Death is the absolute master ♦ Nevada

Read avait honte, honte de la situation. Il se cala davantage contre le siège, remontant légèrement la couverture avant d'y glisser délicatement ses mains. La froideur du temps et des événements le glaçait jusqu'à la moelle et il n'avait qu'une envie : se retrouver seul et laisser son corps dépérir, laisser son âme errer jusqu'à ce qu'elle retrouve un semblant de douceur. Confiant, il ne l'était pas le moins du monde et alors qu'il tremblait toujours, les larmes coulaient le long de ses joues pâles. Des pleurs en silence. Il sentit le contact de Nevada contre son bras, alors qu'elle le caressait doucement, afin de le calmer sans doute. Il la regarda timidement.
« T'es sûre ? » demanda-t-il d'une toute petite voix, à peine audible. Ses calmants, il lui fallait absolument ses médicaments. Il les prenait sans ordonnance médicale et de manière de plus en plus fréquente. Ce n'était pas correct, c'était même dangereux... Mais ce n'était pas si grave. Au fond, cela l'aidait à vivre. Juste à vivre depuis son agression. Mais à présent, comment ferait-il pour vivre, même survivre alors que la femme de sa vie venait de le quitter pour toujours ? Elle n'était pas juste partie, elle ne l'avait pas juste plaqué, elle était décédée. Ainsi, plus jamais il ne la verrait, plus jamais il ne pourrait lui sourire tendrement et amoureusement.

« Autre chose ? » demanda-t-il de manière un peu bébête lorsque son amie l'informa qu'elle n'avait nullement dans l'intention de lui donner ce qu'il désirait, ou plutôt de lui laisser prendre ses calmants. « J'ai honte, Neva. »finit-il par déclarer. « J'ai honte que tu sois là, dans cet état, pour moi. J'ai l'impression d'être un boulet que tu traînes... Tu t'es levée en pleine nuit pour venir me réconforter... » continua-t-il sur sa lancée. « Mais je ne vaux pas ça. Tu ne dois pas risquer ta santé et que sais-je encore juste pour moi... Je n'aurais jamais dû t'appeler. Jamais. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, mais j'ai eu tord. »enchaîna-t-il plus fortement. Il était réchauffé à présent. Et il était plus que redevable envers son amie pour tout ce qu'elle faisait pour lui, mais il ne voulait pas de tout cela. « Je voudrais que tu retournes simplement voir Alek. Arrête-toi et dépose-moi ici. Je rentrerais à pieds, on est pas loin. Et j'ai envie d'être seul. Faut que je sois seul. »dit-il en tentant d'ôter sa ceinture de sécurité. Mais la fièvre l'en empêchait, il voyait presque flou et ses gestes étaient peu sûrs.

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Read & Neva'

Cette vision de voir mon ami en plein désespoir me déplaisait à un point extrême. Je ne pouvais concevoir qu'on lui fasse du mal, mais là dans cette tragédie, il n'y avait personne à blâmer si ce n'est Dieu. Il a vraiment rien d'autre à foutre lui que de s'acharner sur une seule personne. Le voir dans cet état, me tuer, j'avais l'impression qu'on m'enlevait une partie de moi même. Je n'avais certainement pas aussi mal que lui en ce moment mais c'était difficile pour moi également. Voir sa détresse et ne rien pouvoir faire qui puisse le rendre sourire. Seul mes mots pouvaient l'apaiser, j'essayais au maximum de peser mes paroles, de ne pas dire quelque chose de travers qui pourraient lui faire mal d'une quelconque façon. Tout ce que je faisais ce soir pour lui, je ne le ferai certainement pas pour tout le monde. C'est vrai que Read faisait parti de ces personnes pour qui je serai prête à donner ma vie afin de le sauver. Je suis prête à tout perdre pour son bonheur car le voir heureux me donnait toujours autant le sourire.

