ROXUM ► des cocottes en papier, des éclats de rire

Un petit bisou d'esquimau. Son nez qui chatouille le mien alorsqu'il murmure avec un sourire que je devine dans le noir : "Vos désirs sont des ordres, mademoiselle Bates." Un millier de petits baisers viennent se poser sur mes lèvres. Des baisers gourmands. Et puis soudain, ses lèvres se posent sans s'en aller. Je ne respire plus vraiment, laissant ma langue s'aventurer passé le seuil de mes lèvres à moi. Je sens sa main qui glisse le long de ma hanche, qui me tire pour me rapprocher de son bassin. Mes jambes s'entortillent autour des siennes. Je sens sa peau brûlante sur la mienne, tous mes poils s'hérissent alors qu'un petit frisson fait vibrer ma nuque. Puis je laisse ma main passer de sa joue à ses cheveux, je viens entortiller une mèche autour de mon doigt alors que nos bouches ne font qu'un. Est-ce prématuré si je sors ces mots, qui font découcher les hommes ? Je t'aime. Je ne m'y risquerai pas, à rien qui puisse rompre ce moment magique fort de tendresse et de sensualité. Il doit le sentir non ? Que tous mes sens sont en éveil, que mes seins se raffermissent, que ma langue est avide de sa langue à lui, que mon bassin veut glisser jusqu'à lui. Puis j'ai une pensée pour cette boîte de capotes, planquée dans le tiroir de ma table de chevet. Cette pensée elle veut sûrement tout dire. Nos lèvres se détachent, un peu malgré elles. Wah, je suis haletante. Je veux lui dire un truc, quelque chose de méga romantique mais pas trop. Des mots qu'il gardera toute sa vie, comme un petit trésor. Mais je trouve rien, alors je viens glisser mon doigt le long de son nez, viens dessiner le contour de ses lèvres du bout de mon index. J'attrappe sa main de nouveau, la caresse du bout de mes doigts puis viens la faire glisser sur mon ventre, sous mon petit tee-shirt de coton cette fois, et reviens la placer sur mon coeur, sa paume contre ma peau. Je le regarde, le sourire aux lèvres : "Tu sens ?" Tu sens mon coeur qui fait le tam-tam ? T'as pas besoin de répondre, tu peux m'embrasser de nouveau. Ou enlever ce tee-shirt trop encombrant.

Son corps qui s’entortille au tient, du mieux qu’elle le peut. Trop de contacts, tu vas craquer. Sa main qui caresse chaque parcelle de ton visage, comme rattrapant le temps perdu. Toutes ces nuits à dormir sur ce vieux canapé, dans cette vielle couverture alors que tu aurais dû venir plus tôt. Bien plus tôt. Depuis cette sortie en patins à roulettes, en fait. C’est long trois semaines quand l’envie déborde. Vos langues se caressent, se découvrent. Et toi tu deviens fou. Ses lèvres qui s’éloignent, son doigt qui s’imprègne des formes de ton visage, ta main qu’elle entraine jusque sous le tissu de son tee-shirt et qu’elle vient placer contre son cœur. Tu sens ? Vos regards qui s’accrochent une seconde, puis deux. Et tu la fais basculer sur le côté pour mieux t’installer sur elle, à califourchon. Ton bassin contre le sien. Et toi, tu sens ce désir grandissant, jolie Roxanne ? Mais tu n’dis rien, toujours rien. Tu poses tes lèvres sur son nombril, y laisses un petit baiser, avant de tracer une ligne imaginaire du bout de ton nez jusqu’à cette main qu’elle tient encore, remontant au passage ce tee-shirt bien trop encombrant. Ta main posée sur le cœur de Roxanne se dégage pour venir se nicher en coupe sous l’un de ses seins. Ton nez qui laisse place à tes lèvres qui viennent capturer son téton durci une seconde. Tous ces gestes que tu avais faits beaucoup plus précipitamment il y presque trois ans, lors de cette soirée d’anniversaire. Et pourtant, tu avais le sentiment de découvrir son corps pour la première fois. Ca fait des jours… murmures-tu avec une respiration saccadée en continuant de jouer avec son téton, puis l’autre.

