LASZBE + she wore the moonlight like lingerie

La soirée cinéma se déroulait bien, j'étais... étonné. Agréablement surpris, ouais. C'est moi qui ai organisé tout ça en espérant donner un petit aperçu de ce que je peux faire si je suis dans la présidence kirkland. Mais c'est pas ça le plus important. Non, ce n'est pas la soirée, ce ne sont pas moi ou les gens, c'est juste... elle. Phoebe. Qui a fait l'effort de venir, j'ai dû la convaincre. Je suis certain qu'elle se fait grave chier assise seule sur sa chaise et ses pop-corns tandis que je vais dire bonjour à droite à gauche. Lorsque le film fut bien entamé et qu'il y ait de moins en moins d'aller-retours, je me permets d'aller vers la blonde pour la secourir. « viens, tu vas faire fuir les gens à force de tirer cette tête d'ennui. » je l'attrape par le bras et je prends son seau de pop-corns pour m'en servir. Comme la nuit est tombée, il fait de moins en moins chaud, heureusement qu'il y a quelques petits bidons vides pour y faire en feu et réchauffer les âmes, comme dans la rue en somme. Hey, c'est une soirée pré-Halloween hein. Les flammes de la fleur rouge nous éclairent et je remarque encore à quel point elle est sublime, Phoebe. « Merci d'être venue... j'sais que t'avais pas envie de venir, de voir ce film ou d'me voir tout court, mais... merci. » elle s'est faite belle pour moi ? A qui j'ai pensé quand j'ai mis du parfum avant de venir ? A elle, évidemment. Je me mords la joue et je me rapproche d'elle, comme si la vraie source de chaleur était elle et pas le feu. « tu croyais quand même pas que j'allais te laisser toute seule ce soir ? » je souris. Oh non, never, je la laisse pas avec n'importe qui moi. Phoebe, elle est à moi cette nuit et à moi tout court en fait, même si elle ne le sait pas encore.

Mes fesses posées dans mon transat, je sirote mon gobelet de coca-cola en riant aux scènes d’épouvante qui défilent sur l’écran. Rien de spectaculaire jusque-là, si vous voulez du vrai frisson, venez dormir une nuit chez moi. Et à chaque silence, je le brise volontiers avec quelques bruits de mastication. J’adore. Tout le monde me dévisage. Rien à battre, si quelqu’un n’est pas content qu’il vienne me le dire en face et je le fais disparaître à coup d’incantation. Bordel, t’es où ? J’pique du nez. Je surfe sur Internet. J’dialogue avec des soeurs du coven et tout à coup, ta voix m’extirpe de mon errance irréelle. « Gnia gnia » Ma tête d’ennui ? Je t’inspire de l’ennui. Aïe. Me relevant sous ta demande, je te laisse me traîner un peu plus loin. Tu me guides près d’un tonneau incendié. Bonne idée. Mes mains glacées trouvent refuge au-dessus des flammes. J’suis hypnotisée par la danse du feu. « Tu te fais les questions et les réponses tout seul toi ? Qu’est-ce que t’en sais de tout ça.. » Ok, je n’étais pas emballée à l’idée de voir ce film, bien que je raffolais des histoires de créature démoniaque et compagnie, mais l’idée de te voir.. Cette idée, je l’aimais plus que tout en mon for intérieur. Quand tu avais quitté mon manoir, j’avais ressenti un pincement au coeur si douloureux.. Depuis ce jour, je me réveillais en pensant à toi, je mangeais en pensant à toi et je me touchais en pensant à toi. Wow. Le constat est édifiant, tu me hantes, t’es le fantôme de Phoebe Rowan. « Eum, pourquoi pas ? Tu as l’air plutôt populaire, tu m’as menti. Tout le monde te voit, tu n’es pas si transparent que ça » Décollant mes rétines du brasier, je reporte enfin mon attention sur toi. « Pourquoi tu tenais autant à ce que je vienne ici ? Limite, j’ai eu l’impression que tu aurais pu vendre un rein pour que je me ramène. Laszlo veut m’impressionner c’est ça ?? »

