Les cours c’est sympa, mais honnêtement certains me saoulent. Y compris celui que je suis actuellement. Le visage prenant appui sur ma main gauche, je dessine des petits bonshommes grossiers dans la marge de ma feuille de notes. Je ne suis pas douée en dessin, je l’assume totalement mais ça passe le temps et vu l’ennui de ce cours, il y a des chances que d’ici la fin de l’année je sois une espèce de mini Picasso en herbe à force de m’entrainer. La voisine à côté de moi me donne un coup de coudes dans les côtes, assez pour que je lui adresse un regard noir. Elle me montre mon portable s’éclairer, alors qu’il est soigneusement planqué dans les pages de mon livre de cours et, stylo entre les dents, je m’y intéresse moi aussi. Des notifications, rien de bien intéressants, mais toujours plus que le cours qu’on a actuellement. La fin de l’heure résonne enfin et je crois que je suis une des premières près de la sortie, attendant patiemment que mon amie me rejoigne, pour finalement quitter le bâtiment. C’est notre dernier cours, on peut enfin rentrer. Dehors, la nuit commence doucement à tomber et je ne me dirige non pas vers mon appartement, mais vers le lieu de résidence de Khaled. Depuis notre échange, je veux le voir, pour constater l’ampleur des dégâts face à face et non pas à travers les SMS. Sans parler qu’il me doit une belle ardoise pour m’avoir lâchement abandonnée. Lorsque je lève les yeux vers le ciel qui s’assombrit petit à petit, je grimace. Non pas pour la nuit qui est en train de tomber, mais plutôt pour les nuages qui sont en train de s’installer. Avec un peu de chance, j’arriverai sans en faire les frais, ce qui ne serait pas pour me déplaire. La musique vissée dans les oreilles, j’arrive petit à petit au loft de Khaled et après lui avoir fait comprendre qu’il y avait bien quelqu’un derrière la porte, en gardant mon doigt appuyé constamment sur la sonnette, je lâche prise. Soit il n’est pas là, soit il est sourd. Un mouvement dans le coin de l’œil me fait sursauter et instinctivement je recule d’un pas avant de me rendre compte qu’il s’agit de Rio « Tu m’as fait peur ! Pourquoi t’es là ? » dis-je avec toute la spontanéité du monde, comme si la raison pour laquelle il se trouvait là me regardait. De mon côté, je saute face à la fenêtre bien trop haute, pour tenter de voir s’il y a une forme de vie à l’intérieur de ce loft « tu serais chaud de faire la courte échelle, sans trop en profiter ? » Non pas que je l’imagine me mettre la main au cul - encore que j’en sais rien – mais il pourrait toujours essayer de se rincer l’œil pendant que moi j’ai le dos tourné.
Je m’oblige à aller en cours. Du moins, les cours les plus importants car je n’ai vraiment l’âme de la finance. Bien au contraire, j’ai envie de faire tout autre chose. Malheureusement, je dois faire plaisir à mon père et je n’ai pas non plus envie que ma petite sœur en pâtisse. Je sais que mon père apprécie une bonne forme de chantage lorsqu’il n’est pas content, malgré qu’il nous aime et qu’il nous le montre bien assez, chaque jour. Je suis vraiment plus doué pour le dessin et tatouer que pour la finance même si mon père n’y voit que du feu puisqu’il m’a donné cette capacité à jouer avec les chiffres, et à être doué en cours. Ma mémoire est très bonne et mon QI a dépassé les espérances de mon père. Je le soupçonne donc, de ne pas me lâcher d’une semelle depuis qu’il sait que la nature m’a donné ce qu’il aurait très certainement aimé avoir. Une fois que la sonnerie retentie sur le campus, je n’ai qu’une hâte, partir. Mais avant de passer au salon et de rentrer chez moi, j’opte d’abord pour rendre une petite visite à mon meilleur ami, ma couille gauche, et je vous passe même quelques surnoms, c’est préférable ! L’hiver s’installe petit à petit sur la ville, et dans tout le pays. Les manteaux sont de nouveau de sortie, les bonnets pour certains aussi. La neige ne va certainement pas tarder à pointer le bout de son nez à cette vitesse. Clope au bec, je marche jusqu’à chez mon ami. Je n’ai jamais aimé prendre les transports, je n’aime pas me retrouver collé serré avec une bande d’inconnus qui ont passé, comme moi, une journée bien trop longue. Je devrais certainement prévenir Khaled, mais j’ai tout simplement la flemme de prendre mon téléphone qui se trouve dans la poche arrière de mon jean. Il ne m’en tiendra pas rigueur si je viens par surprise de toute manière. Je regarde au-dessus de ma tête, alors que des nuages commencent à menacer le ciel. Neige ou pluie, nous le saurons bien assez tôt. J’entends quelqu’un s’exciter sur la sonnette. Je ne sais pas si c’est celle que Khaled mais je découvre rapidement que c’est celle-ci. Petit sourire en coin, je m’approche doucement et arrive à faire peur à Soraya. Elle ne m’a pas entendu, mais en même temps, c’est bien normal avec la sonnette qui ne cessait de retentir. J’en déduis rapidement que Khaled n’est pas présent. Je grimace Bonjour à toi aussi lui lance-je et bien je pense que je venais rendre visite à Khaled, tout comme toi pourquoi serais-je là sinon ? Elle ne semble pas tenir en place. Soraya, je pense qu’il n’est pas là s’il ne répond pas, ou bien qu’il est tout simplement occupé je n’ai pas vraiment envie de lui faire la courte échelle et je ne profite pas des femmes qui ne sont pas consentantes rétorque-je pour l’embêter. Mais si tu tiens tant à vérifier, vas-y, je t’en prie.
