ERIN-CAPRICE ROSE WHITBURN ► marloes horst

C'est le vingt-sept juillet 1992 à Los Angeles, enfin...c'est ce que je dis à tout le monde, que les membres de la famille Whitburn m'ont accueilli(e) dans leurs bras, ils m'ont prénommé(e) Erin-Caprice Rose. Je suis normalement mariée...mais qu'importe, je suis célibataire et fort heureusement, mais si vous voulez tout savoir je suis hétérosexuelle et j'en suis fier(e). Je viens d'une classe sociale fort aisée. Sinon, dans la vie de tous les jours je fais des études d' histoire depuis trois ans. Et pour terminer, je voudrais intégrer les Cabots ou les Eliots.

Souhaite qu'on l'appelle Caprice ▲ Mange un carré de chocolat en digne de petit-déjeuner chaque matin ▲ A pour modèle les Pinups ▲ Danse souvent lorsqu'elle est seule ▲ A eu quelques expériences bisexuelles ▲ La nuit, elle lit des romans à l'eau de rose ▲ A eu des problèmes de poids, une fois obèse, une autre fois anorexique, elle s'en remet à peine ▲ C'était, il y a longtemps, droguée mais tente de ne plus recommencer ▲ Croque la vie à pleines dents...ainsi que les hommes ▲ Se trouve délicieusement belle à présent qu'elle en est venue à un poids normal et sûr ▲ Mords sa lèvre inférieure lorsqu'elle est en proie à séduire quelqu'un ▲ Porte toujours du rouge à lèvres pour sortir ▲ En colère, elle serre les poings et enfonce ses ongles dans sa chair ▲ Cache quelques cicatrices présentes sur son ventre ▲ Sa grande sœur est sans aucun doute sa meilleure amie ▲ Ne pleure jamais en public ▲ Ne s'énerve pas non plus en public ▲ Reste toujours très souriante ▲ Avait une amie imaginaire qui est restée très présente durant sa vie, même lorsqu'un enfant est censé les laisser tomber, bien qu'à présent, elle ne lui parle plus, cette amie qu'elle prénommait Mermaid, par amour pour les sirènes, a laissé de grandes traces.

▲ Hier, alors que je voulais me venger de ma cousine, je lui ai prise sa carte bancaire et j'ai filé faire les boutiques. Après de longues heures de shopping, je remarque que la carte est à sec...mais oh, attendez ! C'est ma carte bancaire. VDM

Les Mathers organisent une soirée arrosée, t'y vas, t'hésites ?

J'y vais bien sûr ! On est moi ou on ne l'est pas ! C'est simple. Et puis ne pas y aller serait idiot ! Qui ne souhaite pas accéder à une nuit de folie ? Mis à part ce qui craignent de dévier le chemin que cette université a tracé.

Les Quincy ont planifié un voyage humanitaire, participeras-tu ? Ou qu'en penses-tu ?

...J'hésite mais j'y participe. Pour être populaire, il ne suffit pas de se rendre à des soirées bien arrosées ! Il faut aussi avoir la main sur le cœur et tendre l'autre aux plus démunis. C'est dur la vie d'une fille comme moi vous savez !

Les Lowells ont annoncé un talent show, auditionneras-tu ? Si oui, pour quoi faire ?

Jamais. Si c'est amuser la galerie non merci. Nous ne sommes pas à "America's got talent" ! Et puis quoi encore, un carnaval ? Ils sont bien gentils et mignons, mais je n'y vais pas.

Une Cabot t'approche, elle est belle et très gentille... Parfaite, quoi ! (Pour les garçons) Comment tu la trouves ? (Pour les filles) Voudrais-tu lui ressembler ou tu t'associes déjà à elle ?

Que dire de cela. Je lui ressemble. C'est tout. Les Cabots sont sans doute minutieusement choisies et ne pas en faire partie, ce pourrait être considéré comme une honte...du moins pour ma mère. Et puis autant être amie avec celles-là, elles sont très gentilles, je ne dirais jamais le contraire, mais comme toute fille, elles peuvent être de vraies vipères. Pas entres elles surement, vu comme elles sont unies ! C'est une vraie famille !

Les Winthrops font une enchère tous les ans. (Pour les garçons) Aimerais-tu un jour y participer ? (Pour les filles) Serais-tu du genre à acheter un homme afin qu'il soit à ton service ?

Acheter un homme ? Je n'en suis pas au point fatal. J'ai encore du charme et je peux séduire toute seule. Pas besoin de sortir les billets pour qu'ils accourent cela ! Non...autant ne pas se rabaisser et montrer que les filles ne sont pas toujours celles qui s'agenouillent en pleurant pour avoir ce qu'elles désirent.

Tu vois un Eliot arriver en Ferrari, lunettes de soleil et fringues de marque, tu en penses quoi ?

Bien que cela soit impressionnant je l'avoue, je trouve ça minable. Je sais que derrière chaque face se cache un être torturé voir perdu. Je sais reconnaitre les plus désespérés à des millions de kilomètre, leur odeur étant un mélange de larmes et de supplices. Je plains certains de la maison des Eliot. Ils sont obligés de se cacher derrière un masque luxueux, pour ne pas se faire prendre par la dure réalité de la vie.

Une série de conférences de 3h sur la littérature anglaise à l'époque Victorienne est organisée à Harvard par les étudiants de la Dunster House tous les soirs pendant une semaine. Serais-tu du genre à y aller ?

J'adore la littérature. Je ne le montre pas souvent pour ne pas ternir ma réputation de...de...enfin bref ! J'aime beaucoup lire, ça permet de s'évader et partir loin. J'aurais voulu étudier la littérature...mais mes parents en ont décidé autrement. Sans aucun doute, j'y vais ! Avec de grosses lunettes et un foulard autours du visage, mais j'y vais !

Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle blurp et j'ai haha. Je suis française et j'ai connu le forum grâce à GOOGLE. Le forum a l'air sympathique et je n'ai jamais vraiment faite de forums du genre city ou university alors j'ai décidé de m'inscrire. Question intégration, généralement ça peut aller, les gens apprécient toujours mon côté pervers . J'utilise Marloes Horst comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par Tumblr. Je fais environ cela dépends des fois mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

Mot de la fin ? ▲ Heureuse de m'être inscrite et j'espère être à la hauteur du forum ! :luv2:

Note de la joueuse : L'histoire sera écrite selon des extraits phares du journal intime d'Erin, qui aura des airs épistolaires grâce à la venue de certaines réponses, venant de la part de son amie imaginaire. Avec un peu de malice, vous pourrez comprendre qui se fera passer pour elle sous ses récits ;) Bonne chance !