Un petit moment qu'elle et moi, c'est tout ce que je demande. Et vu que j'organisais une soirée, j'avais besoin de son petit soutien, puis de la voir, car au fond de moi, je suis trop angoissé. Zoey a dit qu'elle viendrait mais elle n'est pas là. Zoey ouais, ma fausse petite amie. Je ne sais pas encore comment je vais aborder la chose avec Phoebe. il faudrait qu'elle sache, mais d'un côté, je ne veux pas briser quoi que ce soit entre nous. Allez, je me laisse au moins cette nuit, un jour de plus avant de lui balancer la vérité. On se taquine près du feu, on s'échange des sourires et je sens ma propre flamme s'allumer. Pas dans mon slip hein, non, je n'oserai pas. Elle bat des cils quand elle me regarde et à chaque fois, j'ai l'impression qu'un papillon se pose sur mon ventre. « il faut bien que je sorte du monde des morts tu crois pas ? » que je dis amusé. Ouais, il faut que je vive, que je montre qui je suis. Et tout ça ? Toute cette assurance, c'est toi qui me la transmet Phoebe. J'ouvre la bouche, gêné par sa question et je rigole, un petit rire d'enfant. Okay, là je rougis, et c'est pas la faute du feu. « parce que je savais qu'au fond tu voulais me voir. » c'est à mon tour de battre des cils. Go Laszlo, prends tes couilles en main. « non, j'sais pas, depuis que je suis venu chez toi ben... » quel gamin putain, et relève la tête quand tu parles à une dame. « je sais pas, j'arrive pas à... à mettre des mots là dessus mais je suis très heureux de te voir, que tu sois venue pour moi. » et tu me plais, j'ai envie de t'embrasser, je veux que tu m'appartiennes toute la nuit ou même toute la vie, soyons fou. Mais j'arrive à rien dire, je suis bloqué dans ma tête, sur mes deux pieds alors que j'ai envie de foncer sur toi.

J’vais commencer à croire que j’suis une privilégiée. J’le suis ? Est-ce que tu vas aussi accorder des entrevues privées à d’autres nanas ? Ça ne me regarde pas, pourquoi je pense à ça ! Tu fais ta vie, je fais la mienne. C’est juste que je n’arrive plus à me sortir notre moment sur ma pelouse. C’est bloqué à l’intérieur. Arrêt sur image tu vois. « Oh, tu ressuscites alors. Les morts me captivent tu sais. » Sinon je n’aurais pas traîné toute mon adolescence entre des tombes. J’rêve ou tu essaies de devenir populaire ? D’où sort cette aisance hyper soudaine ? Peu importe, fidèle à moi-même, je fonce tête baissée sur la raison de ton invitation. Un bélier. J’détruis tout avec mes vilaines cornes. Je te perturbe, je le sais. T’es adorable. Ce rire enfantin. Tes yeux qui montent et descendent pour me chercher. Je l’adore ta nervosité quand elle me concerne. « Le plaisir est partagé » J'suis pas la plus avenante ce soir, tu me déstabilises, j'sais pas pourquoi. Oh, j’ai pigé. Ton audace est encore précaire. Je crois que c’est à moi d’exploser nos bulles respectives pour nous réunir dans une seule. Le regard rivé sur les flammes, je contourne le baril, mes mains liées devant mon entrejambe et j’entre en collision contre toi « Oops, accident » J’y suis. On y est. Là voilà notre bulle commune. J’relève ensuite mon regard turquoise vers toi et je dépose ma capeline sur ton crâne. « J’suis démasquée. Tu commençais déjà à me manquer. » Et j’voulais te voir oui. J’voulais de nouveau sentir ton parfum boisé. J’voulais me shooter à la mélodie de tes cordes vocales. « Je te trouve très séduisant ce soir. Et j’ai appris que l’on avait une connaissance commune il y a peu. Elle s’appelle Zoey. Elle est belle hein ? » Coup de coude en scred. Je te taquine. J’sais que les ‘filles’ c’est tabou. Je pince ensuite mes lèvres tout en ramenant mes mains au dessus du feu qui crépite. « Et tu as pu reparler avec la nana que tu n’as pas satisfaite ? » On applaudit. J'flingue notre moment qui devenait ambigu. C'est trop pour moi. J'suis pas habituée à devoir lire entre les lignes.  

