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(nuli) - tout le monde déraille

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"On en tenait une sacrée couche hier..." Je hoche la tête, les yeux rivés sur la bouilloire. Ouais, effectivement. Je veux pas faire de commentaires. Hier soir on en parlera plus jamais Cali, y a un tabou entre nous maintenant. Peut-être que si le souvenir s'efface alors tout s'efface. Comme si rien ne s'était jamais passé. Le petit déclic de la bouilloire. Je vers l'eau chaude dans nos mugs, je fais tremper un petit sachet de tisane, "Nuit tranquille" quelle blague et j'y plonge une rondelle de citron. Je m'approche de mon lit, les deux tasses brûlantes en main. Je m'assieds sur le matelas, à côté de Cali en veillant à rien renverser. Je lui tends un mug. "Bois. Mais fais gaffe c'est chaud." Elle a une petite mine. Faut dire que j'en tiens pas large non plus, mais je supporte encore assez bien la gueule de bois. Faut dire que je m'y frotte souvent. Je souffle sur ma tisane, je plonge le bout de ma langue. Aïe, je me brûle. Y a ce silence entre nous deux, Cali et moi. Je sais pas si c'est le réveil aux aurores ou si c'est... Je sais pas. "Hé bouchon, ça va ?" Je glisse finalement en chuchotant. Pour pas réveiller la migraine qui doit sûrement sommeiller au fond de son crâne. "Et tes pieds ?" Pas trop endoloris. La vérité c'est que je sais pas trop quoi dire. C'est bizarre. J'ai toujours un truc à te dire, même quand ça n'a aucun sens, que j'te raconte le rêve que j'ai fait y a pas longtemps ou la drôle de tête du type que j'ai croisé dans le bus. Mais là, non, rien.
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Tu ne te souvenais que trop bien de la réaction de Numa, cette nuit. Comment étaient les choses ce matin, tu n’en avais aucune fichue idée alors tu lances cette bouteille à la mer et attends de voir la réaction de ton amie. Du moins de ce qu’il reste de votre amitié. Aucune réaction autre qu’un hochement de tête alors qu’elle continue à vous préparer une boisson chaude. A quoi tu t’attendais, Cali ? Bois. Mais fais gaffe c'est chaud. Merci. souffles-tu en entourant le mug fumant de tes petits doigts froids. Tu fais tournoyer le sachet dans la tasse sans piper mot, le regard perdu dans l’eau bouillante. Hé bouchon, ça va ? Et tes pieds ? Tu relèves la tête en agitant machinalement tes deux petons sous la couette. Tout allait bien, ils avaient survécu à une longue marche dans le froid. Si ça va ? Tes épaules s’affaissent et tu poses tes mains entourant la tasse entre tes jambes. Non. Tu soupires et plantes tes yeux fatigués dans les siens. On va pas en reparler hein ? On va faire comme s’il ne s’était rien passé alors que le malaise persistera ? Je sais comment ça va finir Numa, si ça s’passe comme ça. Et t’avais pas envie de la perdre, elle t’était trop précieuse et trop important pour l’imaginer autre part que dans ta vie.
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"Merci." Elle a des cernes jusqu'au menton, comme moi sûrement. Même comme ça elle est jolie, c'est peut-être ça qui m'a poussé sur elle, hier, je sais pas. De l'attirance, peut-être de la jalousie pour ce visage que je n'aurais jamais, comme si l'embrasser c'était le faire mien. "Si ça va ? Non." Elle soupire et ses yeux cernés atterrissent dans les miens. Non, Cali, non. Tu sais que les yeux c'est le miroir de l'âme, le reflet de la vérité. Moi je veux te mentir. "On va pas en reparler hein ? On va faire comme s’il ne s’était rien passé alors que le malaise persistera ? Je sais comment ça va finir Numa, si ça s’passe comme ça." Je secoue la tête, mes yeux fuient, se réfugient dans le fond de mon mug. Je hausse les épaules, je me mords la lèvre. "Je sais pas Cali, je sais pas." Je t'en veux de jouer cartes sur table, je comptais sur le silence. Pour me réfugier. Je tourne la tête, je regarde la fenêtre. "Je crois que c'était pas anodin, pas pour jouer, tu vois ce que je veux dire ?" Ma voix tremblotte un peu. Je passe ma manche sur mes yeux, pour éviter qu'ils ne s'embuent, je veux pas. "J'veux pas être..." Etre quoi, hein Numa ? Etre quoi ? Ils viennent pas les mots. Pourquoi je reluque ma pote, pourquoi je l'embrasse ? Pourquoi je déteste ça, finir au pieu avec les mecs mais que je le fais quand même, invariablement, comme une routine réconfortante ? Je secoue la tête, je regarde Cali avec ce goût amer dans la bouche. "Différente." Je hausse les épaules, j'ai le menton qui tremblotte un peu. J'veux pas.
