Step One : Discutons autour d'un dîner (Cômbi)

Elle avait raison sur toute la ligne, tu étais clairement incapable d'aller jusqu'au bout des choses parce que ce n'était pas dans ta zone de confort... Et tu étais aussi assez maso pour te faire du mal. Tu ne voulais pas faire du mal consciemment mais malheureusement, les choses n'étaient pas du tout celles que tu espérais... « Je ne me serais jamais cru capable de faire certaines choses... Donc oui, je ne peux pas nier le fait que je suis comme tous les mecs... ». Par la suite, comme tu essayais de prononcer quelques mots d'excuse, elle les repoussait sans vergogne. « Je ne pense pas que je pourrais recommencer... Et de toute façon, c'est mort. J'ai fait du mal à trop de personnes à cause de cette coucherie. À commencer par toi... » il y avait aussi ma petite sœur qui commençait à me faire confiance et là, j'avais encore tout bousiller. Je suis tellement le champion pour foutre ma vie en l'air. En somme, je ne suis bon qu'à une chose : Devenir un sale type ! C'était peut-être mieux ainsi, non ? Par la suite, quand on discute de son cas médical si grave, tu essayais tant bien que mal de lui faire comprendre pourquoi tu avais fait ça mais elle ne décolère pas. « Je comprends maintenant... Mais Bambi, tu n'as jamais été un poids... Je verrais ce que je peux alors même si ça risque d'être compliqué de te retirer de cette liste. » dis-tu tristement sans la quitter des yeux. Tu t'étais tellement battu pour obtenir cette réponse positive...

Bambi souleva un sourcil, surprise de cette soudaine prise de conscience chez Côme. Et dire qu'avant, ils étaient comme les doigts d'une main, inséparables, mais que par deux fois il l'avait déçue, humiliée, puis lui avait planté un couteau dans le dos... même pour quelqu'un d'aussi peu rancunier que l'italienne, c'était trop. Trop à supporter. Quelle lucidité ! J'aurais hautement préféré que tu sois lucide avant et que tu évites tout ça... tout aurait été tellement plus simple ! Tu as bousillé notre amitié mais pas que. J'ai cru en notre histoire... bon dieu que j'y ai cru... je suis trop conne. Elle effaça les larmes qui s'écoulèrent le long de ses joues, d'un geste non plus colérique mais désespéré. Et dire que la fin de son existence ne lui laisserait qu'amertume... Je ne serai pas là pour être le témoin de ta récidive ou non et c'est mieux comme ça coup a-t-elle en évitant encore une fois son regard, cachant ses mains qui tremblaient telles des feuilles. Ne t'occupe de rien, sinon. Je refuserai tout traitement et voilà... occupe toi de ta vie, ça tu sais faire non ? Bambi sentait son regard sur elle, et pourtant elle ne le lui rendait pas. Elle était prête à s'effondrer.

Il t'avait fallu plusieurs réflexions pour en arriver là et tu le regrettais amèrement. Tu étais connu pour être lent à la détente quand même, mais jamais tu n'avais connu pareille désillusion. Pourtant tu n'arrivais même pas à être déçu par toi-même, tu étais simplement au bout du rouleau... Du coup, maintenant tu laissais la mort te prendre petit à petit sans demander ton reste. « Je suis navré de ne pas l'avoir été à ce moment-là... De ne pas avoir cru à un possible revirement de la situation... » dis-tu en la regardant alors qu'elle affichait un geste désespéré... Tu te rendais finalement compte de tout le mal que tu avais fait alors qu'en soit, ce n'était pas du tout ton but... D'ailleurs, tu ne savais même pas pourquoi tu avais agi comme ça et il fallait que tu travailles cela. Finalement, elle disait qu'il ne fallait plus que je m'en occupe parce qu'elle refuserait tout traitement... « D'accord... Mangeons et après, je te laisserais tranquille. » conclus-tu alors que la serveuse revenait avec vos boissons puis elle prit votre commande et le dîner se passa dans un silence assez pesant. Tu n'essayais même pas de relancer la conversation parce que tu ne voulais pas que ça s'envenime... Tu avais fait ton annonce et elle ne l'avait pas reçu avec joie, donc tu étais perdant sur toute la ligne. Du coup, une fois le repas terminé, vous vous quittiez... Vous alliez sûrement vous perdre comme la dernière fois, mais intérieurement tu allais faire de ton mieux pour récupérer ta meilleure amie. Tu tenais trop à elle pour oser l'abandonner.