APOLLINARIA - Allison Miller

Cinquième enfant du comte Théodore Van der Brug et de son épouse Charlotte-Joséphine, elle est surtout leur seconde fille. L'événement a été relatée par les journalistes et autre, autant dire qu'alors qu'elle ne savait même pas encore qui elle était, une bonne partie de l'Europe le savait déjà. A peine née, elle était déjà nommée Comtesse d'Eeckenbrugge et presque personne à part son entourage familiale ne l'appelait Apollinaria. C'est dans un joli manoir de la campagne belge qu'elle fit ses premiers pas sous le regard attendri de sa mère ainsi que de la gouvernante qui veillait sur la petite fratrie à chaque heure de la journée ou encore de la nuit. La famille continua de s'agrandir avec les faux jumeaux qui firent une fois encore le bonheur des Van der Brug. À quatre ans, elle commença la danse classique ainsi que le piano, comme le voulait sa mère pour que chacun de ses enfants est un talent. L'année suivante, un précepteur fut choisi pour lui apprendre à lire ainsi qu'améliorer sa manière d'écrire. C'est peu de temps après que l'on remarqua qu'elle avait des facilités pour ce qui était des études, mais surtout un certain coup de crayon. À sept ans, elle entra dans l'une des meilleures écoles privées de Paris où la famille avait un pied-à-terre. Ce fut une période vraiment très dur pour elle, de se retrouver loin de sa famille pendant la semaine, même si l'internat était de loin très différent d'autres écoles. Puis elle n'était pas totalement seule, avec ses frères aînés et sa soeur. Son dernier frère est né quand elle avait dix ans, peu avant son retour en Belgique pour faire son entrée dans un collège privé de Bruxelles. C'est aussi à cette époque qu'elle fit réellement son entrée dans le ''grand monde'', avec ses premiers bals et aussi les premiers galas dans lesquels elle fit son apparition. C'était un monde qui ne lui était pas totalement inconnu, mais qui lui semblait bien puéril et complètement faux par rapport à ce qu'elle avait pu voir dans les journaux ou ce qu'elle avait pu entendre. Apollinaria a alors compris une chose, elle était une privilégiée, une petite fille née avec une cuillère en or dans la bouche.

C'est un jour de pluie battante, alors qu'elle venait juste de rentrée de sa semaine d'internat au collège qu'Apollinaria appris l'une des plus tristes nouvelle de son existence... Le décès de son frère aîné, Tristan, le premier enfant de ses parents. Un terrible accident qui a beaucoup fait souffrir la famille et plus particulièrement sa mère à qui il a fallu du temps pour remonter la pente, faire son deuil. Bien sûr, cela a fait la couverture d'un bon nombre de magazine qui faisait chou gras du fait que le jeune comte avait eu un terrible accident de voiture alors qu'il avait consommé de l'alcool. Encore jeune, elle n'a pas réellement compris pourquoi il y avait autant de tapage autour du décès de son frère, pourquoi les gens en faisaient un réel drame. Parce que pour eux ce ne devait pas en être un, alors que pour les Van der Brug, c'était quelque chose de très dur à vivre. Il a fallu reprendre sa routine, reprendre le chemin de l'école et faire comme-ci tout allait bien. Cela a été une des plus terribles période de la vie de la jeune femme. Après cela, elle a souvent appréhendé d'apprendre le décès de quelqu'un de son entourage proche, même de ses grands-parents alors que ceux-ci n'étaient plus très jeunes. Mais le temps est passé, un peu comme la douleur et cela même si elle restait omniprésente. Le lycée a été une période très difficile pour Apollinaria, parce que jusqu'à ce jour-là, il n'y avait qu'une chose qui avait eu de l'importance pour elle, les études. Mais là, les garçons ont commencé à s'intéresser à elle, ce qui était assez difficile à comprendre à ses yeux. Contrairement à ses soeurs ou ses amies, elle se trouvait banale et inintéressante. Alors, elle a repoussé chacun des garçons qui a essayer de s'approcher, préférant rester seule dans son petit coin. Bien entendu, cela a commencé à pousser ses camarades à se poser des questions et certains ont laissé courir qu'elle n'avait aucune affinité avec les hommes. Heureusement, cela lui passait bien au-dessus de la tête et ne lui aurait jamais pesé si ce n'était pas parvenu aux oreilles de ses parents. Elle a eu le droit à un sermon et son père a été convaincu que sa sexualité n'avait rien à voir, la seule chose qui lui importait était tout simplement ses études. Mais le plus beau jour de sa vie c'est réalisé quand elle a reçu sa lettre d'admission dans la grande université qu'est Harvard. Quand elle a vu l'étincelle de fierté dans le regard de son grand-père paternel, dans celui de son père, cela a été tout simplement indescriptible

