j'veux qu'on déconne, qu'on décolle, qu'on délire, qu'on danse ๑ ROXUM

Tu les as volées à Jane ? Elle se moque, à nouveau, de tes chaussettes. A nouveau, parce que tu en portes souvent et que c’est pas la première fois qu’elle voit des petons chaussées de ces merveilles. Le jour où Jane portera des chaussettes Harry Potter, c’est qu’elle aura tout compris cette enfant ! Parce que tout le monde le sait, Harry Potter c’est la base de la vie. Un des piliers de l’existence du monde. Au moins ça, Callum. En attendant, t’arrêtes de faire le malin parce que sur des patins, t’es loin d’être le roi des folies. A chaque chute, un point pour l'autre. On fait les comptes à la fin. Un petit air de défi flotte dans l’air. T’étais loin d’être un branquignol sur les patins, t’arriverais peut-être à garder l’avantage. Mais tu te connais, t’es galent et tu seras là pour la retenir si jamais elle tombe alors les points ne sont pas près de s’envoler de son côté. Hm, il allait falloir que tu fasses des efforts sur ta galanterie légendaire. La laisser tomber mais l’aider à se relever. C’était un bon compromis, ça. Et on y gagne quoi, à la fin ? Y’avait jamais de défi sans but, n’est-ce pas ? Ta main lâche soudainement la sienne lorsque Roxanne s’élance sur le parquet. D’un coup, elle te semble vide et froide, ta main. Tu caresses ta paume, du bout des doigts, là où étaient ceux de Roxanne quelques secondes auparavant. Allez, en piste ! Tu relèves la tête, soudainement, et lui souris. En piste. Tu glisses sur le parquet et rejoint en une fraction de seconde la jolie Dunster qui semble crispée. Un demi tour sur toi-même et tu lui fais face, la main jamais trop loin du bord, on sait jamais. Tu dandines tes hanches sur la musique rock qui remplit tout l’espace. Tu pensais que j’allais tomber, hein ? Tu rêves, Bates. la nargues-tu en faisant une nouvelle pirouette sur la piste. Tiendras-tu seulement debout sur le parquet glissant ?

Eh bah non. Et boom, le cul par terre. Il n’aura pas fallu longtemps à Roxanne pour marquer son premier point. T’éclates de rire et attrape la rambarde pour te relever, tant bien que mal, parce que ça glisse les patins. Temps d’adaptation à la piste, il compte pas celui là ! souris-tu, les sourcils haussés.

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'REUSSI/ECHOUE' :

"Et on y gagne quoi, à la fin ?" Il perd pas le Nord lui. Je m'en bouffe les doigts, il doit pas trop mal se débrouiller pour me laisser choisir le gage du perdant. "Un secret." Je glisse en riant. Qu'est-ce que je dis moi ? Puis ça veut dire quoi ça, un secret ? Qu'il le prenne comme il veut. Et puis j'ai l'impression de le connaître si bien et si peu à la fois. C'est peut-être de là que ça vient, le coup du secret. Je veux en savoir plus. Je sais qu'il joue à des jeux pour ados sur son téléphone. Je sais qu'il mange des pizzas sucrées. Je sais qu'il a toujours des idées plus farfelues les unes que les autres pour faire rire Jane. Je sais qu'il se décarcasse toujours pour me faire sourire. Je sais que j'aime quand il est là. Et pourtant, j'ai l'impression de ne rien connaître de Callum. Je m'élance sur la piste, plus à l'aise que ce que j'imaginais, tentant des premières impulsions pour avancer alors que Callum me rattrappe. Hop, il tente même une pirouette maladroite. Je lui souris. "Je suis bluffée !" je lance taquine alors qu'il commence à se dandiner sur de la bonne musique. Je serais tentée de l'imiter mais je ne me sens pas encore assez à l'aise sur des roulettes. "Tu pensais que j’allais tomber, hein ? Tu rêves, Bates." Riras bien qui riras le dernier, je le vois faire des singeries, gesticuler et puis dans la suite logique des évènements, je le vois s'écraser, le postérieur le premier sur le parquet luisant. J'éclate de rire, me tenant le ventre devant sa tête un brin ahurie. Je serais bien allée l'aider à se relever mais il faudrait encore que je sache m'arrêter et faire demi-tour. Par dessus mon épaule, je vois Callum remonter laborieusement sur ses deux jambes en se hissant à la rambarde. J'ai dû mal à m'arrêter de rire. Il ne met, là encore, que quelques secondes à me rattrapper : "Temps d’adaptation à la piste, il compte pas celui là !" Je pouffe de rire en voyant ses sourcils arqués, dis-donc il doit en avoir des secrets à cacher pour vouloir revenir sur le score. "Première chute, j'aurais tendance à dire qu'elle compte double !" Je le regarde avec un air de défi, puis ajoute, rose de plaisir : "Dans mon infinie bonté, je ne me donne qu'un seul point !" Héhé, il semblerait que je commence en maîtresse de la partie !