J’ai la sensation que je vais rester derrière cette porte - qui ne daigne s’ouvrir - encore un moment et ce constat me pousse à soupirer. Je crois que pour son anniversaire, je vais lui offrir un agenda, ou un carnet à rendez-vous. Oui, c’est pas mal ça. Finalement, je me remets de mes émotions en remarquant que le responsable de mon hyperventilation soudaine n’est ‘ que’ Rio. Pas que ça m’enchante, loin de là même. Je fronce les sourcils lorsqu’il appuie sur le bonjour que je semble avoir omis. Les bras croisés, sa réponse à ma question m’agace un peu. Non, je refuse. C’est mon tour aujourd’hui « Pas d’accord. Toi t’as passé tout ton temps avec lui, je ne sais où pour faire je ne sais quoi. Aujourd’hui c’est moi. Je dois presque prendre rendez-vous pour qu’il me consacre un peu de son temps » exagérais-je. Oui, clairement en mode drama-queen, peut-être dans l’espoir que l’homme devant moi ait pitié et tourne les talons. Ou peut-être qu’il devrait rester là et ne pas m’abandonner là à mon triste sort. Autant être cons à deux, à attendre vainement derrière cette porte que toute seule, tant qu’à faire. Lorsque j’entreprends à nouveau mon inspection, je tique sur le « occupé ». Ca non plus, je ne suis pas d’accord. Je ne suis pas capricieuse ordinairement, mais là j’ai l’impression que Rio a décidé de titiller ces petits trucs qui m’agacent et qui pourraient faire de moi ‘la fille capricieuse à souhait’ « Eh bien s’il est occupé, il en aura tellement marre qu’il se libérera et il nous ouvrira. A ce moment-là, tu me diras merci d’être aussi chiante, tu verras. Par contre, s’il n’est pas là, je double sa dette. » Ici, on ne parle pas d’argent, évidemment, mais plutôt des bouffes, massages, soirées etc. Et à force, ça commence à s’accumuler. Peut-être même qu’il aurait besoin de Rio pour l’aider à rembourser, mais là tout de suite, je doute d’accepter. Je garde le regard sur mon interlocuteur, sans ciller avant de lui demander un coup de main, qu’il ne semble pas prêt de vouloir me donner « Ben voyons… et qui te dit que je ne suis pas consentante ? C’est pas parce que je te demande de pas me mettre la main au cul que toi, tu ne vas pas y jeter un œil. Tu pourrais très bien le faire, je ne pourrais pas le vérifier et j’suis pas obligée de te croire. » Je regarde à nouveau la fenêtre et finalement, je capitule « Donc tu veux pas m’aider ? T’es sûr ?» lui demandais-je avec un air de défi, pas certaine que sa fonctionne. « Fais gaffe, je pourrais utiliser la force. » rétorquais-je en m’approchant de lui. Encore faut-il voir de quelle force je parle, mais seule moi le sait.
Je la regarde, petit sourire en coin, comme j’ai l’habitude d’être quand une jeune femme est face à moi. Cela dit, je mens un petit peu puisque c’est surtout la situation qui me fait sourire. La jeune femme semble déterminée à vouloir voir Khaled, cependant, il n’est toujours pas chez lui et il ne le sera pas en un claquement de doigt. Le connaissant, borné comme il est, il doit être parti voir Silas pour essayer de rattraper le coup. Et je le comprends. Il en est fou et je crois que je n’ai jamais vu un homme aussi fou amoureux d’un autre, que Khaled peut l’être. Il fut très blessé par l’accident, la perte de mémoire de Silas l’a rendu un peu agressif et j’ai tout de même eu un peu de mal à le canaliser. J’ai mis ma vie en suspens pour lui, pour qu’il respire et qu’il s’évade un peu de Boston. Il en avait besoin et finalement je crois bien que moi aussi. Ah ma belle, tu sais que de toute manière, ni toi, ni moi n’allons avoir la chance de voir Khaled car il ne semble pas là je fronce les sourcils et ajoute cependant, comment sais-tu que je suis parti avec lui ? je ne lui laisse même pas le temps de répondre Enfin, non laisse tomber, par contre, ce n’est pas joli de faire une petite crise de jalousie l’embête-je tout en lui faisant un clin d’œil, amusé par l’attitude de la jeune femme. Khaled a toujours été un homme très occupé, même moi, j’ai parfois eu du mal à le voir, sauf ces derniers temps, où monsieur me proposait même d’aller au Starbucks. J’ai toujours accepté, surtout pour y apercevoir la jolie Billie. Je suis un homme après tout, que voulez-vous. tu sais que çà ne te va pas du tout d’être une drama queen. Mais c’est un homme bien occupé rajoute-je pour l’embêter d’avantage. Oui, c’est un passe-temps que j’apprécie fortement. J’esquisse un petit sourire sur le visage et hausse les épaules. C’est une femme qui aime être capricieuse et qui aime le faire savoir, çà ne fait aucun doute. qu’est-ce que tu peux être difficile avec lui tout de même. Tu sais quoi, je suis certain qu’il n’est pas là et qu’il est avec Silas en vrai, je ne préfère pas mettre ma main à couper ou bien ma main au feu, car je n’en suis pas certain à 100% mais je sais aussi qu’il nous ouvrirait s’il était réellement présent chez lui. Mais je la laisse déambuler un peu partout, elle finira par se fatiguer… quoique, c’est une femme et elle semble déterminée. N’appelez pas l’association des féministes s’il vous plait. Alors, tu sais, tu ne me connais pas, et c’est très bien de vouloir se méfier aussi, cependant, je ne vais pas mater ton cul parce que je vais te faire la courte échelle. Aussi beau que ton cul puisse être bien évidemment. Et non, tu as bien raison, tu n’es pas obligée de me croire cependant, tu ne le sauras jamais que tu le fasses ou non de toute manière elle capitule alors que je la pensais plus forte que çà. J’esquisse de nouveau un petit sourire. petite comme tu es et fine comme tu es, je ne pense pas que tu pourras réellement utiliser la force mais tu peux toujours essayer. lui réponds-je en lui faisant un clin d’œil. Mais tu sais que t’es bizarre, il n’est pas là, je ne te comprends pas ! ais-je vraiment besoin de la comprendre de toute manière ?
