suggy → look into my eyes, it's where my demons hide

et je plaquais mes mains sur ma bouche pour essayer d'étouffer le moindre bruit. pour ne rien laisser me trahir aussi bêtement. recroquevillée sur moi même, les larmes aux yeux, j'avais l'impression que les secondes passaient à une lenteur infinie et que sullivan n'arriverait jamais. j'avais d'ailleurs coincée mon téléphone entre mes jambes pour éviter qu'une vibration mal venu ne vienne alerter qui que ce soit de ma présence ici. et les voix continuaient, j'entendais la porte s'ouvrir, les rires devenant plus proches et j'suffoquais dans mon casier priant pour que rien n'arrive. pas encore une fois. puis soudainement, c'était le silence et même comme ça, j'arrivais pas à lâcher prise. même comme ça, j'redoutais ce qui pouvait arriver. j'restais juste là, le souffle un peu court, à attendre que ça passe. « sully ? » que je murmurais si bas que j'étais même pas certaine que tu m'ait entendu. et j'angoissais, j'savais pas si c'était toi, si c'était dans ma tête, si c'était un subterfuge, j'savais pas grand chose en fait alors j'restais juste où j'étais jusqu'à entendre de nouveau ta voix. et doucement, je grattais contre la porte de mon vestiaire, la poussant légèrement, la panique toujours bien trop présente. et j'avais les yeux tellement embués de larmes que j'arrivais pas à discerner correctement ni à savoir si c'était toi. « laissez moi tranquille, laissez moi tranquille » que je soufflais à plusieurs reprises. s'il vous plaît, j'veux plus qu'on me fasse ça. j'veux plus.

C'était une peur qui était de toute évidence tétanisait la jeune femme, bien qu'elle ne laissait rien paraitre. Enfin, elle essayait de ne rien laisser paraitre. Elle était malgré tout en train de chercher l'aide de Sullivan pour l'aider à surmonter tout ça, pour l'aider à s'en sortir et il pouvait alors apercevoir la détresse qu'elle pouvait ressentir. Est-ce qu'elle était réellement en train de perdre la tête ou est-ce que les hommes étaient réellement autour d'elle ? Qu'importe la réponse, Sullivan débarquait dans les vestiaires des filles, avec la ferme intention de retrouver sa femme et la sortir de là. Et alors qu'il trouvait un haut d'uniforme de cheerleader au sol, il se demandait où pouvait bien elle être. C'était à ce moment là qu'il entendait des grattements provenant du casier. Se tournant face à la porte, il découvrit qu'elle s'ouvrait légèrement, avant de laisser entendre une voix paniquée qui cherchait à le repousser. Il ouvrait plus grand la porte pour découvrir sa femme dans un état de panique, simplement vêtue d'un soutien-gorge et d'une jupe. « Bébé c'est moi, Sullivan, je suis là... Calme toi, je suis là » finissait-il par dire, sans tenter de la toucher, sachant pertinemment qu'elle le repousserait violemment, comme elle le faisait depuis le jour où elle a vécu la pire chose au monde. « Je suis là, ils ne sont pas là.. il n'y a que moi, promis juré »

j'ai besoin de respirer et là, j'me sens étouffer. j'me sens seule et je chiale comme une gamine. c'est horrible d'être comme ça. j'crois qu'en fait, c'est une crise d'angoisse que je fais. ouais, c'est probablement ça. et la porte s'ouvrait soudainement alors que j'essayais de reculer comme si je pouvais réellement m'encastrer dans le dos métallique du vestiaire. mh, sans grand succès. et je clignais des yeux à plusieurs reprises écoutant tes mots, saisissant petit à petit que ce n'était personne d'autre que toi. que t'étais venu me chercher. et je m'aidais de mes bras pour glisser hors de ma cachette et finalement, je m'accrochais à toi, en larme. mes bras autour de ton cou, ma tête enfoui contre toi. mon dieu, faites que ça s'arrête. j'avais du mal à respirer et j'crois qu'en fait, c'était la première fois que je craquais réellement depuis que c'était arrivé. « ils étaient partout, ils étaient partout » que je répétais à l'infini m'accrochant un peu plus à toi. « j'crois qu'ils me cherchaient » parce qu'ils sont rentrés ici alors qu'ils ont rien à y faire et qu'ils tapaient contre les casiers comme s'ils voulaient trouver quelque chose. j'sais pas. j'sais pas en fait. je sais pas si j'imagine les choses ou si c'était bien ça. « j'veux pas qu'ils me trouvent » j'peux pas rester ici. j'ai peur sully, j'suis terrifiée même.

