Family is everything to us (Bamban)

Bambi allait rentrer un peu tard pour cause de présence aux urgences, mais la soirée romantique prévue avec Adrian n'était pas annulée bien au contraire. L'italienne avait simplement envoyé un petit texto à son cher et tendre pour que celui-ci se détende avant son arrivée, ne prévoyant aucunement la visite surprise de son père en cette même soirée. Alessio Corleonesi restait le roi des surprises, surtout pour sa fille chérie. Ce dernier n'était pas venu les mains vides, qui plus est : des produits introuvables en dehors du sol italien, une bouteille du meilleur champagne au monde et autres cadeaux afin de gâter les amoureux, et de fêter leur installation dans cette belle villa dont la brunette ne cessait de parler depuis des jours. Autant dire que c'est particulièrement guilleret à l'idée de rencontrer enfin son beau-fils, le premier, qu'il frappa à la porte de l'imposante maison, offrant un sourire éclatant au jeune homme. Impossible de ne pas deviner le lien de parenté d'avec Bambi direct : ils possédaient les mêmes yeux turquoises, les mêmes beaux cheveux ondulés et le même sourire. Adrian, je présume ? Je suis véritablement enchanté de faire votre connaissance ! Alessio Corleonesi... nous nous rencontrons enfin, et dans de bien meilleures conditions que les fois précédentes admit-il dans un accent italien évident et... sexy.

Comme il ne bossait pas aujourd'hui parce qu'il récupérait de sa longue et très épuisante garde de la veille, Adrian avait décidé de continuer les aménagements de la villa en l'absence de sa petite amie. Toute la journée, les ouvriers s'investissaient dans leurs tâches parce qu'il fallait vraiment que tout soit rapidement terminé. Ils n'avaient plus que quelques jours à tenir pour l'installation complète dans la villa. Sa petite amie et lui avaient déjà commencé à investir les principales pièces de la villa mais il restait encore quelques petites choses à terminer. Fin bref, les ouvriers venaient tout juste de partir lorsqu'on frappa à la porte. Le jeune homme se demanda pourquoi sa petite amie se mettait à sonner à la porte alors qu'elle possédait les clés également, mais il se leva rapidement afin d'aller ouvrir. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit qu'il s'agissait du père de sa petite amie qui se tenait sur le pas de la porte d'entrée de la villa. « Oui, je suis bien Adrian. Mr Corleonesi ! Quel honneur de vous rencontrer ! » dit l'australien avec un sourire courtois tout en inclinant légèrement la tête en signe de respect, avant de serrer la main de son futur beau-père. « Je vous en prie, entrez dans notre humble demeure. ». Il l'invita à entrer avec un plaisir évident, content de pouvoir rencontrer cet homme puissant mais aimant sa fille énormément. « Puis-je vous offrir quelque chose à boire ? »

Alessio pénétra sans attendre dans l'immense villa, non sans avoir salué son gendre d'une poignée de main ferme. Cette rencontre, il l'espérait depuis le moment où Bambi lui avait parlé de son histoire avec Adrian comme étant une histoire sérieuse. Le père de famille ne doutait pas de la sincérité du jeune homme, sans quoi il ne serait pas ici. Oh bien évidemment, le sicilien s'était longuement renseigné sur la famille Bishop, pour se rassurer, afin de ne pas donner sa famille adorée à n'importe qui... mais il venait aujourd'hui en pleine confiance, et cela se lisait aisément sur son visage. Honneur partagé, jeune homme. Vous avez très bien choisi cette belle maison... je suppose que ma fille a insisté pour ajouter sa touche à la décoration ? s'amusa-t-il d'un ton cabotin, alors que ses prunelles turquoises se posaient sur chaque détail du petit salon dans lequel il se trouvait. Je ne serais pas contre un verre de vin, si vous avez. J'ai apporté une excellente bouteille de champagne, mais nous allons attendre Bambi afin de trinquer... cela va nous permettre d'apprendre à nous connaître, n'est-ce pas ?

