(owen) It's incredible, it's you ?

J'ai décidé, de reprendre la danse. Comme ça sur un coup de tête. en faite, non c'est tout à fait réfléchis et je sais pourquoi je fais cela, parce que j'ai un besoin vicéral de reprendre la danse, de me défouler dans un domaine où je ne suis pas mauvaise, j'ai besoin de vider mon esprit gratuitement, parce qu'en ce moment ma vie est merdique. Je suis en bonne santé, certes... Jusque là rien à se plaindre, les études se déroulent plutôt bien, j'avance enfin et je vais finir par faire ce qui me plait le plus. Pour le moment tout va bien. Mais quand je regarde ma vie personnelle, là j'ai envie de partir en hurlant. Bon sang, je ne me suis jamais sentie aussi mal. Je suis de nouveau avec Edward, cela devrait me rendre heureuse, malheureusement, je ne le suis pas complètement. Je n'arrive pas à me sentir heureuse, je pense à lui. Tout le temps et ça c'est une mauvaise, très mauvaise nouvelle. Je devrais pouvoir passer à autre chose, ce n'est pas ce que je suis sensée faire au finale, passer à autre chose. Cependant, c'est plus fort que la raison et toutes ces conneries. J'ai couru ce matin, je n'avais qu'un cours ensuite, puis j'ai décidé d'aller à la salle de danse pour me présenter auprès de l'enseignant. Je sais ça fait très petite étudiante bien élevée mais c'est plus fort que moi. J'ai toujours agi de la sorte, comme la bonne élève qu'il faut être. C'est la fin d'un cours apparemment, je m'approche me frayant un passage entre les différentes personnes présentent. Je reçois en même temps un texto, je vérifie mon téléphone, grondant contre l'expéditeur, je ne mangerai pas avec Edward ce soir, comme s'il essayait lui aussi de m'éviter. Je suis absorbée par cette étrange émotion, colère et soulagement lorsque je lève la tête vers le professeur. Pas n'importe quel professeur. Putain. Je lâchais un juron malgré moi et je n'ai pas le temps de le ravaler, il m'a entendu bien évidemment. Owen. Il me poursuivait, partout. Regarde à droite à gauche, l'idée, la réponse à mes questions commencent à s'immiscer dans ma tête, et je comprends... Je comprends que trop bien. J'imagine que c'est toi le professeur de danse ? Stupide, stupide petite créature. Je ferme les yeux de mon idiotie... Là, je suis dans la merde.

La probabilité était mince, voir nulle. Dans mon esprit en tous les cas, je ne m'attendais pas à voir Owen en face de moi, pourtant c'était bien Owen en face de moi, grand, transpirant sexy comme jamais et clairement en colère contre moi. Il avait raison, il devait l'être. C'était plus simple pour moi qu'il soit en colère contre moi, qu'inversement. Il me haïssait, il ne comprenait pas et ainsi la culpabilité pouvait être plus supportable. Des choix de ma vie celui-ci fut le plus compliqué. le plus improbable, le plus douloureux. J'étais toujours autant perdu, encore plus lorsque je me retrouvais en face de lui dans une salle de danse. Les souvenirs de notre passé commun me frappaient en pleine figure, la sueur, les moments de partage, cette attirance qui me vrillait à chaque fois l'estomac. Mais ce n'était plus comme avant. Il y avait Edward, et ça devait compter. Ca devait faire la différence. Il soupire et ne me regarde pas. C'est encore plus douloureux et en même temps il a raison je ne sais si j'arriverai à penser normalement en plongeant mes yeux dans les siens, je ne sais si je supporterai d'y voir de la colère et du dégout dans ses yeux. Oh d'accord. Je crois que je suis déçue ou en tous les cas, le son de ma voix informe ce genre de choses. C'est complètement insensée alors que je secoue la tête légèrement. Je me mordille la lèvre, perturbée par cette rencontre avant de froncer les yeux, d'étonnement. Quoi ? Il ne peut pas me faire cela ? Il ne peut pas me poser une question et s'enfuir l'instant suivant... Je trouve cela, tellement... ARG ! Je bouillonne légèrement avant de le suivre, c'est une mauvaise idée, mais mes jambes prennent le contrôle sur ma raison, pour une raison que j'ignore. Je reprends la danse. Ça me manquait. Je ne savais pas de quoi je parlais vraiment, de la danse ? De lui, d'un peu des deux je pense. Mais qu'importe... Je me rapproche et me retrouve devant lui, à lui faire barrage, je ne sais pas ce que je compte faire, en réalité, je ne sais plus ce que je dis... Com... comment ? Je bafouillais un peu trop soudainement. Comment... ça... va ? Pathétique. Je me giflais mentalement pour l'idiotie de ma question. D'accord, je ne savais pas comment m'y prendre, mais j'avais envie d'éterniser un peu ce moment avant qu'il ne m'échappe définitivement.

