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Heaven Leah « Gemma » Tennessee-Wilde fiche; en cours - terminée C'est le dix septembre 1991 à Oxford, au Royaume-Uni, que la famille Tennessee-Wilde m'a accueillie dans leurs bras et m'a prénommée Heaven Leah. Je suis célibataire et fort heureusement ; mais si vous voulez tout savoir je suis bisexuelle, et j'en suis fière. Je viens d'une classe sociale très aisée. J'ai décidée de poursuive des études à Harvard en politique (majeure) et russe (mineure), et je suis maintenant en première année, après avoir perdu deux années à me chercher. Et pour terminer, je fais partie des Cabot House. |
Études Gemma est inscrite en Politique pour sa majeure, et Russe pour sa mineure. A la base, elle avait choisi ses option par dépit, la première parce qu’elle trouvait que cela sonnait bien, et la deuxième parce qu’elle possède un certain talent pour les langues étrangères. Aujourd’hui, si vous aviez à lui demander si elle aime ses études, elle se contenterait de vous rire au nez avant de clamer qu’elle sera, d’ici quelques années, la plus jeune présidente que les Etats-Unis aient connu (même si techniquement ce n’est pas possible). Vous l’aurez donc compris, elle adore ses études. Si elle ne rate que très rarement un cours, Heaven passe son temps à courir à droite, à gauche sur le campus. Toujours dehors ou à errer quelque part, elle est présente à chaque évènement, ses vieux démons la hantant toujours de temps en temps. | Caractère Heaven est quelqu’un d’adorable, en soit. Toujours heureuse, elle est du genre à voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide ; elle est prête à aider les autres, et est bien souvent à se donner beaucoup de mal pour eux plutôt que pour elle. • Elle en demeure pas moins une petite princesse, et vit dans son monde, têtue et bornée, incapable d’admettre qu’elle peut un jour se tromper. • Adepte des Disney, elle les connait tous par cœur et voue un véritable culte, par la même occasion, à Hello Kitty. • Très littéraire, elle possède une bibliothèque à faire pâlir d’envie tout ceux qui sont accros aux bouquins. • Elle a honte de son passé. C’est étrange de dire cela, cependant, si elle pouvait tout recommencer, elle le ferait. • Son plus gros défaut serait son côté impulsif et dépensier. Quand elle fait du shopping, elle dépense bien trop d’argent. |
Part. 1.
– Tu l’as entendu ? Tu as entendu son rire ?
10 septembre 1991, quelque part dans l’après midi. Clinique privée d’Oxford, chambre numéro deux cent quarante-deux, pièce située au fond d’un couloir, à droite, non loin du cinquième ascenseur de l’accueil. Le soleil inondait cette chambre accueillante aux couleurs douces et rares pour un endroit pareil, qui accueillait un lit simple, proche de l’unique fenêtre laissant percevoir d’immenses chênes couverts de feuilles encore vertes. Une femme brune et mince était assise dedans, les cernes sous les yeux, le regard fatigué, et serrait les doigts de son mari comme si c’était la seule chose à laquelle elle pouvait encore se raccrocher. Dans la folie des deux derniers jours, elle en avait oublié qu’elle n’était pas seule, qu’Aaron Tennessee était toujours là, à ses côtés, pour l’aider. Et elle s’était également souvenu qu’elle avait besoin de lui. Son monde venait de s’écrouler autour d’elle : sa fille, son bébé, cette nouvelle-née de quelques heures à peine, était une prématurée. Elle l’avait mise au monde bien trop vite, elle avait voulu voir la Terre bien trop tôt. Système respiratoire immature, tout comme son système immunitaire. Kathleen se tenait personnellement responsable de cela.
– Oui, je l’ai entendu. Elle est incroyable.
Incroyable. Le mot qu’avait choisi Aaron pour répondre à sa femme était pile celui qui convenait pour qualifier la petite Tennessee miniature, qui avait semblé rire le premier jour du reste de sa vie. Un véritable petit rayon de soleil, quelque part entre la vie et la mort, semblerait-il. Voyant qu’elle ne se déridait pas, l’homme finit par prendre sa femme dans ses bras, la serra aussi fort qu’il put contre lui, comme pour tenter de l’apaiser. Même si cela ne semblait pas faire grand-chose, et semblait même être vain. Il ne voyait pas, à ce moment là, comment apaiser les traits de sa femme, comment lui faire comprendre qu’elle n’y avait été pour rien, que cela avait été le destin qui en avait décidé ainsi. Il aurait souhaité lui dire tellement de choses. Seulement, le Tennessee n’était pas réputé pour dire ce qu’il pensait, et encore une fois, garda tout ce qu’il avait à dire pour lui. Il se contenta de caresser les cheveux d’un geste apaisant les cheveux de sa femme, et de tenter de lui faire comprendre si qu’avec ses mains qu’il était fière, qu’il était comblé malgré la peur. Et qu’il l’aimait. Profondément.