Mai 8, 1998
Chère Mermaid,
Je ne le sais que bien. En temps normal, je m'adresse à toi en réalité, mais j'ai vu maman écrire des lettres, et je me suis dite que je vais faire de même ! Tu sais comme maman est un exemple pour moi ! Contrairement à ce que tu peux croire, je ne vais pas arracher la page de ce journal pour l'envoyer par la poste ! Neverland ou Wonderland, je ne sais, de toute manière, où tu es dès à présent. M'enfin, les bons monsieur se promenant avec de grosses sacoches, sont bien trop incompétents d'après papa. Je vais donc attendre que tu me répondes à ton tour, à travers ces pages qui ne sont que bien vides et tristes sans l'écriture de tes mots. J'ai hâte de pouvoir lire tes aventures, tes épopées, pouvoir m'imaginer dans ces contrées lointaines et tenir ta main là-bas, là où je pourrais être quelqu'un. Oui car ici, je suis effacée par les exploits de ma grande sœur : Lexis...elle m'énerve un peu. Elle ne fait que m'embêter. Je suppose que ce n'est pas pour être méchante...puisque personne n'est méchant. Mais sincèrement, j'ai l'impression d'être effacée. Comme les traces de craies sur le tableau de la maitresse. J'ai l'impression d'être éloignée. En classe...Je n'ai pas vraiment d'amis...Je n'en ai pas du tout même. On me traite d'intello. Mes parents disent simplement que je suis une surdouée, ce qui semble être banal pour eux avec Lexis ! Je suis différente Mermaid...différente et j'en souffre énormément. Je suis peut-être une sirène ? Qui sait ! Ce serait alors drôlement drôle justement ! Ah, si tu savais comme ces mots me font le plus grand bien à cette heure-ci. Mermaid, tu es sans aucun doute la seule qui me comprenne et me soutienne. Papa et Maman se fiche pas mal de moi, seule Lexis les intéressent vraiment. Mais bon, on s'y habitue ! Crois-tu qu'à force d'être traitée comme une ombre, on finit par en devenir une ? C'est une question qui mérite d'être posée au Chapelier Fou, si jamais tu passes le voir, pose lui cette question de ma part s'il-te-plait ! J'ai hâte de te voir de nouveau, Madame Nounours ne cesse de manger du miel depuis ton départ pour "la grande aventure" comme tu as si bien dis. Dans tous les cas, porte toi bien (oui moi aussi je me suis demandée comment on pouvait se porter...mais maman l'a écrit sur sa lettre) et reviens nous vite !

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Juillet 27, 1998
Petite Mermaid !
C'est mon anniversaire aujourd'hui ! J'ai dès à présent sept ans et je suis une grande d'après Nounou Anna. Anna c'est la Nourrice que Papa a engagé hier. Elle est très gentille et en lui montrant des photos de toi elle a sourit et a dit que tu semblais être une très grande fille toi aussi. Elle m'a proposé de colorier ta peau en beige....mais la photo que j'ai prise de toi est très belle ainsi ! J'ai faillit me fâchée avec elle. Mais elle m'a dit que c'était mieux en blanc et que j'avais un œil expert. Pauvre deuxième œil, il a dut se sentir mal-aimé ! Si tu te pose la question, non, Lexis ne s'est pas faite coupée la tête par la Reine Rouge, tu sais cette dernière lorsque c'est rendre un service, elle est tout de suite moins là pour crier ! Quoi qu'il en soit, c'est mon jour à moi. C'est le matin et personne n'est encore réveillée, mais je prends le temps de me lever pour t'écrire ces quelques mots, qui je l'espère te comblent de bonheur. Je pense vraiment à toi Mermaid, tu me manque énormément et il fait un peu froid dans ma chambre, j'ai pensé que tu étais rentrée mais non. Tu es juste venue me voir et m'a écrite quelques mots il n'y a pas longtemps. C'est dommage, j'aurai passé ma journée avec toi tu sais ! Maman dis que tu n'existe pas et Papa me gronde dessus parfois....au moins, j'aurai pus leur prouver qu'ils avaient tort. Je ne t'en veux pas, non. Je m'en veux...J'aurai dus te suivre à travers la fenêtre et sauter pour finir par m'envoler. J'avais trop peur. La peur ferma cette issue. Je suis désolé de t'avoir laissé seule. Tu ne dois pas t'ennuyer toi au moins !
Je t'aime beaucoup Mermaid !

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Décembre 25, 1999
Belle Mermaid,
Je suis définitivement une ombre ici. Définitivement celle qui gène. Par sa présence, ses regards, ses paroles, ses gestes, ses souffles. Par elle. Aujourd'hui encore je me suis faite crier dessus. Tu sais, je t'en avais parlé. On me criait pour rien. Parce-que je suis plus littéraire que scientifique. Parce-qu'à mon âge je n'ai pas d'amis. parce-que je suis toujours seule, dans ma chambre. Parce-que je pleure trop. Parce-que je mange trop. Parce-que je grossis à vu d’œil. Parce-que je refuse de sourire aux gens qui me font pleurer. parce-que je dis des méchancetés sur Sissi lorsqu'elle m'embête. parce-que j'écris encore et toujours sur ce journal en attendant tes réponses. Parce-que j'ai essayé de voler par la fenêtre. Parce-que ma maitresse parle de moi comme si j'étais une étrangère à ce monde. Parce-que je me cache souvent dans le jardin. Parce-que je fuis ma Nourrice. Parce-que je crois en toi. Parce-que vous êtes mes seuls amis. Je deviens ce que l'on appelle plus communément une enfant avec des troubles psychologiques, d'après eux. Je n'ai pas de problèmes. Je n'en ai jamais eus. Et j'en aurai jamais. Je suis parfaitement normale. Papa et Maman s'énervent parce-qu'ils ne m'aiment pas. Parce-qu'ils savent que je ne vais pas suivre la route de ma grande-sœur. Parce-que c'est plus facile de crier sur celle qui a déjà des failles, que sur celle à qui il faut en créer. Il faut vraiment que tu viennes. Arrêtes ton voyage pour celle qui souffre et qui t'attends à la maison. Je sais qu'il y a bien plus de merveilles là où tu es...mais ici tu trouveras quelque chose de plus fort, plus beau...quelque chose que je t'ai offert : mon amitié.
Sincèrement,Caprice

