NOAZON × new friendship can be the best thing in life.

Je me sens toujours comme ça : minable. Je ne serais pas vraiment comment réagir aux choses. Je la sens pas bien et heureuse de la connaitre, je veux pas qu'on s'affronte alors je lui explique comme je peux les choses, mais ça reste compliqué. J'apprécie qu'elle ne me voit pas comme une princesse, ça me fait plaisir, j'aime l'anonymat parfois bien que souvent, ce ne soit pas trop possible au vue de ma vie de blogueuse aussi très vite rapproché à mon status par les médias people, comme j'aime les appeler : "de merde". Je souris à la demoiselle. Je ne dis rien de plus, me contentant d'apprécier de ne pas être prise seulement comme la riche héritière, princesse bidule chouette; voyez-vous. Je l'écoute ensuite expliquer sa vision d'elle, mais vis à vis de Liam et je grimace en essayant de comprendre ce que Louison raconte. Dis pas n'importe quoi, t'es pas tarée en tout cas ça me semble pas tu es toi, tu es humaine, naturelle, spontanée je dirais ... j'ai un petit sourire. La belle me propose d'aller se défouler et je souris montrant d'un coup mon envie et mon encouragement en levant le point en l'air : YOUPIIIII ! Je me lève debout sur le banc aussi. bientôt, elle me demande de me lever en parlant de mon statut de princesse et je la foudroie gentiment du regard tout en me grouillant de la suivre. Elle se prépare et je fais de meme. Pourtant, je la vois galérer et je me plie limite en deux pour rire quand la blonde demande de l'aide. Attend j'arrive la follasse ! Je me marre. Je l'aide à mettre le deuxième gant et je reprend : Dis donc t'es un peu manchot t'as pas la technique! Je n'enfile pas les miens et tiens le puching ball pour que ce soit elle, la première à se défouler et faire la parade, celle qui tient le pusching ball et encourage son poulain. Allez vas y beauté ! On est forte, frappe pour montrer notre force à nous les meufs ... dis-je ne me reconnaissant que peu et riant pour la soutenir à revenir dans le pays dans la joie.

spontanée, oui, je l’étais trop. faible aussi. trop humaine. si je pouvais troquer ces traits de caractère et me sentir moins minable, je le ferais probablement. j’en ai ma claque de souffrir. heureusement, une salle plein d’équipements se trouve derrière nous. je vais pouvoir expulser ma colère et ma frustration par la violence. t’invitant à me rejoindre, je me dirige d’entrée vers le punching ball, mais je galère affreusement pour enfiler le dernier gant. du coup, je t’appelle en renfort et tu m’aides gentiment. hayé, j’suis prête. je me positionne comme il faut, le premier coup de poing part et ok, ça fait un mal de chien. « j’ai aucune force putain de sa race ! » râlais-je en envoyant un second coup, puis un autre « je collectionne les cassos ! » en fait je suis venue ici pour me plaindre quoi. entre le rire et les larmes, je me défonce les poignets tandis que tu tiens fort le saucisson pendu au plafond là. tu sais quoi ? à la limite tu pourrais même le lâcher tellement mes impacts n’ont aucun effet sur lui. bordel, même ça je n’y arrive pas. ma faute, j’aurais dû manger plus de soupe hein « je les emmerde ! » criais-je en levant ma jambe pour y foutre un coup de pied, j’sais pas si c’est autorisé, mais j’ai tous les membres en colère. « tu veux essayer ? » te demandais-je en continuant de frapper anarchiquement le boudin en cuir.

