good old days (willia)

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{Some day, these will be the good old days. All the love you won't forget and all these reckless nights you won't regret. Someday soon, your whole life's gonna change. You'll miss the magic of these good old days.}
w/@william windsor
Nous étions vendredi matin et c’était un matin comme les autres. Posée dans un petit café artisanal sur Charles Street, je prenais mon petit déjeuner habituel : croissant, pain confiture, jus d’orange et cappuccino. Le petit déjeuner à la française que j’adorais particulièrement. Et si j’avais faim, petite gourmande comme j’étais, je finissais toujours par goûter le cupcake de la semaine, dont les ingrédients changeaient hebdomadairement. Pendant que je finissais tranquillement de manger, je lisais aussi le journal. Très old school, j’étais très attachée à tout ce qui était encore papier. Je n’aimais pas du tout lire les nouvelles sur les applications de mon téléphone ou encore l’ordinateur. Je parcourais page après page, ne m’arrêtant que sur les articles qui m’intéressaient. Je lisais l’actualité mais je passais tout ce qui était sport et mode. Je m’arrêtais toujours sur tout article sur les astuces maison et déco. Je trouvais ça toujours sympa. Aujourd’hui, je m’attardais particulièrement sur les annonces d’appartement ou chambres à louer. En effet, Monica et moi n’avions toujours pas trouvé d’endroit où aller. Et on n’avait plus que deux semaines pour quitter les lieux avant le démolissement de l’immeuble. Le stress. Je cherche un appartement au sud de Boston vers le port. Je voulais m’éloigner du centre-ville, retrouver un peu de calme. Tiens, je remarque que mon ancien appartement était à nouveau disponible, celui où j’ai vécu avec mon ex Will. Nous avions vécu quelques temps avant de déménager tous les deux après notre rupture. Je me demande d’ailleurs ce que Will était devenu. Je n’avais plus vraiment de nouvelles. Alors que je pensais à lui, le son du carillon attire mon attention vers la porte d’entrée. Quelqu’un venait d’entrer dans le café. Pincez-moi je rêve. – Will ? Quelle surprise. Je le regarde puis lui souris, surprise par ce drôle de coïncidence.

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{Some day, these will be the good old days. All the love you won't forget and all these reckless nights you won't regret. Someday soon, your whole life's gonna change. You'll miss the magic of these good old days.}
w/@william windsor
Quelle surprise. Je ne m’attendais pas à le voir. Ça faisait si longtemps et pourtant nous habitions toujours la même ville et fréquentions la même université. Je me lève et instinctivement je vais le serrer dans mes bras pour le saluer. Je l’analyse un peu ; il n’avait pas changé. Il était toujours aussi soigné et élégant. Il avait la même barbe, la même coupe de cheveux, la même pomme. Je lui souris, tout de même très ravie de le revoir malgré qu’il soit mon ex. Après tout, je n’ai aucune rancune contre lui. – Oui très bien et toi ? Je lui retourne la question. Je n’avais plus pris de ses nouvelles depuis des lustres. Une année ou peut-être deux ? J’avais pourtant toujours gardé son numéro de téléphone. Je crois que je le connais toujours par cœur mais je ne lui avais jamais rappelé ni récrit. Nous avions volontairement mis de la distance. – Tu es venu prendre un café ? Je suis juste ici, si tu veux me rejoindre. Je lui présente ma table derrière mon dos. Je ne sais pas s’il était pressé ou s’il attendait quelqu’un mais je lui pose quand même la question. Ça me ferait réellement plaisir de discuter à nouveau avec lui et de prendre de ses nouvelles. J’observe ma table. Il fallait que je fasse un petit peu de place cependant. Je ramasse les quelques assiettes et mon jus d’orange vide, puis je les dépose sur le comptoir. Je reviens à ma place et je referme le journal que je le dépose sur la table d’à côté. Peut-être quelqu’un allait être intéressé de le lire.