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Avril 09, 2000
Oh Mermaid,
Regarde...Regarde cette photo de famille que je viens de coller. Tu vois ? Oui, tu vois. On sourit tous. On a récolté, dans les rayons de Soleils naturels, des diamants qui ont étrangement illuminés nos visages ombrageux. Pourtant, ce n'était pas comme si on était tous tristes. Non. Nous ne sommes pas tristes. Nous sommes heureux. Heureuses plutôt. Car mes sœurs et moi sommes contentes. D'une joie étrangement cruelle. Nus allons accueillir une nouvelle belle martyre dans moins de trois mois. Elle pourra venir dans notre chambre. Nous serons alors quatre ! Il faudra que je cache ce journal de plus en plus souvent. Dans une chambre de filles, tu sais, rien ne se perd et tout se trouve où, si jamais, finit par se trouver. Et puis, ce n'était pas comme si on avait réellement besoin de tout ce que l'on a ! Nos parents nous achète beaucoup trop de babioles. Et de tous genres ! Plus certes, scolaires, mais ils leur arrivent d'acheter certaines choses intéressante. Comme du chewing-gum tiens ! Je n'en ai jamais mangé réellement...mais c'est vraiment délicieux. Oh, mais je m'éloigne du sujet ! Laisse moi te représenter ma famille qui a vraiment évolué depuis le temps !
Alors au fond à gauche, tenant une dame au ventre rond, c'est mon père, et la dame au ventre rond, tu l'auras deviné, c'est bien ma mère ! Le bébé dans le ventre, c'est une petite fille, le docteur l'a dit...elle aura surement un prénom composé avec le nom "Rose". Maman adore les roses, elle nous raconte souvent cette histoire, où Papa l'avait proposé en mariage dans un jardin de roses et, alors qu'elle allait sauter dans ses bras, son pull s'était accroché à une des fleurs et celle-ci s'arracha. C'est assez amusant de comprendre pourquoi l'on se nomme Erin-Caprice Rose Whitburn. La grande fille de douze ans devant, aux cheveux très longs et aux reflets de bronze, c'est Lexis-Rosamund, la préférée. Du moins c'est ce que l'on a décrété avec Sissi. Elle est très intelligente, sociable mais surtout tête de mule. Elle suit toujours Papa lorsqu'il va dans son bureau à la maison, jusqu'à ce qu'il la pousse hors de son "coin" et ferme la porte en rétorquant qu'elle devrait aller lire. mais Lexis, elle ne lit pas. Non. Elle chante. Elle aime beaucoup chanter, ce qui donne à son côté froid une once d'humanité...Rosabelle Sissi Lullaby, c'est la blonde de dix ans, aux cheveux un peu frisés à côté de Lexis, et qui fronce le nez à cause de la lumière. C'est sans doute la plus sensible mais la plus drôle aussi. Maman dit que pour son âge elle est très mature et qu'elle fera une très bonne femme ainsi que maman. Sissi, rougit souvent, quand elle lui parle du futur, ses yeux se remplissant de larmes. Elle est très timide. Beaucoup trop même ! Juste près d'elle, lui tenant la main et fronçant aussi sa petite frimousse c'est Lily-Rose, notre petite sœur, la petite dernière. Elle a tout juste cinq ans, mais elle est très rusée. Vraiment. Elle a réussit à voler des jouets de sa maternelle ! Elle a causée tellement de problèmes celle-là ! Mon père l'avait renié alors qu'elle n'était même pas encore née. Il avait décrété que ce n'était pas son enfant et que maman l'avait trompé, car lui, il avait passé la plupart de son temps en voyage d'affaires. Même en venant au monde et aujourd'hui, papa semble avoir quelques réticences à son égard, surtout quand elle accoure vers lui en lui ouvrant ses minuscules bras potelés. Si jeune, et déjà a-t-elle connut les folies d'un père sévère et trop protecteur. Moi je suis à côté d'elle, celle aux cheveux jaunes, comme j'ai l'habitude de le dire, et à la face souriante. Je suis la discrète, celle dont on ne connait pas les intentions, l'imprévisible, l'aventurière, la rêveuse qui attend que la lune la salue pour sortir de son lit et aller dans la cuisine manger des cookies discrètement. Je suis très discrète. Et perdue d'après la psychologue que mes parents m'obligent à voir. Je suis l'avant-dernière, donc forcément la plus souffrante. Tout ce que je sais c'est que cette dame s'est faite quittée par son mari, et qu'au lieu de soigner Mme Lynn la voisine d'en face, elle lui raconte ses histoires ! Et enfin, là, à côté de moi, il y a toi Mermaid. Les autres ne peuvent pas te voir car il ne croient pas en toi, mais moi. Moi si ! Et je suis sûre qu'un jour, ils arrêteront de me prendre pour une folle. Une perturbée. J'en suis sûre Mermaid.
Je t'attends !

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Aout 10, 2000
Coucou Mermaid,
C'est une fille comme l'avait dit le docteur ! Tu sais comment elle se nomme ? Elle se prénomme Eléanor Rosy-Lise Whitburn. Bienvenue parmi nous Rosy-Lise ! On ne put s'empêcher d'avoir pitié de cet être qui allait être transformé en machine comme l'avait fait maman et papa avec nous. On a put la voir cet après-midi, mère avait accouché ce matin très tôt. Elle est très belle. Toute rouge comme Sissi mais très belle. Lily-Rose fut si contente ! Elle chercha, cependant, à vérifier si c'était vraiment une fille. Mère décréta qu'elle sera une future docteur, papa a seulement haussé les épaules. Lexis dit que cette chipie n'a pas voulu savoir qui était cet enfant mais plutôt voir ce que c'était ces choses interdites par les parents. Sissi a fait semblant de ne pas avoir compris. Heureusement que Papa n'est pas là, sinon Lexis aurait reçu deux soufflets ! Bref, cette dernière se sentait fière d'avoir une sœur, en effet, elle m'a dit qu'elle pourrait tenter de la rattacher à sa cause puisqu'avec Sissi, nous ne sommes pas du même bois. Sissi, d'ailleurs, elle, fut la première à avoir demandé de la prendre dans ses bras. Maman a accepté. Ma sœur est très responsable d'après elle. Personne ne peut le nier. c'est une petite maman qui que ce ne soit pas la plus âgée. Elle est tellement gentille ! Tellement charmante avec tout le monde ! Même avec moi ! Moi ? Oh...je ne vis pas pourquoi mes parents ont décidé d'avoir un autre enfant. pour mieux se faire voir chaque dimanche à l'église ? Pour rajouter encore de l'or sur le blason de la famille ? Pour en dompter une dernière ? Cette dernière proposition me parait la plus juste et la plus adaptée. Mes parents sont du genre à être vaniteux en possession de pouvoir et contrôle. Tant qu'il peuvent façonner et forger, ils sont heureux. Certains déclarent que c'est de l'amour, qu'ils veulent notre futur bonheur, mais je pense surtout qu'ils souhaitent que leurs enfants absorbent leur vie et la refasse, pour qu'un semblant d'existence leur parvienne même après leur mort, pour qu'à notre passage, les compliments fusent à leur égard comme quoi ils nous ont bien éduqué. Bien dressé oui ! Non. Je n'aime pas cette petite fille. Je suis heureuse pour elle, pour la joie qu'elle procure, pour le calme qu'elle répand, mais je lui en veux de sa souffrance proche...je lui en veux d'être cette nouvelle marionnette que mes parents ont mis au monde. J'en veux à ses futures larmes, futurs cris. Je lui en veux de vivre dans la douleur commune aux sœurs Whitburn. Sinon, je souris, et reste malgré tout joyeuse. Je ne veux pas me faire sermonner par la suite, non merci.
A bientôt Mermaid !

