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FT. RIO J’adresse un léger sourire à Rio, au moins on a plus ou moins réussi à se mettre d’accord, bien que je reste persuadée qu’il me voit pour la nana capricieuse qui exige que Khaled ramène sa fraise là, tout de suite. Au fond il n’est pas là, autant faire avec et surtout, avec la bonne humeur « Non je ne suis pas jalouse. Bon ok, j’admets que je suis une râleuse de première catégorie, mais je ne suis pas jalouse » je pense que sur ça, par contre, on ne parviendra pas à se mettre d’accord. Au fond je ne lui en veux pas, c’est pas comme si je ne lui avais pas donné matière à penser ça. « Oh c’est sûr qu’être une étoile c’est tout de suite plus sexy… » lui dis-je avec une touche d’humour, et beaucoup de conviction. « Tu dis ça parce que tu me trouves pétillante je parie » je le pousse un peu dans ses retranchements pour le coup, mais rien de bien méchant. J’affiche un sourire sincère puis jette un œil au ciel menaçant « Mais arrête de penser que j’attends quelque chose de Khaled. J’attends rien du tout : aujourd’hui je n’avais rien à faire, donc je me suis dit je vais aller voir Khaled. Mais je t’assure, tout va bien pour moi, j’ai pas eu de rupture amoureuse, pas de prise de bec ni rien. Je venais avec ma bonne humeur pour voir comment lui allait, pour papoter et pourquoi pas se trouver un truc à faire et voilà. Je ne venais pas ici pour me plaindre de quoi que ce soit, ni pour attendre quelque chose. Il n’est pas là, je m’en remettrai, c’est toi qui me supportes à sa place donc soit content » Je ne le quitte pas du regard, et face à son large sourire je reprends « d’ailleurs tu vois bien, tu souris tout le temps depuis qu’on est là. Héhé, grillé mon petit gars » dis-je avec un air vainqueur un peu exagéré. Ce que je craignais légèrement semble être arrivé. En parlant de toute ma petite vie, Rio pense probablement que j’ai mal pris sa remarque. Au fond, pas vraiment, mais je veux surtout qu’il évite de me penser pour ce genre de fille qui a tout eux dans la vie « Je ne suis pas vexée, mais je refuse de passer pour la petite princesse qui a besoin d’une ribambelle de larbin pour lui cirer les pompes, alors que je fais bien ma vie toute seule ». J’assume que je lui ai donné de quoi croire le contraire, mais il semble vraiment attaché à cette facette. Peut-être lui ai-je montré plus que je le devais ? Ou de trop ? « Oui bon, d’accord carrément une louche ou un seau si tu préfères… » Je ne sais pas vraiment pourquoi je me suis lancée dans cette idée, je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête mais maintenant c’est un peu trop tard pour se défiler. ‘Allons au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau’ comme disait Charles Beaudelaire. Peut-être que cette escapade apportera un peu de nouveauté dans ma vie. Quelque chose de différent et si pas, on ne pourra tout de même pas nous reprocher de n’avoir jamais essayé de se connaitre. « Disons que je ne sais pas pourquoi je te propose ça, parce que c’est une grande première, mais c’est proposé… » Après tout, ce gars je ne le connais pas trop, si ce n’est que je sais qu’il est l’ami de Khaled. Je suppose que je me fie à ça pour me dire qu’il n’est pas si terrible que ça, et puis dans le pire des cas il m’abandonnera au bord d’une route et je trouverai toujours bien une solution pour revenir et lui expliquer qu’on n’abandonne pas une jeune fille de vingt-cinq ans au milieu de nulle part. « Ben je ne te connais pas vraiment, mais tu dois pas être pire que certains gars que je connais. » Autant je n’aurais jamais osé proposer une telle chose à Vincenzo, autant là je n’ai pas l’impression de trop me jeter dans la gueule du loup. Après, ça reste un homme et là mon signal s’alarme, alors que je décide de passer outre « On peut très bien ne rien dire à personne, et s’il pose des questions, on lui explique après. Je ne raconte pas toute ma vie à Khaled tu sais. » Il sait beaucoup de choses sur moi, mais il m’arrive aussi de ne tout simplement pas lui déballer l’une ou l’autre chose. Pas que je ne souhaite pas le savoir au courant, mais plutôt parce que je n’y pense pas forcément. « Donc t’acceptes ? » A mon tour, je ne le quitte pas des yeux, curieuse de voir s’il me fait marcher ou s’il est vraiment sérieux. Je détaille un peu plus ses cheveux, en effet contrairement à d’autres il a de quoi faire, il a de la masse et je souris « Vraiment besoin, non. Mais de temps en temps, c’est bien de changer. Et quand j’utilise le lisseur, j’aime autant ne pas le faire pour rien, tu vois ? » Encore que si je venais à me prendre la flotte sur la tête, j’en ferais pas une affaire d’état non plus… Lorsqu’on se met en route et qu’il tente de me faire douter, je froncer les sourcils et m’arrête. J’hésite à me dire qu’il fait tout ça pour me faire marcher, du moins c’est totalement ce à quoi je pense lorsque j’intercepte son sourire « T’es chiant d’essayer de me faire douter. Si je viens à réellement le croire, ben tu seras pas dans la merde et tu t’en mordras les doigts » je ne suis pas vexée, loin de là d’autant plus que je vois bien que ça l’amuse de jouer à ce petit jeu avec moi « Hé, tu vois, tu souris encore. » je lui montre son sourire du doigt, bien que lui ne peut que le sentir, mais pas le remarquer. Finalement, je l’invite dans ma cabine téléphonique, et mon premier réflexe est de décrocher le cornet pour voir si ça fonctionne. Aucune utilité, mais c’est mon côté touche à tout qui prime. Dans cette cabine, on est un peu à l’étroit et je le fixe droit dans les yeux lorsqu’il approuve, j’essaie de voir à quoi il pense, mais c’est plutôt compliqué. « Je te parie, que c’est la première fois que tu t’enfermes dans une cabine téléphonique avec une nana. Qu’est-ce que tu penses de ta première fois ? » … Je parle évidemment de la première fois dans une cabine téléphonique. Finalement je fouille dans mon sac et en sort un feutre noir, puis m’approche un peu plus de Rio. En prenant sa main, je la retourne de sorte que sa paume soit vers le haut et me met à dessiner un petit gâteau grossier avec une bougie par-dessus et mon numéro de téléphone juste en-dessous. Lorsque je lui rends sa main j’ajoute avec un sourire « Tiens, souffle » je ris à ma connerie, mais reprends en guise de justification « J’ai que ça sous la main pour célébrer ton anniversaire et en guise de cadeau tu as mon numéro de téléphone pour me prévenir de quand tu veux faire ce petit week-end sympa. » (c) ANAPHORE |
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