Appel de Read vers Nevada

Il était seul. Oui, il se sentait terriblement seul. Mary était parti pour ne jamais revenir. Il n'aurait pas droit à cette vie dont il rêvait déjà: Mary, son épouse, leur enfant et une vie commune digne de la plus belle des idylles....
"Je ne sais pas." répondit-il à la question de son amie, avant de regarder les alentours, pour se concentrer. Il ne savait plus si ce qu'il faisait était bien... Après tout, il venait de réveiller Nevada en pleine nuit... "Je suis... dans une rue. Y a une sorte de motel à côté... Des poubelles un peu partout. Mais j'ai rien fait pour aider Mary!" il mélangeait à présent les deux choses qui lui prenaient l'esprit, s'emmêlant les pinceaux.

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Elle fermai les yeux doucement, parce qu'elle venait de perdre une amie et elle avait envie d'hurler que le mauvais sort s'abatte une nouvelle fois sur son ami. Qui plus est elle se sentait totalement inutile là à ne pas pouvoir l'aider excepté lui parler. " Reste pas dehors, tu me fais peur. " Elle se tenait la tête un peu déboussolée et encore elle n'osait imaginer la tristesse de son ami. " Arrêtes de t'en vouloir, Je sais que c'est horrible mais tu ne pourras pas les ramener. C'est injuste, mais tu veux faire quoi? " Elle respira un grand coup. " Tu veux que je vienne te chercher? "

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Les larmes continuaient à ruisseler le long des joues de Read alors qu'il essayait d'écouter la voix de sa plus grande amie attentivement. Il était comme démuni de force et végétait sur ce trottoir, contre ce mur sale, alors que la pluie commençait à fortement tomber. "Je sais pas." fit-il de nouveau. Non, il n'était pas responsable. Mais si c'était le cas, alors pourquoi le père de Mary lui avait-il parlé sur ce ton, pourquoi l'avait-on accusé? "Edouard a dit que je suis le fruit pourri dans lequel sa fille a malheureusement mordu." finit-il par déclarer. Il tentait de calmer ses sanglots.
"Je sais pas où je suis Nevada... Mais il fait froid, ici." Read était déjà totalement trempé, mais il s'en fichait, il restait là, à demi couché par terre, apathique.

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Elle était totalement dépassé par la situation, ne sachant nullement quoi faire, limite si elle le pouvait elle aurait préféré être à la place de Read que de le voir enfin de l'entendre parler la voix riche en sanglots. " Mais ne l'écoutes pas, il te connais même pas pour avoir osé dire un truc archi faux." Peut qu'il savait pas où il était mais elle allait pas pouvoir le laisser ainsi. " Je m'en fous, je ferais tout Cambridge s'il le faut, tu vas pas passer la nuit dehors. "

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Read tremblait comme une feuille, sous le coup de la fatigue, du froid, de l'humidité. Il était perdu, son esprit vaquait entre la voix de Nevada et le reste du monde. Il allait bientôt lâcher son téléphone.... Ses yeux ne voyaient plus, mais il finit par se lever, sans rien répondre aux propos se voulant rassurants de son amie. "Nooon, ne bouge pas par ce temps, tu pourrais attraper froid..." dit-il en se levant avant de marcher d'un pas dérisoire vers le motel. "Y a un motel qui s'appelle "Le pingouin", c'est con comme nom, purée..." souffla-t-il. "Je vais me cacher dans le hall... Avec un peu de chance, vont pas me virer..." Il avait du mal à se guider lui-même, ses membres le lâchaient au fur et à mesure qu'il se rendait compte de la situation...

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Elle avait envie de tout envoyer valser de ne pas être aux côtés de son ami alors qu'il avait besoin d'elle, elle le savait. Tout ce qu'elle espérait c'est qu'il ne fasse pas une bêtise irréparable. Mais comment pouvait-il s'occuper d'abord d'elle plutôt que de lui alors que c'est lui qui avait besoin d'aide. " On s'en fout que le nom soit débile ou pas. Tu y vas un point c'est tout, j'ai pas envie de te retrouver dans la rue frigorifié. " Les larmes lui montaient aux yeux mais elle restait forte, elle ne pouvait pas pleurer par respect pour lui. " Si tu veux je reste au téléphone avec toi jusqu'à ce que tu t'endormes ou jusqu'au bout de la nuit qu'importe. "

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Read avança d'un pas peu précis et très lent sous la pluie. il ne savait même pas d'où il tenait la force de le faire, c'était juste automatique. Il obéissait à son ami, alors qu'il était bon à essorer. La pluie s'était faite drue et il n'était pas pressé de se cacher.
"Mais tu as sommeil... j'aurai pas dû te réveiller..." Et oui, après tout, à quoi bon parler de la mort à une personne endormie, sans doute proche de l'être qu'elle chérissait. Avait-il le droit de l'abreuver de son désespoir?
"Oublie tout... Rendors toi, je ne vaux pas l'inquiétude que je te crée..." souffla-t-il. Ces paroles avaient la consonance de celui qui s'apprêtait à faire un acte désespéré, mais ce n'était pas le cas, Read n'était juste pas lui-même. "Je ne veux plus être un poids". Plus, comme s'il l'avait été... Soudain, alors qu'il allait reprendre la parole, conscient que ses mots pouvaient effrayer la jeune femme, il glissa alors que le sol n'était pourvu d'aucun obstacle, sans doute l'émotion. Alors qu'il trébuchait, son téléphone tomba lourdement et la batterie en sortit, se crashant dans une flaque d'eau. Read regarda l'objet, stoïque. Même son téléphone était mort. Décidément, n'apportait-il que le malheur même à ce qui, à priori ne pouvait pas souffrir?

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Elle n'osait imaginer la souffrance dans laquelle il nageait actuellement, d'ailleurs si elle avait été dans son cas, elle aurait elle même sombrer. Comment quelqu'un d'aussi humain que Read pourrait traverser tout cela. Elle avait tellement peur que son coeur battait à mille à l'heure. " Mais je peux pas oublier Read, c'est impensable. Je veux pas te laisser tout seul comme ça. " Elle ne supportait pas d'entendre toute la tristesse dans sa voix, ça la bousiller intérieurement. Elle resta bouche bée à sa dernière phrase, elle commençai à paniquer et cela s'intensifia lorsqu'elle entendit des bip bip. " Putain de merde! " cria t-elle en regardant son téléphone. Là à cet instant elle imagina le pire. Ni uni ni deux elle enfila le premier truc qui lui vint sous la main prêt à quitter l'appartement.

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