ASHLEE BILLIE O'CONNELL ► Miley Cyrus

Il ne faut pas se mentir, Ashlee James a vécu une belle vie. Jusqu'à un certain point. Choyée par ses parents, aimée, adorée, elle ne manqua pas d'amour au cours de sa vie. Mais rien n'est jamais tout rose ; c'est à l'âge de deux ans qu'elle perd sa mère dans le séisme de Los Angeles en 1994 alors que celle-ci était partie y faire un reportage très attendu sur les stars montantes d'Hollywood. Un tragique événement qui déstabilisa la croissance de l'enfant pendant plusieurs années. Un enfant ne se remet jamais totalement de la mort de sa mère, mais il apprend éventuellement à faire avec. Noah, le père de Ashlee, l'aida énormément dans ce processus. Alors que lui-même souffrait d'une peine immense, il se montra fort pour sa petite fille et l'aida à affronter l'absence d'une maman dans sa vie. Il l'éduqua, parfois maladroitement avec les erreurs que la différence homme-femme peut entraîner. Ils eurent beaucoup de différends durant les premières années de son adolescence, mais se réconcilièrent systématiquement autour d'un bac de glace au café.

Ashlee ne manqua jamais de rien. Son père était un riche homme d'affaires qui s'appliqua à gâter sa fille sans jamais la rendre avide de toujours plus. Grâce à de bonnes capacités intellectuelles, elle sauta une classe à neuf ans et se retrouva plongée dans un univers légèrement plus mature que le sien, et fut obligée de mûrir un peu plus vite que prévu afin de bien s'intégrer à son nouvel environnement.
L'année de ses treize ans, leur petit bonheur commença à être chamboulé doucement. Noah semblait de plus en plus nerveux et stressé, puis un soir, Ashlee surprit une conversation entre son père et son associé ; ils parlaient de détournements de fonds, d'une grosse société qui allait couler, elle les entendit étudier les solutions sous tous les angles, se demandant s'ils devaient vraiment intervenir et balancer les crapules au gouvernement. Lorsque la blondinette tenta d'en discuter avec son père quelques jours plus tard, il lui offrit un sourire peu convaincant, pressa son épaule et lui confia que c'était une histoire de grands, qu'elle n'avait pas à s'en faire pour ça. Mais un an plus tard, Noah James eut un mauvais pressentiment quant à son avenir. La société qui détournait les fonds avait découvert que deux hommes de la société adverse étaient au courant de leurs magouilles. Par précautions, il vida son compte sur celui de sa fille secrètement et revendit le maximum de ses affaires afin de reverser l'argent supplémentaire sur ce même compte. Quelques mois plus tard, il fut assassiné cruellement dans son propre domicile alors que sa fille dormait à l'étage. Lorsque Ashlee descendit, la maison était déjà vide de tout agresseur mais elle se vit exposée à l'image terrible de son père couvert de sang, gisant sur le sol, se retenant de toutes ses forces à la vie en murmurant le prénom de sa fille. Elle s'était penchée sur lui avec affolement, criant qu'il fallait qu'elle appelle les secours. Son père avait retenu sa main et hoché négativement la tête faiblement.

« Tu dois fuir, Ashlee... Ne t'en fais pas pour la maison, elle ne vaut rien comparé à la somme qui est sur ton compte. Change de nom, et ne reste... pas là... »

Il avait tenté de murmurer autre chose. Un mot d'amour s'était étranglé dans sa gorge puis il avait rendu son dernier souffle.

Et c'était ainsi que la jeune fille de quinze ans à peine avait pris un sac rempli de vêtements, son portefeuille et s'était envolée dans la nature, le cœur brisé d'avoir perdu le seul parent qu'il lui restait et la seule personne qu'elle aimait dans ce bas monde.

Désorientée les premiers mois et perdue dans son chagrin, Ashlee – désormais Billie – géra n'importe comment les mois qui suivirent la mort de son père. Après avoir atterri à New York, elle traîna dans les rues, refusant de reprendre sa vie en mains. Quelques semaines plus tard, elle décida de tester la drogue, et trouva un dealer au moins aussi jeune qu'elle au détour d'une ruelle. Il lui vendit d'abord une petite dose ; après tout, c'était juste pour essayer. Mais elle revint à la charge de plus en plus souvent, réclamant des quantités de plus en plus grosses. Elle devint rapidement accroc, jusqu'à ce que le jeune homme décide de refuser de lui en vendre. Il commença à réduire ses doses petit à petit. Furieuse, Billie trouva un second dealer qui un soir, la laissa pour morte sur le parquet de sa chambre d'hôtel à la suite d'une overdose. Par miracle, un employé de l'hôtel décida de faire irruption dans sa chambre après avoir vu le jeune homme partir en courant et la sauva à temps.

À partir de ce moment-là, Billie reprit enfin sa vie en mains. Elle s'installa dans la chambre d'un hôtel bien moins miteux que celui qu'elle habitait ces dernières semaines et se fit aider par un spécialiste pour abattre sa dépendance à la drogue.

Tout juste armée de ses dix-sept ans et son diplôme en poche, elle reçut une bourse pour étudier les arts visuels à la prestigieuse et très renommée université d'Harvard. Elle fit donc ses adieux à La Grosse Pomme sans trop de regrets et s'envola pour Boston au petit matin du 8 Août. Elle est actuellement en deuxième année et fait partie de l'élite de sa promotion. Elle a intégré la maison Eliot à son arrivée à l'université et est la plus jeune de son année.