Adrian ne s'attendait pas du tout à rencontrer son beau-père de la sorte, mais il se dit intérieurement que c'était à prévoir finalement. En effet, ses parents à lui avaient fait une petite surprise pour venir les voir sa petite amie et lui... Maintenant c'était le tour de Mr Corleonesi, cet homme qu'il admirait sans réellement le connaître mais parce que c'était le géniteur très aimant de sa Bambi. Bref, il était vraiment honoré de le rencontrer et du coup, il l'invitait à entrer dans la villa. L'emménagement se faisait progressivement et le grand moment approchait à grand pas. « En effet, elle a bien insisté pour que nous décidions ensemble d'allier nos deux cultures de naissance. Le résultat me rend fière d'être à ses côtés. » admit-il tout en regardant son beau-père avec sa prestance digne d'un fils de politicien. Finalement comme il était l'hôte de la soirée, il s'empressa de proposer quelque chose à boire à cet homme, qu'il n'arrivait tellement pas voir comme un mafieux. « Je vous apporte cela tout de suite, et vous avez raison, cela nous permettra de converser un peu avant l'arrivée de Bambi. Elle ne devrait plus trop tarder d'ailleurs. » ajouta-t-il tout en jetant un coup d'oeil à la pendule accrochée au-dessus de la grande cheminée du salon, puis il se hâta de rejoindre la cave pour sortir une bouteille Petrus – la meilleure cuvée de l'un des châteaux les plus importants de France – puis il revint auprès de Mr Corleonesi avec deux verres. Très minutieux dans ses gestes, il versa un peu de vin dans un des verres avant de le tendre à son beau-père pour que celui-ci puisse goûter. C'était la tradition non?

Alessio regardait le jeune homme d'un air bienveillant et décontracté, n'étant aucunement là pour des affaires mais bien pour se rapprocher de sa fille et de son petit-ami. Inutile de dire que le sicilien hocha positivement la tête en reposant ses iris lumineux sur le jeune homme, après avoir longuement regardé la décoration, faite avec goût. Et vous avez bien raison ! Rien de tel que les racines, je savais que ma fille était très attachée aux siennes, mais je suis ravi de constater qu'il en est de même pour vous... Bien loin des manières d'un haut politicien, surtout dans de telles circonstances, un petit sourire amusé ourla bientôt les lèvres de ce père aimant alors qu'il se mit à tapoter l'épaule de son gendre. Détendez-vous jeune homme, nous sommes entre nous ! renchérit-il alors qu'Adrian était de retour avec une bouteille d'un grand cru. Ses gestes étaient précis, presque minutés, de quoi amuser plus encore le sicilien, qui fut néanmoins touché par la délicatesse de l'australien. Il goûta donc le vin, y trempant juste les lèvres avec un grand sérieux puis, après avoir laissé ses papilles gustatives s'en imprégner, hocha simplement la tête. Une pure merveille ! Je savais que vous aviez bon goût Adrian, mais vous me donnez plus encore raison... rit-il doucement avant de l'inciter à se servir. Alors jeune homme, dites-moi... comment cela se passe avec Bambi ?

Le jeune australien ne se mettait pas vraiment la pression mais comme à son habitude, lorsqu'il rencontrait une personne assez importante, il redevenait le jeune homme né dans une famille très influente et à qui on avait enseigné les bonnes manières. Du coup il conversait avec Mr Corleonesi avec toute la courtoisie et la franchise dont il pouvait faire preuve. « La famille Bishop est attachée à ses racines, ses traditions donc je ne fais que perpétuer ce que j'ai appris avec un plaisir évident. » admit-il avec un sourire bienveillant avant de récupérer la fameuse bouteille de vin, puis il revenait auprès de son beau-père qui lui tapotait l'épaule tout en lui disant de se détendre. « Merci, Monsieur. » dit-il en inclinant légèrement la tête, avant de servir un verre pour qu'il puisse goûter le vin d'abord. « Je suis content que vous appréciez. Je vous avoue que je gardais cette bouteille pour le jour où on se rencontrerait officiellement. » admit-il avec un petit rire avant de le servir de nouveau, puis il se servit également tandis que son beau-père lui demandait comment ça se passait avec sa fille. « Tout va bien, je ne saurais décrire tout ce que je ressens quand je suis avec elle. Elle rend ma vie meilleure chaque jour. ». Il avait les yeux brillants d'émotion lorsqu'il se mettait à parler de sa petite amie.

