(A&L) ✽ That was unexpected

J'étais d'un naturel plutôt jaloux. Outre le fait que c'était un vieux de cinquante ans qui reluquait les minettes plus jeunes, je savais déjà que j'apprécierais pas de voir un autre homme poser les yeux sur toi. Je le virais de là vite fait bien fait alors que tu ne disais rien, me regardant faire et te cachant un peu devant le regard insistant de cet homme qui ne tardait pas à partir. Quand on vit dans la rue on apprend à le défendre et c'est rarement avec des mots, il s'en sort bien, répondis-je avec un léger rire en me rallongeant sur ma serviette une fois celle-ci retournée. Tu te rapprochais de moi pour déposer un léger baiser sur ma joue alors que ta poitrine frôlait mon bras, un léger sourire se dessinant sur mes lèvres alors que je te regardais dans les yeux. C'est un prêt, D'unE amiE encore, à qui j'étais marié, mais pfff que du détail, ça. Faudrait bien que je te le dise, mais dans l'immédiat, ça me tentait pas trop. Je me tournai légèrement vers toi pour que nos corps soient encore plus proches, frôlant ton visage avec une main en repoussant une mèche de cheveux. Ça te plairait d'avoir le numéro ? Ca me déconcentrait un peu d'être si près de ton corps que je savais complètement nu et d'avoir ton regard planté dans le mien de cette manière. Je repensais à ces deux baisers qu'on avait échangés et je rêvais d'un troisième, mes yeux se baissant pour admirer tes lèvres. Je te donnais un peu trop de pouvoir sur moi à mon goût.

Il s'en sort bien, que tu me dis. Apparemment, tu te défends avec autre chose que les mots en temps normal. Je suis plutôt ravis pour le coup que tu t'en sois empêché... quoi que. Une bagarre d'hommes nus, j'vois bien comment ça aurait pu être drôle. Bref, je me rapproche pour te faire un bisou sur la joue, histoire de te remercier. Au passage, je m'amuse à laisser ma poitrine te frôler. Tu m'avoues que c'est un autre prêt, mais cette fois tu ne spécifies pas de qui. À tous les coups, ça doit être encore d'une amie ou peut-être même ta mère... Quoi que, pourquoi elle te laisserait vivre dans le jardin ou dans ta voiture, mais te prêterait un téléphone ? Je ris doucement. Rassure-moi... tu ne vends pas ton corps à tes amies pour obtenir tout ça ? Parce que sortir avec un gigolo c'est pas que ça m'intéresse pas trop, mais c'est que ça m'intéresse pas. Tu tournes légèrement vers moi, de sorte à ce que nos corps soient encore plus près de l'un et de l'autre... Tu déplaces une mèche de mes cheveux hors de mon visage, avant de me demander si je souhaite avoir le numéro. Si. Qu'est-ce que j'dois faire, cette fois ? Jusqu'à maintenant, j'ai toujours eu à attendre, à creuser, à espérer pour avoir un peu plus d'infos sur toi... Je ne serais pas étonnée qu'encore une fois, tu me mettes au défi pour que je mérite ton numéro de téléphone. Synchroniquement, je baisse les yeux et regarde tes lèvres pendant que tu regardes les miennes. J'ai, moi aussi, l'impression d'être avide de tes baisers... Un peu comme s'ils étaient devenus un besoin essentiel à mes journées.