Il ouvrait un peu plus la porte pour découvrir que Meghan était là, dans le casier, à moitié dévêtue et surtout en train de faire une crise de panique. Mais il savait pertinemment comment elle réagirait s'il venait à la prendre dans ses bras alors il se contentait d'avoir des mots réconfortants, qui lui prouvent que c'est bel et bien lui, pas un autre qui se trouvait face à elle, encore moins un de ses bourreaux. « Je n'ai vu personne en arrivant » Ni dans la pièce, ni dans les couloirs. C'était vide et il était le seul à être venu jusqu'ici. Après tout, il a fouillé toute la pièce avant de se retrouver face à ce casier. Mais de toute façon, maintenant qu'elle était contre lui, dans ses bras, elle était bien plus en sécurité, c'était une certitude. « Rhabille toi alors, on rentre » qu'il disait Sullivan, récupérant son t-shirt dans le casier pour le lui tendre. « Rhabille toi et on s'en va loin d'ici, tu seras en sécurité » Avec lui, et peut-être avec ses enfants si elle acceptait de faire un détour chez les Wright. Après tout, ils n'ont rien demandé eux et se retrouvent soudainement arrachés de leurs parents. Sullivan voulait que Meghan aille mieux et ses enfants étaient devenus toute sa vie, peut-être qu'ils l'aideront à aller mieux.

et je reste accrochée à toi, le coeur battant à un rythme effrenée et cette peur me tordant le ventre plus que de raison. j'veux pas subir ça, j'veux pas qu'ils me trouvent. j'veux pas qu'ils m'épient à chaque fois, je ne veux pas avoir à m'enfermer dans chaque endroit clos à proximité pour leur échapper. j'ai la trouille, tu comprends ça ? ils étaient là, à rire comme si c'était rien, à me chercher partout comme si j'étais une proie, comme s'ils pouvaient recommencer inlassablement. et je me protège contre ta peau, pleurant à chaude larmes. j'ai l'impression d'agoniser sully, j'te jure que j'en peux plus. « ils étaient là » je répète parce que j'en suis certaines. ils étaient là et si t'étais pas arrivé, ils m'auraient trouvés. je le sais parce qu'ils tapaient contre les casiers comme s'ils savaient d'avance que c'était là que j'avais trouvé refuge. mon tee shirt dans les mains, je l'enfilais, le corps encore secoué de tremblement. « on n'est nul part en sécurité » t'en es conscient de ça ? y a aucun endroit au monde ou l'on est réellement en sécurité. tu peux être enfermée à double tour chez toi que ça n'empêchera personne de rentrer s'il le veut vraiment. « je veux rentrer à vancouver sully » vraiment. j'veux prendre l'avion et m'en aller d'ici. retrouver mon vrai chez moi, ma chambre, mes habitudes.