J'étais concentrée sur la route, mes mains tremblée sur le volant, alors que Read se demandait comment j'allais pouvoir arranger la situation. A vrai dire à ce moment je n'en avais aucune idée. Je verrais bien lorsque nous serions arrivés, chaque chose en son temps. Je respirai lentement, essayant au maximum de reprendre mes esprits. Mais voilà le Read têtu que je connaissais refaisait apparition, me suppliant de le laisser seul, que je ne méritais pas de l'aider, que je devais d'abord penser à moi voir même mon couple. D'ailleurs dans tout ça, j'en avais oublié Alek, je m'étais concentré sur Read que seul lui hantait mon esprit. Il ne me laissais même pas le temps de répondre qu'il tentait déjà tant bien que mal de sortir de la voiture. Je bloquai l'attache de sa ceinture de ma main. Mon regard quitta la route un instant pour le regarder avec des yeux noirs non pas de colère mais plutôt d'incompréhension." Stop Read, arrêtes s'il te plaît. T'es pas un boulet, t'es mon meilleur ami voir même plus et je ferai toujours tout ce que je pourrais pour te voir heureux. Tu crois vraiment que je vais te laisser seul après que tu es pensé de sauter de ma voiture, c'est même pas la peine. Tu passes le reste de la nuit avec moi dans ma chambre. " Je parlai avec insistance pour qu'il comprenne que jamais je ne lâcherai le morceau avant de reprendre." Et si Alek a assez confiance en moi alors il comprendra. " Ce dernier devait supporter la relation fusionnelle que j'avais avec Read, c'était la seule chose que je lui imposai dans notre couple. Enfin là n'est pas la question aujourd'hui. Quelques minutes s'écoulèrent encore avant que je ne prenne le dernier virage qui nous menait devant la maison des Quincy. Je stoppai la voiture avant de descendre et d'arriver devant la portière passager que j'ouvrai doucement." Ne penses même pas à t'échapper, je cours plus vite que toi d'abord, tu ferais même pas 100m. "

Read voulait juste partir, s'effacer, quitter la vie de tous ses proches sur le moment. Peut-être les quitter pour quelques heures, quelques jours, quelques mois, ou bien... à tout jamais. C'était une possibilité qu'il envisageait secrètement et de manière plus ou moins inconsciente. Et c'était d'ailleurs ce qu'il se décida à faire : laisser Nevada tranquille. Elle avait un homme dans sa vie, elle avait besoin de bonnes nuits de sommeil afin de pouvoir étudier dans de bonnes conditions... Et lui, là, sans aucun regret, il l'appelait en pleine nuit, l'inquiétait, la faisait venir. Mais bon sang, ce n'était pas la vie de la demoiselle, c'était la sienne... Et c'était une tragique épreuve à laquelle il devait faire face tout seul. TOUT SEUL. Et ce fut alors qu'en expliquant fébrilement, toujours autant terrassé par la fièvre qui le possédait, il tenta de détacher sa ceinture, avant de poser une main contre la portière. Pourquoi le moindre geste lui semblait-il si pénible ? Il avait l'impression que tout autour de lui tournait, formant même des vagues et des méandres néfastes à son esprit. Neva quitta un instant la route des yeux afin de regarder Read. Ses yeux avaient en eux une sorte de lueur sombre... Il l'écouta, mes les mots qu'elle prononçait n'avait pas autant de sens, ou plutôt d'impact, qu'ils le devraient...

« Regarde la route, regarde la route ! » s'écria-t-il simplement. « Sinon tu vas mourir à cause de moi, toi aussi ! » continua-t-il en paniquant, donnant une tape sans force à Nevada pour la forcer à regarder de nouveau devant elle. Read se trouvait alors presque en pleine hystérie, criant encore et encore, avant de se calmer difficilement. Il ne manquerait plus qu'il soit la cause de la perte de sa meilleure amie, voire plus -comme elle l'avait si bien affirmé. Et ce serait peut-être le cas ? Si lui ne partait pas... il causerait la perte des gens qu'il aimait. C'était écrit, c'était obligatoire. Il sèmerait le malheur ?
Enfin, ils finirent par arriver à destination et la jeune femme vint ouvrir la portière à son ami. Ce fut très fébrilement qu'il se dégagea de la couverture dans laquelle il était si bien emmitouflé par les soins de Neva. « J'ai pas envie de courir, t'en fais pas. »dit-il en sortant doucement, trop doucement. Il prit cependant la couverture avec lu, sur son dos, car il avait plus que froid. « On est où ? » dit-il totalement embrumé, et dans l'obscurité, il n'avait pas reconnu la maison des Quincy. « Tu me laisses là ? Je rentre chez moi, promis. »tenta-t-il encore. Encore une fois, s'il se retrouvait seul dans sa propre chambre, ou même chez sa famille, il lui serait aisé de... de mettre fin à ce malheur. Partir. Pas besoin d'un au revoir, ni de rien.