Merci Phoebe, merci d'avoir réduit l'espace entre nous bah parce que j'osais pas en fait. C'est con mais je suis du genre coincé, remember ? Quoi que, t'es bien partie pour me décoincer bien comme il faut. Elle se retrouve maintenant quasiment collée à moi et j'essaye de cesser mon coeur de battre trop vite. Surtout quand elle me dit que je suis très séduisant. Puis quand elle me parle de Zoey, là, je ressens comme une boule au ventre. Comment ça se fait qu'elles se connaissent ? Je n'ai pas mentionné une seule fois le nom de Phoebe à ma meilleure amie. Okay, on se détend, j'espère qu'elle ne lui a pas parlé du faux couple... J'inspire et j'essaye de paraître tout à fait normal. « très jolie oui, c'est ma meilleure amie. » je souris. Donc t'inquiètes je compte pas la pécho, enfin pas comme tu le crois. Et comme si ce n'était pas encore plus gênant, elle me parle de Barbie. C'est quoi cet interrogatoire au juste ? Tu veux vraiment me mettre mal à l'aise ? J'hausse les épaules et je cherche mes mots. « oui, je l'ai revue... et elle s'est excusée. » pour de vrai, genre vraiment. Cette petite peste d'un mètre vingt à réussi à faire preuve de maturité en s'excusant de m'avoir traité de la sorte. Je tourne ensuite la tête vers mon invitée, intrigué. « pourquoi tu me questionnes sur ces filles ? t'as pas encore compris ? » je me mords la joue et la boule dans mon ventre gonfle de plus en plus. T'as pas compris que la seule là right now qui me plait et qui me fait tourner la tête c'est toi ? Non, je pense pas qu'elle a compris, je pense plutôt qu'elle essaye de voir si je vois d'autres filles en parallèle avec elle. « t'es vraiment blonde. » lançai-je amusé et après quelques secondes à dévorer ses lèvres du regard, je m'avance doucement et je capture ses lèvres dans un doux baiser, un long baiser tout de même, mais juste assez pour lui faire comprendre que la nana que j'ai en tête, c'est elle et personne d'autre. Ouaip, vous ne rêvez pas, je viens d'embrasser une fille, moi, j'ai fait le premier pas.

Plus de distance. Je me ramène contre toi. Ton bras ballant contre le mien. J’suis en osmose. Plus qu’avec les quatre éléments. Je te cherche sans te chercher. Je tâte le terrain. Tu me perds. Tes regards en disent longs et en même temps, je me demande si je me fais pas un peu trop d’idées. Laszlo n’est pas doué avec les filles, j’vois pas pourquoi il me draguerait moi. Enfin, est-ce que c’est vraiment de la drague tous ces sourires, ces regains d’assurance et cette façon de me déguster avec tes pupilles ? J’hallucine. Je romps alors cette alchimie en abordant des sujets qui ne pourraient que nous séparer. Zoey et l’autre catin qui t’a envoyé bouler. « Ta meilleure amie ? Oh.. » J’croyais que vous étiez juste potes. Ok, j’ai un peu fouillé vos Instagram, est-ce un crime punissable par la loi Griggs ? Vous êtes revenus quasiment au même moment dans ma vie, c’est bien trop étrange toute cette histoire. Deux fantômes du passé qui se bousculent à ma porte.. « Tant mieux pour elle alors, ça lui permet d’obtenir un deuxième ticket j’imagine » Petit sourire mensonger, je repose mes mains au-dessus des flammes. C’est pas le feu qui me brûle, c’est soudainement la jalousie qui me consume de l’intérieur. « Quoi ? Compris quoi ? » Mes sourcils se rapprochent entre eux, signe de mon incompréhension. Il n’y a rien à comprendre. J’vois pas où tu veux en venir. « Oui, une vraie de vraie. » Quel est le rapport ? Tu passes du coq à l’âne. De la brebis à l’éléphant, j’sais pas. C’est quoi cette soirée ? Y a des vapeurs chelou ici, tu deviens dingue. Je te vois jongler entre mes prunelles et mes lèvres. Le malaise grandit en moi jusqu’à ce que tu étales ta bouche humide sur la mienne. Oh oh. Je me fais embrasser par Laszlo en plein public. Ok, il fait noir, très