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Novembre 8, 2000
Mermaid...
Je...Je...J'ai peur...Le docteur a annoncé à Maman qu'il avait détecté en Rosy-Lise une sorte de maladie. Elle est dévastée. Je ne l'ai jamais vu ainsi. D'habitude, dans ses yeux j'y voyais la couronne d'une mère souveraine et forte mais cette sensibilité...elle ne lui est pas familière. Ce n'est pas ma mère, là, cette femme que j'entends pleurer, que j'entends, pour la première fois de ma vie, déverser sa rage sur le Monsieur d'en haut. Papa tente de la réconforter mais comment faire taire un cœur qui se brise ? Il lui dit qu'ils vont trouver une solution. Lexis me jette un coup d’œil, je détourne le mien. Mes sœurs et moi sommes chacune d'un côté de la chambre, le berceau de la petite au milieu de cette grande chambre, tel un fardeau s'élevant pour être vu et écrasant. Nous avons une grande maison, certes, mais les parents préfèrent nous savoir toutes ensemble...Comme dans un abattoir ai-je envie de dire. Nous sommes toutes silencieuses, chacune essayant de s'occuper à quelque chose, bien que ce ne soit que du faux. Les pièces raisonnants, on tend toute l'oreille pour entendre la conversation qui se déroule en-dehors de cette pièce. Maman semble avoir heurté quelque chose, ou peut-être l'a-t-elle détruit ? Lily-Rose a sursauté sur les genoux de Sissi. Cette dernière la sert fort jusqu'à presque l'étouffer ! Elle lui dépose tellement de baisers sur ses cheveux châtains que ça en devient une manie, quelque chose d'habituel qui se répète et ne surprend plus. J'ai l'impression que nous vivons toutes dans la mort. Tous les regards sont inertes. Personne ne pleure ici. Personne n'ose vraiment le faire. On ne nous a pas éduqué ainsi ! Le sourire de Sissi se ficela, se tordit, mais elle luttait pour montrer l'exemple. Pour montrer aux plus jeunes que tout allait bien, qu'elles s'en sortiraient. Puisque Lexis, la plus âgée, semblait être décédée, c'était la plus maternelle qui s'occupait des autres. Remplissait les blancs par son regard arc-en-ciel. Parfois, je l'admirais vraiment. Elle était si forte et pourtant si fragile. Si protectrice mais tellement perdue elle-même. Perdue dans ces beaux mensonges pour cacher la vérité si laide dès à présent ! Elle était innocente, n'avait rien demandé, devait être la dernière à souffrir. La dernière à ouvrir ses veines pour nous prêter de son sang bénit lorsque le notre, corrompu, semblait beaucoup trop noir pour nous faire voir la lumière. Ses cheveux blonds en bataille étaient un halo autours de son visage angélique. Un ange. Un être pur. Elle créa, en ma faveur, rien que pour moi, un sourire que je tenta de lui rendre désespérément, avant de ne replonger sa face pâle dans la chevelure foncée de Lily. J'enviais cette petite qui pouvait être illuminée de sa présence. Qui pouvait sentir sa chaleur. Moi je n'avais que les froides caresses de la réalité. Attrapant un paquet de biscuits qu j'avais caché sous mon lit, je l'ouvris et commença à le finir. A enterrer mon esprit vagabond et ses pensées nocives. Tu as des sucreries sous ton lit ? Cela semblait être une offense. Je ne savais quoi répondre alors j'ai hoché de la tête. Tu t'engraisse comme une poule Erin ! Tu grossis à vue d’œil ! La nourriture ne t'aidera pas ! Mon regard rencontra celui, dur, de Lexis. Elle me fixait comme si j'étais un monstre, avec du dégout et de l'effroi. Je ne savais si c'était le fait d'avoir des gourmandises sous son matelas, chose qui était interdite, qui la terrifiait à ce point ou si c'était le fait que j'étais plus grosse que la plupart des jeunes filles de mon âge. J'ai préféré baisser la tête, mes yeux, avant de ne toucher le paquet de biscuits, rencontrant ceux de Sissi, compatissante. Elle avait pitié de moi, de mon être débordant de graisse que je cachais dans un coin. Lily semblait amusée. Le mot "poule" la faisait rire depuis le jour où Papa tenta d'en attraper une lorsque nous étions à la ferme chez Papi. Mon père était parti de rien pour arriver à tout. C'était le modèle de ma petite sœur. Si ce n'était pas malheureux d'admirer une personne qui n'éprouvait que de l'indifférence à votre égard ! Je rangeai la boite, sachant pertinemment que je la reverrai cette nuit lorsque tout le monde serait couché.
Je suis un cas perdu Mermaid.

[...]