« Pourquoi ce sourire ? tu penses à quoi ? » lui demandais-je. Ca cache un truc, ou du moins sur ses intentions et je ne sais pas vraiment à quelle sauce je vais être mangée. Angoissée ? Non, pas encore, mais un peu sceptique quand même. Je finis par capituler sur l’espoir de voir monsieur le ministre, il a au moins raison sur un point : il y a des chances pour qu’on ne le croise pas aujourd’hui. Je ne sais pas vraiment ce qu’il fait, je ne connais pas son emploi du temps, mais j’imagine qu’il essaie au maximum de se changer les idées, de se vider la tête ou d’essayer de rattraper son temps perdu. Comme je lui ai dit, j’espère sincèrement qu’il puisse s’imposer avec son ex cher et tendre, mais j’imagine aussi que ce ne doit pas être de tout repos, moi-même je doute y arriver. Mais moi et lui, c’est différent. Lui il a le cran et la témérité pour ça, moi je suis plutôt du genre à faire un pas en avant, puis trois en arrière. Compliquée ? Non, oui, peut-être. Une femme ? Ca, certainement. Comment sais-je ? Il me l’a dit, tout simplement. Mais il ne semble pas vouloir connaitre la réponse, donc à nouveau j’arque un sourcil « Je ne fais pas de crise de jalousie. C’est pas de la jalousie, je veux juste faire valoir mes droits. » dis-je en essayant d’être convaincante. Je fais quelques pas et jette un œil vers le temps qui se couvre, en plus de la nuit qui tombe. Super. Khaled, bientôt, tu me devras aussi un brushing. « Et comment tu peux dire ça ? Qu’est-ce que tu connais sur moi ? Si ça tombe, c’est ma nature d’être drama-queen et capricieuse. » je cherche à voir la réaction, ou à connaitre ce qu’il peut bien se dire au moment présent. « Non, en fait t’as raison, c’est pas mon truc. J’avais juste l’espoir que lui ou un de ses potes soient assez gentleman pour me ramener chez moi et pas me taper le chemin à pied, sous la pluie. Mais c’est bon, je capitule. » Je pense que Rio a raison et que Khaled est bel et bien chez Silas. Au fond, j’espère que ça pourra s’arranger, quitte à me prendre la pluie, au moins ça en vaudra la peine. « Et donc, on fait quoi ? On attend patiemment qu’il se ramène, ou alors chacun reprend son chemin comme si de rien n’était ? » encore qu’on n’est pas siamois, et qu’on n’a même pas à décider ensemble de ce qu’on va faire, mais rentrer toute seule, ça m’enchante pas trop en réalité. Encore faut-il l’avouer « Merci pour mon cul, je note que tu trouves que j’ai un beau cul, vraiment. Par contre je ne te connais pas, mais je sais des trucs sur toi, donc je ne peux que me méfier. A toi de prouver que je me trompe, si ça t’emmerde tant que ça… » En réalité, j’ai l’air de faire la fille sure de moi, mais j’aurai vraiment aimé que Khaled soit là, ou que Rio ne le soit pas, au choix. Pourtant, je reste encore là comme une potiche alors que des gouttes d’eau commencent à s’écraser sur le sol, et sur nous par la même occasion… « Je suis déterminée, nuance. Tu me file ton portable ? » pas le numéro, mais bien le téléphone en lui-même. Aussitôt je reprends « j’ai plus de crédit et j’aimerais vraiment appeler Khaled pour lui demander de se ramener. » Pour le coup, ça semble peut-être égoïste, mais je ne suis pas sûre d’avoir envie de rester là, toute seule. Alors même s’il doit se ramener avec Silas, que cela ne tienne, mais qu’il se ramène, c’est tout ce que je demande « … S’il te plait, il commence à pleuvoir. » Si j’étais aussi sûre de moi que je ne le démontre, j’aurais sans doute été le chercher moi-même quitte à le fouiller, mais là pour le coup, j’hésite vraiment.
