(beth) show me something new

Moi qui n'avais pas envie de rien faire de ma soirée, j'étais bien content que Beth me dise qu'elle n'avait rien de prévu non plus. Je ne lui ai pas proposé qu'on se voit, je préfère m'imposer - j'adore ça - et lui faire la surprise. En plus chez elle, c'est beau, c'est grand, c'est tout propre. Bon, c'est une Windsor aussi, on a compris. Puis je suis sûr que ça va lui faire plaisir à ma petite cacahuète de me ramener avec le sourire. Oui, je retrouve le sourire peu à peu. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être le fait d'avoir trouvé une coloc, au moins, je ne suis plus tout seul dans ma bulle, ou d'avoir embrassé une fille aussi. Ouais, je me réjouis de cette nouvelle comme si c'était le premier baiser de ma vie que j'ai eu à mes douze ans. J'attends rien de cette nana, j'attends rien venant d'une fille, mais ça rebouste un peu ma confiance en moi, c'est sur. Je décide de ne pas venir les mains vides. Je passe au magasin de sushis du coin et je prends bien assez histoire qu'on s'en foute plein la pense. J'arrive devant le bâtiment et je sonne. Lorsqu'elle décroche, je lève les yeux vers la petite caméra car elle me voit et je lui montre le sachet du japonais. « votre commande de sushis est arrivée ! » je suis con parfois, mais c'est rare, y'a qu'avec peu de personnes de mon entourage que je peux vraiment me lâcher et montrer qui je suis.

« Hum.... J'adore les shoushis !!! » Dis-je au téléphone en rigolant tout en déverrouillant la porte pour laisser entrer et monter mon meilleur ami. Sa visite n'était pas prévue, comme souvent mais j'adore ça. Je suis fan de l'imprévu et de l'instant présent, j'adore que des choses se greffent à mon quotidien et Laszlo l'a bien compris. J'ouvre la porte et je l'attends sur le palier, je ne cours pas à la salle de bain pour enfiler une tenue plus appropriée non, mon shorty de sport et mon débardeur font très bien l'affaire, il fait chaud encore en ce moment et donc bon dans l'appartement ! Quand l'ascenseur arrive à mon étage je balance avant même qu'il n'est fini d'ouvrir la porte : « On se dépêche si on veut un pourboire ! Un joli sourire ça fait pas tout, avoir des jambes c'est mieux ! » Même si de ma part cela peut paraitre comme une taquinerie sur son abstinence depuis plusieurs mois qui pourrait lui offrir un ticket gratuit pour le club de chasteté, pour le coup cela n'en est pas une. Je souligne simplement le beau sourire que j'ai vu sur la caméra. Ca me fait du bien de le revoir sur son visage. Quand il arrive, je croque sa joue à la place de lui faire un bisou, comme s'il était un sushi, et je dépose quand même un baiser de l'autre côté. Cette petite tête m'avait manqué ! « T'es un amour chaton ! J'avais une faim de loup et une flemme de fou de cuisiner ! Tu tombes à pic ! »

Evidemment que tu adores les sushis. Je n'allais pas te rapporter du fromage qui pue ou que sais-je. En plus, moi qui suis de nature radin, j'aurais pu prendre quelque chose de moins cher ou les sushis sont pas frais mais non, t'as vu, je t'apporte de la bonne bouffe au prix élevé sur un plateau d'argent. Je suis quand même le meilleur ami le plus cool de la planète, vous trouvez pas ? Beth m'ouvre et je lui fais un petit sourire alors qu'elle me pince la joue avec ses dents. « Aieeuh ! C'est pas moi le menu ! » que je blague. Je le serai jamais son menu, c'est ça qui est triste mais elle n'a pas à le savoir. Dire à Beth qu'elle me plaisait plus qu'une simple amie serait le risque de la perdre et de tout foutre en l'air alors je préfère m'abstenir. En plus, j'ai même pas les couilles de faire quoi que ce soit. Alors go être friendzoné. Et puis, sa compagnie comme ça me suffit. Je fais comme chez moi et je m'installe au salon en déballant la bouffe sur la petite table en face du canapé. Je m'assieds sur le sol pour manger comme les japonais. « Je sais, je suis trop parfait. » allez viens manger, ça va refroidir ! En vrai, je suis pas drôle du tout. Je prends les baguettes pour manger, sans doute la seule chose avec une baguette dont je suis utile erm. J'attends que la blonde vienne s'asseoir en face de moi pour commencer à manger. Miam, ça fait du bien toute ce poisson, ce riz et ce wasabi. « Tu faisais quoi avant j'arrive ? C'est bien silencieux ici. » je lève un sourcil interrogateur puis je fourre un sushi dans ma bouche pour un nouvel orgasme des papilles.

