CYRUS MCCARTY ► jeremy allen white

On rêve tous d’avoir des enfants parfaits, des enfants beaux, intelligents, qui parviennent à réussir tous ce qu’ils entreprennent, ça doit être pour ça que mes parents ne m’aiment pas, faut dire que les chiens ne font pas des chats, s’ils voulaient un enfant parfait, fallait pas qu’ils soient aussi cons de base. Oui bon, vous l’aurez compris, je ne m’entends pas avec mes géniteurs. Mes parents vivent depuis toujours à Ayr en Écosse, c’est la-bas que j’ai grandis, que j’ai vécu la majeure partie de ma vie. Mon père touche son RSA depuis des années et ma mère est caissière dans une petite boutique, je ne suis donc pas né avec une cuillère dans la bouche, j’suis né dans une famille de cassos sans sœur ni frère, ouais en plus de tout ça, j’suis fils unique, autant dire que plus jeune, je n’étais pas souvent chez moi. Depuis que j’suis gosse je traîne avec le même groupe d’amis, on se suit depuis la petite école, on forme un bon quatuor, le branleur, la rebelle, le geek et la timide. Ce sont eux ma famille, eux qui ne m’ont jamais jugé et aimé pour ce que je suis. Je ne dirais pas que mon enfance était triste, j’suis heureux, j’ai toujours été heureux, mais disons que j’suis pas né dans la bonne maison. Si ça se trouve ces deux glands m’ont volés à ma naissance .. Non, ça arrive que dans les films ça. Bref, tout ça pour dire que mon enfance était plutôt banal dans mon petit quartier d’Ayr, j’étais le petit rigolo du quartier, celui qui faisait toujours des conneries avec ses potes, celui qui préférait passer son temps à glander et rigoler que réviser ses cours. D’ailleurs à l’âge de 16 ans, mes parents m’ont foutu dehors. Pour quelle raison ? Je sais plus trop, je crois que les flics m’avaient ramener chez moi car j’étais bourré et je courais dehors la teub à l’air, ‘fin je sais plus, comme je l’ai dis j’étais bourré. Ce jour-là, c’est certainement l’une des dernières fois que j’ai adressé la parole à mes parents, j’ai en effet été émancipé et j’ai vécu avec l’un de mes meilleurs amis, le geek. Ses parents m’ont accueillis les bras ouverts. Puis vint le moment de rejoindre Harvard, honnêtement je ne pensais pas que je finirai par être accepté, mais ce fut le cas. On rejoignait tous les quatre la plus grande université du monde, nous, les quatre pauvre gamins d’Ayr, nous allions tous finir nos études à Harvard. Mais autant dire que ce n’était pas une partie de plaisir, encore aujourd’hui d’ailleurs. Sans l’argent de papa et maman, c’est difficile de vivre et autant être franc, j’aime pas bouger mon cul pour travailler, du coup depuis que j’suis à Harvard j’enchaîne des petits boulots, mais jamais très longtemps, sois j’me fais virer, sois j’y retourne pas. D’ailleurs depuis presque un an aujourd’hui, je vis dans une caravane au milieu de nul part .. Je pourrais bouger ma caravane et m’installer dans un lieu tranquille, mais j’peux pas, j’ai pas le permis. Du coup je squatte une sorte de champ, c’est pas si mal, j’arrive à capter internet avec des codes wifi, je l’ai aménagé tranquillement, ça pourrait être pire. J’suis un boulet, maladroit, mais j’aime m’amuser, j’aime faire la fête, c’est pour ça que j’enchaîne les soirées, j’me défonce souvent et du coup j’fais encore plus de connerie qu’à la normale. Pour vous donner un exemple, il y a presque un an, j’étais en couple avec une meuf assez folle pour tomber amoureuse de moi, on était en soirée, j’étais complètement bourré et elle aussi, sur un coup de tête et pour lui prouver mon amour, j’ai tatoué son portrait sur ma fesse gauche .. Elle m’a largué deux semaines plus tard, car j’étais trop ‘immature’, du coup j’ai le portrait de mon ex sur le cul. J’prends pas la vie au sérieux, ça sert à rien, je préfère m’amuser et vivre ma vie au jour le jour, les études, pour être franc je m’en tape totalement, je sais même pas ce que je veux faire plus tard, donc j’fais des cours des droits dans l’espoir de trouver un taff tranquille où j’aurai le cul assis sur une chaise toute la journée pour pouvoir jouer à Fortine toute la journée sur le PC. Finalement, il n’y a pas grand-chose à dire sur moi, j’suis pas le mec parfait, j’suis même dans la catégorie des mecs ‘pas cool et peu fréquentable’ depuis que je suis au collège, mais je le vis bien. J’suis un branleur, immature, drogué et tatoué sur le cul, mais j’le vis bien. J’attends juste de devenir riche, qui sait, à force de gratter des jeux à gratter, j’finirais enfin par gagner et finir ma vie à Bora-Bora.