je pense tout simplement que tu sembles être une vraie chieuse, désolé de devoir te l’apprendre de cette manière, mais il fallait aussi que je te le dise, tu sais, histoire d’aider les autres aussi, c’est un bien pour tous si je continue, je vais vraiment finir par ne dire que des conneries. Elle me fait dire que des conneries mais en même temps, que pourrais-je lui dire d’autre ? Mais je n’ai pas non plus dis çà pour la blesser, loin de moi l’idée de blesser une femme. Juste pour l’embêter un petit peu et en général, elle ne marche pas, elle court tout simplement. Mais j’aime bien, c’est une bonne distraction. Je ne devrais pas penser comme ça, mais je l’apprécie quand même. C’est la protégée de mon meilleure ami, et j’essaie d’apprendre un petit peu à la connaitre car c’est la moindre des choses. Çà me permet aussi de me socialiser un petit peu même si c’est toujours un peu trop compliqué pour moi. Je suis obligé de sourire. La regarder tourner un peu partout dans l’espoir de pouvoir y voir Khaled. Malheureusement, il faut qu’elle se fasse à l’idée. Il n’est pas là. Je peux lui tenir compagnie. Je suis toujours trop bon, même pour mon anniversaire, personne ne m’a tenu compagnie. Je n’ai pas soufflé mes 25 bougies. J’arque un sourcil, si c’est un peu une crise de jalousie mais soit. Mais c’est de la jalousie. Tu ne le vois pas, parce que c’est ta personne qui parle pour toi. Tu serais une personne extérieure, comme moi, tu verrais que c’est de la jalousie elle n’est pas convaincante avec moi mais çà me fait d’autant plus sourire. Par contre, je ne vois pas quels droits tu peux avoir j’aime la titiller. On ne se connait pas forcément beaucoup et pourtant, j’ai l’impression que nous sommes fait pour que je l’embête. tu as raison, je ne sais rien de toi, mais je suis ouverte à la discussion, je t’en prie étonnes moi et montre moi que je n’ai pas du tout raison sur cette partie clin d’oeil, je m’amuse à la taquiner mais je n’aurais aucune réaction. je pense que tu es un peu capricieuse oui, tu es fille unique ? lui demande-je, mon regard plongé dans celui de la blonde qui se tient toujours face à moi. Elle capitule la première. En même temps, je suis bien trop doué à ce petit joué. Elle l’apprendra plus tard. Ah, mince, je suis désolé, mais ce n’est pas sur moi qu’il va falloir compter. J’ai une voiture, mais elle n’est pas garée ici. Je suis le genre à marcher, et à ne pas trop prendre la voiture. Et surtout pas les transports c’est un peu une phobie. Je n’aime pas être enfermé dans une boite, dans un souterrain, non, ce n’est absolument pas ce que j’aime le plus. Alors, je préfère marcher, à l’air frais, avec une clope au bec. Ecoute, je peux faire le chemin avec toi si tu veux mais ce sera à pied je ne sais pas s’il pleut réellement encore mais si elle veut rentrer, il ne faut pas trop tarder non plus. non, je ne vais personnellement pas attendre qu’il revienne, si çà se trouve, il ne rentrera même pas lui souffle-je toi tu fais comme tu veux, mais moi, je rebrousse chemin tant qu’il ne pleut pas encore si elle le souhaite, elle peut me suivre avec plaisir. avec plaisir pour ton cul. Et quelles choses as tu entendu de moi ? Non pas que çà m’intéresse réellement de savoir ce que les gens disent ou pensent de moi, mais je suis un brin curieux de savoir que tu me connais pas mais que tu aimes les ragots des autres. elle ne part pas et pourtant, il semble qu’elle ait entendu des choses qui ne lui plaisent pas. Il ne va pas répondre, tu sais je lève les yeux au ciel, elle est vraiment casse pied, ce n’est même plus de la détermination pour le coup. Non, je rentres suis moi et tu verras bien ce qu’il se passera. Je tourne les talons et sors rapidement, la pluie n’est pas encore très forte alors il faut se dépêcher.
Rio semble vouloir faire mon portrait, ou du moins, me souligner le fait que je suis une véritable emmerdeuse. Heureusement, je le savais, mais j’aime moins le fait que lui le sache. En même temps, j’ai donné ce qu’il faut pour qu’il le remarque, donc j’ai plus qu’à assumer « Franchement, t’inquiètes c’est pas si pire qu’on le pense. On me trouve chiante, puis on sait pas se passer de moi. Donc je pense que je m’en remettrai. » je ris suite à mes dires, dires que j’ai balancé avec un cruel manque de modestie et c’est peut-être ce qui me fait sourire. Tout ça n’est pas vraiment réel, parfois je peux être beaucoup moins prise de tête. « Mais c’est cool tu te soucies du bien être des autres. Peut-être que t’es pas si pire qu’on le dit… » J’exagère. Carrément même, mais moi aussi j’essaie de le faire marcher un peu. Oui j’ai entendu des murmures à gauche, à droite, mais pas de quoi le faire passer pour un monstre non plus. Alors clairement, j’ai envie de voir s’il va réagir ou bien si comme beaucoup d’hommes, il s’en tape de ce qu’on pense de lui. Je croise les bras sur ma poitrine lorsque Rio insiste sur le fait que c’est, d’après lui, de la jalousie. Peut-être un peu, mais je préfère dire que non. Après tout, c’est pas comme si Khaled m’avait pas habituée à ce genre de comportement, mais quand même. « Même si, imaginons, c’était de la jalousie… Au moins ça prouverait que j’en ai pas rien à foutre de lui. J’pourrais faire mes petites affaires de mon côté, le laisser dans sa merde et le remballer. Là je ne fais que lui rappeler qu’entre Silas, toi, et je ne sais qui d’autres, moi j’existe aussi. Jusqu’au jour où il ira se faire foutre » j’en suis pas encore arrivée là, déjà parce que Khaled arrive à se rattraper et que je pense connaitre un minimum le garçon pour dire que même si je prends moins de place que Silas ou Rio, j’ai quand même droit à mon petit trou de souris dans sa vie. Du moins, j’ose l’espérer, peut-être naïvement. « Quand t’es là pour quelqu’un, ça doit être donnant