On dit que certaines vies sont liées à travers le temps... Unies par un ancien appel qui résonne à travers les siècles. (gabriel)

J

e le regardais, je ne savais pas trop comment dire tout ça, mais bon, voila j'ai avoué ce que je ressentais, j'avais l'impression d'être comme ces abruties de nanas qui tombent amoureuses plus vite que tout le reste. Mais ... ça avait fait réagir Gabriel bizarrement. J'avais l'air de l'avoir désarçonné. Je le regarde, je me tais. Je cherche son regard, il me fuit. Quoi il se passe quoi ? Il a pitié ou quoi ? Mon visage s'assombrit, idiote ... tu blablates et en fait tu viens de te faire passer pour la plus digne des abrutie de cette planète. Je fronce les sourcils,ce silence devient gênant et ses mouvements aussi. Je comprends rien. C'est là qu'il veut me dire quelque chose ...

« Ouais t'as raison c'est débile je crois que ... j'vais rentrer »

Je rougis, à deux doigts de pleurer devant cette honte monumentale, mais ... « Je sais pourquoi tu ressens ça... Je... je le ressens aussi... ». Je reste debout, le regardant. QUOI ? Je me rassois doucement, le regardant, je ne comprenais rien à la suite de sa phrase ... une promesse ? A qui ? Pourquoi ? Mes questions sans réponses qui se bousculent dans ma tête ne tardent pas à entendre la suite et à avoir leurs réponses. Je déglutie. Et là ... il me sort un truc ... « Voilà, je suis né à Earlington le 14 Février 1988 … Je pâlie. Comme moi. Son récit eu dû mal à se construire. Mais il se fit. Mon coeur battait la chamade, mes yeux se remplirent de larmes, j'étais ... stoïque ... immobile. Je l'écoutais. Des révélations qui étaient trop folles, très réalistes pourtant. Je le croyais. Car pourquoi un mec comme lui me balancerait ça hein ? Se serait idiot, et surtout flippant, mais Gabriel était sincère, je le voyais clairement. Je déglutie. Katherine. Ma mère ... Katherine. Au fur et à mesure que son histoire se fit, une larme tombait sur ma joue droite, puis une autre sur ma joue gauche. Je tremblais de tout mon long, j'avais l'impression que si je parlais, bougeais ou quoi que se soit, j'allais m'effondrer. J'appris ainsi que mon père est mort. Mon père biologique. Et puis ... une phrase me pognait férocement le coeur « Elle t'aimait vraiment Blue... ». Attend ... pourquoi parle-t-il au passé ?

« M'aimait ... elle.... "m'amait" ? ... Elle est ... morte ? »

Je plonge mon regard dans celui de Gabriel. Un "Au mon Dieu" s'échappa de mes lèvre, je mis une main sur ma bouche, fermant mes yeux, les larmes sortaient, l'autre main serra le poing, mais je sanglotais. Je voulais me relever, courir, mais non. Je restais ... là. Assise face à lui. Je serrais les dents, lâchant un soupire de tristesse, ravalant mes larmes le plus possible, c'est ma fierté qui me fait faire ça. Je regarde ensuite Gabriel, les yeux rougies par les larmes. Je renifle et finis par me moucher

« Est-ce que ... tu as une photo d'elle ? »

Demande-je. Ainsi, j'avais les mêmes peurs que ma propre mère. L'abandon. Me sentir seule. Perdre des gens qu'on aime. Elle a ainsi sacrifié sa vie aux détriments de sa propre tristesse. Si dommage. Si elle était restée en vie ... j'aurais pu la prendre dans mes bras, lui dire que je l'aime et que je lui pardonne. Hors ... ce n'est plus le cas. Avait-elle peur de mes reproches ? Peut être ... il y avait du tout dans son geste. Elle est morte. Et savoir ça, me déchirait mon être en morceau. Heureusement quand même, Ethan et William, étaient des pères extraordinaire. Elle doit être rassurée de me voir pleinement heureuse avec mes pères. Je voulais juste une chose, voir ma mère, même en photo, se serait une maigre consolation, mais au moins, c'était ça

« Elle ... Elle était comment ? Je veux dire ... est-ce qu'elle était gentille ? Ou ... Je voudrais savoir qui elle était ... s'il te plait .... »

Gabriel a connu ma mère, ainsi cette connexion qu'on ressentait l'un envers l'autre était vraie, réelle ... nous nous étions connus puis séparés

