world war three (levum)

Et pour quoi d’autre j’serais revenu ? Parce qu’il voulait te voir, toi, t’es beaux yeux, ton sourire angélique, ton air espiègle. Parce qu’il t’aime peut-être encore un peu, parce que tout n’est pas effacé ? Ces espoirs, au fond de toi, balayer, c’est tout ce qu’il va se passe. Tu vas descendre de ton nuage, de tes envies, de tes fantasmes. Tout est de ta faute, tu es partie. TU mérites d’être seule, maintenant. Ton sourire se rabaisse, ton regard se détache du sien, difficile, ton cœur pourrait presque s’arracher, tu connais la fin de cette soirée. J’suis conne. Tu souffles, ton flingue plastique chinois qui se rabaisse. J’suis trop conne d’espérer quoi que ce soit. Tu lâches ton arme par terre, fracas sur le carrelage avant de sortir de la douche, trempée, une serviette que t’attrape rapidement. Tes fringues sont sur le lit.

L’eau continue de couler le long de vos corps, fringues trempées vous collant à la peau. Tes yeux qui sondent ceux de Levi, t’attends. Putain, dit le. Crache le morceau, avoue, arrête de t’mentir à toi-même. J’suis conne. J’suis trop conne d’espérer quoi que ce soit. Tes yeux qui ne la quittent pas une seule seconde lorsqu’elle sort de la cabine de douche. Tu coupes l’eau, lâches ton arme à toi aussi et passes tes mains dans tes cheveux. Tes fringues sont sur le lit. Tu sors à ton tour, les gouttelettes d’eau qui dégoulinent sur le sol. Merci. dis-tu en attrapant une serviette et en partant en direction de la chambre. Tu t’arrêtes dans l’encadrement de la porte, le cœur battant. Ca aurait pu marcher, on aurait pu être un « nous », Levi. lui dis-tu avant de sortir vers la petite chambre de l’ancienne Mather. T’enlèves ton tee-shirt trempé, passes la serviette sur ton torse, tes épaules, le long de ta nuque. Mais t'es partie ! reprends-tu de ta grosse voix, assis sur le lit.

Ca aurait pu marcher, on aurait pu être un « nous », Levi. Ca aurait pu, si t’étais pas comme tu es. Si tu n’étais pas cette indécise parfaite, cette jalouse née, cette provocatrice parfaite. Ça aurait pu fonctionner si tu ne t’étais pas barré, si t’avais pas essayé de le laisser reconstruire sa vie loin de toi, de tes dégâts. Tornade, tu ravages. Tu voulais le protéger, t’as sûrement pas assez calculé l’atterrissage forcé. Tu continues de t’essayer, rapidement, tes cheveux, en vrac, bordel capillaire. Mais t'es partie ! Tu l‘entends à travers l’appartement, il est parti, dans sa chambre, son ancienne chambre. Ta serviette qui se resserre entre tes doigts, ton sang qui virevolte dans ton corps tout entier, rouge, vif. Tu veux le tuer. L’étrangler. Tu déboules dans la chambre, ta serviette humide qui s’envole contre le mather. Tu es sérieux ? Tu le pousses, de tes deux mains, contre ses épaules, tu veux qu’il tombe, sur le lit, à la renverse. Ton corps, par-dessus le sien, tu t’en fous, cette colère. Cette haine au fond de toi, tu es triste, énervée, mélange épicé. T’es con, bordel, T’ES CON ! Tes mains frappent contre son torse. Je t’aimais, putain. J’suis partie parce que j’voulais que tu retrouves ta fille ! Je devais PAS t’empêcher bordel !

Tu l’savais, tu la connaissais quand même un peu Levi. Ses pas pressés qui résonnent dans le couloir, petite furie qui débarque dans la chambre. Tu es sérieux ? La colère sur son visage, ton corps qui tombe sur le lit poussé par la force de ces deux bras marqués par l’encre indélébile. T’es con, bordel, T’ES CON ! Ses mains qui martèlent ton torse nu, les tiennes qui tentent de les arrêter. Elle est vive comme l’éclair. Je t’aimais, putain. J’suis partie parce que j’voulais que tu retrouves ta fille ! Je devais PAS t’empêcher bordel ! Ton cœur qui loupe un mouvement. Elle l’avait jamais dit ce qu’elle ressentait pour toi, putain. La Levi qui semblait incapable d’aimer, qui était persuadée de tout détruire sur son passage. La Levi auto destructrice, l’ouragan, la tornade, la tempête, le tsunami. Arrête ! grondes-tu en finissant par attraper ces poignées et les bloquer entre des mains puissantes. Jamais Levi ! Tu m’entends ?! Jamais tu n’m’aurais empêcher de faire quoi que ce soit ! J’aurais pu tout concilier, j’aurais fait n’importe quoi pour que tu passes avant putain ! Levi, merde ! Tu l’attrapes par la taille pour la faire basculer sur le côté et te relever, les bras croisés contre ton torse. T’étais plus importante que tout ça. Et j’avais besoin de toi et ton rire débile et moqueur. J’avais besoin de celle dont j’étais amoureux, Levi. Ton cœur qui se serre, ton regard qui se durci.