Mai 24, 2001
Mermaid...
Elle est partie. La maladie a été plus forte qu'elle. Elle l'a arraché à la vie comme un rien sur cette Terre. Et moi ? Je mange. Je mange pour oublier son absence. Je m'en veux tellement de ne pas l'avoir aimé plus. C'est étrange comme les humains se mettent à adorer, aimer quelqu'un inconsciemment lorsque l'individu ne respire plus. Je me sens...sale. Lily-Rose me l'a fait remarquer. Sa petite bouille ensanglantée de larmes...Elle m'a crié dessus, m'a accusé d'être responsable de sa mort. Le suis-je ? Ma haine était-elle si forte que cela ? Je...Je ne voulais pas. Je ne souhaitais pas sa perte. Pas que la maison retombe, elle si immense, dans le monde hivernal qu'elle avait accueillie avant ce petit être de chaleur. Maman est froide. Elle ne pleure plus. Ne pleurera plus. Elle a le regard ferme, dur, aucune émotion ne transperce ses yeux bleus. Seuls les tremblements de sa lèvre inférieure manque de la trahir. Arpentant les longs couloirs, qui semblent sans fin, tel un fantôme avec son habit noir, elle ne sait où aller, que faire. Quoi espérer. Tout devait s'arranger ! Tout a empiré...Je...Je...C'est ma faute. C'est ma faute. Je n'aurai jamais dû la laisser sous l'emprise de ma rage. J'étais jalouse, égoïste et indifférente aux autres. Elle qui leur procurait tant de bonheur ! Je n'aimais pas cette pensée...les voir avec le sourire alors que moi, je me morfondais sur mon sort ! J'ai été égoïste de m'être demandée pourquoi mes parents avaient une nouvelle fille s'ils ne s'occupaient pas déjà des autres...Jalouse. Jalouse de leur joie. J'étais la fille dans l'ombre, celle qui refusait cette once d'espoir. Je m'en veux Mermaid...Ne me laisse pas...Reviens...Il est tellement dangereux de me laisser, seule, avec mon esprit...

Chère Erin,
Je suis là. Je suis là pour t’aider. J’aurai dû te répondre plus tôt mais Peter semblait être attaché à son histoire de chapeau volant !
Ce n’est pas de ta faute. Ce n’est vraiment pas de ta faute si elle vous a quitté. C’était son heure, je suis sûre qu’à l’heure qu’il est, elle doit être à Neverland ou Wonderland en train de s’amuser. Tu n’as pas de soucis à te faire. Pas de reproches, c’est ainsi. Et puis la mort, est une incroyable aventure ! Sais-tu qu’on traverse tellement de mondes différents à la fois et qu’on vole soudainement ? Tu n’as pas à t’en faire va ! Et en ce qui concerne ton poids...il est vrai que tu devrais faire attention ! Si jamais Clochette vient et te saupoudre de poussière de fée, il faudra que tu penses à des choses qui te font plaisir plus longtemps ! Ce serait dommage de gâcher le temps qu’il t’est donné. Enfin bref, je suis là à présent, je vais te répondre et n’est plus peur, tu es une fille magnifique !

Mai 25, 2001
MERMAID !
Je...oh...je me suis réveillée ce matin et je...j'ai découvert ton message. Je...Oh quand je vais dire ça à Papa et Maman ils vont être bouches-bées ! Je suis tellement heureuse ! Oh oui tellement ! Ce n'est pas que je ne croyais pas en toi mais...ils m'ont fait douté tu comprends ? La réalité m'a arraché à toi. Je ne voulais pas je te le jure. Mais je suis tellement heureuse ! Tu es ce petit rayon de Soleil qui est venu m'éclairer...Merci...Merci d'être là. De m'avoir répondu, de me soutenir, d'exister. Je suis si contente que j'en peux plus, je veux danser, chanter, sauter partout ! Partout te dis-je ! Si jamais, si jamais tu LA vois...dans l'un de ces deux mondes, dis lui que je suis désolé...Que je suis profondément désolé et que je l'aime. Que je ne voulais pas la tuer...Dis lui cela de ma part s'il-te-plait. Et soit gentille avec elle aussi !
Oh...merci Mermaid, merci...

[...]

Décembre 12, 2002
Oh ma chère,
Ça y est...j'en suis au point de non retour. Le docteur m'a annoncé que je suis en fort surpoids. Maman s'est écriée qu'à mon âge c'était inacceptable. J'ai l'impression qu'elle ne se rend pas compte que je souffre assez comme cela et qu'elle n'a pas besoin d'en rajouter. Je suis obèse, et c'est déjà assez dur comme cela. JE SUIS OBÈSE ai-je envie de crier lorsqu'elle me réprimande. Le médecin dit que je peux m'en sortir avec un peu de courage et de détermination. Mais je n'en ai point envie. Je veux me laisser mourir. Au moins la mort ne fait pas de différence. Elle n'écarte pas une personne parce-qu'elle est différente, elle n'essaie pas de la changer. Au moins elle accepte tout le monde, elle. Et puis ce sera l'occasion de voyager un peu...Mes parents sont strictes. Ils ne nous laissent partir nulle part mis à part leur "parfaite" école. J'en ai marre de rester cloitré ici. J'en ai marre de revoir les mêmes murs...les mêmes objets...les mêmes lieux vides et froids. Je veux décéder. Crois-tu que j'échapperai alors à ces monstres qui me guettent ? A ces démons qui attendent que je lâche prise pour venir déchiqueter mon corps. Un corps garnie et bien en chair qui les rassasierait au moins pour des millénaires encore ! Ils se nourrissent déjà de mes rêves et de leur poison délaissé, des cauchemars naissent. Ma vie née. Je n'en peux plus. Je suis finie. Qu'ils viennent m'achever si c'est ce qu'ils souhaitent ! Qu'ils viennent boire mon sang bleu !

Erin ! Non ! N'abandonne pas ! Tu as la foi ! Tu es une fille extraordinaire, si mature qui peut changer ce qui l'entoure rien qu'en caressant l'espace de ses yeux. Tu ne te tueras pas. Oublies cela. Ferme les yeux, marche dans le noir et tu trouveras la lumière. La vraie, la pure derrière ces beaux mensonges...derrière ces maigres illusions. Qui sont ces démons ? Je peux peut-être les combattre pour toi ? Je peux les faire disparaitre...Je peux t'aider...
Reste ici ma chère...

Décembre 14, 2002
Oh...que tu es douce pour moi,
Non, tu ne peux rien y faire. Ils sont partout...ils m'attendent. Ils veulent que je les rejoigne...Ils m'appellent. Ils sont là, à l'école, au bout de la rue, dans la maison, dans ma chambre, dans ma tête. Ils s'y incrustent avec leurs belles paroles et leur affreux acide. C'est les humains, Mermaid. C'est eux qui règnent sur les ténèbres. C'est eux les objets du Mal qui se font manipuler. Ils sont aveugles Mermaid. Ils sont plongés dans les ténèbres. Ils sont trop perdus pour être sauvés...ou peut-être que c'est moi. Peut-être suis-je folle ? Mermaid ? Suis-je perdue ? Est-ce moi la clef de tout ce chaos ? Suis-je la fille du Malin ? Épouse des ombres...Cela doit être cela. Oui ! Sinon pourquoi tut le monde me détesterait autant ! Pourquoi ! Parce-que je peux décrocher les étoiles et les garder pour moi...Me les approprier et allumer ma vie pour éteindre les leur. Je me suis enfin trouvée Mermaid...Fuis...