Une erreur, et pourtant je suis toujours là… Je n’aurai pas du venir, ma présence n’est même pas tolérée. Je le vois bien, je le comprends et je le ressens et pourtant je suis encore là, dans cette salle à lui faire face dans l’espoir, je ne sais pas… avoir son pardon. Comme s’il était possible de l’avoir après tout ce que je lui avais fait subir. J’étais la méchante de l’histoire, j’étais celle qui avait fait un choix en le mettant de côté. Je devais vivre avec cela et c’était le choix le plus compliqué que j’avais fait. Alors pourquoi, le revoir, me retournait complètement. J’en tremblais, ni de colère, ni de froid, mon corps tremblait tout entier… Le message était désormais clair, ma présent ne lui plaisait guère. Je devrais m’en aller mon corps me dictait de faire une chose pareille mais je le regarde, je le regarde tout entier et je ressens cette étrange sensation ce truc qui ne s’expliquait pas. Avoir besoin de le savoir là, en face de moi et en même me faire violence pour le fuir le plus vite possible. Je ne dis rien, il m’a appeler Andréa, Edward m’appelle comme cela, les amis m’appellent comme cela, ma famille. Pas Owen, d’ordinaire il ne m’appelle jamais comme cela. Et pourtant. Pourquoi ? Je ne comprends pas. Je ne veux pas le voir avec Edward, je ne veux pas de sa présence, je ne pense pas à lui. Pour faire semblant lorsqu’il est là, comme si on ne s’était jamais connu. ça je ne le voulais pas, aussi douloureux c’était de lui dire au revoir, de mettre fin à ce que nous avions vécu, sous prétexte que c’était trop éphémère et court, je devais faire semblant. C’était mieux qu’Edward ne sache pas, certes. C’était mieux pour lui mais en même temps il ne m’avait jamais parlé de lui. Je ne connaissais même pas ton existence, il ne m’avait jamais parlé de son meilleur ami. Et je lui en voulait pour cela. Plongeant mon regard dans le sien, je me sentis étrangement mal à l’aise, comme s’il me voyait vraiment. Je détournais le regard… Tu as surement raison c’était une mauvaise idée d’être là. Pourtant une fois encore mon corps indiquait tout l’inverse.