Ils avaient respectivement trente-cinq et trente-sept ans. Ils étaient tous deux épanouis dans leur profession, avaient déjà deux fils magnifiques âgés de quatre et six ans. La troisième et dernière grossesse de Kathleen avait été accueillie comme un miracle, une chose inespérée et absolument merveilleuse. La vie leur donnait tout ce qu’elle avait : beauté, argent, bonheur. Il fallait se l’avouer, cette famille semblait provenir tout droit d’un conte de fée, et d’une certaine manière, était écœurante à en faire vomir certains. Seulement, il y a toujours un élément perturbateur qui venait tout mettre en l’air, dans n’importe quelle histoire pour enfant. Et celui là n’était que le premier d’une longue série.
Toujours dans les bras de l’un et de l’autre, leur étreinte finit par prendre fin quand une infirmière pénétra dans la chambre de Kathleen. S’ils s’aimaient, ils tenaient bien à une chose ; l’honneur. Se bécoter en public faisait partie des choses interdites, dans le code que leurs familles avaient mis en place durant des générations entières. Tenue correcte, classe, distinction obligatoire, principes de base inflexibles. Les Tennessee, en d’autres termes.
Famille bien trop compliquée, bien trop stricte. De loin, les pleurs d'Heaven s'entendaient. Comme si elle avait déjà compris où est-ce qu'elle était tombée.
Domicile des Tennessee, le 13 octobre de la même année. Une petite voix s’élève dans les escaliers, tandis que Kathleen s’affère autour de sa fille à l’étage pour la calmer. Hurlant, pleurant, encore et encore. Elle se débattait avec ses petits poings dans les bras de sa maternelle, sans aucune raison apparente. Madame Tennessee-Wilde avait fini par sortir de l’hôpital après de longs jours, et sa fille avait fini par être hors de danger grâce aux excellents médecins qu’ils avaient exigé. Cependant, les nuits étaient dures, les cris fréquents, les pleurs toujours aussi nombreux. Si la petite demoiselle pouvait être un véritable ange, riant aux éclats à la moindre petite grimace d’un de ses frères, elle passait son temps à avoir des larmes de crocodiles qui coulaient le long de ses joues, sans raison apparemment. Pendant un moment, les deux jeunes parents avaient pensé qu’elle était bipolaire, déjà à cet âge. Mais il se révéla juste qu’elle était lunatique, extrêmement lunatique, et qu’elle pouvait facilement passer par toutes les émotions en un temps record. Il n’y avait pas d’explication à cela. C’était ainsi. Point.
Kathleen déposa soigneusement sa petite fille dans son berceau, et déclencha la petite musique que faisait le mobile installé au dessus quand il tournait. Cela devrait marcher. Cela marchait à chaque fois. Pendant un instant, la petite demoiselle continua à hurler à plein poumons, puis après avoir hoqueté à plusieurs reprises, elle finit par fixer les chevaux qui tournaient au dessus d’elle, dévoilant ainsi ses grands yeux verts. Bouche en O parfait, elle était littéralement émerveillée comme à son habitude, et elle suivit les sujets des yeux. Avec beaucoup de délicatesse, Kathleen vint caresser sa joue toute douce, comme pour l’encourager à fermer les paupières. C’était toujours un calvaire pour l’endormir, du moins, jusqu’à ce qu’ils entrent en possession de ce mobile : c’était comme si Heaven aimait la musique qu’il émettait, comme si elle trouvait l’apaisement en écoutant la douce mélodie qui s’échappait des jouets en peluche dansant au dessus d’elle.
Voyant qu’elle s’était doucement endormie, Kathleen quitta la chambre après avoir mis en marche l’interphone pour la surveiller. Elle descendit l’escalier sur la pointe des pieds, et finit par retrouver son mari dans le salon, lisant son journal comme à son habitude, en compagnie d’Andrew, leur fils de six ans. Elle ébouriffa les cheveux de son enfant, et soupira en s’asseyant avec grâce. Droite sur le canapé, elle observa son mari.
– Elle dort.
Aaron lui adressa un demi-sourire par dessus son quotidien scientifique, et se replongea dans sa lecture. Elle regarda alors son fils, et fronça les sourcils.
– Andrew Rudy Stefan Peter Tennessee, cela fait combien de temps que tu regardes la télévision ?
L’enfant se retourna vers elle, ses grands yeux bleus surpris s’agrandissant encore plus encore, alors qu’il commençait à prendre conscience de sa bêtise. Il se mit à rougir, et alla à la télécommande pour éteindre l’engin, docilement, espérant que cela couperait court à toutes les discussions possibles. Sa mère lui lança alors un regard glacial, et se leva pour lui prendre la lui prendre des mains. Elle lui avait pourtant dit, elle lui avait pourtant fait comprendre qu’elle ne voulait pas qu’il regarde trop longtemps la télévision. Combien de fois allait-elle le répéter ? Elle en profita pour lui donner une fessée, un coup à la fois sec et qui en disait long. Elle rangea la télécommande dans un petit tiroir à verrou non loin du canapé, et se retourna vers son ainé, les bras croisés, les sourcils toujours froncés, tandis qu’Andrew sentait les larmes lui monter aux yeux.