Pour lui, c'était une hallucination, rien de plus. Aucun membre de l'équipe sportive d'Harvard n'était présent, que ce soit dans la pièce ou dans les couloirs. Sullivan était le seul présent ici avec Meghan et pouvait mettre sa main à couper qu'elle avait imaginé tout ça, comme une représentation de sa peur la plus profonde. Oui, elle avait peur d'eux. Est-ce pour cette raison qu'elle ne se battait pas contre eux par la justice de ce pays ? « Ils faisaient quoi ? Quand est-ce que t'as su qu'ils n'étaient plus là ? » Il demandait de façon assez sérieuse pour le coup, pour savoir s'ils pouvaient réellement avoir été là ou pas. Et si c'était vrai... Il voulait les tuer, tous autant qu'ils sont, pour avoir brisé celle qu'il aimait le plus au monde. Elle remettait son t-shirt et il ne pouvait pas s'empêcher de la reprendre dans ses bras une fois fait. « Si, dans mes bras tu l'es. Je ne laisserai personne s'en prendre à toi d'une quelconque façon qui soit » Parce que Sullivan était assez possessif pour le coup. Possessif et il pouvait aller jusqu'à se battre pour ses proches. Il le ferait pour elle, sans aucun doute. « Je m'occupe de ça... je m'occupe de te ramener ta famille » Il essayait d'accélérer les processus de justice qui étaient assez longs pour le coup, bien plus longs que pour l'accusation des Atkinson, bizarrement. « Je sais que tu veux tes parents et je fais tout pour te les rendre » Mais en attendant, ils ne pouvaient pas aller à Vancouver, sans prendre le risque d'envoyer ses parents adoptifs en prison.

je veux juste plus jamais remettre les pieds aux états-unis. j'aurais jamais du venir ici en premier lieu en fait. c'était pas fait pour moi, rien de tout ça. et si j'avais pas débarqué ici, j'aurais jamais eu tous les problèmes qui sont survenus. j'aurais jamais rencontré les harrison, y aurait pas eu de procès et j'aurais été tranquille dans mon petit canada, loin de tout ça. « ils.. ils tapaient contre les casier encore et encore comme s'ils savaient que j'étais là » j'te jure sully, ils arrêtaient pas. ils frappaient encore et encore, riant comme si c'était la blague de l'année. « j'crois que le coach a appelé et ils sont juste sortis. » j'en sais rien en fait. j'suis juste restée enfermée ici, les mains plaquées sur ma bouche pour ne faire aucun bruit, les larmes coulant silencieusement sur mon visage.  j'ai juste attendu que ça se termine. que ça s'arrête pour de bon. et tu venais me reprendre dans tes bras alors que je soufflais pour me calmer. et je préférais pas répondre à tes mots même si en soit, la vérité était que tu pouvais rien empêcher du tout. t'avais pas empêché mon calvaire. « pourquoi tu me laisses pas rentrer ? » je veux pas qu'ils viennent ici, c'est les états-unis que je veux fuir. s'il te plaît sully, pourquoi tu comprends pas ? c'était ton rêve tout ça, pas le mien. moi j'ai rien à faire ici, j'veux juste m'enfuir.

Tout ce qu'il souhaitait dans le fond, c'était la protéger du mal qu'il pouvait y avoir dans ce monde. Meghan était peut-être pas pure, mais elle ne méritait pas ce qui venait de lui arriver. Sullivan voulait remuer ciel et terre pour l'aider à aller mieux, pour l'aider à oublier ce calvaire. Mais rien n'y faisait, elle serait marquée à vie par ce qui s'est passé et ni lui ni personne ne pourra lui enlever ça malheureusement. « Okay, je vois » Mais il n'a rien rêvé, Sullivan n'a rien vu, ni coach, ni joueurs de baseball. Est-ce que c'était longtemps avant qu'il n'arrive ? Il n'en savait rien pour le coup. C'était un mystère pour lui, bien que la thèse de l'hallucination reste bel et bien présente dans son esprit. Le truc aussi, c'est que Meghan semble vouloir rentrer à Vancouver, quand toute leur vie se trouvait ici pour le moment. Les enfants, leurs soins réguliers avec l'hôpital, les cours... Même les parents de Sullivan étaient là. Alors retourner à Vancouver ? C'était retourner vers une vie qui était antérieure à leur nouvelle vie, c'était comme s'ils effaçaient tout ce qu'ils ont vécu depuis. « Je t'en empêche pas... mais je veux pas qu'il arrive quoique ce soit aux Atkinson parce qu'on a pas respecté l'ordre de restriction » Et il en avait assez de la loi. Ils devaient faire les choses bien et ça commençait par un appel en bonne et due forme avant de vouloir agir sous le coup de l'impulsivité.