incomparable » J’veux pas défoncer ton ego. J’veux pas te montrer la moindre brèche, même si j’suis en état de faiblesse depuis quelques jours. J'suis toujours complètement sous le charme de Pluton. Actuellement, c'est le plus beau, que ce soit objectif ou non, je vois que lui .. « Ouais, un lourd passé qu’on doit laisser où il est. On va pas le faire résonner ici et maintenant. » À quoi bon ? C’est ton but ? Tu veux me reconquérir et reconquérir toutes les femmes que tu as pu foutre dans ton lit au moins une fois ? Et merde, tu te rapproches, tu entortilles une de mes mèches blonde autour de ton doigt et je bégaie comme une idiote. « Cam.. Camille .. » Nos visages sont beaucoup trop proches. Je vois ta petite barbe en détail, les reflets de tes cheveux sous la lumière qui pénètre encore dans la pièce. Tes yeux malicieux qui me scrutent. « Hey .. On a eu notre chance et on l’a flingué. Ça fait au moins dix mois que je .. je l’aime »

On peut pas se le cacher entre toi et moi, y'a ce petit truc indéniable et cette attirance magnifique. C'est tout beau nous deux, n'est-ce-pas ? Enfin, ça l'était peut-être avant. Aujourd'hui, c'est différent. T'es en couple, j'ai disparu. Puis, tu ne me crois pas sur le fait que je t'ai pas trompé. Enfin... si, c'est arrivé mais je te dis le contraire. Je n'assume pas ce genre de choses, ou plutôt je n'ai clairement pas envie de te le dire. A force de nier, tu finiras par douter. Je t'ai fait du mal, j'en suis conscient mais tu m'en as fait également. Ouais, c'est gentil ça. Je souris, même si je me doute que tu parles de ce suédois. Pourquoi pas ? Moi, ça ne me dérange pas, j'aime bien ressasser le passé. Surtout le notre, on a eu des bons moments. Sur le bateau par exemple, durant notre séjour en France. Je m'approche, je touche des cheveux et joue avec tes boucles d'or. On est proches, très proches et j'aime bien ça. Tu te rappelles du bateau ? ou au bureau ? Quel doux moment, ouais. Je ne casse pas ce rapprochement entre nous deux.

T’as craqué. T’as fumé avant de venir ou quoi ? J’étais claire, j’ai tourné la page, pour le bien de tout le monde, pour mon bien. J’ai refait ma vie, j’ai joué sur Tinder et j’ai rencontré un suédois qui a volé le coeur que tu as toi aussi maltraité. « Parce que c’est contre-productif ! » Si j’étais célibataire, pourquoi pas, mais là, j’ai l’impression que c’est se faire du mal pour rien. J’supporterais pas que Pluton s’amuse à papoter de ces bons moments vécus avec Camila. Si je l’apprenais, il serait instantanément crucifié. C’est mal, c’est un manque de respect putain. ’Ne fait pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse’, c’est mon credo ça. Bref, debout, plantée au milieu du salon, tu tentes une première approche. Tu tripotes une de mes mèches blonde s’étant échappée de mon chignon, ton air charmeur sur ta face. « Oui, et alors ? Je me rappelle aussi de la pute que ton père se tapait quand on est arrivé à Cannes » Et là ? T’as toujours envie de me provoquer ou ça remue assez le couteau dans la plaie pour que tu en finisses avec ton petit manège ? « On baisait trop, on faisait que ça. On a jamais eu de discussions sérieuses, j’crois qu’on était plus des sexfriends qu’un couple, non ? » Sois franc pour une fois, m’dis pas que t’étais complètement amoureux de moi au point de .. perdre ta vie pour sauver la mienne.  

Je joue à des jeux dangereux, tu l'as toujours su, et au fond, tu ne peux pas nier que je n'allais pas tenter quelque chose. Tu me connais, je suis du genre à foncer et craquer selon mes envies du moments. T'es censée être celle qui me connaît par cœur, alors ne fais pas semblant de ne pas savoir comment je suis. Je m'approche de toi, c'est dangereux pour toi là, hein ? Tu n'aimes pas ça, t'es déstabilisée ? Moi, j'adore. J'ai ce petit sourire qui t'a fait craqué dans le passé, tente de te parler de cette petite escapade sur le bateau ou encore cette fois sur le bureau au travail. Et toi... Toi, tu me parles de mon paternel que l'on a vu avec l'autre catin. Mes yeux s'assombrissent, le temps d'un court instant avant de reprendre rapidement une démarche assurée. Pute ? Tu veux dire, Isabelle, ma belle mère. Je ris. Putain, c'est vrai, j'ai surtout pas envie d'y penser. Ah, c'est ce que t'as pensé de nous ? J'hausse les épaules, me recule afin de mieux te voir entièrement. C'est que tu ne me connais pas si bien alors. J'ai changé du tout au tout pour toi, tu ne l'as pas remarqué ?

J’suis sacrément mal à l’aise. Je suis mal à l’aise dans mon propre appartement. Je te hais. J’aurais largement préféré qu’on se retrouve au café, pourquoi je n’ai pas plus résisté ? Pourquoi tu gagnes toujours ? Tu ressasses le passé et les souvenirs s’amoncellent dans mon petit esprit tout faible. Le soir où tout a basculé dans le bureau où j’effectuais mon stage. À Cannes, en pleine mer. Dans mon appartement que je partageais avec Suzy. Stop. On arrête et on pique. Mécanisme de défense contre la tentation. « Quoi ? Ils se sont mariés depuis ? » Je ris avec toi et puis je me braque. C’est peut-être plus prudent de t’envoyer chier que de plonger dans les moments les plus heureux de notre relation express. « C’était surtout une question. J’vois que tu ne contredis pas. Donc, j’avais raison. T’es un menteur Cami. Tu es comme ton père, l’homme de plusieurs femmes. Je suis pas idiote. » Ok, parfois tu pouvais être tendre, tu me câlinais comme jamais je ne t’avais vu câliner une meuf et ouais, tu m’avais emporté avec toi en France, notre pays. Tout ça, pour moi. T’es pas qu’un mauvais type, mais tu as des tendances un peu libertines quoi.