Les traditions sont capitales de nos jours. Sans, nous ne sommes rien d'autre que des moutons de Panurge énonça-t-il d'une voix forte et posée, s'acclimatant plutôt bien à cette villa et pour cause, en plus d'une décoration japonaise, des airs d'Italie y régnaient délicieusement. De quoi mettre Alessio à l'aise et inviter son gendre à faire de même. Ils faisaient partie du même clan désormais, inutile donc d'opter pour un discours pompeux... Sachez jeune homme que je suis particulièrement amateur de vin, mais également de bonne cuisine. Être épicurien fait partie des plaisirs de la vie, n'est-ce pas ? reprit-il d'un petit air cabotin dont Bambi avait pleinement hérité. Le sicilien fit tournoyer le liquide violine dans son verre, avec délicatesse, afin de l'aérer tout en écoutant avec une attention particulière les dires d'Adrian. A la bonne heure ! Je n'ai jamais vu ma fille aussi épanouie, et cela comble mon cœur de père. Elle a souvent souffert du dédain de sa mère et de la cruauté des hommes. Mais avec vous c'est différent. Suffisamment pour qu'elle veuille que nous nous rencontrions !

« C'est exactement ça. Nul ne peut vivre sans ses traditions... » surenchérit le jeune australien alors que son beau père était en train d'apprécier la décoration de la villa. Leur travail portait finalement ses fruits et ça faisait énormément plaisir au jeune homme qui avait hâte que sa petite amie revienne de sa journée de travail à l'hôpital. « Nous avons cela en compagnie ! Tout comme mon paternel qui est un adorateur de vin italien. C'est un très grand plaisir en effet. » sourit-il tout en regardant le père de sa petite amie alors qu'il était en train de bien apprécier le Château Pétrus qu'il venait de lui servir. Adrian but une gorgée de son verre avant de se mettre à répondre sincèrement à la question de son beau père. « Je vous promets de tout faire pour la rendre heureux, Monsieur. Votre fille est tellement importante dans ma vie, je ne saurais expliquer où je me trouverais si elle n'avait pas été là cet été. Sortant d'une terrible relation, je ne savais même plus si ça valait le coup de donner ma confiance à une femme... Et là, cet ange italien est apparu... Et j'en suis tombé follement amoureux. »

Alessio hocha une nouvelle fois la tête, manifestement satisfait d'avoir des points communs avec le père de son gendre. Après tout, en tant que chef de clan, il paraissait parfaitement normal que le sicilien veuille connaître le politicien Bishop, dont il avait déjà moult entendu parler. Nous aurons moult à discuter avec votre père... je suis certain qu'il appréciera ma cave à Palerme... une cave que Bambi m'a aidé à remplir avec des grands crus qui vous plairait certainement ! reprit-il d'une voix plutôt enjouée, avant de porter le liquide violine à ses lèvres une nouvelle fois. Plus encore, lorsqu'il entendit Adrian parler de sa fille comme un ange italien, ses yeux se mirent à pétiller. Bambi restait son ange, celui dont il était le plus fier, après tout, sa réussite n'était plus à prouver, et surtout pas à son père. Je ne sais ce qu'elle vous a raconté sur son passé mais vous avez énormément en commun. Je pense que c'est ce qui vous a rapprochés... cela ne m'étonne pas. Elle ne m'aurait jamais proposé de vous rencontrer si vous ne comptiez pas énormément pour elle.

Alors qu'il était en train de discuter avec son beau père, parlant de vins et de bonne cuisine, Adrian était assez frappé de voir à quel point il ressemblait à son paternel. C'était assez impressionnant, mais en même temps ça lui faisait plaisir parce que les deux hommes allaient se rencontrer un jour ou l'autre et s'ils n'avaient pas de sujets de conversation, ça serait très long. « Oh que oui, il apprécierait énormément cette petite visite. Bambi a de très bons goûts en la matière et j'ai hâte qu'elle m'aide à garnir notre future cave. Quant à mon père, il vous ferait visite sa cave australienne avec un plaisir évident. Il en vante tout le temps les mérites, surtout lors de grandes réceptions avec le gratin politique etc. ». En disant cela, il se mit à rire légèrement avant de se mettre à parler avec sincérité. Il voulait que son futur beau-père comprenne bien qu'il ne ferait jamais de mal à sa fille et qu'il l'aimait de tout son cœur. « Je pense également que toutes ces terribles histoires que nous avions vécu chacun de notre côté, c'est ce qui a renforcé notre couple. Nous n'avons pas de secrets pour l'autre... Tout se base sur une confiance mutuelle. Et je suis honoré que vous me jugiez digne de vous rencontrer, Monsieur. »