Nous faisons quelques tours, l'un à côté de l'autre, Callum s'éloignant par moment pour tenter des figures improbables, à raconter des bêtises, à chantonner les musiques rock qui passent. Arrive-t-il à voir comme je suis ravie ? Heureuse d'être ici ? J'ai l'impression d'avoir 15 ans de nouveau. Et puis au fil des tours, je gagner confiance et prends finalement de l'élan pour imiter Callum dans ses pirouettes. Je fais balancer ma jambe trop fort, je suis emportée par mes bras et dans un tourbillon bordélique, je m'étale dans une plongeon glissant sur le parquet. Une gamelle outrement plus spectaculaire que la sienne. Je peux déjà l'entendre glousser alors que je gesticule pour me relever, toute rouge d'effort et puis d'embarras.

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'REUSSI/ECHOUE' :

Un secret ? Tu n’avais pas de secret, t’étais pas ce genre de mec. T’avais rien à cacher, à personne, jamais. T’avais toujours répondu à toutes les questions qu’on te posait. Et puis de toute façon, garder quelque chose de secret ça fini toujours par se savoir.. et pas toujours de la bonne façon qu’il soit. C’est déformé, c’est amplifié. Les secrets, non, c’était vraiment pas ton truc. Tu verrais bien de quoi il s’agit, dans la bouche de Roxanne, puis qu’il est évident que c’était toi qui allais gagner ce petit défi. Enfin c’est plutôt mal commencé, tu chutes le premier à faire le mariole pour la faire rire. Première chute, j'aurais tendance à dire qu'elle compte double ! s’amuse-t-elle de toi alors qu’elle peine à s’arrêter et continue de glisser sur le parquet huilé. Dans mon infinie bonté, je ne me donne qu'un seul point ! Ses jolis yeux pétillent d’amusement. Diable, pourquoi t’as pas pris ton téléphone et l’a laissé au vestiaire, hein ? T’aurais aimé immortaliser la joie de vivre qu’elle portait sur elle, là, tout de suite. Vous êtes trop aimable, mademoiselle Bates. lui réponds-tu en posant ton index sur le bout de son nez. Tu vois c’que j’veux dire, hein ? Bref, on continue.
Vous patinez, vous dansez, vous testez des figures parfois trèèèès étranges. Et puis soudain… UN POINT POUR MOI ! cris-tu alors que Roxanne venait de chuter à quelques mètres de là. Bon sang, c’est qu’il s’était fait attendre depuis l’temps, ce point. Un partout, la balle au centre ! Tu la rejoins, lui tends la main pour l’aider à se relever. Bravo Rox’, tu viens de perdre ton avantage. la taquines-tu alors qu’elle se retrouve tout contre toi après s’être levée. Vous n’avez jamais été aussi prêts. Son parfum violette t’enivre à nouveau. Le souffle coupé un court instant, ses frissons le long de ta nuque, dans ton dos. J’propose qu’on lance la mi-temps en allant manger un truc, t’en dit quoi ? souffles-tu finalement, poussant sur tes jambes pour reculer légèrement.

