we belong to water (phiney)

Va savoir pourquoi j'avais fait le tour de ce babyfoot. Peut-être parce que je me sentais totalement coupable de lui avoir joué un tour, d'avoir fait en sorte qu'il soit en confiance pour rapidement lui faire comprendre le contraire une fois la balle en jeu. Ouais, j'avais été légèrement mesquine pour le coup et il fallait que je me rattrape. « Je... non, tu... c'est une référence, mais je crois que tu ne l'as pas captée » Brooklyn Nine-Nine, Jake Peralta ? Probablement qu'il ne comprenait pas et ouais, non, je ne voulais pas non plus le pousser à faire une sextape. Très peu pour moi à vrai dire. Mais ce n'était pas pour autant que je cessais de le regarder, au contraire. Mon regard tentait de capter le sien et ouais, pourquoi pas tenter de s'embrasser pour voir. Ça n'engageait en rien un smack. Alors il finissait par se rapprocher et je fermais les yeux instinctivement pour recevoir ses lèvres contre les miennes. Trois... deux... un... Impact! Il était là, contre mes lèvres et ce n'était rien d'autre qu'un tout petit baiser de rien du tout, digne d'un couple en maternelle. Cependant, je devais avouer qu'il ne me laissait pas indifférente et c'était agréable. C'était simple, pas poussé et j'appréciais. Ouais, j'appréciais plus que je ne l'aurais cru. Il stoppait court finalement, se redressant toujours face à moi et je ne pouvais pas m'empêcher de sourire à ses paroles. Stressé ? Nooon, à peine. Moi aussi je l'étais, c'était juste... beaucoup moins visible. Seulement, quand il décidait de s'éclipser un peu plus loin, je ne pouvais pas m'empêcher de rire, peut-être de nervosité. « Tu t'en vas après me proposer de recommencer ? Je suppose que toi tu veux pas alors... » En réalité, j'en savais trop rien. Disons que même moi je savais pas trop dans quoi je m'embarquais. Mais le fait est que je tentais de pas trop me prendre la tête. Il avait l'air sympa Phineas, sûrement qu'il ne réagira pas de la même façon qu'Elijah avait pu le faire à l'époque... Peut-être que lui me traitera mieux.

Quelle référence ? J’connais pas, je n'ai pas saisi. J’suis nul. J’suis perché. Voilà pourquoi je n’ai rien attiré dans mes filets depuis que j’suis entré en âge de m’accoupler. J’peux pas louper cette occasion en or que tu m’offres. Peut-être que je ne serais plus jamais amené à embrasser une fille de ma vie. J’dois l’faire. Alors je me lance. Je souris niaisement. Je me rapproche, on ferme nos yeux quasi simultanément et contact. Nos lèvres se rencontrent pour la toute première fois. C’est bref. Je ne m’attarde pas, pourtant l’envie y est. Je te canarde de questions et je fuis, la queue entre les jambes, une queue trop grosse pour un si petit baiser ouais. Je fouille dans mes disques poussiéreux. « Non, c’est pas ça, j’risque de m’emporter après » Enfin, je ne vais pas venir tous les soirs te chanter la sérénade à ta fenêtre, ni t’envoyer des mots d’amour ou des boites de chocolat, mais là, sur le moment, j’risque de déraper. J’risque de déraper dans ton cou, glisser dans ta poitrine, m’agenouiller et bouffer ton ventre avant de retirer ton pantalon. Omg. « Tu me donnes un peu trop chaud Zoey, j’ai une érection et j’veux pas te choquer » Oh bordel, qu’est-ce que j’ai dit ? J’viens de m’afficher. Et j’sais que tu dois pas être une petite pucelle, mais j’sais pas. J’me sens honteux. Tu n’es pas le genre de fille qui saute sur n’importe quel zizi, ça se sent. « Tu devrais rentrer.. J'vaux pas mieux que les autres. » t'avouais-je en tournant uniquement mon visage vers toi.