A peine croyable, mais pourtant tellement réelle. Je suis là, je suis bien là, mon corps me fait signe de cette réalité. Je suis vivante, debout sur mes deux jambes, mon coeur bat trop fort dans ma poitrine, mon esprit se souvient de tous les moments et mon coeur petit à petit se brise malgré tout. Je suis donc là devant lui alors que je sais que c’est une TRÈS mauvaise idée. A peine croyable d’ailleurs, l’effet que je ne recherchais pas. fuis… dégage, va-t-en hurle ma conscience alors que je reste là, comme si je désirais tendre le bâton pour me faire battre. Owen a toutes les raisons de faire cela. Pourtant je ferme une fois encore les yeux, espérant trouver mon salut, un salut que je ne mérite absolument pas. Lâche, je ne suis qu’une lâche. Il n’approuverai pas… Owen connaissait aussi bien que moi Edward, et il savait aussi qu’il ne supporterait pas cette idée. Pourtant, avouer cela provoque un quelque chose chez moi, que je ne comprends pas tout de suite. Une colère. Parce que oui, je l’ai choisi mais faire comme si tout ce que nous avions vécu n’existait pas, me rendant littéralement malade. Je ne voulais pas faire comme si ça n’avait pas lieu d’être. ça s’était passé, aussi intense que ce soit, aussi éphémère, on l’avait fait. Et désormais je me retrouvais prise dans cet étau. Je ne pouvais rien faire, hormis… me taire. Je ne disais rien, je n’avais pas la réponse. Serais-je resté avec Edward, aurais-je choisi Owen, qu’aurais-je du faire ? Une fois encore je n’avais pas la réponse. Je ne sais pas… qu’est-ce que je foutais encore là. Clairement, il ne voulait pas me voir, clairement je ne devrais pas vouloir le voir. C’était un passé pour lequel j’avais fait un choix, j’avais décidé de le quitter j’avais décidé de tirer un trait. Fin de l’histoire. Pourtant, en relevant la tête vers lui, croisant mon regard avec le sien, un sentiment m’envahit. J’y arrivais tout simplement pas. Je… Je suis désolée… Hurlais-je pour moi même avant de reprendre forme humaine, façon de parler d’ailleurs… Je ne te retiens pas plus longtemps. et je me mordis si fortement l’intérieur de ma bouche que je sentis le gout acre du sang. Je le frôlais à peine en passant devant lui, voulant effacer ce mal-être soudain que je venais de ressentir. Il n’allait pas me retenir et c’était surement là ma faiblesse, j’aurai adoré qu’il le fasse…

Je n’avais pas la moindre idée de ce que pensait Edward. Il m’avait trompé et lorsque j’avais appris cette affreuse nouvelle, au delà d’être complètement déprimée et brisée, j’avais compris qu’entre nous les choses étaient différentes. Surement son attirance pour moi, il avait choisi une femme plus jeune, plus désirable surement. Alors lorsqu’il était revenu me voir, la ferme attention de me récupérer, j’avais cru que mes doutes passés n’étaient plus aussi important. bien sur que j’en avais toujours, j’essayais juste d’être heureuse. Est-ce qu’il accepterait l’idée que j’ai été avec Owen. Non, pourtant il n’avait aucun droit là dessus, lui baisait une autre femme, plus jeune. J’avais le droit de faire ce qui me semblait juste. Il n’avait aucun mot là dessus, mais il n’aurait surement pas aimé qu’il me touche. Je relevais les yeux vers lui. Mais il n’en aurait aucun droit. et ça je n’en démordais pas. Il pourrait être en colère, ne pas le comprendre, ne pas l’accepter, il n’avait à cette époque droit sur moi. Si aujourd’hui, il y avait quelque chose, d’accord, mais ce n’était pas le cas. Je devais partir, il fallait que je le fasse, plus un seul regard, plus rien, avancer et passer à autre chose. C’était ce qui était écris, comme si cette discussion n’avait jamais eu lieu. Je fermais les yeux, me répétant sans cesse que c’était particulièrement idiot de se sentir troubler d’une telle chose. J’avais décidé de mettre fin à tout cela, je devais assumer. Rapidement, il me dépassait, et je le laissais prendre de la distance cherchant à me remettre émotionnellement de cette rencontre. Je m’en voulais d’être encore troublée après tout ce temps, de penser à des choses qui n’avaient tout simplement pas lieu d’être. Je pouvais donc passer mon chemin comme si de rien était. Je fus surprise de le retrouver derrière la porte… Je le croyais déjà, vu la vitesse à laquelle il était parti, à l’autre bout de la ville. Je me mordis furieusement la lèvre à ses mots. Je me rendis compte que je m’étais arrêtée de respirer, à la fois bouleversée comme souvent et surprise de ses mots. Andy. L’entendre prononcer ce petit mot suffisait à me bouleverser complètement. Je faisais un effort surhumain pour ne pas céder au pire, ou le plus pathétique. Tu as toutes les bonnes raisons de l’être. J’étais fautive, j’avais fait le choix de le sacrifier au lieu de me battre ou d’essayer. Il fallait que je fasse un choix, je ne pouvais pas… continuer comme cela. Tu étais mieux sans moi. Je m’étais persuadée de cela, que sa vie sans moi devait être bien plus heureuse, qu’il méritait mieux qu’une femme comme moi même si fondamentalement l’idée qu’une autre femme puisse l’avoir réveillait en moi les pires démons que je pouvais avoir.