« Ah bon ? Je croyais ! Faut vraiment te trouver quelqu'un pour te dévorer sinon c'est moi qui vais le faire ! » Il a trop une bonne bouille et il est adorable, du moins avec moi, alors clairement il faut qu'il se lâche ou qu'une nana ouvre les yeux et se rende compte de la petite perle qu'il est. « J'avoue que pour le coup t'as assuré ! » Je passe ma main dans ses cheveux ébourifés en marque d'affection puis je m'installe à côté de lui, face à la petite table basse, le dos appuyé au canapé, prête à manger mes sushis. Quand je le vois prendre les baguettes, j'en fais de même et je le regarde avant de bougonner : « Aller j'avais oublié que tu gères trop bien les baguettes alors que moi pas du tout ! » Je fais une petite moue avant de me servir de l'une de mes baguettes pour piquer tout droit dans un sushi comme une brochette et de l'autre baguette je tente de le déconcentrer pour que son deuxième petit rouleau tombe dans son assiette. « Tu dois arrêter d'être parfait sur tous les points comme ça ! » Je lui adresse un clin d'oeil et un petit coup de coude dans les côtes pour signifier que je le taquine. En revanche, moi je veux bien conserver ce Laszlo là, plein d'attentions et de gentillesses car c'est vraiment comme ça que j'aime mon meilleur ami. « Bon sinon quoi de neuf ? Petit coup de déprime ou je te manquais ? »

Hm pardon ? Beth et son franc parler, ça me plait mais parfois ça me déstabilise un peu. Moi qui ne suis pas tactile du tout, qui fuit les câlins, etc, y'a qu'elle qui peut me toucher et encore, faut pas que ça devienne trop gênant. « non - merci. » que je dis en articulant alors qu'on commence à manger. Je suis le pro des baguettes, j'ai eu des cours avec Soo-Jin ma nouvelle coloc. Maintenant, je me la pète à montrer aux gens que je sais le faire. « C'est vraiment simple tu sais, attends. » car là, elle est en train de tuer ses magnifiques sushis. Je rigole puis je me rapproche d'elle pour prendre ses doigts entre les miens pour bien positionner ses baguettes « Puis tu fais comme ça avec ton doigt. » hop ! Je lui montre mais je ne suis pas sûr d'avoir été un bon professeur. Je relâche doucement sa main, sa douce main puis je lève les yeux au ciel en récupérant mes baguettes. « sur tous les points ? t'y vas un peu fort. » je fronce les sourcils et je fais une petite grimace. C'est gentil qu'elle me complimente, cela me fait chaud au coeur mais ça me tord le ventre aussi. « gros coup de déprime parce que tu me manquais. » j'exagère. Mais c'est un peu vrai, quand Beth est loin de moi, je ne suis plus tellement joyeux, plus tellement moi-même.

« Non pour quelqu'un qui te croque ou pour moi ? » Je revêts une tête sérieuse et des petits yeux en colère pour qu'il fasse attention à ce qu'il va dire, faisant mine de pouvoir me vexer... Il me connait bien, il sait que ce n'est pas le cas et qu'il m'en faut beaucoup pour que je m'énerve, puis il faut des arguments sérieux et là, je n'ai vraiment aucune raison de le faire. Après cela, le jeune homme tente de me montrer comment se servir des baguettes mais c'est peine perdue parce qu'en plus d'être nulle avec mes doigts dans cette matière je suis dissipée. Tellement dissipée que les sushis tombent avant ma bouche et je fais tomber le sien avant la sienne ! « Non, non, t'es vraiment parfait chaton ! » Je lui fais un bisou sur la joue et je replante ma baguette dans un sushi pour le mettre à ma bouche. « T'es mignon ! Mais un peu trop lèche cul pour le coup ! Tu veux quelque chose ? » C'est bien connu, les enfants brossent leur parent dans le sens du poil pour avoir ce qu'ils veulent pour Laszlo c'est peut être pareil. « Et la déprime qui n'est pas à cause de moi, elle est à cause de qui ou de quoi ? » Je le regarde tendrement en attendant sa réponse. On se voit souvent avec Laszlo mais on a toujours un million de choses à se dire et on parle toujours de tout et de rien, c'est ça qui fait les belles amitiés.