– Je te l’ai déjà dit cent fois Andrew ! Pas plus de trente minutes dans la journée ! File dans ta chambre. Privé pour une semaine. Il faut que tu apprennes à respecter les règles.
Le petit garçon la regarda pendant quelques secondes, et finit par baisser le regard, à la fois honteux et blessé. Il se retourna, avança dans le salon lentement dans l’espoir que son père vienne s’opposer à sa mère, mais rien ne vint. Comme d’habitude. Aaron n’eut aucun regard pour son fils. Il monta les escaliers, les larmes coulant le long de ses joues, pas encore habitué à ces punitions à répétition. C’était normal chez les Tennessee, assez fréquent d’ailleus. Les punitions fusaient et pour pas grand-chose souvent. Mais c’était la seule manière qu’ils trouvaient pour faire comprendre à leurs deux fils, et bientôt leur fille qu’il fallait respecter les règles à tout prix. Règle numéro un.
– Pourquoi tu pleures ?
– Laisse, Zach.
Règle numéro deux : ne jamais avoir besoin d’aide. Jamais.
– Mais mèèèèère ! Vous savez bien qu’elle tient pas en place !
1996. Une petite demoiselle blonde aux traits encore poupins, haute comme trois pommes, défiait du regard sa mère qui la rouspétait devant ses frères, comme si sa vie pouvait dépendre de la façon dont était habillée sa fille de cinq ans. Heaven Leah Meadow Emmanuelle Tennessee-Wilde avait grandi. Elle n’était plus ce petit bébé fragile, pleurant à la moindre occasion, et était encore moins celui qui avait frôlé la mort le jour de sa naissance. Si elle semblait être plus jeune que son âge réel, elle semblait bien mûre pour une petite fille de cinq ans. Elle avait vite compris comment ses parents fonctionnaient, encore plus vite que ses frères, et n’hésitait pas à battre des cils pour obtenir des choses venant d’eux, que cela aille de la poupée dans un magasin au grand caprice sur les vêtements. Elle réussissait à les mener par le bout du nez parfois, et profitait de son statut de benjamine de la famille. Cependant, les deux parents n’étaient plus beaucoup présents. S’ils s’étaient quand même débrouillés pour pouvoir assister à la première année de Heaven sur Terre, ils avaient quand même fini par reprendre chacun leur travail, et avait confié la tâche de les éduquer à une gouvernante, Mrs. Eastwood. Mégère encore pire que les géniteurs. Comme si cela fût été possible.
Cependant, bien que peu présents, les parents prenaient quand même le temps d’emmener leurs enfants à une synagogue de Londres, ville où ils ont emménagés deux années après la naissance de Heaven, ou alors les emmener à des déjeuners le dimanche, avec leurs amis au même rang social. C’est d’ailleurs à un de ceux là qu’ils se rendaient. Madame Yates et son mari organisaient un brunch.
Et Heaven détestait Madame Yates. Et les brunchs, aussi, puisqu’il n’y avait jamais de Nutella.
Ainsi, alors que la petite demoiselle tentait tant bien que mal de mettre sa robe blanche pleine de dentelle prévue pour cela, ses deux frères étaient chacun assis sur une chaise du salon, en train de la regarder se débattre parmi les rubans et la dentelle. Exaspérée, Kathleen s’approcha d’elle, et tout en ignorant ses plaintes, lui accrocha la ceinture blanche autour du ventre avec de petits coups brusques.
– Heavy t’es trop leeeente.
Heaven tira la langue à son frère pendant que celui ci mettait son manteau, et sa mère lui donna une petite tape sur la main.
– C’est quoi ces manières Heaven ?
– Excusez-moi, mère. Zacharie est méchant.
– T’es quand même trop lente, Heaven !
– C’est parce qu’elle est petite.
– Je ne suis pas petite !
– Ton excuse elle est pourrie Andy ! Arrête de toujours la déf...
Zacharie s’arrêta dans son élan quand il croisa le regard de son père, et se tut tout en se baissant pour faire ses lacets, mais aussi pour éviter toute main baladeuse qui serait venu le frapper. Heaven finit par mettre ses chaussures cirées avec une mine boudeuse, et enfila son manteau tout en faisant la moue et en fronçant les sourcils. Les disputes entre elle et ses frères étaient fréquentes, bien que généralement, Andrew – âgé de onze ans – prenait sa défense contre Zach, du haut de ses neuf ans. Elle vivait plutôt mal le fait d’être la petite dernière avec eux. Ils la charriaient tout le temps, étaient toujours à la critiquer et à la trainer de petite, dans tous les sens du terme. Elle aurait particulièrement adoré jouer la chef, les voir à ses pieds en esclaves, leur faire faire tout ce qu’elle désirait d’eux. Mais ce n’était pas le cas. Elle était forcée, en quelque sorte, de murir comme eux, et d’être plus grande que ses cinq ans. Si elle voulait suivre la course et participer à l’aventure, bien entendu.
Et puis, de toute manière, elle voulait absolument être avec eux. Elle n’aimait pas se sentir exclue.