noir, mais certains ont relevé ton attaque qui est juste .. Délicieuse. J’ai pas choisi. T’as choisi pour moi. T’as pris les devants. J’vais pas me plaindre. Tu me plais, tu me plais depuis toujours. Toi, tes faiblesses et tes doutes. Je n’ai rien à perdre, tout à gagner. Je soude alors encore plus nos bouches entre elles pour intensifier le baiser que tu as initié. J’touche rien d’autre. J’veux pas non plus que tu te sentes trop en confiance. Une Phoebe, ça se convoite. Quand on vient à bout de cet échange déroutant, je tourne automatiquement ma tête de l’autre côté de la tienne. Je dois être sacrément pourpre moi. « Il fait plutôt frais ce soir hein » Ouais ouais, on a rien vu, il ne s’est rien passé, j’crois que c’est mieux ainsi. J’te pardonne. J’suis persuadée que c’était impulsif et que tu t’en mords déjà les doigts. « J’devrais te laisser à ta fête, roi de la Kirkland House ! » J’affronte de nouveau ta gueule d’ange. Je suis dépassée. J’ai le coeur qui veut exploser ma cage thoracique. J’ai envie de recommencer, mais j’suis mortifiée. Et merde, avec ta confiance en toi si ridicule, j’ai peur que tu penses que.. Que t’es nul. Je peux pas me barrer comme ça, j’peux pas « Tu embrasses bien » Oh mon dieu, que la foudre s’abatte sur moi et me réduise en un tas de cendres.

Le monde est petit, et encore plus petit à Harvard. Zoey est une fille que tout le monde devrait avoir dans sa vie donc ça ne m'étonne pas que Phoebe la connaisse. Je me demande si elles sont proches. D'un côté, j'espère qu'elles sont de bonnes copines. Oui parce que, ça serait bizarre que ma meilleure amie déteste la fille qui m'intéresse. Disons que ça n'aiderait pas. J'ai déjà du mal à supporter le fait que la blonde soit toujours amoureuse de son violeur alors... évitons les péripéties. Je souris puis je fronce légèrement les sourcils quand le sujet dévie sur Barbie. Eh, pas ma faute hein, c'est Phoebe qui a ouvert le sujet. « tu crois vraiment que j'oserais refaire quoi que ce soit avec elle ? » c'est risible, jamais de la vie je me refous à poil devant cette chose, oh non. Sauf si je veux signer mon arrêt de mort. Je suis tellement con, avec peu de connaissance envers les filles que je ne remarque même pas la jalousie de mon invitée. Pour moi, Phoebe veut juste être fixée, voir quel genre de type je suis, si je joue sur plusieurs tableaux ou pas. Et moi, est-ce que je devrais m'inquiéter ? Surement, cette Rowan est à tombée par terre. J'en bave, j'en meurs d'envie. Pour calmer ses ardeurs, je lui offre un baiser tout gentil et tout mignon. Sauf qu'en fait, elle m'embrasse à son tour et tout s'accélère. Omg omg omg, j'ai embrassé Phoebe et... et elle m'a embrassée en retour. C'est le feu d'artifice dans mon slip ! Enfin, dans ma tête plutôt. Je garde ce sourire con constant alors qu'elle fuit mon regard en lâchant des mots que je n'écoute même pas tellement je suis dans ma petite bulle. Je ne sais pas si je la fais fuir, si elle a envie de partir mais je veux pas. Je veux tout sauf ça. Je la supplie presque du regard de rester avec moi. Je lui fais mon beau sourire de tombeur, peut-être que ça marche. « merci, ça au moins c'est quelque chose que je sais faire. » embrasser, sans problèmes, ça va tout seul, le reste aha, on passera. Je la tire par la main pour l'éloigner du feu et l'emmener plus loin. « on se casse ? dans un endroit plus chaud ? » n'importe où, mais pas là, avec ces gens de partout, etc. Je veux qu'on soit juste elle et moi, paumé quelque part, en paix. Car y'a quelque chose qui se passe là, y'a une petite étincelle et ça serait con de la refroidir en revenant au film comme si de rien n'était. N'oublions pas que les gens sont sensé croire que je suis en couple avec Zoey. Merde, manquerait plus qu'ils ont remarqué le baiser échangé avec Phoebe, oups.