donnant, t’es d’accord ? Alors moi j’veux bien être là quand c’est la merde avec Silas ou, d’autres histoires, mais ça doit pas aller à sens unique : voilà mes droits. » De toute façon, avec Khaled c’est compliqué, ça l’a toujours été et pire encore depuis son départ au Liban, mais on fait avec, on essaie de ne pas marcher sur des œufs et jusqu’à présent, ça semble fonctionner. Apprendre à se connaitre, pourquoi pas, mais peut-être ne vais-je pas lui balancer ma vie comme ça, de but en blanc « T’es joueur ? Parce que je vais pas te montrer ça là, comme ça. Sinon ça va être surfait et pas très cool. Mais j’ai un truc à te proposer. » Je sais que là, tout de suite, je vais probablement me bruler les ailes toute seule, à lui proposer un tel truc, mais un peu d’audace, pourquoi pas. C’est le pote de Khaled, ça doit pas être un vrai monstre non plus, si ? « J’ai un demi-frère, mais j’ai pas grandi avec… » sur le coup, je souris moins et je suis un peu plus sur la défensive, parce que j’ai pas vraiment envie de parler de ma famille. Entre ma mère qui est décédée, mon père qui s’est rappelé que j’existais à la mort de ma mère et mon demi-frère que je ne connais pas énormément et que je supporte difficilement, je ne sais pas si j’ai vraiment envie de partir sur ce terrain glissant « Mais j’ai pas eu tout ce que je voulais en étant petite, si c’est là que tu veux en venir. Je n’ai pas grandi avec une cuillère en argent dans la bouche » je ne vais pas plus loin parce que contrairement à d’autres, j’estime que je m’en sors pas trop mal : je ne suis pas à la rue, j’ai mon père qui assure mes arrières depuis deux ans, donc non je ne veux pas lui exposer le côté misérable de mon enfance. « Ah ben Zut, moi j’espérais que t’avais planqué ta voiture quelque part, que t’allais gentiment me proposer de me ramener, tout ça tout ça. » exagérais-je un peu, un tout petit peu. Lorsqu’il me propose de faire le chemin à pied, je le regarde un peu sceptique, mais ne répond pas à sa remarque alors qu’il semble insister sur le fait qu’il ne compte pas rester là « Pourquoi tu brises tous mes espoirs comme ça ? De toute façon, on va quand même être tout mouillés ! » Lui balancer ce qu’on m’a dit sur lui, même pas en rêve. Par contre, je reste humaine : quand on me dit quelque chose, même si je n’y crois pas forcément à 100 %, ça ne m’empêche pas de rester sur mes gardes et là, c’est bien le cas. « Laisse tomber ce qu’on m’a dit sur toi, de toute façon même si je te le dis, tu vas me dire que c’est pas vrai, tout ça donc ça sert à rien. Au mieux, si c’est réellement faux, je le verrai bien par moi-même, peut-être un jour et si pas et bien je continuerai à penser ce que je pense et dans ce cas, tant pis pour toi ou tant pis pour moi, n’importe » je ne sais pas si je tomberai à nouveau par hasard sur Rio, comme je ne sais pas si on échangera plus qu’un simple ‘bonjour ça va’. Lorsque je le vois s’éloigner, à nouveau je fronce les sourcils et le suis malgré moi « Mais tu ne peux pas m’abandonner là, toute seule, à la merci du premier malade mental venu, en pleine nuit alors qu’il va pleuvoir ! » je le suis sans pour autant m’arrêter de parler alors que la pluie commence à nous tomber sur la tête « imagine si je me fais violer ? Ou bêtement kidnapper ? Et on va où ? » je ne connais pas vraiment Rio, ou juste un peu. Et pourtant je préfère le suivre que de rester là toute seule. Il a sans doute raison, Khaled ne reviendra probablement pas ou alors très tard et je ne suis pas assez désespérée pour attendre dehors comme une clocharde. Alors malgré mes réticences ou tout ce que j’ai déjà pu entendre sur lui, je le suis sans vraiment savoir où il compte aller.
Une fille, çà peut être tellement drôle. Elle essaie de cacher quelques facettes de sa personnalité et en même temps, on peut tout voir à travers elle. Non, je sais qu’elle dissimule encore quelques secrets et j’ai bien envie d’en savoir plus sur la jeune femme. Au moins, on ne pourra pas dire que je ne veux pas être sociable. C’est une amie de Khaled, qui semble être très proche de lui, alors je n’ai pas non plus envie de me la mettre à dos. Ah mais je ne m’inquiète jamais, rassure toi. Cependant, je ne sais pas si tu dis vrai, est-ce qu’on peut vraiment ne pas se passer de toi ? Parce que regarde, juste à cet instant, Khaled n’est pas là, ce qui veut dire, qu’il n’a pas besoin de toi je fais un clin d’œil à la jeune femme. Je la taquine et j’espère qu’elle le sait. Je ne veux pas lui causer du tord ou bien la blesser. Ce n’est absolument pas ce que je souhaite. je me soucies toujours des autres avant moi, mais çà tu ne le sais pas encore. Tu ne sais rien de moi et tu préfère écouter les on dit… c’est dommage, je pensais que t’étais un minimum cool lui dis-je pour l’embêter. En vérité, je me fiche pas mal qu’elle écoute ce que peuvent dire les autres de moi. Je crois d’ailleurs, que je suis le mec qui se préoccupe le moins de ce peuvent penser les autres. Je n’ai pas le temps pour toutes ces conneries et je ne préfère même pas répliquer. Çà ne sert à rien, simplement alimenter un peu plus les ragots et la curiosité des gens. Mais tu es libre d’écouter qui tu veux. Je ne suis pas là pour te prouver quoique ce soit de toute manière je prends même le temps d’ajouter ce petit paragraphe pour qu’elle comprenne que les gens m’importent peu. Du moins, ce qu’ils pensent de moi en tout cas. Alors, il y a jalousie et jalousie tu sais. Mais même ce n’est pas bien la jalousie. Je suis désolé de devoir te l’apprendre, mais tu ne feras jamais le poids face au mec qu’il aime. Je vais te dire un truc, mais tu peux le prendre comme tu veux. Personne n’a pensé à mon 25e anniversaire, pas même ma couille molle et là je parle de Khaled et tu sais, je ne lui en veux même pas, parce