Erin, ne sois pas idiote...Tu es un ange. Un ange m'entends-tu ? Tu es tout ce qu'il y a de mieux dans ce monde. Calme, posée et discrète tu fais de ce cirque diabolique un répits...Écoutes moi...ce n'est pas trop tard. Tu peux tout changer. Tu peux t'en sortir. Je suis là. Là. Bien que mes mots soient faibles, mes pensées sont éternelles. Elles sont toutes tournées vers toi. Mon centre d'attention...

[...]

Avril 21, 2004
Belle Mermaid,
J'ai inhalait une poudre blanche que des gars m'avaient passé au collège l'autre jour...et tu sais quoi, je vais le refaire. C'est de la poussière de fée...du bonheur compressé pour en devenir de la poussière. Je m'en nourris et en respire. Cela fait au moins deux semaines que je prends ce traitement. Il me coupe la faim...c'est magique. Je m'échappe de l'obésité. En deux ans...en deux ans de galère, j'en suis enfin sortie...enfin sortie pour tomber dans un autre merdier. Je suis à présent en sous poids. Ce n'est pas très urgent pour le moment dit le docteur, mais cela peut le devenir. J'en ris. Je me moque de ce qu'il peut me dire. Je me moque de comment les gens me voient. Je me moque des hurlements de ma mère, des regards emplis de honte de mon père. Je me moque de mes sœurs qui tentent de m'aider. Je me moque de tout. Tout cela c'est pour me rendre plus faible...plus vulnérable. Je suis la Reine du sombre, ils ne m'auront pas ainsi. Qu'ils créent un peu des larmes à mon égard. Qu'ils imaginent tout sorte de sourires ! Qu'ils s'épuisent eux-mêmes. Je suis bien. Bien dans ma souffrance, dans ma mélancolie, dans ma maladie. JE SUIS BIEN DANS CE BORDEL ! Je patauge dans le sang et la boue qui s'échouent devant mes pieds. Je suis maudite...durant toutes ces années, j'étais seule...seule avec toi...et ce n'est que maintenant qu'ils me regardent. Qu'ils m’aperçoivent croulant sous mes peines. Abandonnez moi...je n'est plus rien à perdre.

Ma pauvre...oublie ce poison ! Ce n'est en rien un médicament ! le vrai médicament est ton espoir et l'amour que te portent tes sœurs. Crois moi ce n'est pas de la poussière de fée. La poussière de fée, je la connais moi, j'en ai. Je vole grâce à elle et exauce tous les vœux. Fais en un. Fais en un et tu verras, tu toucheras à ce qui est le rêve.

Avril 22, 2004
Belle Mermaid,
Très bien. J'en fais un. Je veux...Je souhaite...Non, je rêve détenir un symbole...Un symbole de notre vie qui semble si parfaite aux yeux des voisins. Je veux le miroir de notre ménage...Le miroir de notre tristesse et entêtement. Je veux voir le reflet de ma minable existence.

Avril 24, 2004
Mermaid...
Comment as-tu fais ? Co-comment ? Non ! Ne dis rien. Garde cela pour toi. Ne brise pas le sort qui fait valser ma raison à l'instant même. Ce fut la première fois. La première fois. Nos parents étaient partis à une soirée "mondaine" et nous étions seules. Lexis avait la charge de nous garder. Et tu sais quoi ? On a enfreint les règles...On est partie. Sortie. Envolées les ravissantes demoiselles de la cinquième maison en partant de la gauche. Nous n'étions plus des fantômes. On s'échappa. Lexis nous emmena à une boutique de vernis que j'avais souvent aperçu alors qu'avec ma mère on partait chez le docteur. Ma maternelle ne voulait pas m'acheter de vernis, car disait-elle, qu'on ne verrait rien avec mes gros doigts boudinés...Et bien à présent je pouvais en mettre ! Mes doigts étaient longs, frêles mais la couleur se verrait ! Ensuite, nous sommes rentrés chez nous et on a vu notre premier film. Je veux dire vrai film ! Pour le loisir, pas les messes ou les documentaires diffusés le samedi soir à la télévision. C'était un film extraordinaire qui...nous ressemblait étrangement. Il se nomme "The Virgin Suicides"...l'as-tu vu ? Si non, il faut vraiment que tu le vois ! Il est triste...triste mais très beau. C'est devenu notre symbole d'un commun accord. Je...je suis si heureuse ! C'est la plus belle chose qui nous soit arrivé. De plus, mes ongles sont colorés à présent. Mais il faut que j'efface tout cela, sinon papa et maman vont nous gronder...un jour Mermaid...je serai libre, et ce jour...et bien je me mettrai du vernis autant de fois que je le voudrai ! J'en ris...merci beaucoup...tu es un miracle...mon ange gardien.

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Aout 02, 2006
Oh ma chère Mermaid,
Je...c'est trop tard. Je suis de nouveau à un point de non retour. Je ne sais pas si j'aurai la force de me battre cette fois-ci. Je suis anorexique...Je n'entends plus ce que me dit ma mère. Ses sanglots et ses gifles couvrent ma peau durant quelques moments avant de ne s'évanouir dans la brume de mes pensées nocives. Et plus personne ne peut me sauver. Plus personne ne peut tendre sa main et essayer...et tenter de me sortir de ce trou infernal. Ça n'a pas de fin...c'est éternel...Je suis sur une balançoire, roulant d'un but à l'autre, jouant toute seule avec ma vie.Je suis fatiguée de tout cela...ennuyée. Je n'ai pas de haine...pas de colère...maintenant je suis vide. Aussi vide comme va bientôt être la maison. Lexis va partir...elle s'en va. Elle a acheté sa liberté...J'en souris les soirs car en réalité elle part juste dans une université. A Harvard. L'université de la famille. Tout le monde y passe, tout le monde s'y consacre. Mes parents sont tellement fiers d'elle et d'eux. Elle aussi a de quoi se sentir pousser des ailes. Papa et maman avaient bien de quoi lui payer ses études, ça aurait été vite fait, bien fait, mais elle avait insisté. Oui, dire que durant ses huit ans elle économisait...économisait pour être la meilleure...Pour acheter son diplôme. Elle est indépendante...grande...et resplendissante. Cela a une consonance étrange dans mon esprit, mais elle va me manquer. Elle qui avait poussé les murs pour nous, elle qui les avait détruit et nous avait fait gouté aux joies des désobligeances...de l'extérieur. C'était une héroïne. Bien meilleure que les autres pseudo-héros qui se promènent seulement en collants et slips. Non, elle c'était quelqu'un...un personnage...Une personne fantastique. Je retiens mes larmes...je ne veux pas lui montrer mon chagrin...en temps normal je l'aurai fais parce-que justement, elle ne l'aurait pas comprit...mais en vérité elle comprend tout. Elle...elle est la protectrice de la famille...de notre famille : de mes sœurs et moi. Adieu Lexis, adieu car tu ne reviendras surement pas dans cette prison...attends nous !