Quand elle a posé pour la première fois le pied sur le campus immense de l'université d'Harvard, son coeur à réellement commencer à battre. Comme-ci elle avait toujours attendu ce moment avant de comprendre qu'elle pouvait enfin être elle-même, que sa vie pouvait réellement commencer loin des regards de sa famille. De l'étiquette. Tout est devenu plus simple pour Apollinaria, très peu de personnes savaient qui elle était et cela lui permettait de vivre comme tout un chacun. Bien entendu, elle était quand même considérée comme une fille de riche, après tout elle avait eu une place dans le Eliot House, ce qui ne pouvait dire le contraire. Cela lui importait peu, les gens, tout du moins ceux avec qui elle lia des amitiés, comprirent qu'elle n'avait rien à voir avec ces héritières qu'ils pouvaient voir dans les magazines. Sa première année fut la plus belle de sa vie et elle en profita un maximum. Première fête, première cuite et résolution de ne plus recommencer avant de se laisser une nouvelle fois tenter par le diable. Premier baiser. Moment assez intense et étrange à ses yeux. C'était un peu la première année des premières fois. Puis les vacances d'été arrivèrent, faisant ce profiler à l'horizon les souvenirs du manoir en Belgique, des retrouvailles avec ses parents et surtout son envie de rester en Amérique. Impossible de partir, elle a décidé de suivre son groupe d'amis pour des moments inoubliables et ils le furent plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Seth-Avery... C'est un peu ce à quoi ces vacances peuvent ce résumé. La Californie, elle y était déjà venue lors de son enfance en compagnie de sa famille pour y passer une semaine loin de la grisaille de la Belgique lors de la période de Noël. C'est lors de l'un des nombreux feux de camp qu'elle trouva le courage d'accoster le garçon à la guitare, comme elle avait pris l'habitude de l'appeler avant d'apprendre son identité. Il y a eu tout de suite quelque chose entre eux, un lien très fort qui n'a fait qu'augmenter avec le temps. C'était la première fois qu'elle se sentait aussi bien avec un garçon et qu'elle ressentait quelque chose de plus fort que de l'amitié pour lui. Pourtant, Apollinaria a garder cela pour elle jusqu'à ce qu'ils ne reviennent. Il a fallu attendre la fin des vacances et leur envie de continuer leur histoire pour qu'elle sache qu'il tenait à sa personne, plus qu'elle ne le pensait. Seth était le garçon qu'elle avait toujours cherché, ils avaient tellement en commun que cela pouvait en être par moment vraiment effrayant. Mais il y avait bien une chose que la jeune femme n'aimait pas chez lui, ce n'était pas dans son caractère, mais dans son entourage. Cette personne c'était sa meilleure amie, Rose. Il y a tout de suite eu quelque chose dans le fond du regard, dans le comportement de celle qui avait tant d'importance aux yeux de son petit-ami qui lui avait fait comprendre que ça n'irais pas entre elles. Mais cela lui importe peu, le plus important, c'est lui.