C'était pour ça que j'étais à la Kirkland et que lui ne l'était pas. Mais qu'importe, je l'appréciais quand même comme ça. Et puis, je lui ferai regarder cette série, parce que j'étais certain qu'il allait pouvoir apprécier l'humour décalé d'Andy Samberg. Après une défaite de sa part, je me retrouvais à aller de son côté du babyfoot pour lui offrir malgré tout ce qu'il voulait. Je sais pas vraiment ce qui me prenait, pensant que c'était pour rire tout ça. Je me laissais totalement aller et finalement, c'était bien plus agréable que ce que j'avais espéré. Mais la suite était un peu étrange. C'était Phineas qui était assez étrange. Il déblatérait les mots à une vitesse qui me semblait bien trop rapide et il s'éclipsait à un autre bout de la pièce, dos à moi, ce qui me poussait à froncer les sourcils. « T'emporter..? » Ok, je crois que je ne captais pas ce qui était en train de se passer pour le coup. Et finalement, il m'avouait ce qui se passait et ouais, je restais sans voix, sans mot. Je comprenais pas tellement comment il en était arrivé là, je ne comprenais pas comment j'avais pu lui faire un tel effet mais pourquoi pas après tout. Je voyais alors son visage se tourner, son invitation à me laisser rentrer chez moi et... ouais, ça me tordait un peu le cœur mais je n'étais pas certaine de pouvoir lui offrir ce qu'il voulait. « Je... d'accord, je vais rentrer. Mais c'est pas pour autant que tu vaux pas mieux qu'un autre. Au moins t'es entier et... tu me respectes assez pour me laisser une porte de sortie si c'est pas ce que je souhaite » Et c'était admirable. D'autres auraient tout fait pour m'avoir dans leur lit, ce n'est pas son cas.

Tu ne peux pas comprendre. C’est la somme de plein d’images et de sensations qui m’ont fait exploser là. Depuis que j’ai vu ton corps dans ton maillot, ça va plus. Mon imagination tourne à plein régime. Je m’imagine tes nichons à nus et le baiser, c’est le foutu catalyseur. Dès que mes lèvres ont touché les tiennes, je me suis projeté. Je me suis projeté en train de te toucher et de.. te prendre. J’suis qu’un homme parmi tant d’autre. J’ai honte. Du coup, j’me déplace pour éviter que tu ne constates l’effet que tu produis sur moi. N’étant pas doué pour masquer la vérité, je t’avoue clairement ce qui m'arrive, sans passer par quatre-chemins. J’suis sûr que tu ne voudras plus jamais entendre parler de moi après ça hein. Par conséquent, pour éviter que le malaise ne s’agrandisse, je te propose de me quitter dès à présent. J’vais pas te sauter dessus, j’sais canaliser mes pulsions, trop même. Peut-être que j’aurais pu te chauffer un peu plus, mais non. J’ai pas réussi. « Oui, bien sûr. J’suis pas un gros pervers, t’es juste magnifique Zoey et un gars comme moi n’a pas l’habitude de contempler d’aussi belle plante d’aussi près. Enfin, t’es pas une plante hein, t’es une femme splendide. Je m’enfonce.. » Attrapant alors une pochette de disque volumineuse, je la placarde sur mon entrejambe et je te guide au rez-de-chaussée pour te raccompagner. Attrapant la poignée de la porte d’entrée, je marque une pause avant d’ouvrir pour te rendre ta liberté « Mh, j’espère que tu ne m’en voudras pas, j’vais aller voir un comportementaliste pour zizi trop réactif.. Promis ! »

J'étais étonnée... vraiment étonnée. En fait, je ne m'étais pas du tout attendu à ça et c'était plus que déroutant. Faire cet effet à un garçon, c'est pas courant chez moi, au contraire. Alors qu'il ait le courage de l'admettre, c'était déjà bien. Au moins, je comprenais mieux ce qui se passait. Et si ce baiser était assez agréable, j'aurais bien aimé avoir un peu plus... mais tant pis. C'était peut-être pas plus mal. Disons que si avec les filles ça passe facilement, avec les garçons c'était un peu plus compliqué. Une dose de confiance devait être de mise avant que je ne vienne à me déshabiller devant lui. Et pour l'instant, Phineas grappillait des échelons mais c'était pas encore tout à fait ça. « T'en fais pas, le message est passé... Merci » Merci de me complimenter comme ça. Mais ouais, je crois qu'il était temps que je parte, je n'étais pas sûre de pouvoir t'offrir ce que tu voulais pour laisser échapper cette frustration qui te tenait entre les jambes. Un sourire sur les lèvres, je m'empêchais de me rapprocher de lui, de lui faire le moindre bisou, j'avais pas envie qu'il soit vraiment mal à l'aise. D'ailleurs, il sortait une pochette du bac pour le foutre devant lui, pour cacher cette érection qu'il pouvait avoir et je riais doucement. Je ne m'étais pas vraiment attendue à ça, mais pourquoi pas. « D'accord, j'espère que ça ira mieux la prochaine fois » Je taquinais légèrement, sans trop le faire non plus. J'avais pas envie qu'il le prenne mal. « À la prochaine Phin » Un sourire avec un geste de la main et je finissais par m'en aller, le sourire aux lèvres. C'était étrange mais je me sentais bien, malgré ce qui a coupé court à ce moment dans la cave.