A ta remarque, je ne pus m'empêche de rire, non sans prendre un air offensé, même si je ne l'étais pas du tout. Hey, si je vendais mon corps, j'espère bien que j'arriverais à avoir plus qu'un tout petit chalet et un vieux Nokia qui va même pas sur internet, sinon j'suis carrément cheap. J'éclatai de rire à cette pensée, parce que j'pensais franchement qu'mon corps méritait pas un salaire de 2$ de l'heure, quand même. A la limite le voyage au Portugal mettait davantage le doute, par rapport au reste. Non vraiment, y a juste des gens hyper généreux qui comme toi me propose de l'aide... J'aurais pu vivre dans ta chambre si j'avais dit oui, rappelle toi. J'refuse souvent pour pas abuser mais bon... y a des fois j'avoue que ça m'aide beaucoup de dire oui. Vivre dans une voiture cassée au milieu du verre, ça aurait été mon sort si j'avais refusé la proposition de Nausicaa... Je me collai un peu plus à toi pour sentir davantage ton corps contre le mien et t'adressai un sourire quand j'entendis ta question. J'veux juste que tu m'promettes que j'aurai ma lettre. C'était pas grand-chose. Mais par lettre on dit des choses qu'on ne dit pas par téléphone. Et de ne pas trop te coller à moi comme ça... Y a des choses qui ne se contrôlent pas beaucoup chez le corps humain masculin et ça me mettrait mal à l'aise pour le coup, ajoutai-je avec un petit regard en coin provocateur. Tu savais déjà que j'en avais envie, et je savais que toi aussi. On en jouait maintenant et ça m'amusait de te provoquer de cette manière.

D'un air faussement offusqué, tu me dis que si tu serais vraiment une pute, tu aurais plus qu'un petit chalet et qu'un Nokia. Je te souris en te regardant en rire, et effectivement, j'ai immédiatement pensée au voyage qui pour la peine, coûte une petite fortune à ton amie. J'le mentionne pas par contre, j'préfère te croire sur parole. Tu ajoutes que tes amies sont aussi généreuses que moi et que parfois tu dois refuser pour ne pas en abuser. D'accord, je vois. Le sujet semble clos. Tu te rapproches pour te coller un peu plus à moi, t'inquiète pas, j'l'ai remarqué. J'remarque toujours ce genre d'approche ! Tu me demandes de te promettre en échange de ton numéro, que tu aurais ta lettre. Tu y tiens tant que ça ? Demandai-je, bien curieuse de connaître la raison pour laquelle tu insistes autant à l'avoir. Finalement, tu me demandes aussi de ne pas trop me coller... parce que fatalement, ça pourrait te donner une érection sur une plage nudiste, aka le truc qui se fait pas. Je ris de bon cœur et ne m'arrête que pour me coller un peu plus encore (c'est possible ça ? on dirait bien.) C'est toi qui s'est rapproché de moi. Bien que ça ne soit pas faux, tu as aussi raison de croire que j'suis celle qui a commencé. Après tout, je me suis bien rapproché pour te faire un bisou... et je viens encore de le faire, après que tu m'aies spécifiquement demandé de ne pas me rapprocher plus. J'suis comme un enfant : demande-moi de ne pas faire un truc et ça va me donner encore plus envie d'le faire. Puis peut-être que si c'est aussi incontrôlable... c'est parce que ce n'est pas fait pour être contrôlé. Un peu comme mon irrésistible envie de t'embrasser, là, tout de suite. Je me mord la lèvre en baissant les yeux aux tiennes, pour les regarder encore une fois.

Ouais, j'y tenais à ma lettre l'air de rien. Oui j'y tiens. Je voulais juste que tu te poses, sur la plage ou ailleurs, avec ta feuille et ton stylo... et que tu te demandes ce que tu pouvais bien me raconter dans une lettre. J'voulais que tu laisses tes pensées divaguer et voir ce que ça donnerait. Qu'est-ce qui te viendrait en tête au moment de m'écrire ? A ma seconde demande, tu riais et clairement, tu n'avais pas l'intention de la respecter, te rapprochant encore plus de moi. Je me mordis la lèvre en te regardant, le sourire aux lèvres parce qu'évidemment ça me faisait plaisir. Je suis pas certain qu'une plage nudiste soit tolérante jusqu'au sexe sur les serviettes tu sais... ? Je frôlai tes lèvres et laissai ma main glisser le long de ton ventre, caressant ta peau du bout des doigts en s'arrêtant sur ton bas ventre. J'comptais pas être le seul à souffrir de frustration si tu comptais jouer, très clairement. T'es sûre que c'est fait pour ne pas être contrôlé ? Je souris, l'air provocateur. Tu me rendais bien trop fou. N'importe qui pouvait nous voir, nous interrompre, et nous n'irions pas jusqu'au bout quoiqu'il arrive, pas ici. J'étais frustré rien que d'y penser mais c'était plus fort que moi... plus fort que nous, parce que tu t'engageais aussi dans ce petit jeu dont tu ressortirais aussi insatisfaite que moi. Fallait croire qu'on était masochistes, en fait.

