Appel Loup vers Violet

T'es conscient d'être compliqué. Mais tu n'y peux rien. Elle te sort ton speech et tu comprends son point de vue, même si de base, c'est pas vraiment ce pourquoi tu te braque. Il ne s'agit pas tant de te protéger des autres. Plus de la protéger de ton esprit sordide et détraqué. " C'est gentil mais j'ai pas besoin ... d'alliés. Mais ... malgré tout, je ne t'appellerais pas si t'étais pas une amie. " Si ça peut déjà lui faire comprendre qu'elle n'est pas qu'un simple plan cul de base pour toi ... Tu souris faiblement repensant à certaines choses qu'elle a dites. " Et ... j'ai bien conscience que tu n'essayes pas d'obtenir quelque chose de moi, merci. "

J’ai eu gain de cause, pour le moment. Je souris et hoche la tête même s’il ne me voit pas. Je sais pas quoi ajouter et clairement je me sens un peu comme une intruse maintenant. « Yeah... okay. » Je baisse les yeux sur mon livre comme pour me convaincre que j’ai mieux à faire alors que je ne souhaite qu’une chose : continuer à lui parler. Pourtant je sens que j’ai grillé mon forfait-Loup, 5 minutes de paroles c’est déjà beaucoup et surtout un désolé et un merci dans la même conversation, alors je décide d’en rester là : «  Dans ce cas... On se verra dans le jet.  » Eh ouais mon coco, j’ai pas oublié. «  Tu sais où je suis si tu me cherches.  » Si je te manque comme tu me manques. Un peu.

Tu sens qu'il y a un truc dans sa voix, mais comme t'as pas envie de savoir ce qu'il y a derrière ... par peur, tu dis rien. Tu restes froid parce que t'es comme ça dans le fond. Un batard pas vrai ? Alors pourquoi faire marche arrière avec elle. Tu te racles la gorge avant de reprendre la parole pour percer ce silence de mort. " Heu ouais ... d'ailleurs pour Paris ... tu sais que je suis suivi par les paparazzis ... je voulais simplement te prévenir qu'ils risquent de nous prendre pour heu .. un couple quoi. Bref. Si t'as pas envie de ça, on est pas obligés d'y aller. " Toi tu t'en fiches parce que tu ne t'avoues pas qu'il y a un truc entre vous. T'en es encore à te fermer les yeux dessus, faire comme si elle était qu'une pote et c'est mieux comme ça.

Sa remarque me fait éclater de rire. Non sérieusement, je me mets à rire de bon coeur et je prends un stylo pour jouer nerveusement avec comme si mon corps était en total désaccord avec ce que j’allais dire : « Nous, un couple ? » Je pouffe encore un peu, peut être avec exagération. Okay ça fait un drôle d’effet. J’hausse les épaules : « Tu sais, avec le nombre de filles avec lesquelles tu t’affiches, ils spéculent sur ta vie sentimentale en permanence. Je serais ni la première ni la dernière. » Ca fait un peu mal de le dire d’un ton si léger. Je me reprends : « Donc.. on est bons. Et puis... si on te poses des questions... j’suis là parce qu’il y avait une place dans le jet. Ça me fera rien et puis c’est la vérité. » C’est faux. C’est abject. Mais c’est le prix à payer.

Elle se met à rire et toi tu restes de marbre. Froid. Glacial même. Ca ne te fait pas vraiment rire en fait sa remarque, t'es conscient d'être un dépravé et t'as pas besoin qu'elle te le rappelle h24 en fait. Mais tu gardes ton sang froid et réponds sèchement. " T'as raison ça serait pas crédible. Mais du coup, j'en déduis que ça ne te dérange pas si ... on s'amuse un peu tous les deux ? Genre chacun de notre côté ... " Ouais t'es horrible, mais elle t'a piqué la première. D'ailleurs tu en rajoutes une couche en rigolant un peu à ton tour. " Mais t'inquiètes, hein on pourra toujours se retrouver tard la nuit et faire ce qu'on fait de mieux tous les deux ... "