« J’en sais rien, les mecs sont stupides » Et je te mettais dans le panier alors que je ne le voulais pas. Laszlo, je le foutais plutôt sur un piédestal, mais hors de question qu'il le sache. Et puis, peut-être que tu as envie de rattraper « le coup » avec cette nana. Je m’en fous. Je veux pas savoir où tu trempes ton biscuit. Pourquoi j’ai parlé de ça d’ailleurs ? J’ai d’autres chats à fouetter moi. J’devrais même pas être ici. J’devrais préparer mes sortilèges pour demain ou répondre aux commentaires de mon blog. Phoebe n’a pas le temps de bavarder autour d’un feu en grignotant du pop-corn. Phoebe elle traîne sa carcasse près des cimetières tout en communicant avec l’au-delà. Pourtant, ce soir, j’ai rompu avec ces habitudes. J’ai tout rompu pour tes beaux yeux. Secrètement, j’rêvais que tu fasses exactement ce que tu viens de faire : m’embrasser. Tes lèvres.. J’me suis envolée. J’suis un petit satellite, j’vois la Terre de loin et je t’ai embarqué avec moi. On est plus que tous les deux, loin de tout. Non ! J’peux pas. Atterrissage immédiat. J’mérite pas ce brasier qui s’allume au fond de mes tripes. Je devrais m’en aller au lieu de faire une connerie monumentale. « Tu t’es entraîné avec une poupée c’est ça ? » Toujours sur le départ, tu m’en empêches. Tu tires sur ma main et j’fais mine de râler en te suivant dans la pénombre. « Il faisait déjà chaud là, c’est le principe du feu, de réchauffer » Rester cartésienne. Pour une fois que je ne veux pas tomber dans l’irrationnel ! Où tu m’emmènes ? C’est paumé ici. Je freine alors la cadence, refusant de m'aventurer plus loin. « J’ai ma voiture si tu veux.. » Je ne suis plus qu’accrochée à ton auriculaire, je vais perdre le contact, j’veux pas. « Elle est garée un peu plus bas et j’ai de la bonne musique, en cassettes s’il te plait ! » Ma voiture n’a rien de moderne. Un tas de ferraille comme on en fait plus. Bref, j’suis sûre qu’on pourrait s'y réchauffer rapidement, c’est tout petit et si on s’active un peu à l’intérieur, la température augmentera plus vite. Damn, pourquoi je pense à ça. Toi et moi, nus, dans ma voiture qui couine. « C’est comme tu veux.. Si tu as peur d’être en tête-à-tête avec Phoebe la sorcière, j’comprendrais »

« alors je dois être plus stupide que les autres vu que je suis pas né dans le bon sens. » je préfère prendre sa remarque ainsi, à la rigolade. C'est pas gentil ce qu'elle dit, de me généraliser avec toute la testostérone de la planète terre. Hey, je suis pas un bâtard avec les filles hein. C'est moi qui m'en prend plein la gueule avec les gonzesses, moi qu'on piétine, qu'on abîme. Phoebe n'a sans doute pas encore compris ce que je voulais dire quand je disais que j'avais peur de disparaître, d'être transparent, etc. Enfin bon, je lui en veux pas, avec l'habitude et l'expérience, j'ai appris à avoir de l'auto-dérision. Au moins, elle n'a pas été déçue par le baiser. Je voulais lui en donner plus, mais j'en ai pas été capable. C'est déjà un début non ? Je souris en coin avant de répondre : « non le miroir de mes chiottes. » et je pouffe de rire. Je lui propose de s'éloigner un peu, d'être autre part que dans la zone qui attire tous les regards. La sorcière propose d'aller dans sa voiture et directement, j'ai mile images qui me viennent en tête et mon pouls s'accélère. En même temps, t'as une meilleure idée Laszlo ? J'accepte, bien sûr. « crois-moi, t'es loin de me foutre la trouille. » je fais le mec fort alors qu'au fond quand je vais me retrouver seule à seule dans sa voiture, je vais trembler comme une feuille. Je lâche pas sa main, elle me guide jusqu'à son bolide dont l'état est... comment dire.... phoebitesque, genre, y'a qu'à Phoebe que ça peut être ça. J'ai inventé un nouveau mot yep. Et ça ne veut pas dire que quelqu'un a la phobie des bites. Je monte à côté d'elle sur le siège passager et je la laisse checker sa musique. Moi j'ai déjà la tête qui déraille et les pensées qui fusent, je l'empêche de trier ses cassettes en tirant sur son bras pour qu'elle se penche vers moi et que j'accède à son cou. « peut-être que j'ai un peu la trouille en fait. » que je glisse à son oreille, mon coeur résonnant dans ma gorge. J'ai réussi à lui donner qu'un simple baiser, rien que ça. N'importe qui lui aurait déjà donné beaucoup plus. Je crains qu'elle se lasse de moi car je suis ennuyant, car je n'attaque pas la femelle comme tous les hommes de ma génération.