Aaron, après avoir arrêté de fusiller du regard ses enfants, finit par ouvrir la porte de leur grande villa à la limite de Londres et déverrouilla sa voiture pour que sa famille puisse pénétrer à l’intérieur. Positionnée entre les deux garçons, Heaven regarda la voiture avec ses grands yeux, un sourire ineffaçable sur ses lèvres. Si elle avait gardé une chose de sa période bébé, c’était bien son sourire. Et son côté sensible. Mais cela, il fallait mieux ne pas le dire. Elle regarda le plafond, puis se mit à jouer avec les plis de sa robe toute blanche.
Mieux vaut paraître qu’être : Règle numéro trois.
– Riley. Et toi ?
– Moi c’est Heaven.
– Dis Heaven, tu veux bien être mon amie ?
Deux enfants étaient allongés par terre, contre un carrelage froid, et parlaient à voix basse pour ne pas se faire repérer par les personnes en train de prier et d’écouter ce qu’il se passe. Ils se regardaient bien droit dans les yeux, semblaient se comprendre en un seul regard. La petite blonde sourit en voyant le regard interrogateur du blond qui se trouvait en face d’elle, et hocha la tête avec beaucoup de ferveur : bien sûr qu’elle voulait être son amie. Quelle question idiote et sans intérêt. C’était la seule âme en peine dans cet endroit ennuyeux et ennuyant dans lequel elle était trainée régulièrement qui voulait bien jouer avec elle pour faire passer le temps. Cela faisait quelques semaines qu’ils avaient pour habitude de se retrouver à côté de la Chandelle Eternelle tandis que les parents Tennessee et la gouvernante de Riley étaient occupés à prier, sans observer où pouvait bien partir leur progéniture. Les parents Tennessee étaient des Juifs pratiquant, et ne laissaient jamais une occasion d’aller à la synagogue passée. Ainsi, ils espéraient donner à leurs enfants la foi qu’ils pouvaient avoir. Cela constituait la quatrième règle : croire en Dieu. Sauf que pour l’instant, Heaven avait encore du mal avec tout cela, et s’ennuyait à chaque fois. Puis elle avait rencontré Riley. Et ce n’était que maintenant qu’ils faisaient les présentations, entre deux bêtises.
– Tu sais quoi ? On a qu’à être meilleurs amis.
– Meilleurs amis pour la vie, alors.
– Oui. Meilleurs amis pour la vie.
Ils s’échangèrent un sourire étincelant avant de prendre chacun un feutre qu’Heaven avait pris dans sa poche avant de partir de chez elle, et ils entreprirent de dessiner sur le sol, comme si cela était la chose la plus normale du monde. S’ils avaient un an et demi de différence, leur âge mental était exactement le même en cet instant : ils adoraient provoquer en quelque sorte les gens présents, adoraient jouer ensemble et se prendre pour les rois du monde. Des amitiés comme cela, il en existe des milliers. Les enfants sont les maîtres dans l’art de se trouver des meilleurs amis tous les jours, voire même toutes les heures pour certains. Seulement, du haut de ses cinq ans, la petite demoiselle blonde avait l’étrange sensation que cela serait plus. Que cela durerait plus, que ce n’était pas comme avec les autres amis qu’elle avait pu avoir. Fronçant les sourcils, elle se pencha sur son dessin, légèrement énervée que celui-ci s’efface au fur et à mesure qu’elle le continuait. Le carrelage n’était pas un endroit propice à son expression artistique, donc. Elle se releva, soupira, puis regarda Riley, qui à son tour avait fait de même. Ils se sourirent, posèrent en même temps un doigt sur leur bouche, et se faufilèrent dans un coin.
Si Heaven était dans le genre sociale, elle avait beaucoup plus d’affinités avec les garçons qu’avec les filles. C’était simple : avec eux, elle se sentait chouchoutée, elle se sentait comme reine, et elle aimait ça. Elle préférait également l’esprit des garçons, plus joueurs, moins chochotte, beaucoup plus enclin à faire des bêtises avec elle. Cependant, Heaven était dans une école pour filles uniquement, avec l’uniforme, règlement intérieur stricte, et n’avait pas l’occasion de réellement voir des garçons pour jouer avec. Les seuls qu’elle voyait, c’était les amis de ses frères, bien trop vieux pour accepter de se rouler dans la terre avec elle. C’était donc au parc, avec sa gouvernante, qu’elle allait, qu’elle faisait du toboggan avec ses alter egos masculins.
Mais Riley restait de loin son ami préféré.
– Heaven ? Où es-tu ?
La demoiselle se redressa, lança un regard paniqué à Riley, puis se leva en dépoussiérant sa robe blanche. Elle lui fit un signe de la main comme pour lui dire ‘au revoir, et à la semaine prochaine !’ et mit ses feutres dans sa poche avant de se précipiter vers sa mère.
– Je suis là, mère !
Kathleen lui fit un pâle sourire, puis regarda derrière sa fille. Elle aperçut la tête blonde de Riley, et soupira, avant de remettre le manteau d’Heaven sur son dos, et de la pousser vers la sortie, tentant de l’empêcher de se retourner.