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Read & Neva'

Il a toujours été clair dans mon esprit que l'amitié était une valeur trop importante, même plus que l'amour à vrai dire. Je suis prête à tout et n'importe quoi pour le bonheur de mes ami et entretenir au mieux mes relations avec eux, les faire vivre comme jamais. Hélas parfois j'ai trop donné en amitié et je m'en suis bien mordu les doigts au final, comme quoi trop bonne trop conne c'est parfois vrai. Cela dit jamais Read ne m'a déçu, je crois que cela vient surtout du fait qu'on se ressemble beaucoup trop pour ne pas s'aimer. Même si je sais que ces derniers temps c'est surtout moi qui l'ai aidé, je suis certaine que si jamais j'ai besoin de lui un jour il sera toujours là. Il est vrai que notre relation fusionnel peut parfois faire flipper certaines personnes étant donner qu'on fait toutes les choses que n'importe quel couple ferait exceptait la partie sexuelle évidemment mais ça aucun de nous deux n'en a envie, même pas besoin de demander. J'ai jamais voulu m'aventurer sur ce terrain avec lui et de toute manière j'ai un homme qui me comble parfaitement à ce niveau. Alors voilà je m'investis peut être un peu trop dans sa vie au point que ce soir je dois être aussi mal que lui. Je suis tellement lié à lui qu'on partage tout, notre bonheur comme notre malheur hélas. Mais après tout c'est comme ça dans une amitié solide et indestructible.

Read avait peut être du mal à se mouver mais il arrivait encore à parler bizarrement, à sortir des abominations, au point de dire que tout comme Mary, je finirai par perdre la vie et tout ça par ça faute. Je crois que c'est la plus grosse connerie qu'il est pu dire à ce jour. J'en restai sans voix, je m'imaginai pas qu'il s'imaginait autant responsable de la mort de sa bien aimée, ça me glaçait le sang. Le reste du trajet se fit sans trop d'accroches et lorsque nous étions arrivés, je voyais bien qu'il était toujours autant déconnectée de la réalité, bloqué dans son monde rempli de malheur. Il avait perdu toute notion d'espace et de temps sûrement. Moi même je ne savais pas quelle heure matinale il devait être mais je m'en fichais. Une seule chose comptait à présent: la sécurité de mon ami, qu'importe que je dorme ou pas, que je sèche les cours demain, qu'Alek me croit parti et j'en passe; c'était ma priorité." On est chez les quincy. Et n'espère pas que je te laisse tout seul. Je crois pas à tes promesses ce soir, désolé. Tu vas devoir me supporter encore quelques temps. " Je pris sa main dans la mienne, un sourire rassurant sur les lèvres, pour l'accompagner à l'intérieur. Il ne valait mieux pas attendre dehors par ce froid. Poussant la porte, une bouffée de chaleur m'envahit, l'écart de température était assez important. Je me retournai vers mon ami." Tu te sens capable de monter les escaliers pour rejoindre ta chambre? Si non, on dort sur les canapés de la grande salle, c'est pas un problème, doit bien y'avoir des couvertures quelque part. " Au pire je pourrais toujours aller en chercher dans ma chambre mais laisser Read seul même 30 secondes c'était beaucoup trop imprudent et je ne prendrai pas ce risque de l'abandonner.

Read avait froid, Read tremblait, et de son visage jadis rayonnant, il ne restait rien. Il n'avait rien du garçon souriant en toutes circonstances, ce garçon plein de sang-froid et partageant le bonheur, l'absorbant. Même la présence de Nevada ne lui permettait pas d'échapper à son profond malheur. Il était éteint, et il avait l'impression que plus jamais aucune clarté ne viendrait le réveiller de la sensation absurde de vie morte qui l'avait inondé. Read voulait juste rentrer et se laisser dépérir, seul et en silence, sans qu'aucune âme vivante ne puisse venir le perturber dans son but. Mais son amie en avait décidé autrement. Il la regarda, la bouche pâteuse, s'emmêlant dans la couverture alors qu'ils venaient de quitter le véhicule. Non, elle ne le laisserait pas, elle ne l'abandonnerait pas. C'était la première fois, peut-être, qu'il avait l'intense envie de l'envoyer bouler, de lui mentir, de lui dire les choses les plus cruelles qui soient afin qu'elle le laisse, tel un malpropre. C'était ce qu'il était, le paternel de Mary avait raison à son sujet. Il tremblait simplement de plus bel.

