world war three (levum)

Un message, viens. Une promesse de lui rendre ses fringues, bordel, t’en as rien à foutre de ses bouts de tissus à la con, en boule au fond du placard. Un message laisser sur la porte, il a les clés, encore. Vulgaire bout de papier déchiré avec des hiéroglyphes de ta main droite, en bleu : « Trouves moi. » Un de ces flingues nerf, projectiles en mousses à côté de la porte. T’es une enfant. T’es cachée, quelque part, dans cette maison garage qu’il connait très bien. Ton cul à l’étroit dans le panier à linge sale qui t’sert de cachette, ton viseur pointé dans les poignets troués qui te servent de point de vue. Call of Levi. T’attends, maintenant.

Levi était de retour dans ta vie depuis quelques jours à peine et t’étais incapable de lui en vouloir. Tu comprenais les raisons qui l’avait poussée à partir, tu ne les acceptais pas mais tu les comprenais. Tu l’avais détestée des jours et des semaines après qu’elle soit partie, t’avais retrouvé du réconfort auprès de Roxanne que t’avais appris à connaître et tu t’étais épris d’elle, chassant Levi loin de tes pensées. Tu ne regrettais rien de tout ce qu’il s’était passé, finalement. Levi et toi, ça aurait été explosif, loin du bonheur et d’une vie de couple comme chacun peut le concevoir.
T’arrives chez elle, comme convenu, vers dix-neuf heures. Roxanne était sortie avec quelques copines au cinéma et Jane.. et bien tu l’avais laissé à ses tontons Winthrop. Ce serait pas long de toute façon. Tu montes sur le perron et trouves ce post-it. Trouves-moi. Et ce nerf avec une boîte de recharges en mousse. Tu secoues la tête avec un soupir d’amusement. Levi, Levi, Levi. T’attrapes l’arme factice, la charge d’une dizaine de munition et entre dans la maison le plus silencieusement possible. J’ai toujours été le meilleur à cache-cache quand j’étais petit. lâches-tu de ta grosse voix.

La porte qui s’ouvre, tu fini de bailler. C’était long, toujours aussi lent, ces écossais. Ton écossais, celui-là. Ce n’est pas le tien, t’aurais aimé ? Peut-être pas, peut être que si. T’es perdue, juste égarée avec tout ce merdier. J’ai toujours été le meilleur à cache-cache quand j’étais petit. Tu soupires, sans enlever tes yeux de ton viseur, prête à tirer dans la lucarne qui t’est offerte. Tu attends qu’il passe devant, juste devant la porte, au bon endroit. Tu vois son bras apparaitre. Tu tires, son coude. Il pensera à toi quand il verra son bleu, demain matin, ce con.

T’avances à pas de loup dans le salon. Tu devrais la détester, la Levi, et pourtant c’est un tas de souvenirs qui t’reviennent. Ce canapé sur lequel t’avait bandé comme un fou dans l’espoir cruel qu’elle te soulagerait. Mais non, parce que Levi elle aimait te savoir suppliant, se jouer de toi. Elle était comme ça, Levi. T’ouvres doucement la porte du garage, vide. Au sol, des tâches de peinture témoins de la bataille qui s’était passée en ces lieux. Plus de voitures, plus de food truck. Rien. Tu fais demi-tour, t’engages dans la cuisine. T’ouvres les placards un à un, l’arme devant toi prêt à dégainer si sa jolie tête blonde ferait sa soudaine apparition. Mais rien, personne, juste quelques packs de corona, ses préférées. Tu continues et longe le couloir qui mène jusque sa chambre. Et là, un truc qui t’arrives dans le coude. Tu t’retournes et voit la petite capsule de mousse périe sur le sol. J’vais t’défoncer, Abernathy ! lances-tu d’un air faussement énervé en t’adossant contre le mur. Tu passes doucement ta tête dans le cadre de la porte et recule aussitôt en voyant un projectile volant droit vers toi. Putain ! Tu rentres et tire un peu n’importe où, véritable carnage de projectiles de mousses.

Camouflée. Rappelle de tes longues heures passées à jouer sur ta console enfermées dans le noir, ermite de la société. Les bonnes années. Ces nerfs qui vous ont servi à faire la guerre, toi et ton frère. Combien de fois il s’est retrouvé dans la peau d’Hitler parce qu’il ne comprenait jamais que tu truquais le pile ou face. Dans son coude, bien visé, il est touché. J’vais t’défoncer, Abernathy ! Tu glousses discrètement, dans ton petit espace réduit, ton cul qui déborderait presque. Sa tête qui apparait cette fois dans l’angle, gâchette. Putain ! Il tire dans tous les sens, faisant tomber tout ce qui peut bien tenir droit sur les étagères de la salle de bain. Tu sors, rapidement de ta cachette, l’angle de la douche, il ne t’a pas vue, il a réussi à te toucher, une fois, sur le cul. Tu vises toujours le cul comme ça ? Tu m’as toujours pas trouvé le blanc cul. Tu dois venir en face de moi pour ça ! Tu vois son pied dépassé, juste à côté de toi, un tire, une mousse, son gros orteils.