– Je n’aime pas trop quand tu restes avec ce garçon, Heaven. Pourquoi tu ne fais pas amie-amie avec les filles de madame Hendrick ?
– J’aime pas les filles de Madame Hendrick. Elles sont méchantes.
– C’est parce que tu leur tires les cheveux.
– En tout cas, Riley est mon meilleur ami.
– Je ne veux pas le voir à la maison.
Heaven leva la tête vers sa mère, et croisa son regard assassin, qui en disant long sur ce qu’elle pensait à propos de Riley. Instinctivement, elle baissa la tête, comme pour se protéger, comme aurait pu faire ses frères à sa place. Après tout, règle numéro cinq : ne jamais tenir le regard de Madame Tennessee. Au grand jamais.
10 septembre 1991, quelque part dans l’après midi. Clinique privée d’Oxford, chambre numéro deux cent quarante-deux, pièce située au fond d’un couloir, à droite, non loin du cinquième ascenseur de l’accueil. Le soleil inondait cette chambre accueillante aux couleurs douces et rares pour un endroit pareil, qui accueillait un lit simple, proche de l’unique fenêtre laissant percevoir d’immenses chênes couverts de feuilles encore vertes. Une femme brune et mince était assise dedans, les cernes sous les yeux, le regard fatigué, et serrait les doigts de son mari comme si c’était la seule chose à laquelle elle pouvait encore se raccrocher. Dans la folie des deux derniers jours, elle en avait oublié qu’elle n’était pas seule, qu’Aaron Tennessee était toujours là, à ses côtés, pour l’aider. Et elle s’était également souvenu qu’elle avait besoin de lui. Son monde venait de s’écrouler autour d’elle : sa fille, son bébé, cette nouvelle-née de quelques heures à peine, était une prématurée. Elle l’avait mise au monde bien trop vite, elle avait voulu voir la Terre bien trop tôt. Système respiratoire immature, tout comme son système immunitaire. Kathleen se tenait personnellement responsable de cela.
– Oui, je l’ai entendu. Elle est incroyable.
Incroyable. Le mot qu’avait choisi Aaron pour répondre à sa femme était pile celui qui convenait pour qualifier la petite Tennessee miniature, qui avait semblé rire le premier jour du reste de sa vie. Un véritable petit rayon de soleil, quelque part entre la vie et la mort, semblerait-il. Voyant qu’elle ne se déridait pas, l’homme finit par prendre sa femme dans ses bras, la serra aussi fort qu’il put contre lui, comme pour tenter de l’apaiser. Même si cela ne semblait pas faire grand-chose, et semblait même être vain. Il ne voyait pas, à ce moment là, comment apaiser les traits de sa femme, comment lui faire comprendre qu’elle n’y avait été pour rien, que cela avait été le destin qui en avait décidé ainsi. Il aurait souhaité lui dire tellement de choses. Seulement, le Tennessee n’était pas réputé pour dire ce qu’il pensait, et encore une fois, garda tout ce qu’il avait à dire pour lui. Il se contenta de caresser les cheveux d’un geste apaisant les cheveux de sa femme, et de tenter de lui faire comprendre si qu’avec ses mains qu’il était fière, qu’il était comblé malgré la peur. Et qu’il l’aimait. Profondément.
Ils avaient respectivement trente-cinq et trente-sept ans. Ils étaient tous deux épanouis dans leur profession, avaient déjà deux fils magnifiques âgés de quatre et six ans. La troisième et dernière grossesse de Kathleen avait été accueillie comme un miracle, une chose inespérée et absolument merveilleuse. La vie leur donnait tout ce qu’elle avait : beauté, argent, bonheur. Il fallait se l’avouer, cette famille semblait provenir tout droit d’un conte de fée, et d’une certaine manière, était écœurante à en faire vomir certains. Seulement, il y a toujours un élément perturbateur qui venait tout mettre en l’air, dans n’importe quelle histoire pour enfant. Et celui là n’était que le premier d’une longue série.
Toujours dans les bras de l’un et de l’autre, leur étreinte finit par prendre fin quand une infirmière pénétra dans la chambre de Kathleen. S’ils s’aimaient, ils tenaient bien à une chose ; l’honneur. Se bécoter en public faisait partie des choses interdites, dans le code que leurs familles avaient mis en place durant des générations entières. Tenue correcte, classe, distinction obligatoire, principes de base inflexibles. Les Tennessee, en d’autres termes.
Famille bien trop compliquée, bien trop stricte. De loin, les pleurs d'Heaven s'entendaient. Comme si elle avait déjà compris où est-ce qu'elle était tombée.
