Tes histoires de docteur ont débuté un peu avant qu’tu arrives à Boston. Quand t’étais encore à Los Angeles, que Serah et Hakeem étaient parties, qu’il n’y avait plus que toi face à la méchanceté des gens de là-bas. Alors, une fois rendu à Boston, t’n’avais pas eu le choix que d’aller consulter puisque tu te réveillais la nuit, avec de si grosses crampes au cœur, qu’tu croyais qu’il lâcherait sur-le-champ. Personne ne savait, sauf Serah évidemment. Tu n’voulais pas en parler, par peur d’inquiéter les gens qui t’entoure, pour un rien. Aujourd’hui, t’savais que c’était tes tests que tu recevais de ton médecin, tu voulais qu’il soit là avec toi et il t’a planté là, pour des catins d’chiffons. Tu n’as jamais été assez pour lui, tu n’seras jamais assez pour être sienne. Il a besoin de plusieurs femmes, de toutes les femmes. Il n’aime pas qu’on l’attache, de devoir quelque chose à quelqu’un. Tu es la mioche moche qui le suivait partout, plus jeune. La p’tite morveuse qui le faisait chier et on dirait que tu es restée cela pour lui. Chaque fois que tu le vois, que tu vois les femmes autours de lui, ces femmes qui ne savent pas l’aimer, qui ne le sauront jamais. Chaque fois que tu les vois, tu les détestes. Chacune d’entre elles, pour toutes sortes de raisons, tu les haines. Dans tes trippes tu les veux mortes, mais tu sais bien qu’elles ne resteront pas plus que quelques heures et ensuite, il ne les reverra plus jamais alors tu t’consoles en t’disant que toi, tu es là pour rester. Tu entends son cri, il t’ordonne de retourner dans la salle de bain, tu n’écoutes pas, continuant d’aider la femme de ménage. Tu n’relèves pas ses paroles, même si elles se veulent menaçante. Tu t’en fou, tu n’as jamais eu peur de lui. Tu lui fais fasse, n’as pas peur de lui crier dessus ou de le gifler s’il le mérite. Parce que tu veux le détester, le haïr jusque dans ton ventre. Le détester, qu’il te répugne au point où plus jamais tu ne ressentiras de l’amour pour lui. Tu voudrais bien t’ouvrir les veines pour qu’il sorte de ta peau, te la sabler mais c’est irréaliste. Tu te contentes alors de faire ta garce, qu’il te trouve encore plus moche, plus morveuse, qu’il t’insulte pour pouvoir le détester. C’n’est que lorsqu’il sort et te prend par la taille, après avoir envoyé ton café valser dans l’évier que tu réalises qu’il est vraiment en colère. Tu finis habiller sous la douche, ton attitude au poste devant un Hakeem sérieux « T’ES FOU OU QUOI? MES VÊTEMENTS HAKKEM! » Tu tentes de sortir, mais sa prise se referme autour de toi. Il approche son visage de toi et tu déglutis malheureusement malgré toi. DIEU! Tu l’détestes et cinq secondes plus tard, t’en retombe mille fois plus amoureuse, putain d’amour à la con! « Écoute, on n’y retourne pas bientôt. Il m’a dit c’qu’il fallait, j’ai déjà passé les tests. Et tu n’avais qu’à être la c’matin au lieu d’traîner comme un pantouflard dans ton pieux avec 15 nénettes! C’est genre mon sang qui circule mal entre les valves d’mon cœur, c’tout! » Tu es directe, froide, sérieuse. Le bruit de l’eau vient casser le silence entre vous deux, tu es trempée et il te détaille du regard. Mais qu’est-ce qu’il fou? Il veut probablement t’sortir une saloperie, comme quoi t’es grosse ou bien mal foutue sans doute! Il te rapproche de son corps parfaitement nu et pose une main sur ton visage. Tu fronces les sourcils et ton souffle se coupe au contact de ses lèvres sur les tiennes. Tes jambes faiblissent, l’une de tes mains vient se poser sur son torse et tu ouvres les yeux, prise d’une panique soudaine. « Arrête, mais qu’est-ce que tu fou ??? J’suis pas ta putain d’catin bordel, comment oses-tu? » Ta voix et criarde et totalement fausse. Tu as envie d’chialer ma pauvre, tu t’arraches le cœur à le haïr, tu gardes le contrôle sur tes larmes qui veulent jaillir de tes yeux. « T’as tout mouiller mes vêtements, va falloir qu’tu m’en passe, connard! » Que tu lui crache au visage, comme si l’embrasser venait de te répugner alors qu’au fond, tu venais d’mourir juste un petit peu plus.