qu’il y a des circonstances atténuantes. Il a besoin d’être auprès de Silas pour voir ce qu’ils vont faire tous les deux. Ce n’est pas contre toi, ce n’est pas contre moi, ce n’est contre personne. C’est juste qu’en ce moment, il a surtout besoin de voir s’ils peuvent faire quelque chose de leur relation. après je ne suis pas dans la tête de Khaled, et je ne sais pas ce qu’il veut vraiment. J’ai passé quelque temps avec lui car il avait besoin de se changer les idées et je pense qu’il avait besoin de le faire avec un homme et non une femme. on dirait vraiment une fille jalouse quand tu parles comme ça. ajoute-je avec un petit sourire. mais dans cette situation ma belle, çà ne peut pas être donnant donnant. Pour l’instant il a besoin de voir comment çà va se passer avec Silas. Il a eu besoin de prendre l’air quelques jours pour essayer de se calmer mais çà ne veut pas dire qu’il t’oublie. Au contraire, c’est juste que parfois, faut pas se dire qu’on va recevoir en retour. Parce que çà ne devrait pas fonctionner comme ça dans ta tête. en tout cas, çà ne fonctionne clairement pas comme ça dans la mienne mais chacun ses problèmes. et arrête de croire que parce qu’il n’est pas là aujourd’hui, c’est à sens unique. Au contraire, il sera là pour toi a un moment ou tu ne t’y attendras pas et tu verras, qu’y a pas besoin de renvoyer la pareille au même instant. je ne sais pas quel âge à la jeune femme, je ne sais même pas si elle m’écoute vraiment mais oui, elle me fait penser à une petite fille capricieuse. Elle reste tout de même très jolie, elle a de la chance ! Je plisse les yeux, me demandant pourquoi elle me demande si je suis joueur Ca dépend, j’ai pas envie de te dire oui, ni même non. je lui fais un clin d’œil Oui, je suis joueur, pourquoi tu me demandes ça ? mon regard toujours posé dans le sien. t’es donc pour moi, fille unique réplique-je avec un sourire. Elle a grandi toute seule, donc finalement, c’est presque pareil. on s’en fiche de savoir si t’as grandi ou non avec de l’argent. et pour le coup, je suis tout à fait honnête. Non, je suis pas le genre à être chauffeur tu vois, mais tu peux toujours marcher avec moi ce qui n’évitera certainement pas la pluie mais au moins, elle ne sera pas seule si c’est çà qui l’a fait peur. Je rigole de l’entendre. On dirait une petite fille sans défense Oh, tu as peur d’une goutte d’eau ? je fais abstraction du début de sa phrase. C’est une grande fille tout de même. Ah par contre, non, je ne suis pas du genre à laisser tomber, donc il va falloir que tu parles mademoiselle et je ne suis pas non plus du genre à mentir, mais elle ne connait rien de moi alors comment pourrait-elle le savoir ? tu es un peu difficile à suivre, cependant, si tu te fais ta propre opinion, alors c’est le principal mais en soit, elle peut penser ce qu’elle veut, je ne pourrais rien faire contre les aprioris qu’on lui a déjà mis dans la tête. Je tourne les talons et elle fini par me suivre. J’esquisse un petit sourire. Il ne lui a pas fallu longtemps. Qui te dit que ce n’est pas moi le malade mental ? je lui fais peur ? elle est tellement facile à taquiner. [color=slateblue] Mais non, arrête de dire des conneries plus grosses que toi. Une fois dehors, la pluie n’est pas encore bien forte, nous pouvons faire déjà quelques mètres si elle se met à marcher un peu plus vite. Ben tu voulais pas rentrer chez toi ? lui demande-je tout en continuant de marcher. Mais la pluie commence à se faire plus insistante.
Je reste attentives aux dires de Rio lorsqu’il essaie de contrer mes arguments. Certes, Khaled a d’autres chats à fouetter que de me supporter, encore heureux. Après tout, on n’est pas mariés, on n’est même pas en couple, il fait bien ce qu’il veut de sa vie… « Certes… mais je te parie ce que tu veux qu’au soir il m’enverra un texto. Donc je reste indispensable dans sa vie ! » Pour le coup, je suis faussement sûre de moi, mais autant ne pas le montrer et jouer le jeu de la petite fille à 100 % dans l’assurance. « En même temps, c’est pas comme si tu m’avais donné l’occasion d’apprendre à te connaitre… » C’est vrai qu’on s’est déjà croisés à plusieurs reprises, mais jamais pris le temps de véritablement discuter ou apprendre à se connaitre. A vrai dire, moi non plus je ne lui ai jamais rien proposé, donc la remarque va dans les deux sens. De nouveau, je fronce les sourcils face au monologue qu’il est en train de me sortir concernant Khaled, mais le laisse terminer avant de me défendre « Petit un : joyeux anniversaire. Petit deux : Je ne compte pas tenter de faire le poids, ou quoi que ce soit avec qui que ce soit concernant Khaled, ni personne d’ailleurs, je ne suis pas désespérée à ce point. S’il arrive à être heureux avec Silas, c’est tout ce que je lui souhaite et je ne lui ai jamais reproché quoi que ce soit à ce niveau. Il connait mon point de vue, il en fait ce qu’il veut c’est pas pour autant que je vais lui en vouloir. Et puis je ne lui en veux même pas d’être là, devant chez lui, alors que lui non et qu’on va probablement se prendre la douche sur la tête. » Au fond, si Khaled est heureux avec Silas, je serais contente pour lui. S’il a besoin de passer tout son temps libre avec lui pour être heureux, encore une fois je serais ravie de voir qu’au moins, il est bien. Quitte à m’effacer et vivre ma vie. « Arrête de dire ça, j’suis pas jalouse et puis jalouse de quoi ? Même si je fais la fille blasée, je sais très bien que dans un jour, ou une semaine, ou encore un mois, il prendra un peu de temps pour se rappeler que, dans toutes les personnes qui sont présentes pour lui, j’existe. » Finalement, quand j’entends les dires de Rio, j’ai l’impression qu’on ne vit pas de la même façon, ou du moins, qu’on ne pense pas de la même manière. « Tu sais, les amis ils sont pas