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– Mèèèèère ! Heaven elle pleure encooore ! Faites quelque chose j’entends pas mon dessin animéé ! Domicile des Tennessee, le 13 octobre de la même année. Une petite voix s’élève dans les escaliers, tandis que Kathleen s’affère autour de sa fille à l’étage pour la calmer. Hurlant, pleurant, encore et encore. Elle se débattait avec ses petits poings dans les bras de sa maternelle, sans aucune raison apparente. Madame Tennessee-Wilde avait fini par sortir de l’hôpital après de longs jours, et sa fille avait fini par être hors de danger grâce aux excellents médecins qu’ils avaient exigé. Cependant, les nuits étaient dures, les cris fréquents, les pleurs toujours aussi nombreux. Si la petite demoiselle pouvait être un véritable ange, riant aux éclats à la moindre petite grimace d’un de ses frères, elle passait son temps à avoir des larmes de crocodiles qui coulaient le long de ses joues, sans raison apparemment. Pendant un moment, les deux jeunes parents avaient pensé qu’elle était bipolaire, déjà à cet âge. Mais il se révéla juste qu’elle était lunatique, extrêmement lunatique, et qu’elle pouvait facilement passer par toutes les émotions en un temps record. Il n’y avait pas d’explication à cela. C’était ainsi. Point.
Kathleen déposa soigneusement sa petite fille dans son berceau, et déclencha la petite musique que faisait le mobile installé au dessus quand il tournait. Cela devrait marcher. Cela marchait à chaque fois. Pendant un instant, la petite demoiselle continua à hurler à plein poumons, puis après avoir hoqueté à plusieurs reprises, elle finit par fixer les chevaux qui tournaient au dessus d’elle, dévoilant ainsi ses grands yeux verts. Bouche en O parfait, elle était littéralement émerveillée comme à son habitude, et elle suivit les sujets des yeux. Avec beaucoup de délicatesse, Kathleen vint caresser sa joue toute douce, comme pour l’encourager à fermer les paupières. C’était toujours un calvaire pour l’endormir, du moins, jusqu’à ce qu’ils entrent en possession de ce mobile : c’était comme si Heaven aimait la musique qu’il émettait, comme si elle trouvait l’apaisement en écoutant la douce mélodie qui s’échappait des jouets en peluche dansant au dessus d’elle.
Voyant qu’elle s’était doucement endormie, Kathleen quitta la chambre après avoir mis en marche l’interphone pour la surveiller. Elle descendit l’escalier sur la pointe des pieds, et finit par retrouver son mari dans le salon, lisant son journal comme à son habitude, en compagnie d’Andrew, leur fils de six ans. Elle ébouriffa les cheveux de son enfant, et soupira en s’asseyant avec grâce. Droite sur le canapé, elle observa son mari.
– Elle dort.
Aaron lui adressa un demi-sourire par dessus son quotidien scientifique, et se replongea dans sa lecture. Elle regarda alors son fils, et fronça les sourcils.
– Andrew Rudy Stefan Peter Tennessee, cela fait combien de temps que tu regardes la télévision ?
L’enfant se retourna vers elle, ses grands yeux bleus surpris s’agrandissant encore plus encore, alors qu’il commençait à prendre conscience de sa bêtise. Il se mit à rougir, et alla à la télécommande pour éteindre l’engin, docilement, espérant que cela couperait court à toutes les discussions possibles. Sa mère lui lança alors un regard glacial, et se leva pour lui prendre la lui prendre des mains. Elle lui avait pourtant dit, elle lui avait pourtant fait comprendre qu’elle ne voulait pas qu’il regarde trop longtemps la télévision. Combien de fois allait-elle le répéter ? Elle en profita pour lui donner une fessée, un coup à la fois sec et qui en disait long. Elle rangea la télécommande dans un petit tiroir à verrou non loin du canapé, et se retourna vers son ainé, les bras croisés, les sourcils toujours froncés, tandis qu’Andrew sentait les larmes lui monter aux yeux.
– Je te l’ai déjà dit cent fois Andrew ! Pas plus de trente minutes dans la journée ! File dans ta chambre. Privé pour une semaine. Il faut que tu apprennes à respecter les règles.
Le petit garçon la regarda pendant quelques secondes, et finit par baisser le regard, à la fois honteux et blessé. Il se retourna, avança dans le salon lentement dans l’espoir que son père vienne s’opposer à sa mère, mais rien ne vint. Comme d’habitude. Aaron n’eut aucun regard pour son fils. Il monta les escaliers, les larmes coulant le long de ses joues, pas encore habitué à ces punitions à répétition. C’était normal chez les Tennessee, assez fréquent d’ailleus. Les punitions fusaient et pour pas grand-chose souvent. Mais c’était la seule manière qu’ils trouvaient pour faire comprendre à leurs deux fils, et bientôt leur fille qu’il fallait respecter les règles à tout prix. Règle numéro un.
– Pourquoi tu pleures ?
– Laisse, Zach.
Règle numéro deux : ne jamais avoir besoin d’aide. Jamais.
2.
– Heaven, mets correctement ta robe ! – Mais mèèèèère ! Vous savez bien qu’elle tient pas en place !