Tu y tiens. En guise de réponse, je me contente d'un petit "Okay" et d'un sourire. Franchement, je déteste écrire à la main. À l'école, j'ai toujours mon ordi portable et au boulot, j'ai toujours ma tablette et/ou mon ordi portable. J'écris pratiquement jamais sur papier, sauf bien sûr dans le dossier des patients. Ça va être tout un défi de trouver un truc à écrire, mais pour toi je peux bien essayer. Surtout si en retour j'aurai le droit à ton numéro quoi ! Par contre la deuxième condition, je suis déjà certaine de ne pas pouvoir la tenir, puisque je me rapproche... Le sourire aux lèvres, tu ne crois pas que la plage nudiste serait prêt à tolérer le sexe sur les serviettes en plein jour, en plein heure de pointe. Tes lèvres frôlent les miennes et bien sûr, ta main caresse le bas de mon ventre. J'en ai des frissons partout, parce que tu as bien réussi à me frustrer. Je l'étais déjà avant, alors forcément... tu ne pouvais pas échouer ton coup. Très sure. Je me bat contre tous les muscles de mon corps pour ne pas te toucher à mon tour, ou même t'embrasser. L'attente, c'est bien ce qui rend les choses plus intéressantes entre nous... comme tu dis, on doit être masochistes. Je prend une grande inspiration, puis décolle légèrement mon visage du tien pour humecter mes lèvres. Je pense que j'vais me rhabiller. Je me détache entièrement de toi, plus frustrée que jamais. Si je reste ici, j'vais effectivement plus arriver à me contrôler et je refuse de perdre ou de me lâcher avec toi devant un paquet d'inconnus. J'ai plus de classe que ça et surtout, pas envie de partager cette première fois avec qui que ce soit d'autre que toi. Je me lève ensuite pour remettre mon maillot et ma robe par-dessus. J'ai une lettre à écrire. Du coup... J'te dis à la prochaine rencontre spontanée ? Je sais exactement quoi t'écrire maintenant... et spoiler alert ? : c'n'est rien de très catholique. Après tout, chaque fois que je pense à toi, c'est cette même passion qui me passe par la tête et qui m'anime.

Je perdais la tête en ta présence, c'était absurde ce qu'on faisait. On se cherchait, on repoussait les limites et ton regard m'encourageait à tirer sur la corde, si bien qu'elle était à deux doigts de craquer, c'était presque trop. Je sens ton corps entier se raidir, réagir alors que je te provoquais en te demandant si t'étais sûre de toi. Tu me répondais que oui mais on savait tous les deux que ça allait déjà trop loin, et qu'il ne pourrait pas y avoir plus. Après une grande inspiration, tu te redressais, te reculant et m'annonçant que tu allais te rhabiller. Je me mordis la lèvre, laissant échapper un long soupir de frustration. D'une main, j'attrapai mon short et me le foutait sur le bas-ventre histoire de cacher le piquet que j'avais malgré moi, avant d'éclater de rire de nouveau. J'avais l'air bien con tiens. Je me redressai sur les coudes pour te regarder alors que tu terminais de te rhabiller, te dévorant des yeux. Ca t'a inspirée ? Je n'attendais pas vraiment de réponse... je savais que tu ne me dirais rien. Je me contentais de te regarder avec un sourire en coin, j'avais déjà hâte de la prochaine fois qu'on allait se voir. On dirait bien, j'ai déjà hâte. Je te suivis du regard pendant que tu t'éloignais, me mordant les lèvres avant d'afficher un sourire. C'était officiel, je pétais les plombs, et j'adorais ça. Je pensais déjà beaucoup à toi mais si on continuait à jouer de cette manière et à se frustrer à ce point, ça finirait par virer à l'obsession. Andy, Andy... mais qui es-tu bordel ?