« pas né dans le bon sens ? tu es sorti par les pieds ? » tu veux dire que tu ne retourneras pas entre ses cuisses plutôt ? pourquoi j’en serais plus que ravie si c’était le cas ? je la sens pas cette nana et j’ai le goût de la jalousie sur la langue, j’aime pas ça. mais bizarrement, ce goût infâme se dissipe quand tu viens apposer tes lèvres envoûtantes sur les miennes. en quel honneur ? pourquoi ? t’embrasses comme tu respires toi ? c’est genre courant dans une journée ? damn, j’ai trop aimé. c’était furtif, mais riche en émotions. c’est comme si un puissant séisme m’avait secoué alors que j’étais déjà en équilibre sur un fil. comme si une avalanche m’avait traversé. comme si un tsunami me percutait de plein fouet alors que je bouffais une glace sur la plage. j’suis bouleversée plus que je ne le montre. « t’embrasses ton propre reflet pour t’entraîner ? narcissique va » finalement, le bidon plein de feu ne semble plus te plaire. tu m’entraînes dans l’obscurité, pour se réchauffer et là, l’idée du siècle traverse mon esprit pervers. ma voiture rouillée. ma vieille coccinelle de l’après-guerre. « c’est ça, pisse pas dans ton froc honey » rattrapant ta main dans la mienne, je nous dirige vers mon véhicule nécessitant quelques réparations. je nous sépare, à contre coeur et j’entre dans l’habitacle côté conducteur. ok. plus de bruits. juste nous. mon coeur bat pas comme il faut. j’entends ma circulation sanguine, elle est lourde, terriblement lourde. c’est le son du désir ça. j’sais pas quoi faire, j’me focalise sur mes cassettes et tu me stoppes. tes doigts s’enroulent à mon poignet et m’font automatiquement relever mon visage vers toi. tu t’approches. j’respire plus. tu passes ta bouche près de mon oreille et je déglutis péniblement. je bride à donf mon côté sauvage qui me pousse à te sauter dessus. c’est pour toi, j’veux pas te terroriser ou trop te brusquer. t’es pas n’importe qui. t’es griggs, ma presque première fois. « la trouille de quoi ? de moi ? j’suis pas le diable tu sais » sortant ton visage de mon cou, je l’encadre de mes deux mains décorées de bagues morbides en argent. « c’est toi qui me fiche la trouille.. » tu réapparais après plusieurs années, tu me regardes comme si tu voulais me manger toute crue et tu m’embrasses. phoebe est en panne. « j’suis blonde ouais, mais j’ai compris. toi aussi tu me plais » et sans tarder, je vise ton front de mes lèvres, je glisse sur ton nez, bisou après bisou et j’atteins la zone de ta bouche sans y atterrir pour autant. non, j’suis juste en suspend là « est-ce que tu as envie de moi ? de ma peau contre la tienne ? de nos corps ne faisant qu’un ? tu y as pensé depuis la dernière fois ? » et même si tu n’y as pas encore pensé, le fait d’y songer actuellement, ça te fait pas quelque chose toi ? t’as pas chaud ?