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w/@william windsor
Assise en face de l’un et de l’autre, nous nous regardions un instant sans prendre la peine de parler. Je l’observais préparer son café. Ses habitudes n’avaient pas changé. Très précis dans ses gestes, il n’ajoutait qu’un demi crème pour café et un peu moins d’une demie cuillère de sucre. Je souris doucement ; je le connaissais toujours si bien. Après tant de temps, nous partagions enfin la même table. C’était étrange mais surtout nostalgique. J’adorais particulièrement prendre le petit déjeuner avec lui. Je me souviens comme si c’était hier. Je lui préparais souvent le café pendant qu’il me lisait le journal et lorsque je dormais encore il descendait acheter le pain frais dans la petite boulangerie du coin. Depuis notre séparation, j’avais perdu cette habitude de petit déjeuner à deux, et je trainais de plus en plus dans ce café. J’étais devenue une habituée et je connaissais presque tous les employés. Nos moments me manquaient mais je m’efforçais de ne pas y penser. Nous devions avancer. Brisant le silence, il me demande comment allaient mes études. – Oh tu me connais… j’ai pas bien changé. Comme d’habitude, je stresse beaucoup trop. J’étais toujours la même étudiante. Jamais bien présente en classe, toujours discrète si la présence était obligatoire et toujours à étudier ailleurs qu’à l’université et à la bibliothèque. Pendant les examens, je stressais toujours. Beaucoup trop, j’étais limite désagréable. Au final, je réussissais toujours. J’étais désespérante. – Et toi ? Tu es fatigué à cause des révisions ou parce qu’un roman t’a bien trop passionné ?

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w/@william windsor
Je me souviens de notre rencontre comme si c’était hier. Un professeur m’avait appelé pour que je rencontre William. Je me souviens de son étonnement en me voyant débarquer chez lui un matin. Il m’avait demandé si je n’avais pas cours. Je lui ai répondu que oui mais que ce n’était pas important. J’ai tout de suite remarqué son jugement dans son regard. Il se demandait probablement pourquoi diable on lui avait assigné une étudiante qui séchait les cours comme mentor. Mais il avait vite compris pourquoi. – C’est vrai… Mais tu étais quand même pas mal doué. Tu n’avais pratiquement pas besoin de mon aide. Vraiment. Il m’avait énormément impressionné à l’époque, probablement toujours aujourd’hui. Il assimilait tout si vite, avec une facilité déconcertante. – En revanche, je me souviens de nos longues journées dédiées au fiscal et les successions… Tu te souviens de la fois où tu as littéralement passé trois heures sur un calcul sans trouver la réponse ? Et tu ne voulais pas que je te la donne ? Ce souvenir m’arrache un sourire. Je ne l’avais jamais connu aussi têtu que ce jour. Déterminé à venir à bout de cet horrible calcul concernant le partage d’une succession. Lorsqu’il avait enfin réussi à résoudre le problème, je m’étais assoupie dans son lit. Ma première nuit chez lui. – Dire qu’il y a des gens comme moi qui révisent comme une tarée jusqu’à 4h du matin et il y a des génies comme toi qui lisent un livre pour passer le temps jusqu’à 4h. Je ris doucement avant de continuer. – J’ai pas mal de retard. Je sens que je vais aller au talent et pleurer… Pleurer devant un match du mondial en prétextant que c’est mon équipe qui a perdu. Je plaisante à moitié et puis, je ne pouvais qu’en vouloir à moi-même. Quelle idée de partir en Islande à quelques semaines des examens. Merci Rio, je pense à toi.

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w/@william windsor
Will était toujours aussi modeste et perfectionniste. A la poursuite de la perfection, c’était probablement pour cette raison qu’il avait demandé mon aide. Nous avions travaillé des journées et nuits entières ensemble. Et je ne pouvais pas me plaindre. C’est bien grâce à tous ces moments passés ensembles que j’ai appris à le connaître. Puis, naturellement, j’étais tombée amoureuse de lui. – J’espère, on croise les doigts. Je n’avais effectivement encore jamais échoué. Plutôt assidue dans ce que je faisais, je me donnais à fond. Mais sait-on jamais. Il y avait toujours une première fois à tout. La déprime, je n’espérais quand même pas me louper. – Sinon à quand ta première exposition ? Tu fais toujours la photographie ? J’espérais. Will a toujours été si doué et passionné par la photographie. Des paysages et visages qu’il savait si bien immortaliser, des photos captivants et pleines d’émotion et pourtant des photos qu’il ne gardait que pour lui. Je lui avais toujours encouragé d’exposer ses créations, mais sans succès. Probablement, une certaine timidité ou une image princier à sauvegarder…