1996. Une petite demoiselle blonde aux traits encore poupins, haute comme trois pommes, défiait du regard sa mère qui la rouspétait devant ses frères, comme si sa vie pouvait dépendre de la façon dont était habillée sa fille de cinq ans. Heaven Leah Meadow Emmanuelle Tennessee-Wilde avait grandi. Elle n’était plus ce petit bébé fragile, pleurant à la moindre occasion, et était encore moins celui qui avait frôlé la mort le jour de sa naissance. Si elle semblait être plus jeune que son âge réel, elle semblait bien mûre pour une petite fille de cinq ans. Elle avait vite compris comment ses parents fonctionnaient, encore plus vite que ses frères, et n’hésitait pas à battre des cils pour obtenir des choses venant d’eux, que cela aille de la poupée dans un magasin au grand caprice sur les vêtements. Elle réussissait à les mener par le bout du nez parfois, et profitait de son statut de benjamine de la famille. Cependant, les deux parents n’étaient plus beaucoup présents. S’ils s’étaient quand même débrouillés pour pouvoir assister à la première année de Heaven sur Terre, ils avaient quand même fini par reprendre chacun leur travail, et avait confié la tâche de les éduquer à une gouvernante, Mrs. Eastwood. Mégère encore pire que les géniteurs. Comme si cela fût été possible.
Cependant, bien que peu présents, les parents prenaient quand même le temps d’emmener leurs enfants à une synagogue de Londres, ville où ils ont emménagés deux années après la naissance de Heaven, ou alors les emmener à des déjeuners le dimanche, avec leurs amis au même rang social. C’est d’ailleurs à un de ceux là qu’ils se rendaient. Madame Yates et son mari organisaient un brunch.
Et Heaven détestait Madame Yates. Et les brunchs, aussi, puisqu’il n’y avait jamais de Nutella.
Ainsi, alors que la petite demoiselle tentait tant bien que mal de mettre sa robe blanche pleine de dentelle prévue pour cela, ses deux frères étaient chacun assis sur une chaise du salon, en train de la regarder se débattre parmi les rubans et la dentelle. Exaspérée, Kathleen s’approcha d’elle, et tout en ignorant ses plaintes, lui accrocha la ceinture blanche autour du ventre avec de petits coups brusques.
– Heavy t’es trop leeeente.
Heaven tira la langue à son frère pendant que celui ci mettait son manteau, et sa mère lui donna une petite tape sur la main.
– C’est quoi ces manières Heaven ?
– Excusez-moi, mère. Zacharie est méchant.
– T’es quand même trop lente, Heaven !
– C’est parce qu’elle est petite.
– Je ne suis pas petite !
– Ton excuse elle est pourrie Andy ! Arrête de toujours la déf...
Zacharie s’arrêta dans son élan quand il croisa le regard de son père, et se tut tout en se baissant pour faire ses lacets, mais aussi pour éviter toute main baladeuse qui serait venu le frapper. Heaven finit par mettre ses chaussures cirées avec une mine boudeuse, et enfila son manteau tout en faisant la moue et en fronçant les sourcils. Les disputes entre elle et ses frères étaient fréquentes, bien que généralement, Andrew – âgé de onze ans – prenait sa défense contre Zach, du haut de ses neuf ans. Elle vivait plutôt mal le fait d’être la petite dernière avec eux. Ils la charriaient tout le temps, étaient toujours à la critiquer et à la trainer de petite, dans tous les sens du terme. Elle aurait particulièrement adoré jouer la chef, les voir à ses pieds en esclaves, leur faire faire tout ce qu’elle désirait d’eux. Mais ce n’était pas le cas. Elle était forcée, en quelque sorte, de murir comme eux, et d’être plus grande que ses cinq ans. Si elle voulait suivre la course et participer à l’aventure, bien entendu.
Et puis, de toute manière, elle voulait absolument être avec eux. Elle n’aimait pas se sentir exclue.
Aaron, après avoir arrêté de fusiller du regard ses enfants, finit par ouvrir la porte de leur grande villa à la limite de Londres et déverrouilla sa voiture pour que sa famille puisse pénétrer à l’intérieur. Positionnée entre les deux garçons, Heaven regarda la voiture avec ses grands yeux, un sourire ineffaçable sur ses lèvres. Si elle avait gardé une chose de sa période bébé, c’était bien son sourire. Et son côté sensible. Mais cela, il fallait mieux ne pas le dire. Elle regarda le plafond, puis se mit à jouer avec les plis de sa robe toute blanche.
Mieux vaut paraître qu’être : Règle numéro trois.
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– Comment tu t’appelles ? – Riley. Et toi ?
– Moi c’est Heaven.
– Dis Heaven, tu veux bien être mon amie ?