« Je te suis. » répondit-il finalement, fébrilement. Faire le gentil garçon et au petit matin, il s'en irait. Comme tout le monde le faisait un jour ou l'autre. Ils passèrent la porte d'entrée, et la chaleur du hall eut l'effet inverse. Read se sentit soudainement glacé. La fièvre devait avoir monté durant les heures passées au-dehors, sous cette pluie battante qui avait finalement décidé de se calmer. «T'en fais pas, je crois que je peux monter.. » dit-il simplement, sans même regarder Nevada, sans lui lancer un seul regard. Il ne voulait pas qu'elle voit à quel point, il avait froid, à quel point il était mal et ses larmes qui recommençaient à couler le long de ses joues pâles. Et il commença l'ascension des marches, une à une. Jamais cet escalier ne lui avait paru si haut. Lui qui avait une si bonne dextérité physique, il arriva en haut exténué. « Où faut-il que j'aille ? »demanda-t-il tout timidement, comme s'il avait oublié déjà où est-ce qu'il était. Son état mental et physique laissait vraiment à désirer ce soir-là... Il fallait juste espérer que cela irait mieux le lendemain...Ou au moins après l'enterrement, pas encore prévu.

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Read & Neva'

Par tous les moyens possibles, je tentai de garder mon calmer. Ne pas fondre en larmes, je devais rester forte pour lui malgré toute la haine qui m'habitait depuis des heures. Non je ne lui en voulais pas de m'avoir appeler au beau milieu de la nuit et de m'avoir sorti des bras de Morphée - euh Alek - non j'en voulais juste à la terre entière qu'on est une fois de plus touché mon meilleur ami en plein coeur. Je ne pouvais supporter cela. Sa souffrance était la mienne mais je ne pouvais pas montrer ma faiblesse, car j'étais en ce moment la seule qui puisse l'aider à sortir la tête de l'eau. J'étais consciente que ce soir j'avais sa vie entre mes mains. Je connais Read par coeur, je sais que dévasté comme il est, il est capable de faire la pire des conneries et ça je refuse tout bonnement. A vrai dire, il était certain pour moi que si j'arrivais à tout mettre en oeuvre pour le sauver, je me sauverai moi même par la même occasion. Il plonge, je plonge, c'est comme ça. Cette fusion qui existe entre nous se fait autant dans le bonheur que dans le malheur. Hélas ces derniers temps, c'est surtout des moments ô combien désagréables que l'on a vécu ensemble mais je crois que ce soir est sans conteste le plus dur à vivre. Parce que tout d'abord, Mary avait été pour moi une bonne amie, et je la regrettai déjà, et puis mon coeur était tiraillé à chaque fois que mon regard croisé celui de mon ami. J'avais du mal à le reconnaître, mouillé de la tête aux pieds et les traits tirés comme jamais. Il ressemblait à un mort vivant et ça me glaçait le sang.

A présent dans la maison des Quincy, je me sentais un peu plus rassurée. Ce lieu était pour moi reposant et sans dangers. Je m'y étais toujours senti en sécurité. J'avais émis ma crainte que Read ne puisse pas monter les escaliers qui nous mèneraient à l'étage supérieure, là où se trouvait les chambres des étudiants. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Read m'affirma qu'il se sentait capable de monter les quelques marches. Je le suivais, prête à tout moment s'il venait à tomber, comme une mère suivant son enfant lors de ses premiers pas. Finalement arrivés en haut, il semblait perdu." Où faut-il que j'aille ? " Encore derrière lui, je finis par me mettre à ses côtés, prenant sa main pour le guider là où je le souhaitais." On va aller dans ma chambre, Nael doit pas être présent ce soir, il me semble. " Après quelques pas nous étions arrivés devant la porte, mes clés dans mes mains, j'ouvrais la porte avant d'y entrer avec lui. J'espérais que ce lieu qu'il connaissait, l'apaiserait." Je pense que t'as besoin d'une bonne nuit de sommeil mais avant tu voudrais peut être changer de vêtements. Enfin ce serait préférable. Je dois avoir un T-shirt d'Alek dans mon placard, ce sera mieux que ceux de Nael je pense. " Je voulais pas qu'il fasse une hypothermie à vrai dire, dis-je alors que j'enfilais moir même un vieux gilet qui traînait sur mon lit. J'attendais la réponse de Read, enfin de toute façon si elle était négative, je l'obligerai quand même.