"Vous êtes trop aimable, mademoiselle Bates." me taquine-t-il en posant son index sur le bout de mon nez en trompette, rougi par l'effort. Je ris encore alors que nous continuons de tourner en rond, perchés sur nos roulettes. Alors que je m'étale de tout mon long, il ne manque pas d'hurler : "UN POINT POUR MOI !" à en faire vibrer le parquet. Ouais, ouais, j'aurais dû me méfier, à présent je joue la sécurité et rira bien qui rira le dernier. Enfin, je le pardonne alors qu'il vient m'aider pour me relever. Fallait au moins ça pour que je réussisse à me redresser sur mes jambes tremblottantes alors que je gesticule tant bien que mal, tirant sur son bras pour me relever. Je donne une impulsion sur mes jambes et viou, d'un coup atterie debout sur mes patins, dans ses bras qui me retiennent de chuter de nouveau. "Bravo Rox’, tu viens de perdre ton avantage." souffle-t-il, tout près, avec des yeux pétillants de malice. Mais je n'entends rien à son ton taquin. C'est qu'on est proches tout de même. Nos mentons ne sont séparés que de quelques centimètres, nos fronts tous proches, je sens son bassin près de mon ventre. Je l'entends respirer. Mes pommettes ne manquent pas de se colorer, ma main encore dans la sienne frissonne. Il me fait de l'effet ou quoi ? C'est que Jane n'est pas là pour nous chaperonner, est-ce que je serais pas tentée de me rapprocher encore un peu ? Je n'en aurais jamais le courage et puis merde, Callum c'est le papa de Jane, c'est un pote,pourquoi je me fais des films ? Il desserre son emprise, se laissant rouler vers l'arrière : "J’propose qu’on lance la mi-temps en allant manger un truc, t’en dit quoi ?" Je hoche de la tête : "Ouais, je meurs de faim." C'est bien ça que trahissent ces papillons qui font vibrer mon ventre ? Ma faim ? Nous roulons hors de la piste, et j'ôte mes patins, à nouveau libre de mes mouvements. "On récupère nos chaussures ou c'est un dîner en tête-à-tête avec tes drôles de chaussettes ?" Je lui lance rieuse.

Spoiler:

C’était quoi ça ? Tes yeux qui ne l’avaient plus quitté, ton pou qui s’était inconsciemment accéléré, cette envie d’attraper ses lèvres pour ne plus les quitter, cette tension à l’intérieur de ton ventre, ces frissons le long de ta nuque. T’étais à la limite de faire le pas de trop au moment tu te ressaisi en proposant d’aller casser la croute. Ouais, je meurs de faim. Soulagement. Tu lui offres un sourire et la suis de près lorsqu’elle sort de la piste de patinage, rejoignant le côté cosy et rétro de l’endroit où vous étiez. On récupère nos chaussures ou c'est un dîner en tête-à-tête avec tes drôles de chaussettes ? te lances-t-elle au moment où tu l’imites à retirer tes patins. Tu te laisses tomber sur un canapé – espérant qu’il ne casse pas, celui-ci ! – et allonges tes jambes pour montrer fièrement tes chaussettes de Potter Head, agitant tes orteils dans tous les sens. Avec mes drôles de chaussettes. affirmes-tu en te réinstallant correctement. Mais t’en fait pas, elle resterons sagement sous la table. Tu te relèves, avances jusque devant Roxanne. Donc on sera en tête-à-tête, juste toi et moi. Tu hausses un sourcil, un sourire en coin, puis te dirige vers le bar où tu t’installes sur un tabouret. La musique résonne fort, ici. Tu passes une main dans le dos de Roxanne pour la rapprocher de toi. Tu prends quoi, Rox ? lui demandes-tu tout près de son oreille pour qu’elle t’entende. Ta main, elle reste dans son dos. T’as pas envie de l’enlever. Elle est bien, là. Mais qu’est-ce qu’il te prends, Callum ?