« Je suis pas assez bien pour toi je présume. » Il veut jouer ? Pas de problème, on va jouer. S’il pense me blesser dans mon ego, il se met le doigt dans l’œil et profond en plus. « Tant pis je le serais pour d’autres. Ouais, je suis sûre que je peux me faire des amis en France. Tu m’en voudras pas de pas rester à ton hôtel particulier tous les soirs...» Mon ton est très suggestif et j’insiste sur la seconde partie : « Peut être qu’ils auront de la bonne qualité de produits aussi. Faut tout tester, dans la vie. » Et je parle clairement de drogues là. Ouais, j’ai failli y passer y a deux semaines et je laisse sous entendre ça sans honte. Il se sentait coupable la première fois ? J’espère que ça le fera réagir un minimum. Si ça l’énerve, j’ai gagné la partie.

" Heu ... qui a dit ça ? " Tu fronces les sourcils parce qu'en fait il ne s'agissait pas d'être assez bien pour qui que ce soit. Tu lèves les yeux au ciel, c'est de bonne guerre après tout. " Si tu veux, il parait que les français sont très ... doux. Les françaises aussi ... " Mais quand elle fait allusion aux drogues, tu comprends pas tout de suite mais si en fait. Elle est sérieuse en plus. " T'es vraiment conne. " Elle a failli en crever et maintenant elle te balance ça sous le nez ? T'es énervé, clairement, mais garde un ton extrêmement glacial et dur. " Tu sais pas comment tu m'as fait peur la dernière fois et maintenant tu m'fais du chantage ? Tu sais quoi ? T'as envie de te foutre en l'air à Paris ? Vas-y. Evite juste de tacher mes tapis avec ta bave stp. " Elle t'a clairement saoulé.

J’ai gagné. J’ai gagné et je jubile parce que malgré tous les airs qu’il essaye de se donner, il reste humain. Ouf, j’en étais presque venue à en douter ! Je passe ma langue sur mes lèvres, un grand sourire aux lèvres : « Je sais. » J’avais pas l’intention de me foutre en l’air de nouveau même si la tentation était parfois forte. J’étais en thérapie, et je prenais ça très au sérieux. J’avais au moins dix personnes qui étaient prêtes à me ramener de l’Enfer si je tentais de nouveau. « C’est absolument pas du chantage, bébé. » Je finis par dire avec une douceur extrême « Bah voilà. C’était pas difficile de dire que tu tenais à moi. ». Je ricane : « Promis, je penserais à ton tapis. Évite de me marcher dessus si tu rentres avec une fille pendant ce temps, cela dit. » Ouais j’insiste, je veux voir jusqu’où tu peux aller, maintenant que tu sais que j’ai failli finir dans une tombe et qu’aujourd’hui je suis encore là pour que tu puisses dire que t’as flippé en voyant le message de Zora.

Ta mâchoire se serre. Elle est horrible. " Je n'ai simplement pas envie que tu décèdes, c'est tout. " Tout simplement. T'as pas envie de revivre ça sans rien pouvoir faire comme avec ta petite soeur. Et elle en rajoute. Elle aime jouer Vee. " Je te promets qu'on fera gaffe. " dis-tu froidement, parce qu'elle t'a vraiment énervé. " Bon, si on pouvait arrêter de parler de choses morbides ... ou si t'as envie de passer cet aprem à la maison, ça serait cool aussi. " Histoire de bien te venger sur elle, mais de façon sexuelle, bien entendue.

Il a beau parler, je sais que j’ai déjà gagné la partie. Je secoue doucement la tête parce que je vais abattre mes dernières cartes, quitte à mentir. Et putain Dieu sait que je manie les cartes comme personne. Je répète sur le même ton « Tout simplement » avec une pointe de teasing. Il est agacé et il voudrait pouvoir aussi me blesser mais ça ne sert à rien, il ne se rend pas compte que j’ai vu clair dans son jeu, il n’y arrivera pas. Alors pour enfoncer le clou sur une dernière note et prendre ma revanche sur notre dispute de la veille, je continue : « Ça aurait été avec plaisir, mais j’ai un invité spécial. » Je laisse planer ma phrase et le sous entendu qui va avec. Coup de bluff, mon date serait mon classeur d’éco, mais si je pouvais l’irriter c’est toujours agréable. « Mais on se parle plus tard, peut être. » Après tout c’est ce qu’on fait entre amis.