juste là quand on en a besoin. » Je trouve ça un peu facile de délaisser ses potes pour une seule personne, et lorsque cette personne ne veut plus, revenir la bouche en cœur. Khaled n’est pas comme ça, mais d’après ce que je comprends dans les dires de Rio, c’en est un vague résumé. Je sais que là, tout de suite, j’ai probablement montré tout le contraire au meilleur pote de Khaled, mais je ne suis même pas le genre de femme qui ait besoin de quelqu’un quand ça ne va pas, j’ai appris à me débrouiller toute seule « Je sais que tu me vois, à l’instant, pour la petite fille pourrie gatée, capricieuse et jalouse, voir même une véritable princesse egocentrique, mais j’attends pas qu’on soit là pour moi, pour avancer. J’ai appris à me débrouiller toute seule, j’ai pas besoin de Khaled pour donner un sens à ma vie. J’veux y arriver toute seule, parce que c’est ce que j’ai toujours appris à faire. Quand ma mère est morte, je me suis retrouvée toute seule du jour au lendemain, j’ai pas vraiment eu le choix de me démerder jusqu’à ce que mon père se rappelle que j’existe. Alors non, je ne suis pas la princesse capricieuse en pleine crise de jalousie que tu crois que je suis. » je n’ai pas été agressive dans mes paroles, juste claire. Après tout, il ne me connait pas, il ne peut pas deviner, il ne fait que voir ce que je lui montre, et constater à sa guise « … Même si c’est vrai, j’ai peut-être montré une pointe d’exaspération »
Je suis néanmoins presque surprise face à sa réponse lorsque je lui demande s’il est joueur. Je le regarde avec beaucoup d’attention et essaie de démêler le vrai du faux, ou du moins, j’essaie de me dire si c’est une bonne idée ce que je compte lui proposer, mais finalement, je me jette à l’eau « Je te propose un truc. Evidemment, t’as le temps de réflexion que tu veux, c’est pas urgent. Comme tu n’arrêtes pas de dire que je crois les on-dit, que je ne te connais pas, et que je te retourne la pareille, je propose qu’on se fasse une journée ou un week-end dans un endroit autre qu’ici, à deux. Sans Khaled, sans personne, juste toi et moi. Au retour, je pense qu’on aura fini par voir si on est capable de parler et de se supporter, ou bien si c’est mort. Et pas de portable pendant ce ou ces jours. » Non parce qu’être bombardé de textos de l’un de nos proches pour nous dire des trucs sur l’autre, c’est mort. « Là, tu peux pas dire que je ne te laisse pas une chance d’apprendre à me connaitre et inversément…» Evidemment, je n’attends pas une réponse tout de suite, même dans un mois si ça lui chante, peut-être même que ce sera une proposition qui passera à la trappe, mais moi j’ai proposé, à lui de disposer « J’ai pas peur de l’eau, mais toi t’as trois poils sur ta tête, moi j’ai des cheveux qui, au contact de l’eau, se mettent mal. Je sais, c’est superficiel, mais je te mets au défi de passer le fer à lisser dans mes cheveux, tu comprendras ! ». Je n’ai pas vraiment envie de lui balancer tout ce que je sais sur lui, parce que je ne sais pas si c’est vrai ou faux, je ne fais que me remémorer les propos dans ma tête. « Non. Si je te dis ce que je sais, tu vas vouloir faire tout l’inverse pour me montrer que t’es pas comme ça. Donc on verra plus tard si ça correspond et à ce moment-là, je te dirais ce qu’on m’a dit sur ton compte… » Et pour le coup, je compte bien camper sur mes positions, quitte à subir une quelconque torture. Puis lorsqu’il émet l’hypothèse qu’il pourrait être Le malade mental en question, je me stoppe net et le fixe « Arrête, c’est pas drôle. Et puis c’est vrai, qu’est-ce qui me dit que t’es pas un obsédé sexuel ? D’un autre côté, je pense que si c’était le cas, Khaled me l’aurait dit. Ou bien j’aurais eu des échos. Certes, j’ai appris des trucs, mais quand même pas à ce point-là. » Finalement, je suis de nouveau étonnée lorsqu’il sous-entend qu’il est sur le point de me ramener chez moi. Sans parapluie, sans capuche et la pluie commence à doubler d’intensité. Il fait bien ce qu’il veut, mais moi j’ai pas envie de continuer. En voyant une cabine téléphonique un peu plus loin, je cours pour me mettre à l’abris. « Je t’invite dans ma maison provisoire si tu veux, on est un peu à l’étroit je te l’accorde » certes, c’est pas hyper cosy, mais au moins on est à l’abris le temps que ça se calme « Et sinon, tu fais quoi dans la vie ? ».
Elle est bavarde, très bavarde mais çà me convient. Au moins, je n’ai pas besoin de trop faire la conversation, même si je me sens obligé de la taquiner le plus possible. Elle est pleine de vie, toujours pleine d’entrain aussi et je me dois de la stopper un petit peu quand je m’en sens l’envie. Il faut dire qu’elle mord tout de suite à l’hameçon et que je n’ai pas besoin d’aller trop loin, trop rapidement. Ah mais certainement, et c’est tout ce que je te souhaite très chère mais arrête de faire ta petite fille gâtée pardon, mais c’est tellement facile avec elle, que je ne peux pas résister. Ah moins que… non, j’ose ? Je ne veux pas faire un game over. J’ai encore envie d’apprécier sa présence. Depuis un certain temps, j’ai l’impression d’avoir une toute nouvelle vision des choses, je sens moins le poids du monde sur mes épaules et je m’autorise un peu plus d’originalité dans ma vie. De spontanéité. Ma mère serait vraiment très contente mais je ne préfère rien lui dire pour l’instant, surtout si ce n’est que temporaire. C’est très certainement l’automne qui me rend comme ça. J’ai toujours apprécié l’automne. C’est pour moi, la meilleure période de l’année. Entre été et hiver, les feuilles tombent, changent de couleur, ce qui donne une toute autre perspective de la ville, et de la nature qui nous entoure. Je ne peux m’empêcher de sourire lorsqu’elle me souhaite mon anniversaire. Ce n’est pas aujourd’hui, mais elle n’a pas beaucoup de