Gravir les escaliers avait été quelque chose de très difficile pour notre jeune homme qui arriva exténué. Il regardait les alentours, avant de jeter négligemment un regard à Nevada qui le suivait. Il tremblait énormément et commença à tousser, se couvrant la bouche dans son t-shirt mouillé. On aurait dit une sorte de loque humaine. Il demanda à son amie où il devait aller. Oui. « Devait ». Car il se fichait de ce qu'il pouvait faire. Il avait juste envie de partir loin, de rejoindre Mary là où elle se trouvait. Était-elle allée au paradis ? Il l'espérait. C'était obligé. Et leur enfant... Il s'adossa au mur avant de se laisser prendre la main par Neva qui le guida. « Ta chambre ? » demanda-t-il après un moment de vague hésitation où il était de nouveau perdu dans ses pensées, ses yeux se figeant dans le vide comme s'il ne vivait plus, comme s'il se laissait aller à la mort. « Et Alek, il ne t'attend pas quelque part ? » demanda-t-il à nouveau. C'était son plus beau prétexte pour qu'elle le laisse seul. Et en même temps, c'était plus que cela, il avait peur qu'à cause de lui, Nevada ne perde l'homme de sa vie. Dans un tel cas, il sortirait sur le balcon avant de se jeter dans le vide. En cet instant, Read ne pensait plus qu'au vide, à la sensation de bien-être intense que cela devait faire de planer avant de s'écraser sur le sol. Se damner, terminer au purgatoire et peut-être ne jamais atteindre le paradis où se trouvait Mary. Mais au moins, il n'aurait plus à supporter cette souffrance ici bas sur terre.

La fièvre le prenait, et lorsque Neva eut ouvert la porte, il lui offrit un simple sourire, reconnaissant les lieux. Le premier sourire de la soirée, mais c'était plutôt une sorte de remerciement qu'autre chose. C'était même peut-être néfaste. Il y avait quelque chose de pas net derrière ce sourire. Read avança dans la pièce, sans allumer la lumière avant de se laisser tomber par terre, s'adossant au pied du canapé. Il ferma les yeux. Il avait froid, il était mal, il avait envie de vomir, et cette envie se faisait de plus en plus grandissante. « Je m'en fous. »répondit-il simplement à Nevada lorsqu'elle lui proposa de changer de vêtement, afin d'être au sec. Ce n'était pas respectueux, mais il n'avait pas la force de se changer. Il comatait, à même le sol... La température de son corps n'avait fait que croître. Bref, il était malade. Le décès de Mary l'avait rendu malade.

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Read & Neva'

Lire la tristesse dans les yeux de mon ami était le pire enfer que l'on pouvait me faire vivre. C'en était trop! Je savais pertinemment que Read souffrait encore plus que moi à cet instant mais ne pas pouvoir satisfaire ses demandes, toutes plus folles les unes que les autres, me mettait mal. Pour la première fois de ma vie, je ne pouvais pas véritablement l'aider et ça me tuait de l'intérieur. Ce sentiment d'impuissance était difficile à encaisser surtout moi qui déteste l'échec à tout point de vue. Est-ce si difficile de trouver un jour la paix dans ce monde si cruel qui vous fait vivre les pires choses qui puissent exister. C'était vraiment la pire des nuits que je vivais actuellement. Je devais mettre fin à ce calvaire mais c'était compliqué. J'étais dans l'obligation de peser chaque mot que je disais pour ne pas dramatiser encore plus la situation. Cela avait surpris Read que je l'emmène dans ma chambre. En même temps, je ne voyais pas d'autre lieu où allait avec lui. On aurait pu aller dans la sienne mais je ne savais nullement s'il avait les clés de celle-ci." Et Alek, il ne t'attend pas quelque part ? " Si effectivement mais je ne préférais pas répondre car je savais qu'en disant cela il ne cherchait qu'à me faire culpabiliser. Il n'arrivera pas à ce débarrasser de moi même en évoquant le nom de mon copain. Ignorant tant bien que mal cette remarque, je me mettais à la recherche de vêtements dans ma penderie après lui avoir proposé de revêtir quelque chose de plus chaud." Je m'en fous. " Non mais je rêve ou quoi ? Je me retournai, T-shirt en main, pour lui faire de nouveau face et découvrait qu'il s'était étalé de tout son long par terre. Je secouai la tête." Alors là tu rêves ! " J'arrivai à le remettre en position assise, quand on a de la conviction, la force nous vient toute seule. Je me gênais pas pour lui enlever son haut et lui faire enfiler, un peu de force, je dois l'avouer, un tout nouveau. Qu'Alek me pardonne, mais bon c'est pas non plus la fin du monde. Je lui enlevai ses chaussures également avant de m'asseoir en tailleur devant lui." Bon maintenant tu m'enlèves ce jean, parce que ça je le ferais pas, et tu grimpes dans le lit sous la couette. Si tu le fais pas, je te jure que j'appelle les urgences et ils t'attacheront par la force à un lit. Alors je te conseille de m'écouter vivement si tu ne veux pas passer la nuit à l'hôpital. " Je pense pas qu'il est envie de passer la nuit dans l'endroit où il a perdu sa défunte fiancée. Je croisai les bras, attendant une réaction, un mouvement, un signe de sa part.

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