Dans un froissement d'édredon, me voilà sur le dos. Callum est en califourchon sur mon bassin qui vibre. Ses yeux qui me regardaient, disparaissent. Sa tête glisse jusqu'à mon ventre. Un baiser sur mon nombril. J'enfonce ma tête dans l'oreiller que ma main libre agrippe, l'autre toujours posée sur la sienne, mon souffle est saccadé, tout mon corps frissonne. Sa petite tête remonte le long de mon buste, mon tee-shirt se retrouve bientôt au pied du lit. Il était de trop. Callum embrasse mon sein, me caresse de ses mains tendres. "Ça fait des jours…" Je hoche de la tête, faisant maintenant glisser ma main dans ses cheveux d'un geste doux et protecteur. Des jours, ouais. Je crois que dès ce jour où je suis arrivée, maladroite avec Jane dormant dans sa poussette, pour débouler dans ta vie, dès ce jour, il y a un petit truc chez toi qui faisait vrombir mon ventre. Je fais glisser mes mains le long de son dos et attrappe le bas de son tee-shirt, le faisant passer par dessus sa tête. Je veux te voir, Callum. Je veux que tu me vois, moi la nana pudique, pas à l'aise avec mes poignées d'amour et mon nez en trompette. Toute cette pudeur s'envole. J'ai beau être un peu gauche, j'ai jamais été une bête de sexe, je sais que je le veux. Je vois Callum remonter sa tête un instant, j'en profite pour plaquer mes mains sur ses joues et l'embrasser, avec plus de fougue cette fois. Et puis je chuchote, mon front contre le sien : "Tu veux bien ?" Juste pour l'entendre, pour en avoir le coeur net. C'est pas l'alcool, c'est rien de tout ça. Pas du sexe vite fait, pas un va-et-vient de taulard, Callum, je veux que tu me fasses l'amour pour de vrai.

Ton tee-shirt s’échoue sur un bout du lit ou sur le parquet, tu n’sais pas très bien. Tu ne sais plus rien, t’oublies tout. Ton nom, l’heure, l’endroit où tu te trouves. Tu ne vois que Roxanne et sa peau laiteuse, les frissons qui la parcourent et ton envie indéniable de la posséder. T’étais un mec en manque et t’avais la femme que tu désirais depuis des jours entiers là, nue, te suppliant presque. Comment résister ? C’était impossible. Après t’être attardé sur sa poitrine délicate, tu veux l’embrasser encore. Les mains de Rox’ encerclent ton visage et sa langue de fait sauvage, cette fois-ci. La fougue, le désir qui la consume. Bon sang. Tu veux bien ? Un souffle, un pouffement de rire. Si j’veux bien ? Tu tires délicatement, du bout des dents, sur sa lèvre inférieure avant d’appuyer ton érection contre son bassin. C’était ta réponse. Ta main glisse le long de sa poitrine, contourne son nombril et vient franchir la frontière de la fine dentelle de sa culotte. Là, au cœur de son intimité. Putain, Roxanne ! grognes-tu en te rendant compte combien Roxanne était humide, prête à te recevoir. Tu délaisses son intimité un instant pour lui retirer ce tissu trop gênant. Et le tient, au passage. Eve et Adam, réunis. Je.. merde.. j’ai rien. Quel con, quel cooon. T’avais pas de capotes. Tu savais que t’étais clean, mais c’était le principe. Putain !