"Mais t’en fait pas, elle resterons sagement sous la table." il me glisse alors qu'il agite malicieusement ses orteils. Je lui souris, il se relève et s'approche de moi en ajoutant avec un sourire qui fend son doux visage : "Donc on sera en tête-à-tête, juste toi et moi." Mes joues s'empourprent. Je le devine sans mal. C'est sa chute qui lui fait tourner la tête ou il vient de dire un truc hyper mignon de son plein gré ? "Hum, oui." Je réponds en fixant mes chaussettes, les mains qui se tortillent dans tous les sens alors que je remonte vers lui un regard timide. Ma tête projette des remakes de tous les films romantiques que j'ai vu ces dernières années, sauf que la bombasse fleur bleue est couverte de tatouages, a un nez en trompette et des poignées d'amour au niveau des hanches, et que Ryan Gosling est un rouquin au sourire espiègle. Ouah. Je le suis, un brin chancelante jusqu'au bar qui joue les Rolling Stones à pleine caisse. Perchés sur nos deux tabourets, nous nous apprêtons à commander quelque chose à grignoter quand je sens une main qui glisse sur mon bassin et qui remonte jusq'au milieu de mon dos. Une main bienveillante, pas une main de gros beauf qui cherche à palper tes fesses. Mais mon premier réflexe est de me raidir, creusant la courbe de mon dos. "Tu prends quoi, Rox ?" il me glisse, comme si de rien n'était, avec ce sourire désarmant. Je me détends, sens mon corps s'incliner toujours plus sur ma gauche, plus proche de lui. "Hum, je euuuuh..." Je bégaie, farfouille le menu des yeux mais je n'y comprends rien à tout ce qui est écrit, y a que cette main dans mon dos qui m'obsède. "Du poulet... hum de tartare, de hum frites ? Et la salade ?" Mon charabia est indéchiffrable, je suis rouge comme une tomate. Qui pourrait deviner que mon trouble ne révèle en fait que mon bonheur ? Perchée sur ce tabouret, la main de Callum près de mes reins, je suis la femme la plus heureuse du monde. "Nuggets, salade." je finis par articuler, en reprenant un peu mes esprits. Je pose mon coude sur le comptoir, dépose ma tête dans ma main droite qui enveloppe mon visage. Et puis je le fixe en souriant. Je dois avoir l'air concon comme ça. "Merci beaucoup pour ce soir." Je lui glisse en fouillant son regard pétillant de mes yeux. "Je suis super heureuse."

Ses joues se teintent d’une adorable couleur rose, ta nouvelle couleur préférée. T’es pourtant bien obligé de te rapprocher d’elle, la musique couvrant chacun de tes mots. Hum, je euuuuh... La main dans son dos, cependant, elle n’était pas obligatoire. Et pourtant, t’avais eu envie de le faire. Ce soir, t’avais envie de faire ces choses que tu te refusais de faire depuis des jours. Vous étiez dans votre bulle, rien que tous les deux, t’avais l’impression que tout était permis et que c’était le moment de lui montrer. Lui faire comprendre. Et peut-être que tu te trompais sur toute la ligne, qu’il n’en était rien pour Roxanne, que t’étais juste le père de Jane et un ami. Mais si tu n’essayes pas et que tu te contentes d’attendre, tu n’en sauras peut-être jamais rien. Marre de laisser filer la chance entre tes doigts. Y’avait qu’à voir ce que ça avait donné avec Levi. Ton cœur battait pour elle, t’avais attendu, pris ton temps, trop de temps et elle était partie. Putain, Callum, t’as 27 ans. Le cafouillage de Roxanne te fait revenir à la réalité. Du poulet... hum de tartare, de hum frites ? Et la salade ? …. Nuggets, salade. finit-elle par se décider. Tu la regardes, le sourcil froncé. Des nuggets ? Tu manges pas de viande, Rox. lui murmures-tu à l’oreille, un brin moqueur. Deux assiettes de falafels avec salade pour mademoiselle et frites pour moi. commandes-tu au gars posté derrière le bar en retirant finalement ta main du dos de la Dunster. Merci beaucoup pour ce soir. Je suis super heureuse Une petite voix au fond de toi cri victoire. A ce moment là, Roxanne c’est une femme vivante, pas une maman angoissée. Et ça, c’était ton objectif putain. Avec plaisir ! C’était tout l’objectif de ce soir : ne jamais voir autre chose que ces yeux qui brillent et ce sourire qui rayonne. souris-tu en prenant la même posture qu’elle tandis que vos assiettes arrivent devant vous. Service express. Tu viens ? T’attrapes les deux assiettes et te diriges vers un coin plus calme, là où la musique est un peu moins forte. Une fois installée, tu attrapes une petite boulette de pois chiche et la croque. Dis moi un truc que j’sais pas sur toi ? Un truc drôle, n’importe quoi !

