(liam) jour 13 - c'pas bon la pizza, c'est encore mieux qu'ça.

Le road-trip, c'était pas mal épuisant. Je n'en pouvais pratiquement plus à courir partout sans arrêter. Mais ça restait tout de même une de mes meilleures expériences de vie. Je n'allais jamais regretter d'être venue ici pour découvrir autant de choses. Et surtout, je n'allais jamais oublier cette pizza qu'on m'avait promis sur cette application, par cette personne, par ce garçon. Liam. Il avait l'air sympa, vraiment gentil, puis un peu mystérieux. Ça pouvait être drôle, alors non, je n'allais pas à reculons dans ce petit bar du coin où il se trouvait. J'y allais plutôt de bon train. J'avais même hâte de le découvrir un peu plus. Même si ça faisait bizarre de se dire que j'allais rencontrer un mec tout droit débarqué de tinder. En fait, c'était un inconnu pas trop connu mais pas non plus réellement inconnu. Compliquée cette phrase, je vous l'accorde. Sauf qu'elle prenait tout son sens lorsque j'arrivais dans ce bar, et que je le voyais assis sur cette chaise. Il était beau, enfin… Il était mignon. Vraiment mignon. Je m'avançais vers lui, la confiance dans le corps. Et j'essayais de prendre sur moi pour ne pas flancher et dire n'importe quoi. Liam, n'est-ce pas ? J'étais face à lui, dans cette petite combinaison blanche assez sobre. Et je souriais. Désolée d'être légèrement en retard. Toujours s'excuser lorsqu'on arrive mal à calculer son temps d'arrivé. Toujours s'excuser, quand ça en vaut le coup.

@LIAM GREMLINS

Ce mec, il avait un don. Le don de me mettre tout de suite à l'aise. Avec sa figure trop mignonne puis son assurance masculine. Il était rassurant. Toutes mes craintes s'atténuaient au moment même ou il avait ouvert sa bouche. Et ce sourire. Un charmant sourire. Pour le moment, rien à te reprocher je dirais. C'était marrant sa manière d'aborder une situation et une rencontre, mais je tenais quand même à mes manières et m'excusais des sept minutes de retard dont j'avais pu faire preuve sur le coup. M'asseyant en même temps de par son invitation à le joindre sur la table. Je souriais en coin après qu'il avait reprit la parole. Tant mieux si ton appétit est ouvert, parce que moi, je meurs de faim. Un regard charmeur, une moue souriante, j'étais contente d'être à cet endroit, avec lui. Surtout quand il y avait une pizza en jeu. Alors oui, quand il me passait la carte, mon regard ne prenait pas longtemps avant de se nicher au rayon pizza. Du coup tu sais ce que tu vas prendre toi ? Ou tu vas dire au serveur, " vas-y, fais moi la surprise." Je rigolais doucement à la fin de la phrase. Qui ferait ça ? Si ce n'est, une personne légèrement dérangée. Ah ouais… C'est vrai qu'il m'arrivait de temps à autre d'agir ainsi. Mais bon, ce n'était pas bien important.

Il était drôle, ça se sentait tout de suite. C'était un garçon qui me ressemblait énormément pour le coup. J'étais de ceux qui ne passait inaperçues que lorsqu'ils ne le voulaient vraiment. Et c'était rare en fin de compte. M'enfin, peut-être était-il plus extravagant encore. Parce qu'il me semblait vraiment libre avec lui-même. Ce qui était un avantage à mes yeux. Même si j'étais cannibale, une armure et un bouclier ne t'auraient pas réellement protéger. un léger rire sortait d'entre mes lèvres. C'était si simple de parler avec lui. Une vraie bouffée d'air frais ce garçon. Mais rassure-toi, je suis plus animal que, être humain. Petit rictus au coin des lèvres, c'était mignon, c'était enfantin. J'étais ravie, mais réellement, de cette rencontre. Et j'étais presque entrain de pouffer de rire lorsqu'il parlait de pizza aux choux. Mais je me devais d'être réaliste. La pizza aux choux, c'est clairement mauvais, mais je pense que le pire, ce serait au hareng ou à la morue. Tu penses pas ? Et voilà, je me lâchais totalement. Tellement que je me penchais vers lui, en me camouflant aux yeux des serveurs grâce à la carte. Après, peut-être qu'ici c'est leur favoris, mais de base, les gens sont cool, il donne pas des trucs dégueulasse à leurs clients. Espiègle, stratège. Ouais, à demi.

C'est tellement bon, un vraiment blanc de poulet, c'était miraculeux, comme la pizza. Cette sacrée pizza. Alors oui, ça me faisait sourire quand il jouait cette grande scène en face de mes yeux, me disant que c'est pour ça que j'avais eu un coup de foudre pour croquette, son chien qui devait être si adorable. Tu n'auras même pas besoin de poignard, et croquette, on dira que ça fait partie de mon plan machiavélique, mais bon, je n'ai pas le droit d'en dire plus. Un petit rictus, et le tour était joué. Je rentrais vite dans son jeu, mais c'était si naturel que ça ne me dérangerait pas le moins du monde s'il voulait continuer. J'étais contente lorsqu'il disait qu'il y avait du niveau pour celles au hareng et à la morue. J'étais fière de ma trouvaille, surtout lorsque l'on sait que ces dernières existent. L'ambiance était génial, tout comme la personne face à moi. J'ai exactement peur de ça. Ils sont vicieux les gens, y a pas que les sadiques de New-York. Un petit hochement de tête. Rien de toute notre conversation n'avait l'air censée, mais ça l'était un tout petit peu. La pizza au brocolis d'ailleurs, c'est une invention des parents pour qu'on mange nos légumes. Je te le dis, c'est une conspiration. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire tellement cette situation était hilarante. Mais… Je fais tellement confiance aux gens pour pas me donner quelque chose de mauvais, que ouais, je demande souvent une pizza surprise. Sauf qu'ils balisent tellement, qu'ils mettent à chaque fois la plus basique. True story. Malheureusement, cette conspiration prenait fin, en même temps que le serveur venait tapoter la carte pour nous demander si nos choix étaient fait. Oupsi.

Ambiance de malade, je me demandais à quel moment j'avais pu sauter dans cet univers parallèle. Uniquement sous la torture. Nous étions simplement dans une bulle. Notre bulle. C'était assez agréable en fait. J'aimais être dans une bulle, surtout quand le mec en face de moi était si drôle dans sa manière d'être. Ouais, je viens de New-York sur les papiers, mais j'ai énormément vécu à Los Angeles. Et toi dis-moi de quel ville anglaise viens-tu ? Parce que c'est clair que ce charmant accent n'est pas de chez nous. Un compliment. Comment ne pas lui en faire avec cet voix. Il serait presque trop parfait en fait, c'est peut-être un canular. Qui sait. Si tu sauve ces enfants, je t'opèrerais de cerveau si un jour tu as une tumeur, proomis. Et bien sûr, toutes tes réparations de voiture seront gratuite. J'enchérissais. C'était amusant. Je voulais qu'il soit le robin des bois de la pizza aux brocolis. Quand je serais rentrée à Boston, mais qu'est-ce qui t'empêche d'en faire un ici, tout de suite, à la place du gugus là-bas ? Faut demander gentiment, c'est tout. Parce que oui, nous les filles, on savait se vendre. Et vendre nos envies.