Je sens ses dents gentiment mordiller ma lèvre inférieure alors q'uil appuie son sexe tendu sur mes hanches. Ses mains serpentent le long de mon corps qui frémit jusqu'à franchir la dernière frontière de mon intimité. Ses doigts glissent entre mes jambes. "Putain, Roxanne !" Je ris légèrement, et mes pommettes rougissent alors que je cherche ses yeux de mon regard avide de lui. Ma culotte de dentelle vole au pied de lit, son caleçon l'imite. Je peux sentir tout son corps contre le mien, sa peau brûlante contre la mienne. Mes lèvres embrassent ses bras, ses mains alors qu'il est sur moi. "Je.. merde.. j’ai rien." Je ris encore avec malice. Je roule sur le côté, me dégageant de son emprise un bref instant. Je sens ma peau redevenir froide, loin de son corps, loin de la couette qui nous abrite tous les deux. Je fouille dans le tiroir de ma table de chevet et viens dénicher une boîte à peine entamée que je lui passe avant de revenir me faufiler sous les draps. "On va éviter d'en faire une deuxième." Enfin, pas tout de suite. Alors qu'il farfouille dans la boîte, je laisse ma main remonter le long de ses bras, glisser sur ses jambes comme pour lui faire des chatouilles tendres. Des chatouilles partout partout.

T’étais sur le point de rompre plus de deux ans et demi d’abstinence. T’espérais ne pas avoir oublier comment ça fonctionne, t’espérais ne pas être ridicule. Non, tu n’le serais pas. Putain, t’étais tellement dur que s’en était douloureux. Tes mains qui ne quittent pas le corps de Roxanne, caressant tout ce qu’il était possible de caresser avant de te rendre à l’évidence : tu n’avais pas de capote. Son petit rire te frappe en plein cœur et la voilà qui se dérobe de sous ton corps, partant chercher une petite boîte de préservatifs. On va éviter d'en faire une deuxième. HAHA, ouais. Tu l’attrapes par la taille pour mieux la repositionner sous tes hanches. Viens ici, toi ! Et tu fonds sur son cou, l’embrassant encore et encore. Et puis tu te redresses, attrape un petit emballage en alu’ et le déchire. Tu positionnes la protection sur ton sexe fièrement dressé et laisses tomber l’emballage au pied du lit. Mont Callum, à toi de jouer ! Oui, j’ai vraiment écrit ça, ça fait pas sérieux, ça casse le romantisme, excuse-moi. Tu appuies ton bassin contre le sien et.. putain ! Un grognement t’échappe, ça faisait tellement longtemps que tu n’avais pas eu ces sensations-là. Tu te mords la lèvre inférieure, poses ta tête contre celle de la douce Roxanne et balance ton bassin d’avant en arrière.

"Viens ici, toi !" Je sens ses mains qui font glisser mes hanches sous son bassin, et puis j'entortille mes jambes entre les siennes. Là je suis pas prête de m'échapper. Et puis je suis assaillie de petits bisous dans le cou, mes mains parcourent son dos, mes ongles glissent le long de ses épaules. Le préservatif est en place sur son sexe tendu, je retiens ma respiration, je sens mes orteils se raidirent. Et puis sa joue vient se poser contre la mienne alors qu'il est en moi, je l'entends grogner, son souffle caresse ma nuque. Mes hanches ondulent sous son bassin. Mes yeux se ferment, mes mains caressent son corps partout. Pas un millimètre qui sépare nos peaux. Mon souffle se fait saccadé sous les coups de son bassin. Mes petits pieds remontent le long de son mollet, autour de sa jambe, pour le rapprocher toujours plus de moi. Puis j'en oublie les va-et-vient, y a cette boule de chaleur qui part de mon ventre et qui fait se raidir tout mon corps. Des feulements dans ma voix alors que je reprends mon souffle. Je suis en sueur. Je glisse mes doigts sous son menton, et le tire vers moi. Ses yeux sont tout proches, je veux me noyer dedans, ou qu'il se noie dans les miens. Qu'il soit tout en moi.