Je lève un sourcil, amusé et inquiet. Je ne sais pas si je dois prendre à la légère ou pas sa remarque. J'ai beau la connaitre ma meilleure amie, parfois, je vous avoue qu'elle me perd. « parce que tu voudrais me croquer, toi ? » je ne sais pas pourquoi mais je sens que sa réponse va me perturber, j'en ai déjà mes poils qui s'hérissent. Je lui montre comment on mange des sushis comme un chef avec des baguettes mais la miss n'est toujours pas très utile de ses dix doigts. Je fais un air choqué quand elle me traire de lèche cul. « ah ça non, t'as pas le droit de dire ça. Et je n'attends rien de toi... sauf peut-être que tu me donnes ton reste si tu ne manges pas tout. » je tire la langue puis je me reconcentre sur mon plat. Dans la conversation, elle s'inquiète sur mon état et j'hausse les épaules. Elle pense sérieusement que je déprime ? Je suis d'accord pour dire que je suis blanc comme Edward Cullen et que je mange quasi rien, mais de là à dire que j'ai une tête de dépressif, merci quoi. « de rien du tout, je t'assure, ça va. » je ne lui mentirais pas, c'est ma meilleure amie. « je manque juste un peu de vitamines d. » que je dis en souriant. Et ce n'est pas elle qui va me dire le contraire. En même temps, je profite de la vie derrière un écran.

« Je croque les joues quand je veux moi ! T'es mon meilleur ami je croque rien d'autre ! » Je lui adresse un sourire plein de tendresse : je l'adore, il est gentil et canon mon meilleur ami, mais c'est mon meilleur ami et c'est bien d'avoir des amis dont on sait qu'ils ne disparaitront pas de notre entourage après une coucherie mal interprétée. « Gourmand ! Allez vas y prends ! Je vois que t'es affamé ! » Je lui tire la langue et plante ma baguette dans un sushi, mon autre baguette dans un autre. J'amène l'une de mes mains à ma bouche et l'autre à la sienne. « Je te nourris en plus ! Et oui t'es vraiment blanc comme un cul ! » Je lui tapote les joues avant de rentrer dans le vif du sujet. « Pas de femme à me présenter chaton ? » J'aime bien le secouer un peu, le brusquer un peu des fois. Enfin avec Laszlo je suis pas trop brute, je pose la question et si je vois que ça le gêne j'arrête rapidement. « Je suis contente que tu sois en forme ! J'ai l'impression que la rentrée a collé le bourdon à pas mal de monde, ça manque de peps ! » J'aime sortir, bouger, faire la folle, alors j'aime quand les autres sont aussi comme ça et il faut bien avouer qu'on sent la différence entre le summer camp et la rentrée.

Yes ! J'ai réussi à lui piquer un sushi, car moi, le gros porc que je suis, j'ai déjà tout fini. C'est pour ça que je l'aime aussi ma princesse, elle partage tout et elle cède presque toujours à mes caprices. « ils sont meilleurs quand c'est toi que me les donne. » bah évidemment, la bouffe est toujours meilleure dans l'assiette des autres. C'est quand même une théorie bizarre ça. Je manque d'avaler le sushi de travers quand elle me demande si j'ai une femme à l'horizon. Non Beth, stp, ne parlons pas de ça encore. Surtout que la seule qui pourrait me plaire, bah c'est elle. Je soupire et j'hausse les épaules. « non, personne, nada. » et je m'en fous un peu bien sûr. Par contre, quand c'est elle qui me parle des mecs qu'elle fréquente, là je peux vous dire que mon sang ne fait qu'un tour sous ma peau. « tu dis ça comme si j'étais jamais en forme, ça me choque. » que je dis faussement choqué en prenant un air de rejet.

« Tu m'étonnes qu'ils sont meilleurs quand je te les donne, tu vas pas dire le contraire t'as fini les tiens ! Glouton va ! » En un coup de baguette - presque magique - il a avalé tout son plat alors que moi je vais aussi doucement que possible ! J'aime prendre le temps de savourer ce que je mange, et de galérer aussi ! « Mauvaise réponse chaton ! Essaye encore si tu veux un autre sushi ! » Je lui fais un clin d'oeil et lui fais miroiter le dernier des sushis au bout de la baguette, l'avant dernier est pour moi et je l'avale avant qu'il ne saute dessus. « T'es toujours en forme ! Je me poserai des questions si tu devenais tout rouge ! Fais pas la boude ! » Je passe mon bras autour de ses épaules pour le ramener vers moi avant de déposer un baiser dans ses cheveux. Quand mes yeux recroisent les siens, il fait toujours le petit malheureux alors j'insiste : « Aller Lasz' ! Arrête de faire la tête, tu sais que t'es mon petit chouchou préféré et que je te trouverai toujours craquant dans n'importe quelle situation ! » Cette fois c'est ma main qui atteint ses cheveux pour les ébouriffer, s'il déteste ça, tant pis pour lui il n'avait qu'à pas faire semblant de bouder.