retard. Après sa longue tirade, j’ai l’impression qu’elle est fatiguée. C’est qu’elle peut être vraiment très têtue. Je vais donc faire comme elle. Encore une fois pour l’embêter au maximum Petit un, je te remercie même si t’as un jour de retard. C’est sympa. Petit deux: me voilà ravi de savoir que tu n’es pas désespérée à ce point parce que çà ne sert à rien de jouer la compétition pour savoir lequel de nous Khaled préfère et puis, la compétition çà ne sert à rien. Du moment qu’il est heureux avec Silas, oui c’est tout ce qui compte, donc évite de l’embêter avec ce genre de détails petit clin d’oeil pour accentuer ma connerie Petit trois, oui, on va très certainement se prendre la sauce, mais ce n’est que de la pluie après tout. enfin, c’est une femme… Je suis sexiste que ça ? non. Si t’es jalouse, et t’aime jouer les ronchons en plus j’esquisse un sourire et essaie d’étouffer un rire il n’a même pas oublié que t’existe, il a juste autre chose à faire parce que malheureusement pour toi, madame n’est pas forcément le centre de son monde. Tu restes tout de même une étoile qui orbite autour de lui, c’est pas mal, non ? elle va finir par me détester réellement mais qui aime bien, châtie bien ? Je sais bien que les amis ne sont pas là que lorsque l’on a besoin d’eux. Mais parfois, il ne faut pas non plus penser qu’ils seront toujours là et qu’il faudra toujours rendre la pareille. je le sais… mais toi tu ne le sais certainement pas. Tu sais l’amitié, çà va dans les deux sens, certes, mais il faut aussi savoir arrêter de toujours attendre que l’on te rende la pareille je lui fais un large sourire. Elle me plait. Dans le sens, j’aime la taquiner, et cela va devenir mon activité favorite. Non, enfin, si peut-être un peu mais tu me fais rire et çà c’est une qualité chez quelqu’un. Je veux dire de faire rire quoi. T’es fille unique, on va oublier le passage ou tu parle de ton demi frère avec qui t’as pas grandie. Pour reste t’es fille unique, du coup, je pense que t’as eu tout ce que tu voulait et que t’aimes bien que les gens soient disponibles pour ta petite personne. je lui fais un clin d’oeil pourquoi tu me dis tout ça ? Je ne voulais pas te froisser tu sais, je suis désolé si t’as mal pris quelque chose. Je ne doute pas que tu sois capable de faire plein de choses toute seule mais alors montre le moi, au lieu de me montrer le contraire même si elle ne me doit rien et qu’elle n’a pas besoin de me montrer quoique ce soit. Je ne suis personne finalement. Je soupire et évite d’en dire plus. Une pointe ? lui demande-je en fronçant les sourcils ?
Je soupire à mon tour, préférant rentrer chez moi que de rester planter devant la porte de Khaled. Il n’est pas là et la pluie va très vite pointer le bout de son nez, alors pourquoi rester ici ? Elle fini par me demander si je suis joueur. C’est un petit oui que je lui donne car je ne sais pas ce qu’elle va me sortir. Avec elle, même si je la connais pas beaucoup, je me rends bien compte que je peux m’attendre à tout. Et je ne suis pas déçu par ce qu’elle fini par me dire. Je crois que cette fille est folle mais c’est intéressant. toi tu n’as vraiment pas peur à ce que je vois m’exclame-je ta proposition est bien alléchante, je dois dire que c’est d’ailleurs la première fois qu’on me fait une proposition de la sorte. C’est plutôt pas mal. Je suis surpris mais surpris positivement. On pourrait faire ça oui, mais j’espère que t’as vraiment pas peur de moi j’accentue un petit peu pour voir si elle va flancher mais non, je ne ferai rien qui puisse la rendre mal à l’aise. Juste toi et moi, sans téléphone, parce que je sais que tu vas le dire à Khaled et qu’il va tenter d’en savoir plus pendant qu’on sera ensemble. Et tu pourras te faire ta propre opinion de moi ce qui est aussi une bonne chose. pas besoin d’y réfléchir, je ne suis pas du genre à réfléchir ajoute-je avec un petit sourire. Oui, je ne réfléchis jamais. Et c’est peut-être un problème. t’es déterminée à ce que je vois souffle-je en regardant la jeune femme droit dans les yeux. Je l’embête en parlant de sa coiffure mais elle a vraiment une belle répartie. Elle est intéressante. merci pour mes poils, cependant, j’en ai beaucoup plus sur mon crâne, tu vois la tignasse que j’ai ? je pense qu’elle est assez imposante et que tu peux vraiment la voir. Mais oui, contrairement à toi, je n’ai pas besoin de fer à lisser et je suis certain qu’elle pourrait être très bien sans utiliser un fer à lisser. et t’as vraiment besoin de te lisser des cheveux ? c’est vraiment essentiel à sa vie ? Elle n’a pas peur de faire le trajet avec moi, alors je tente de lui faire un peu peur Oh s’il te plait, je ne suis pas comme ça mais soit, on verra bien quand on se programmera ce petit weekend je n’ai jamais programmé ce genre de week end avec une fille que je ne connais pas forcément. J’ai beau l’avoir déjà vu quelques fois, nous n’avons jamais pris le temps de nous parler. Non, c’est pas drôle mais tu ne sais pas à qui tu as affaire. lui dis-je avec un petit sourire en coin Non, je ne suis pas un obsédé sexuel, je suis la couille droite de Khaled, c’est tout et arrête de me dire que t’as appris des trucs, c’est chiant je déteste quand on me dit ça. C’est insupportable. Finalement, nous commençons à marcher. Du moins, je commence sans elle mais elle me suit. Il pleut, beaucoup trop fort d’un seul coup et çà ne sert à rien de continuer plus loin. Une cabine téléphonique. Bien, nous allons devoir nous retrouver tous les deux dans un si petit endroit. un peu à l’étroit effectivement m’exclame-je avec un petit sourire tu viens vraiment de me demander ça, là, au calme j’étouffe un rire je suis comme toi, à la fac, je suis dans les finances et toi ? très bizarre de papoter comme si de rien n’était, dans cette petite cabine.