Incongru. On n'était passé de nouvelles copines toutes heureuses, à ennemis de quelques minutes et maintenant, on se soutenait tel un club de féministe ne comprenant rien aux hommes débiles et méchants. je me mordais la lèvre, stupéfaite d'une haine si forte dans les mots et peu de force ou de prise de décision en frappant. Oui, elle ne semblait pas réussir à frapper comme par peur de blesser : était-ce l'image de ce garçon qu'elle aimait qui l’empêchait réellement de taper ? Peut-être n'arrive tu pas à frapper parce que tu as trop l'image de Liam dans ton esprit et si tu as une forte colère, tu es humaine et profondément gentille... Je fis une grimace de compréhension comme de déception. Soudain, elle tape d'énervement de son pieds et je fais de grands yeux surprise, j'ai eu chaud. Elle continue mais sans grand succès et je grimace un instant, toujours en attente d'un réveil soudain, mais bizarrement, quand elle me demande de frapper à mon tour, j'acquiesce. Ouais, je pense que j'ai de quoi frapper, je le fais souvent, tu sais... avouais-je honteuse d'avoir tellement de haine que je frappais régulièrement. Je passe une main dans mes cheveux et je prend à mon tour des gants de boxe, j'enfile. Je n'ai pas de difficulté au vue de mes habitudes. Soudainement, j'aperçois la belle qui se met en parade et je pense à toute la haine de ma propre personne, de mes mauvaises actions, ma peur et ces drames : je frappe, je frappe et devient rouge tant je tape. Je sue presque déjà. Batard ! m'écriais-je de colère comme osant déclarer devant ma nouvelle amie. Quelques petites larmes perlèrent alors sur mon visage. Je prend un instant une pause. C'est vrai que ça détend, j'avais oublié avec les vancaces... dis-je comme tentant de faire oublier la scène de violence à la blonde.

« ouais, ou j’suis simplement trop petite et maigre » non en fait t’as raison. j’arrive pas à être violente, je l’aime cet abruti, j’ai pas envie de le taper, j’voudrais l’avoir tout contre moi. j’comprends pas pourquoi il a subitement rebroussé chemin. comment a-t-il fait pour me repousser aussi violemment alors qu’il me disait m’aimer ! rah. rien qu’en y songeant, j’envoie avec plus de force mon pied dans le sac. tiens, mange ça pour la peine. enfin, j’parle à liam dans ma tête là hein. voilà, je me sens beaucoup mieux tout à coup, beaucoup plus déchargée de ma colère. à toi blondie. ôtant mes gants, on échange nos positions et je maintiens le punching-ball contre moi pour que tu charges. ok, on est à un autre niveau de rage là. j’encaisse péniblement tes coups qui se multiplient. quand tu te freines, je contourne le boudin de cuir pour te prendre dans mes bras. je te serre et caresse délicatement ta chevelure, les yeux humides. « tu vas me faire chialer » entre le rire et les larmes, je me décolle et te fixe quelques secondes, sans savoir comment aborder ce sujet si sensible « c’était il y a longtemps ? il a été puni pour ce qu’il t’a fait ? » te demandais-je en attrapant ma gourde au sol. glou glou, je m’hydrate en attendant ta réponse. ptin, je sue déjà comme un porc. c’est bon ça. décampant ensuite vers les tapis de course, je grimpe dessus pour continuer l’élimination des graisses en ta compagnie. « tu sais, je n’en ai jamais vraiment parlé à personne, mais, j’ai aussi failli subir ce que tu as vécu.. au final, j’ai écopé d’une belle cicatrice sur la cuisse et de quelques bleus au visage, c’était aussi quand j’étais plus jeune, à paris » wow. effectivement, cet événement est un truc que je garde pour moi depuis que c'est arrivé. y a juste ma famille qui est au courant, logique, c'est eux qui m'avaient récupéré à l'hosto.

Jamais, je n'aurai cru que je pouvais déverser autant de haine. Je me sentais pas forcément soulagé. A vrai dire, je ne savais pas comment je me sentais. Je me retrouvais sans vraiment m'y attendre dans les bras de la demoiselle, presque en pleure, et elle caressait doucement ma chevelure comme pour me réconforter. ce n'était pas mon but de la faire chialer. Je ne savais que dire, encore plus quand elle me questionna. J’avais tellement honte. Honte de la fille que j'étais à ce moment là, honte de ne pas avoir su le faire punir et honte de je ne sais même plus quoi. C'était il y a plus de 5 ans...et non je n'ai pas été assez forte, je n'ai rien dit maintenant c'est trop tard. Je me laisse tomber contre un mur pour m'assoir au sol et continuer notre conversation. Je lui souris mais très vite, je déchante quand elle m'explique avoir presque vécu ce genre de drame. Louison m'explique son cas : je reste bouche bée. Ça n'arrive pas qu'aux autres et ça n'arrive pas qu'à toi, pensais-je en pleins cafouillages. Je ne savais quoi lui dire. Je me sentais pommée de toutes ces choses qui pouvaient arriver ; c'était final chose bien affreuse dans ce monde. Je passais une main dans mes cheveux, j'étais déjà bien en sueur puis je reprenais, timidement : Mais du coup, pour toi, tu t'es sentie comment après ? Je veux dire peu tu saurais approfondir ta pensée des choses... moi je me sentais sale et je me sentais coupable, responsable et au fond, c'est toujours le cas... dis-je presque bien trop mal. Je ne savais pas quoi dire de plus a vrai dire mais j'étais très curieuse de connaitre son avis parce que j'imaginais que cela pourrait m'aider.