"Des nuggets ? Tu manges pas de viande, Rox." Il se moque, ce con. Je veux bredouiller un truc, des nuggets au tofu mais il prend les devants : "Deux assiettes de falafels avec salade pour mademoiselle et frites pour moi." Je hoche la tête, ouais ça sera parfait. La main de Callum, protectrice dans le creux de mon dos, se retire finalement. Je lance un petit regard vers cette main qui vient finalement regagner la hanche du rouquin. Une petite moue déçue, malgré moi. Elle était bien où elle était cette main après tout. Mais un nouveau sourire fend bientôt de nouveau mon visage rougi. "Avec plaisir ! C’était tout l’objectif de ce soir : ne jamais voir autre chose que ces yeux qui brillent et ce sourire qui rayonne." Ouah mais il sait parler au femmes le Callum. Mes yeux se font un brin fuyants mais je rosis de fierté, de plaisir. A ce moment je le dévore des yeux presque sans retenue. Putain, je suis folle. Il vient poser son bras sur le comptoir, envelopper son visage de sa main lui aussi et pendant quelques secondes, les mots auraient été de trop. Le serveur ramène nos assiettes, interrompant ces secondes magiques. "Tu viens ?" Hop, il bondit de son tabouret, les deux assiettes à la main. Il a décidément sacrément plus d'équilibre que moi. Il nous entraîne dans un coin plus intimiste, loin des amplis, là où la musique n'est qu'un petit fond jazzy. Une petite table entourée de petits poufs rétros. Je pose mon derrière sur la tête de Marylin Monroe, brodée sur le siège. Quel luxe cette patinoire ! J'agrippe mes couverts, prends quelques bouchées avec application. Qu'est-ce que me sentirais bête si ma salade me tombait sur les genoux ! "Dis moi un truc que j’sais pas sur toi ? Un truc drôle, n’importe quoi !" Je hoche la tête, c'était précisément ce que j'avais voulu obtenir de lui quand j'avais parlé d'un secret comme prix pour le gagnant. Mais il m'a prise au dépourvu, il veut qu'on parle de moi et je ne peux pas lui refuser ça. Je relève les manches de ma robe et place mes bras à hauteur de mes yeux. "Tu vois tout ça ?" je glisse en lui passant l'encre colorée qui recouvre mes bras sous son nez. "Tout ça c'est du vent." Un petit rire, je dois avoir l'air con. "Les gens tatoués, souvent ils te parlent de signification mystique, de dessins qui auraient un sens profond. Et je respecte ça. Moi je me suis recouverte les bras pour faire chier ma mère." La moitié avait été financé par mes petits boulots, l'argent que j'étais censée mettre de côté pour aider ma mère, je le volais de notre tirelire commune pour aller chez le tatoueur. Un tatouage coûte plus cher qu'il n'y paraît. Beaucoup avaient été financés par mes copains de l'époque qui prenaient un malin plaisir à voir mes bras se colorer, à faire de moi une rebelle. Ah, quel temps béni où j'étais une ado en révolte, après les tatouages venaient les beuveries. Ma petite maman, quq'est-ce que je l'ai faite pleurer. Je fixe mes baskets un peu honteuse, puis relève les yeux vers Callum : "A ton tour." Je me dis que si on continue avec ce petit jeu, il faudrait que mes manoeuvres deviennent plus habiles. Des trucs dont il n'a pas idée, il y en a. Seulement, ces trucs il ne doit jamais les connaître. Parce qu'à ce moment précis, alors qu'il me fixe avec sa tête de chérubin, je meurs d'envie de l'embrasser, là, sur ces poufs rocks en chaussettes, et que si je lui en dis trop, il prendra ses jambes à son cou et sauve qui peut !