Est-ce que tu viens de le dire, de le crier, le gueuler, de toutes tes cordes vocales bien entraînées. Est-ce que tu viens vraiment de déclarer que tu l’aimais, peut-être au passé, sans préciser le présent, un amour, que tu lui ouvres à la gueule, cette colère enfermée au fond de toi, éclatée. Tu ne laisses qu’une fumée derrière ton cratère rempli de colère. Volcan, finis par exploser. Jamais Levi ! Tu m’entends ?! Jamais tu n’m’aurais empêché de faire quoi que ce soit ! J’aurais pu tout concilier, j’aurais fait n’importe quoi pour que tu passes avant putain ! Levi, merde ! Ses mains sur ta taille, te dégager de ta position de force, sur le côté, vulgaire paquet. Tu ne voulais pas, tu ne pouvais pas te sentir comme un boulet. Peut-être égoïste, te sentir seulement délaissée. La blonde tatouée jalouse de la petite tête innocente aux cheveux d’or. T’as préféré partir, trop pour toi, tout ça. T’étais plus importante que tout ça. Et j’avais besoin de toi et ton rire débile et moqueur. J’avais besoin de celle dont j’étais amoureux, Levi. Coup de massue dans ton ventre, un coup de poignard dans ta cage thoracique, la palpitant qui fait un bond. Il veut te tuer, c’est déjà fait. Pense ce que tu veux, mais j’aurais jamais pu t’offrir tout ce que Roxanne peut t’offrir. T’es une tornade, pas la petite petite brise du matin. La preuve j’ai été incapable de te dire que je t’aime, depuis tout ce temps. Tu souffles, comme un grondement, de colère. Dis-moi ce que tu veux exactement la. Tu pointes tes yeux rouges vers les siens. Dis-moi si j’dois t’oublier. Me dis pas qu’on va rester ami, tu sais très bien que je te regarderais pas vivre un couple parfait.

Pense ce que tu veux, mais j’aurais jamais pu t’offrir tout ce que Roxanne peut t’offrir. Tu lèves les yeux au ciel et lâches un soupir exaspéré. Levi et son éternel pessimisme. Arrête, tu dis n’importe quoi. grognes-tu tandis qu’elle continue sur sa lancée. La preuve j’ai été incapable de te dire que je t’aime, depuis tout ce temps. Putain. Tu n’en attendais pas tant d’elle, tu savais que ça prendrait du temps et t’étais prêt pour ça. Tant que t’étais avec elle. C’est tout c’que tu voulais. Les mots te manquent soudainement, ton regard tombe sur tes pieds trempés. Dis-moi ce que tu veux exactement la. Dis-moi si j’dois t’oublier. Me dis pas qu’on va rester ami, tu sais très bien que je te regarderais pas vivre un couple parfait. Tu relèves la tête brusquement vers elle et avance jusqu’à n’être plus que quelques centimètres de celle pour qui ton cœur battait il y a quelques mois à peine. C’était le choix le plus cruel qu’il t’a été donné de faire. Renoncer à Roxanne ou à Levi. C’était la vie qui se moquait de toi, pas vrai ? Ouais, pendant presque trois ans tu te trainais ton célibat enchaînant les rendez-vous tinder sans grand intérêt, les râteaux.. et aujourd’hui t’as deux femmes pour toi ! C’est n’importe quoi. Tu lui attrapes le poignet comme pour l’empêcher de reculer. Tu restes, c’est tout. J’t’ai perdu une fois Levi, j’te perdrais pas deux fois. lui réponds-tu avec un regard entendu. J’te promet rien. J’veux juste que tu restes, qu’on soit à nouveau nous deux. Et c’est tout. reprends-tu en penchant la tête légèrement en avant.