Tu ne tiendras pas longtemps, pas cette fois. Tu te délectes des petits sons que Roxanne laisse échapper entre ses lèvres. Tu veux la voir, mieux. Alors en passant tes bras autour de sa taille, tu vous fais changer de position. Là, allongé sur le dos tu profites de cette vue magnifique. Une main sur sa hanche qui l’entraine à ton rythme et l’autre qui parcours sa poitrine et la malmène délicieusement. C’est presque meilleur comme ça, putain. Les minutes semblent durer des heures et tu exploses dans un grognement de plaisir, te redressant et plongeant ton visage dans la poitrine de Roxanne. Tes mains qui caressent son dos, ton souffle haletant, ton visage perlé de sueur. Tu restes en elle, là serrant contre toi, n’écoutant que son cœur qui bat, là. Et puis tu attrapes ses lèvres tendrement, les embrasses lentement. Tu es magnifique. Nue, après l’amour. Et cette fois-ci, tu t’en souviendrais !

Dans un mouvement souple, presque félin, Callum passe sur le dos. Avec mes deux mains gauches, je manque de perdre l'équilibre mais m'accroche à l'oreiller, derrière ses oreilles. Je souris, je me sens un peu con, mais je suis rapidement rattrapée par les petites palpitations dans mon ventre. Et puis ses doigts qui caressent mes seins alors que mes mains se posent sur son torse. Une cadence délicieuse, on pourrait presque croire à du sexe de vieux, mais moi je voudrais que l'amour ça ressemble toujours à ça. De la tendresse qui déborde. Puis un dernier grognement et la tête de Callum décolle de l'oreiller pour se nicher au creux de ma poitrine. Ses mains passent le long de mon dos et je glisse les miennes dans ses cheveux. Je croise mes jambes derrière son dos, mon menton délicatement posé sur son crâne alors que mes doigts caressent encore ses cheveux. Quelques secondes magiques où j'écoute son souffle pantelant qui se mêle au mien et mon coeur qui manque de déchirer ma poitrine. Et puis il dégage sa tête de cette étreinte pour venir poser ses lèvres contre les miennes. "Tu es magnifique." Je souris et viens déposer un nouveau petit baiser sur ses lèvres à lui, je glisse le dos de ma main sur son front perlé pour chasser les quelques mèches revêches qui le couvrent. Je viens les faire glisser derrière son oreille et je le regarde. Lui aussi, il est beau. Mes jambes se décroisent et je me glisse de nouveau sous les draps, allongée. "Jane va se demander où t'es passé." je glisse en riant, alors qu'il vient s'allonger près de moi. Elle qui venait le réveiller aux aurores tous les matins, en sautant sur la canapé. Ma tête tout près de son torse, ma respiration se fait plus calme, plus profonde. "Je t'aime." Je le dis vite, je le dis doucement. Mais je le dis. C'est pas trop tôt, rien du tout. Je l'aime et puis c'est tout.

Tu n’avais pas de mots pour décrire ce qu’il venait de se passer. Ou peut-être que tu en avais trop et que tu n’arrivais pas à le mettre en ordre, correctement. Roxanne se retire pour venir s’allonger dans le lit, dans sa plus belle tenue : nue. Tu t’accoudes à ces côtés et ne cesse de regarder ses jolies courbes dans la pénombre de la chambre. Jane va se demander où t'es passé. Tu ris avec elle avant de t’écarter à l’autre bout du lit. T’as raison, j’devrais retourner dormir là bas. plaisantes-tu avant de revenir te coller contre elle, l’enlaçant de tout ton corps. Et puis tu t’endors, doucement mais sûrement. Ta respiration qui se fait plus calme mais plus forte. Oui, Callum ronfle. Et plus encore après l’amour. Alors il n’entends pas ces deux jolis mots que tu lui as prononcé mais tout au fond de son cœur, lui, il les pense. Callum aime Roxanne.

(fin ?)