Tu vises toujours le cul comme ça ? Tu m’as toujours pas trouvé le blanc cul. Tu dois venir en face de moi pour ça ! Au moins, tu l’as touché. T’es à sac, t’as épuisé les 10 petites balles en mousse en laissant la salle de bain dans un bordel sans nom, tout comme elle avait laissé ta vie en se cassant dans sa suisse natale. Tu recharges, elle en profite pour changer d’place, traversant la salle de bain comme une flèche. Parle moi mieux qu’ça, junky. dis-tu alors qu’un projectile t’atterrit sur le pied. Tu vois son reflet dans le miroir, là, elle est dans l’angle de la douche. On dit « Bonjour Callum ! » dis-tu en poussant d’un bras la paroi de douche et lâchant trois projectiles sur elle, qui tente encore une fois de s’échapper. Mais tes bras l’entourent, t’en lâches ton nerf. Alors ?

Parle moi mieux qu’ça, junky. Junkie, comme si tu passais tes journées à fumer. Peut-être parce que t’es tatouée ? Cliché. Tu tires sur son pied, rapidement, cachée dans ta douche. Il est tout près de toi, juste à côté, tu peux déjà sentir son parfait, celui que tu avais tant essayé de retracer les notes sucrées pendant tous les jours écoulés. On dit « Bonjour Callum ! » Ton regard qui croise le sien dans le miroir en face de toi, à peine le temps de réagir qu’il est déjà devant toi. Trois missiles dans ta gueule, tu te débats, de tes gros bras de boxeuse. Mais la virilité, raison de toi. Ton dos contre la paroi de la douche, ses bras qui te bloquent. Cage humaine. Alors ? Un sourire sur ton visage de fausse poupée décoiffée. T’es sur que tu viens seulement chercher tes fringues où t’as envie de revivre l’épisode de la douche ? Un sourcil arqué, il sait de quoi tu peux bien parler. Ricanement, d'entre tes lèvres. Tentatrice que t’es. Tu tires comme une meuf, ça craint.

Elle se débat, te donne un coup dans les abdos. Fait exprès ? Pas exprès ? T’as quand même un doute. Tu t’mords la lèvre et la bloque contre la paroi de la douche, tes mains agrippant ses petits poignets habillés de milles dessins d’encre indélébile. T’es sur que tu viens seulement chercher tes fringues où t’as envie de revivre l’épisode de la douche ? Ton regard la scrute. Cette douche dans laquelle vous vous étiez rincés après cette putain de bataille en peinture. Encore une idée made by Levi, ça. Mes fringues, s’te plait. Elle a ce regard suffisant, ce petit rire qui glisse d’entre ses lèvres, là. Tu tires comme une meuf, ça craint. Tu lèves les yeux au ciel. J’ai rien d’une meuf, tu l’sais. grognes-tu en baissant tes yeux vers le haut de ton pantalon. Non non, t’emballes pas Levi, rien à signaler, tout était parfaitement calme. Faut dire que tu m’donnes des armes de gamines, alors forcément… Tu libères un de ses poignets pour attraper un des nerf et lui mettre sous les yeux. Jane pourrait jouer avec. glousses-tu en tirant une flèche de mousse entre ses deux pieds.

Ses fringues, ses fringues. On s’en fout de ses p’tites merdes démodées qu’il avait totalement oubliées. C’est sa présence, si près de toi, comme un sentiment de renaissance. Tu avais pensé, fouillé dans tes lointains souvenirs la sensation que ça pourrait te procurer. C’est bien celle-là. Les frissons, le long de tes bras, papillons dans le ventre et tes yeux, brillants de mille façons. J’ai rien d’une meuf, tu l’sais. Faut dire que tu m’donnes des armes de gamines, alors forcément… Son nerf entre les doigts, tire entre tes deux pieds. Tu glousses encore, tu te fous de sa gueule. Sa bouille d’ange, tâché de points roux un peu partout. Sa gueule d’adulte, tout blanc. Tes mains derrière ton dos, tes doigts qui glissent facilement vers le robinet pour le jet d’eau juste au-dessus de votre tête. Un tour, rapidement, froid. L’eau qui s’écoule rapidement le log de vos corps, vos fringues, trempés, le souffle coupé par ce liquide gelé. J’ai une tonne de couilles de plus que toi, tu le sais très bien. Tu attrapes le col de son haut, pour le tirer de manière à échanger vos places. C’est lui contre le mur, maintenant. Tes grosses balls qui dominent. Dis-moi que t’es pas juste revenu pour les fringues. Ton nerf, le canon plastique contre sa joue, cette fois.

L’eau glaciale de la pomme de douche qui vient te surprendre. Tu grimaces par la morsure du froid qui coule dans ton dos. T’aurais du t’en douter qu’elle ferait un truc comme ça, c’était Levi, putain. J’ai une tonne de couilles de plus que toi, tu le sais très bien. Shemale. lui souffles-tu en haussant les sourcils alors que ses mains t’attrapent et te tire pour que tu te retrouves à sa place. Et elle, en position de force. Le pistolet contre ta joue, ses deux pépites d’yeux qui te scrutent. Dis-moi que t’es pas juste revenu pour les fringues. T’attends une seconde, puis deux, puis trois. Et pour quoi d’autre j’serais revenu ? réponds-tu finalement avec le regard plissé, ton nerf à toi qui vient se coller contre son cœur. Allez, dit le.