Tu vas t'en sortir...Ce n'est rien. Rien qu'un moment, qu'un passage, un test. Tu es forte ! Tu as survécu tout ce temps. Regarde toi dans la glace et ose seulement me dire que tu n'es rien ! Tu es TOUT. Tout ce que tu veux être. Tu ne peux pas abandonner...pour votre famille. Relève toi...Ta sœur pensera fort à toi. Elle sera là. Pour toujours, elle t'enverra des lettres, c'est promis. Je te le jure. Tu verras, tout se passera bien. Dis toi que c'est seulement la vie, que vous vous retrouverez...qu'un jour vous serez ensemble de nouveau...les quatre sœurs suicidaires. Un petit sourire se mêle à mes larmes. N'est-ce pas donc ce que vous êtes ? des déprimées cherchant la voix du bonheur ? Oui...c'est ce que vous êtes. Un jour vous la trouverez...c'est ainsi que ça marche. La chance tourne.

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Octobre 29, 2007
Mermaid ?
Cela fait presque un ans que je n'ai plus de nouvelles de toi ! Ou es-tu ? Tu es encore partie à Neverland ? Tu sais bien qu'il n'y a pas la poste là-bas ! Mermaid...Je...Ne me laisse pas seule ! J'ai besoin de toi ! Je...Je reprends cette poussière...Je sais tu me l'avais interdite mais...Mon état s'aggrave...Je suis...Je suis HORRIBLE...non je ne le suis pas...je suis juste différente...Oh mais à qui vais-je le faire croire ?! Je...je n'en peux plus. On m'a transféré dans une autre classe...Une classe de surdoués. Pourquoi ? Pourquoi m'arrachent-ils à chaque fois que je commence à m'enraciner quelque part ! Est-ce un jeu ? Cela les amuse ? Pas moi ! J'en ai assez ! Je tombe...chute libre...et personne pour me rattraper. Sissi a bien voulu m'aider une fois, elle a attrapé la boite de gâteaux et me l'a tendue...avant je la finissais en quelques minutes..à présent...j'en mange même pas un quart. Tout le monde m'observe m'écrouler...me fissurer et partir en poussière. Un garçon...un gentil garçon qui est dans ma nouvelle classe a bien voulu être mon ami, il se prénomme Ian. Je ne sais si c'est parce-que je fais pitié ou parce-qu'il voit réellement en moi quelqu'un de sympathique. Je rêve d'opter pour la deuxième raison. Il est un peu comme moi. Perdu lui aussi. Il a vécut une enfance difficile. Adopté dans une famille nombreuse, il a toujours été rejeté...puis le père était alcoolique et la mère s'occupait des enfants seule...La pauvre ne voyait pas ce qu'il se passait dans le ménage. De choses horribles avalaient l'espace et étendaient leur règne...Je ne peux t'expliquer tout cela en détail...Puis on le transféra dans une autre famille, qui, comme la mienne, l'étouffe et l'empêche de s'épanouir. Ian est le genre de garçon qu'on étiquette en tant que perturbé. Un gars qui...qui prétend être fou parce-que c'est plus facile de se définir ainsi plutôt que se décrire durant des siècles. Parce-que "fou" est un mot à sens large. Je l'aime beaucoup, il me comprend et me donne l'impression de renaitre. Avec lui je n'ai pas peur du danger, au contraire, je le traque et le chasse pour m'en nourrir. "J'adore quand l'adrénaline s'attaque à mes veines pour conquérir directement mon cœur, dit-il à chaque fois qu'il s'apprête à faire une connerie, j'crois qu'c'est pour ça que je vis, pour enfreindre ce qui ne me parait pas juste". Puis...il a le don de convaincre le gens...c'est vrai ! C'est fou à quel point j'ai changé à ses côtés ! Je le suis dans toutes ses aventures et parfois même anticipe ce qu'il va faire. Il s’autodétruit parfois...en vérité tout le temps, il fait des choses plus dangereuses que moi ! Je...j'aimerai tant t'en dire plus mais j'ai du mal à écrire. Le stylo tremble. Je...si jamais tu ne compte pas me répondre, je te souhaite un bon voyage...et même une belle vie.

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Mars 26, 2008
Toi,
Cette fois c'en est assez ! Comme si je n'étais pas déjà assez prisonnière de ce Fléau qui me ronge les os et s'abreuve de mon sang ! Père veut me marier. IL VEUT SE DÉBARRASSER DE MOI ! Pourtant...il ne sait rien de mes aventures loufoques avec Ian...personne ne le sait. Ils recherchent toujours le ou les coupables. Qu'ai-je fais de mal ? Suis-je détestée ? Par mes propres parents en plus...ils me reprochent surement ma naissance, le fait que je ne suive pas les règles de la maison à ma manière...en m'envolant chaque jour et chaque nuit dans mon propre monde. Parce-que mon esprit chevauche ce qu'eux, n'arriveront JAMAIS à dompter...J'ai décidé...je pars. Demain soir, ou après demain soir, ou même ce soir mais je pars...je quitte cet endroit et m'enfuie. Ian m'avait souvent parlé de s'évader ensemble, les deux gamins rêveurs découvrant l'impossible et l'inconnu. J'ai malheureusement, trop souvent rigolé quand il me disait cela en ajoutant qu'on était tout de même amis et que je me devais de l'accompagner. Tu sais...parfois il me rappelle ces êtres qu'on ne connait que par le biais des songes ou des contes...ceux qu'on n'arrive pas à toucher tellement qu'ils sont loin dans leur fantaisie. Ceux qui sont ce que j'ai toujours voulue être. Oui...et je vais l'être en le suivant, lui. Adieu...je n'avais aucune chance de suivre les traces de Lexis...je ne suis qu'une bombe dans une cage d'oiseau.

