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with @Elliot Maxwell
« Tu sais que 2018 ne sera bientôt qu’un lointain souvenir ? C’est 2019 qui importe et… Crois-moi, t’es pas prêt pour ça ! » Je marque une pause, taquin. Monsieur a obtenu le titre de meilleur séducteur cette année, bien joué. « Tu peux essayer de théoriser la méthode Delarosa autant que tu veux, tu ne la comprendra que lorsque tu en auras été victime à ton tour. Pas avant, pas pendant… Uniquement après ! » Je relève un sourcil, volontairement provocateur. Confiant et conscient de mes capacités en la matière. Allez savoir pourquoi, mais cette petite voix dans ma tête commence à résonner, à croitre… Que me dit-elle ? Elle m’invite à l’utiliser comme exemple. Et s’il était le prochain sur ma liste ? L’idée a de quoi me faire sourire, cette image qui nait dans mon esprit n’a rien de déplaisante, au contraire. Il est plutôt beau gosse, il a un beau sourire, un fessier qui gagnerait à être plus alimenté, histoire d’avoir de la matière à attraper mais il n’en a pas besoin… Il a tout ce qu’il faut pour compenser cet unique petit défaut. « La confiance n’a rien à voir là-dedans mon biquet, on parle réalisme uniquement. Je n’affirme que ce que je sais pour sûr ! » Je termine sur un clin d’œil, le même que j’aurais pu lui accorder s’il s’était entêté à me dire non tout à l’heure, lorsque je lui ai proposé – imposé – de partir faire la bringue à mes côtés. J’suis comme ça moi, un peu comme un requin, je n’apparais que lorsque le sang coule déjà, lorsque la victoire est assurée ou que le challenge est suffisamment excitant pour me mettre en appétit. Les gains assurés, ça ne me fait pas bander, ni rêver la nuit. J’explose de rire, accentue un mouvement facial à la limite de l’extrême, le too much qui fait le sel des comédies hollywoodiennes, des sitcoms et des parodies. « Rêver de toi ? Estime-toi déjà heureux si je pense à toi quand je n’ai rien d’autre à faire et que je m’ennuie ! » Je termine de l’habiller, parce que j’ai cette fibre créatrice qui m’anime ce soir. Il est beau comme un camion, à faire se soulever le kiki des plus abstinents d’entre nous. Quoi ? J’ai pensé tout haut ? Pardonnez-moi. « Consommations alcoolisées au milieu du vieux Sanatorium. Vendu ! » J’ai hâte de me retrouver là-bas, dans un couloir sombre, à flipper comme un gamin au moindre petit bruit, à sursauter à la moindre petite sensation de froid ou au moindre mouvement brusque. Je laisse planer le suspense sur mes intentions avec ces trois verres que je prétends être sur le point de lui offrir, un seul soulèvement de sourcils en guise de réponse. « Quoi ? T’as peur que ce soit le cas ? T’as peur que j’arrive à mes fins hypothétiques ? » Je me mordille la lèvre en le regardant, ses réactions nourrissent ma satisfaction, il est la distraction idéale, je n’aurais pu rêver mieux pour cette soirée. « Petit cul, petit cul… C’est vite dit. J’veux dire… On parle d’un popotin de compétition là ! » Il a mal regardé, c’est tout… J’veux dire, vous avez jeté un coup d’œil à ce fessier musclé et rebondis ? On pourrait m’appeler la Kardashian naturelle et masculine… Mais j’dis ça, j’dis rien bien entendu. Un petit tour sur mon smartphone pour nous affréter un Carrosse digne de ce nom – Uber on t’aime – et nous voilà en route vers l’adresse. « J’espère que t’as pas peur des lieux chargés d’horreur… Il parait que le Sanatorium est grave hanté, pourri jusqu’à la moelle ! »
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