Deux enfants étaient allongés par terre, contre un carrelage froid, et parlaient à voix basse pour ne pas se faire repérer par les personnes en train de prier et d’écouter ce qu’il se passe. Ils se regardaient bien droit dans les yeux, semblaient se comprendre en un seul regard. La petite blonde sourit en voyant le regard interrogateur du blond qui se trouvait en face d’elle, et hocha la tête avec beaucoup de ferveur : bien sûr qu’elle voulait être son amie. Quelle question idiote et sans intérêt. C’était la seule âme en peine dans cet endroit ennuyeux et ennuyant dans lequel elle était trainée régulièrement qui voulait bien jouer avec elle pour faire passer le temps. Cela faisait quelques semaines qu’ils avaient pour habitude de se retrouver à côté de la Chandelle Eternelle tandis que les parents Tennessee et la gouvernante de Riley étaient occupés à prier, sans observer où pouvait bien partir leur progéniture. Les parents Tennessee étaient des Juifs pratiquant, et ne laissaient jamais une occasion d’aller à la synagogue passée. Ainsi, ils espéraient donner à leurs enfants la foi qu’ils pouvaient avoir. Cela constituait la quatrième règle : croire en Dieu. Sauf que pour l’instant, Heaven avait encore du mal avec tout cela, et s’ennuyait à chaque fois. Puis elle avait rencontré Riley. Et ce n’était que maintenant qu’ils faisaient les présentations, entre deux bêtises.
– Tu sais quoi ? On a qu’à être meilleurs amis.
– Meilleurs amis pour la vie, alors.
– Oui. Meilleurs amis pour la vie.
Ils s’échangèrent un sourire étincelant avant de prendre chacun un feutre qu’Heaven avait pris dans sa poche avant de partir de chez elle, et ils entreprirent de dessiner sur le sol, comme si cela était la chose la plus normale du monde. S’ils avaient un an et demi de différence, leur âge mental était exactement le même en cet instant : ils adoraient provoquer en quelque sorte les gens présents, adoraient jouer ensemble et se prendre pour les rois du monde. Des amitiés comme cela, il en existe des milliers. Les enfants sont les maîtres dans l’art de se trouver des meilleurs amis tous les jours, voire même toutes les heures pour certains. Seulement, du haut de ses cinq ans, la petite demoiselle blonde avait l’étrange sensation que cela serait plus. Que cela durerait plus, que ce n’était pas comme avec les autres amis qu’elle avait pu avoir. Fronçant les sourcils, elle se pencha sur son dessin, légèrement énervée que celui-ci s’efface au fur et à mesure qu’elle le continuait. Le carrelage n’était pas un endroit propice à son expression artistique, donc. Elle se releva, soupira, puis regarda Riley, qui à son tour avait fait de même. Ils se sourirent, posèrent en même temps un doigt sur leur bouche, et se faufilèrent dans un coin.
Si Heaven était dans le genre sociale, elle avait beaucoup plus d’affinités avec les garçons qu’avec les filles. C’était simple : avec eux, elle se sentait chouchoutée, elle se sentait comme reine, et elle aimait ça. Elle préférait également l’esprit des garçons, plus joueurs, moins chochotte, beaucoup plus enclin à faire des bêtises avec elle. Cependant, Heaven était dans une école pour filles uniquement, avec l’uniforme, règlement intérieur stricte, et n’avait pas l’occasion de réellement voir des garçons pour jouer avec. Les seuls qu’elle voyait, c’était les amis de ses frères, bien trop vieux pour accepter de se rouler dans la terre avec elle. C’était donc au parc, avec sa gouvernante, qu’elle allait, qu’elle faisait du toboggan avec ses alter egos masculins.
Mais Riley restait de loin son ami préféré.
– Heaven ? Où es-tu ?
La demoiselle se redressa, lança un regard paniqué à Riley, puis se leva en dépoussiérant sa robe blanche. Elle lui fit un signe de la main comme pour lui dire ‘au revoir, et à la semaine prochaine !’ et mit ses feutres dans sa poche avant de se précipiter vers sa mère.
– Je suis là, mère !
Kathleen lui fit un pâle sourire, puis regarda derrière sa fille. Elle aperçut la tête blonde de Riley, et soupira, avant de remettre le manteau d’Heaven sur son dos, et de la pousser vers la sortie, tentant de l’empêcher de se retourner.
– Je n’aime pas trop quand tu restes avec ce garçon, Heaven. Pourquoi tu ne fais pas amie-amie avec les filles de madame Hendrick ?
– J’aime pas les filles de Madame Hendrick. Elles sont méchantes.
– C’est parce que tu leur tires les cheveux.
– En tout cas, Riley est mon meilleur ami.
– Je ne veux pas le voir à la maison.
Heaven leva la tête vers sa mère, et croisa son regard assassin, qui en disant long sur ce qu’elle pensait à propos de Riley. Instinctivement, elle baissa la tête, comme pour se protéger, comme aurait pu faire ses frères à sa place. Après tout, règle numéro cinq : ne jamais tenir le regard de Madame Tennessee. Au grand jamais.
the face behind
↬ PSEUDO/PRÉNOM - mythic curse. ↬ ÂGE - dix-huit ans. ↬ PAYS/RÉGIONS - île-de-france. ↬ OÙ AS-TU CONNU LE FORUM - bazzart de notre coeur (a). ↬ TES IMPRESSIONS - :coeurboum: ↬ CRÉDITS - miss volchock. ↬ AVATAR - autumn reeser. ↬ SCÉNARIO OU PI? - personnage inventé. *-* ↬ LE MOT DE LA FIN - |
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