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Juin 30, 2009

C'est bon, je vis ma propre histoire à présent. Fini les dictatures, les cries, pleurs, et la souffrance. Je mets enfin du baume sur mon cœur et laisse mon âme valser au creux d'un songe éveillé. Pourquoi ai-je pris tant de temps ? Car je voulais...je voulais...non, je ne sais pas. Je pense que c'était de la pitié. Oui, tu as bien lu, de la pitié. Sissi a fait une chose incroyable pour moi...elle a décider d'épouser celui qui devait être mien. Elle a décidé de prendre mon boulet et de se le trainer. Je lui en serait à jamais reconnaissante. Voilà pourquoi j'ai hésité à faire ce choix. Mais je crois que c'est la meilleure chose pour moi. Hier soir, avant que je ne monte avec quelques regrets dans les yeux sur la moto de Ian, il m'a dit une chose intéressante et qui m'a poussé à m'accrocher à sa taille et lui chuchoter d'y aller. "Tu n'as jamais obtenu ta liberté car tu portais, depuis bien longtemps, des peurs qui t'aveuglaient...à présent, ouvre les yeux et réjouis toi de la lumière". Je...je suis...LIBRE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! On a décidé de rouler aussi loin que l'on peut et...j'ai une folle envie de revoir mes grandes-sœurs, j'aimerai seulement adresser une dernière prière à Lily qui se retrouve, par ma faute, toute seule.

Aout 23, 2009

Je ne t'ai pas écris depuis si longtemps que cela ne m'a même pas manqué ! Mais...j'ai besoin de mettre sur papier mes souvenirs. Des souvenirs qui arrachent mon cœur et m'empêche de respirer normalement...Mais...ce n'est pas si violent comme avant, non...à présent ce n'est pas malsain c'est bienfaisant...une douleur que je déguste et savoure. Et ce, dès que mes yeux rencontrent ceux de Ian et quand...quand mes doigts s'agrippent à sa taille...oh mon dieu ! Qu'est-ce qu'il m'arrive ?! Je deviens niaise !!! Mais en même temps...c'est assez amusant. Oui, c'est très...très fille. Une chose que je n'ai jamais vraiment connue. Hier, alors qu'on se reposait par-terre, on a discutait. Je veux dire, ça a l'air banal mais d'habitude on ne le fait pas vraiment...on a parlé de nos problèmes avec la famille, avec nous-même etc et puis...ça s'est passé. Il s'est relevait et a plaçait son visage au-dessus du mien. Ensuite, Il m'a complimentait sur le fait que les étoiles se reflétaient sur mes yeux et que c'était comme s'ils les avaient toutes attrapé pour illuminer mon visage (parfois je me demande d'où il sort ces trucs fantasmagoriques !). Mais ce n'est pas ça le plus important, le fait est qu'il s'est penché en avant et que...j'étais pétrifiée...Pétrifiée comme si Méduse m'avait transformé. Comme si tous mes membres étaient de pierre...une pierre, qui pourtant, fut possédée par le feu. Il était si rassurant, que ce qui se passait en moi, toute cette ébullition, cette...chose, n'avait plus rien d'effrayant. J'étais en paix...c'était comme s'il allait débloquer une porte secrète vers le Paradis, dont ses lèvres en étaient la clef. La seule qui puisse me sauver. Mais il s'est arrêtée et a seulement replacée une mèche de cheveux derrière mon oreille avant de se rallonger près de moi. Je ne savais ce que cela signifiait...j'étais juste noyée. Noyée par tant de sentiments et mon incompréhension me tirait vers le bas. Pourtant, depuis cet évènement...je...je ressens des papillons dans mon ventre et j'ai envie...envie d'être ce que je n'ai jamais été. Il a semé des graines en moi....et ce sont des fruits qui en ont poussé...un fruit en particulier...celui de la tentation.

...

Chère Erin,
Je sais que je n'ai pas été présente durant tes problèmes...tes changements...mais écoute moi ! Écoute ce que j'ai à te dire ! Tu n'es pas un objet ! Tu n'as pas le droit de t'offrir ainsi aux jeunes hommes de l'université ! Ce n'est pas ton genre tu le sais bien ! Tu es quelqu'un d'autre. Une personne que j'ai tant admiré et que...que j'ai tant envié ! Papa et maman...enfin ton père et ta mère ont réussi à te mettre à Harvard. Te souviens-tu, ils étaient si rassurés en te voyant apparaitre lors de leur arrivé ici ! Certes, ils ne sont pas parfaits et ils ne changeront jamais mais...ils étaient heureux de te revoir. Si...plaisants. Tu ne peux pas le nier. Tu t'es crée tes propres problèmes...c'est TOI qui t'es mutilée durant tant d'années et à présent tu te venges sur le cœur des hommes ?! Tu joues à quoi au juste ?! Tu as eu de la chance...non, VOUS avez eu de la chance d'être pardonnés et acceptés parmi ce bâtiment. Pourquoi...Pourquoi t'enterre-tu autant ? Pourquoi refuses-tu d'être toi et juste toi-même ? Ce n'est pas en étant gentille aux yeux du monde et en servant de modèle que tu t'en sortiras ! Si les autres te vois comme...comme une croqueuse de mâles...c'est tout simplement abominable ! Je t'en pris, cesse cette mascarade, je ne te reconnais plus...

Tu ne me reconnais plus...moi aussi...mais c'est une nouvelle moi. Je ne peux changer ce que j'ai construis et bâtis. Dans cette courte vie, je veux profiter...j'ai appris une leçon de mon ancienne existence, de mes claques, c'est que le monde peut tricher sur moi juste pour libérer son âme...mais je ne mentirai plus pour lui...plus qu'à moi. Je ne suis plus ce que j'étais...je m'en veux de te laisser, décidément, tout ce que je touche brûle sous mes doigts puis s'évapore...Mermaid...tu ne fais plus partie de ma vie...tu ne seras plus jamais mon fantôme, laisse moi me noyer dans mes mensonges et laisse moi mourir en paix...Je ne voulais pas de la pitié de ces gens que tu appelles mes parents, ils m'ont poussé à être ici et à m'attacher à ce lieu...ils m'ont manipulé et ont réussi leur coup...ils sont heureux que je reprenne Leur chemin...mais je comptes bien les déjouer, je me vengerai sur la Terre entière, crois-moi ma haine est assez grande. Adieu.