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Je sais pas Cali, je sais pas. Je crois que c'était pas anodin, pas pour jouer, tu vois ce que je veux dire ? Les mains calées contre ta tasse encore fumante, tu hoches la tête. Numa et toi avez le même âge, êtes en passes de vous poser les mêmes questions. Vous êtes encore jeunes, vous vous cherchez encore. Expérimenter, découvrir, tester. C’est ce qu’on fait à 21 ans, non ? Tu hoches la tête, t’as parfaitement compris ce qu’elle voulait dire. Tu portes la tasse chaude contre ta bouche et souffle sur le thé au miel avant d’y tremper les lèvres et d’avaler une gorgée qui te brûle l’œsophage. J'veux pas être... Différente. Ton regard qui se perdait dans le petit tourbillon du sachet d’infusion remonte jusqu’au visage de la Cabot. Elle a les yeux brillants, des larmes prêtes à couler à n’importe quel moment. Pleure pas, Numa, où tu vas pleurer aussi, tu l’sais. Tu poses la tasse sur la table de chevet et t’avances jusqu’au bord du lit, cette épaisse couette toujours serrée contre toi. Tes pieds heurtent le sol. Tu pourras pas empêcher les cons de juger… souffles-tu en haussant les épaules. Mais après tout, ça ne change rien finalement. Les gens jugent en permanence sur les choix que l’on fait. « Oh tient, elle mange pas de viande. Oh tient, elle porte une mini jupe. Oh tient, elle a mis trop de maquillage. Oh tient, elle boit trop souvent. Oh tient, elle a mauvaise mine aujourd’hui. Oh, t’as entendu comment elle a critiqué cette pauvre nana qui danse là bas ? ». Au final, ça ne leur donnerait qu’un sujet de plus sur lequel s’attarder, rien d’autres. Aux yeux de qui tu seras différente, Num’ ? Pas des miens. dis-tu en secouant la tête. Elle était ta meilleure amie, purée.
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Je pensais que la vie serait facile. Cali remonte ses yeux, mes lèvres s'étirent dans une drôle de grimace pour retenir mes larmes. C'est compliqué, trop compliqué. "Tu pourras pas empêcher les cons de juger…" Je hausse les épaules, passe ma manche sur le bord de mes yeux. Elle sait pas ce que ça veut dire. Le regard des autres c'est que qui m'a toujours défini, cette opinion sur laquelle je m'aligne. "Aux yeux de qui tu seras différente, Num’ ? Pas des miens." Je souffle, ma main vient gratter mon bras, furieusement. "Je sais pas, ma famille..." Ma mère avait beau être progressiste, le pan de ma famille kenyane restait très conservateur. A Nairobi, être une femme qui aime les femmes est un crime. D'autres moeurs. "Tu sais mes parents, ils ont hâte de me voir avec un beau mari, des enfants..." Des enfants j'en aurais jamais, quoi qu'il en soit. Ils ne le savent pas encore. Personne le sait. Peut-être un des seuls secrets qu'il me reste. Après le départ de Kibwe, mon corps s'est auto-détruit, je suis stérile. "Si j'suis..." J'dis pas le mot. Lesbienne, gay, homo. J'ai peur. Je souffle pour combler ce vide. "Toute ma vie change. Et j'veux pas, j'veux pas." Tout devient plus difficile. Est-ce que j'aurais un jour le courage de tenir la main d'une fille dans la rue ? De l'embrasser ? De l'épouser ? Je suis une trouillarde moi, j'amais je n'aurai les tripes.
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Je sais pas, ma famille… Le monde ne tournait pas autour de toi, petite Cali. Alors qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire de savoir qu’elle serait toujours la même pour toi, hein ? T’écoutes les mots glisser entre ces lèvres qui t’avaient embrassé la veille. T’es tellement minable pour trouver les mots, qu’est-ce que tu peux bien lui dire, hein ? Rien, tout serait minable, tu l’sais. Laisse toi l’temps. C’est le seul conseil à peu près potable que t’arrives à lui souffler. Tout ça c’était nouveau, ça lui demanderait surement un peu de temps. Beaucoup, même. T’en sais rien. Et toi ? Est-ce que tu l’étais aussi, un peu, parce que t’avais aimé ça ? Est-ce que t’étais prête à recommencer ? T’en a aucune idée, surement pas, peut-être. T’attrapes ta robe, l’enfiles rapidement. T’es loin du papillon de nuit que t’étais hier soir, là, avec tes cheveux débraillés. Et puis tu te lèves et rejoint ton amie, ouvrant tes bras, une petite moue plaintive sur le visage. Un câlin, avant que j’file ? T’avais une tonne de choses à faire, à commencer par prendre une douche. Ouais, prendre une douche. Je t’aime, choupinette. L’oublie jamais, quoi qu’il s’passe, ok ?
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"Laisse toi l’temps." Je hoche la tête, ouais. Je trempe mes lèvres dans la tisane, bois une gorgée pour faire passer cette bile qui me remonte dans la gorge. Je ravale mon amertume et ma lâcheté. Cali enfile sa robe, s'extirpe de sous les draps. "Un câlin, avant que j’file ?" Je hoche la tête, la prends dans mes bras. Avec cette retenue. Une bulle d'air entre nos deux poitrines, des épaules qui se touchent à peine. "Je t’aime, choupinette. L’oublie jamais, quoi qu’il s’passe, ok ?" Je hoche la tête, de nouveau. Oui, oui. Tout le monde m'aime, tout le monde veut mon bien mais j'ai l'impression que personne comprend. "Je t'aime aussi." Comme une amie, peut-être comme plus. Je sais pas. Je suis paumée. Et je regarde Cali partir, claquer la porte de ma piaule. Je m'allonge sur mon lit, en étoile de mer. Un marteau piqueur dans la tête.

fin :heaart:
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