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J

e n'avais JAMAIS imaginé que ça allait prendre cette tournure. Ces révélations étaient tout bonnement imprévues et je pense aussi bien pour moi que pour lui. J'étais à côté de Gabriel, cachant mon visage rempli de larmes, sanglotant, forçant à ne pas pleurer. Mais je n'y arrivais pas. C'était dur. Trop dur. Savoir qu'elle était morte ainsi que mon père, était tout bonnement trop dur pour moi de le savoir. Je tremblais, il n'avait pas de photo d'elle. Je pleurais encore. Etait-ce la fatigue qui faisait tout ça ? J'en sais rien. Peut être un peu. Gabriel me serra la main, je ne sentais pas la force, mais je la serrais aussi. Mon coeur se déchirait mais à la fois, était remplie de chaleur. C'était difficile à savoir. Je venais juste de revoir un ami du passé, je venais de comprendre ce vide incessant dans mon coeur et je venais de connaître mon histoire. Je ressemblais à ma mère. Je souris. Mais c'était trop dur de l'imaginer. Je voulais tellement qu'elle soit en réalité en vie que je puisse courir et la prendre dans mes bras, hors cela est désormais .... impossible. Me dire cela m'arrache le coeur de ma poitrine. Ma mère était une femme bien et je pense que personne ne pouvait s'imaginer ... qu'elle allait faire le pire. Me savoir perdu à jamais ... être seule sans l'amour de sa vie. Et puis tout d'un coup, elle fut dépeuplée. Elle avait peut être Gabriel, mais ce n'était certainement pas suffisant. C'était elle punie par la mort ? Se pensait elle mauvaise ? Allez savoir ... si seulement, je pouvais lui dire "je t'aime". Je me foutais pas mal que le café nous regardait. Sur le coup, j'étais plus préoccupée par les révélations faite par Gabriel. Sa main toucha mon visage, enleva une larme. Nos regards se croisent. Je rougis, baisse la tête, laisse mes cheveux tomber sur mon visage et sens mon coeur battre comme un fou dans ma poitrine. Soudain, Gabriel se lève, il s'habille. Je prend le moka framboise et décide de le descendre, trop dommage d le laisser là à peine plein. Je me lève à mon tour ... je ne comprenais pas. Mes larmes furent séchées, mais mes yeux toujours rougies par cette tristesse qui était entrée dans mon être. « Viens avec moi, je t’emmène quelque part. ». Sa main était tendue vers moi. je venais de mettre à mon tour ma veste, je le regarde, puis regarde sa main et finalement ... je nous scelle. Sentir sa main une nouvelle fois dans la mienne fut très étrange. On sort du café, je m'enferme chaudement dans ma veste et le regarde, ma main toujours dans la sienne

« Où veux tu m'emmener ? »

Demande-je soudainement curieuse. Je ne savais pas trop ce qu'il avait en tête. Voulait il nous emmener au Kentucky pour voir la tombe de ma mère ? A cette pensée, mon coeur se serra dans ma poitrine. C'était un peu trop fou comme idée de destination puisque c'était assez loin d'ici, quoi que ça ne me dérangerait pas le moins du monde, et puis je verrais certainement des gens que je ne connaîtrais pas. Oui bon je sais ... c'est fou, c'est débile, mes pères qui vont s'inquiéter, me prendre pour une folle ... tiens ... en rentrant, je vais certainement me glisser dans leur lit. Je veux leur dire combien je les aime. Combien je suis heureuse de les avoir dans ma vie et dans mon coeur ... car mes pères, et bah ... c'est juste tout pour moi

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e trouvais toute cette situation complètement folle. Jamais je n'avais pensé que Gabriel et moi étions si proche et avions un destin si serré. J'avais pleuré, totalement perdue avec tout ce qu'il se passait. Je regardais Gabriel qui me tendait la main. Qu'allait il se passer ? Je le saurais que bientôt. Je lui donne ma main, je me relève et on sort. Dehors, il faisait froid, j'avais l'impression d'être dans un manga où je garçon garde fermement la main de la jeune fille, marchant tous les deux sous un froid tiraillant vers une vérité. Le garçon est sûr, la jeune fille est troublée, perdue. C'était totalement ça. Mon histoire, un manga. J'aimais bien faire des comparaison et en générale, je n'avais pas tord. On arrive près d'un restau' et Gabriel me lâche la main, me promettant de faire vite. Je l'attendais, confiante bizarrement, en serrant contre moi mon sac en bandoulière. Et là, il arrive. Il avait l'air de régler un truc. C'est là qu'il arriva vers moi et me posa un casque sur la tête. Je le laissais faire et fut surprise par sa délicatesse. Je le regardais en rougissant. Il était vraiment mignon et pas seulement ça, adorable. Il me parlais de mes pères, je fermais les yeux, secouant la tête pour revenir à la réalité, son sourire me faisait ... de l'effet dans ma poitrine. Je déglutis et le regarde

« Je hum ... je peux leur envoyer un sms ... la semaine je dors à la fac et le week end chez eux. Ils ont l'habitude que je sorte »

Un sms envoyé et hop me voila en train d'enfourcher sa voiture. Il fit de même. Mon sac en bandoulière était bien fermé. Je me tenais à lui, l'entourant de mes bras, j'avais peur, c'était mon premier baptême de moto en fait. Mais tout du long du voyage, je ressentais la douceur dans chacun de ses mouvements je fermais mes yeux, souriante. oui ... ma vie était un drôle de manga, un vrai shojo mignon pour adolescentes romantiques. Et puis la moto s'arrêta, je descends avec lui, enlevant son casque et le lui donne. Je ne savais pas ce qu'on faisais ici mais je ne tarderais pas à le savoir

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