cinq ans et t’as jamais rien dit ? j’suis vénère. je me le ferais bien ce connard j’te jure. et s'il avait recommencé ? rah. je te regarde t’écrouler et je me jette quand à moi sur un tapis roulant pour continuer d’extérioriser mes émotions négatives. totalement essoufflée, je t’explique une de mes péripéties d’adolescente quasi similaire à la tienne, sans la fin tragique tout de même. « je me suis aussi sentie sale » écartant une mèche de cheveux se collant à mon visage plein de sueur, je reprends en m’accrochant à la machine « mais c’était différent, le mec s’en était pris à moi pour atteindre mon père.. » en définitive, je ne m’en suis pas voulu d’être là au mauvais moment ou d’avoir été un peu trop aguicheuse. non, j’ai très vite su que ce gars était un gros taré qui voulait se venger. rien que ça, ça m’a permis de tourner la page très vite, enfin à quelque chose près « j’me suis juste rendue compte que la vie ne tenait qu’à un fil et à partir de là, j’ai pris la vie d’une autre manière » et merde, j’en peux plus. abandonnant ma course, je reviens vers toi et je te tends mes mains pour t’aider à te relever « debout noalyne ! ce mec ne mérite pas que tu sois à terre pour ses actes dégueulasses ! à partir d’aujourd’hui, promets-moi que tu vas vivre sans son fantôme ok ? tu sais quoi, en fait il t’a rendu encore plus forte, t’es une survivante » t’attirant contre moi, je te serre une nouvelle fois au risque de t’imprégner de ma transpi’ « rentrons glander, j’veux voir la suite de la série que j’ai démarré ! »

Parfois, je me dis qu'en vrai, la vie c'est trop de la merde! Tu fais rien de mal et d'un coup, ta vie a basculé dans l'horreur. La demoiselle me regarde dépitée et je ne sais quoi dire de plus. Louison n'a pas l'air sereine. Elle monte sur un tapis de course et le démarre en débutant quelques explications concises sur sa vision du viol. Oui, la belle s'était aussi sentie sale. Je grimaçais rien que de revoir ma réaction suite à la chose. Je grattais l'arrière de ma tete, incertaine. Là, elle m'expliqua les raisons de son agresseur et ma bouche format un O d'étonnement. Comment ? Je pétais un plomb intérieurement trouvant cela affreux de vouloir faire souffrir quelqu'un en faisant souffrir en plus deux personnes. Le père de la belle et celle-ci quoi. Je ne sus que sortir : C'est dégueulasse ! Dis-je d'un ton anarchiste. Pourtant, je suis moins dingue quand la blonde m'explique sa vision de la vie et sa façon de prendre les choses vis à vis de cette horreur. Elle est si forte et je suis impressionnée mais je me lamente, murmurant : Je suis nulle moi , t'es tellement forte ... Je reste caché dans mes genoux assise au sol comme une moins que rien. Soudain, je sens que la belle devient révolter. Une lueur différente dans son regard et essoufflée, elle stoppe la machine, vient directement vers moi. Elle me sort un sermon que je sais véridique et que je devrais suivre. D'ailleurs, elle a une force d'un coup très étonnante et m'aide à me relever. je ne sais pas si je dois m'engager car je ne me sens pas capable alors je reprend : Je veux dire oui, mais je ne sais pas si je suis assez forte, Louison, vraiment. Je passe une main dans mes cheveux et je fais encore une tete étrange quand elle me serre contre elle, alors que la blonde est pleine de transpiration. Je grimace d'horreur et la belle arrive à me faire rire tandis qu'elle décide d'aller chez elle regarder sa série. J'acquiese et me recule vite en riant enfin : Meuf, c'est dégueulasse, j'ai l'impression d'avoir prit un bain chelou ! Je la taquine et le montre d'un clin d'oeil. Je retourne prendre mon sac avant de reprendre : Bien sur, je comprend quand on commence une série on n'a qu'une hate, partons donc... Je marche vers la sortie en sa compagnie.