Hard times for habits ♪ Nickoppy

Poppy ne savait pas bien dans quoi elle avait mis les pieds, mais cette colocation, si temporaire soit-elle, lui faisait du bien. L'impression de ne pas être toujours seule à crever, surtout lorsque son fils était à la crèche... tant et si bien qu'elle prenait ses aises. De tout temps, l'américaine aimait se promener sans vêtement chez elle - ou tout du moins à l'intérieur de sa chambre de la Eliot House, à l'abri des regards - et aujourd'hui ne fit pas exception. Alors qu'elle sortait de la douche, à peine séchée, ses longs cheveux blonds tombant en cascade contre ses fines épaules encore humides, Poppy mit de la musique et commença à se dandiner sensuellement, sans aucune gêne. Personne ne pouvait la voir, n'est-ce pas ? Du moins le pensait-elle, jusqu'à ce qu'elle n'ouvre les yeux et n'en n'arrête aussitôt la musique à l'aide de la télécommande, toujours dans sa main. Nick venait d'apparaître comme par enchantement, sans crier gare. Hey, t'es rentré ? lâcha-t-elle de façon presque naturelle, essayant de faire fi de sa tenue plus que légère.

Depuis le début de la colocation tout se passait plutôt bien, ça me faisait quand même tout drôle de rentrer et de ne pas me retrouver seul, mais c’était loin d’être déplaisant. Au contraire, ça me changeait réellement les idées et je n’aurais pas pu demander mieux dans la situation dans laquelle je me trouvais. N’ayant pas toujours des horaires réguliers je ne prenais pas vraiment la peine de prévenir Poppy lorsque je quittais, mais je la prévenais au moins pour les repas pour qu’elle sache si j’allais être présent ou pas histoire qu’elle n’attende pas pour rien après moi. Pour aujourd’hui j’avais finis de travailler et j’allais pouvoir rejoindre Poppy pour l’heure du souper. À mon arrivée, l’eau de la douche coulait et j’en profitais pour aller me changer parce que je ne supportais plus de porter mon uniforme d’infirmier. Au moment où je quittais ma chambre, j’aperçu la jolie blonde qui se laissait aller au rythme de la musique alors qu’elle était toujours flanc ban nue. Je restais bouche bée alors que mon regard se laissant aller sur ses courbes qui ne m’étaient pas inconnues. Je secouais légèrement la tête pour me ramener à la réalité quand le son de la voix de Poppy résonna à mes oreilles.  « Hein? » dis-je avant de relever la tête pour finalement croiser son regard. Je renchéris aussitôt réalisant qu’elle venait de me poser une question.  « Oh oui je viens juste… c’est que… j’étais dans ma chambre pour me changer. » Probablement que j’avais l’air plutôt stupide à bégayer, mais faut dire que c’était assez déconcertant de se retrouver face à face avec la jolie blondinette qui se trémoussait sans aucun vêtements pour la couvrir.  « Et toi tu… ? » J’avais même pas finis ma phrase que je me trouvais déjà stupide de l’avoir commencer.

Il aurait fallut être complètement aveugle ou très distrait pour ne pas se rendre compte que le regard de Nick contemplait les courbes de Poppy, courbes qu'il ne connaissait que trop bien. Du moins les avait-il connues, il fut un temps... l'américaine rougit légèrement face à ce regard masculin hautement agréable, regard auquel elle n'était plus habituée, à dire vrai. Ils semblaient aussi troublés l'un que l'autre, et pourtant la volcanique blonde n'hésita pas à se rapprocher juste un tantinet, respectant toutefois une petite distance raisonnable, histoire de ne pas compliquer davantage la situation. Je ne t'ai pas entendu, j'avoue... sinon je n'aurais pas mis de musique et tout... admit-elle, se demandant depuis quand une telle gêne se glissait-elle entre eux, alors qu'auparavant, ce genre de situation ne les auraient jamais gênés. Je sors juste de la douche, en fait... j'avais un peu mal au dos, ça m'a fait du bien reprit-elle en cachant soigneusement ses cicatrices dans le dos, stigmates de son ancienne histoire d'avec le père de son fils. Tant que Nick ne voyait pas cela, elle était pour ainsi dire sauvée. Ça va te paraître con mais... ça fait longtemps que l'on ne m'a pas... regardée renchérit-elle en se stoppant à quelques centimètres du jeune homme.

J’étais toujours bouche bée à détailler ce corps non pas inconnu devant moi. Et lorsque Poppy me ramena à la réalité je n’étais incapable de prononcer plus de trois mots sans bégayer, aïe. J’étais plutôt à l’aise avec Poppy en règle général, mais la situation actuelle était assez différente surtout qu’elle ne semblait pas gêné plus que ça de se retrouver totalement nue devant moi.  « Oh non.. mais tu fais comme chez toi. Ça ne me gêne pas… » Non clairement c’était pas quelque chose qui me déplaisait et j’en connais beaucoup à qui ça n’aurait pas déplu également. Poppy ajouta qu’elle avait un peu mal et que la douche lui avait fait du bien avant d’ajouter que ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas regardée comme ça. J’avalais difficilement ma salive alors que la jolie blonde ne se trouvait plus qu’à quelques centimètres de moi.  « Ah bon? » ajoutais-je sur un ton innocent alors que j’approchais légèrement mon visage du sien. J’aurais pu ajouter en blague qu’au besoin je pouvais la regarder quand elle le voulait… sauf que je n’avais pas envie de gâcher le moment. Mon regard n’avait toujours pas quitté le sien, on avait vécu bien des choses ensemble et je ne pouvais m’empêcher de penser que de retomber dans nos anciennes habitudes ne seraient pas si dramatique que ça.

L'apparente non gêne de Poppy n'était bien sûr que de surface, l'actrice en elle sachant extrêmement bien jouer sans être démasquée ou en tout cas sans trop le craindre. Mais si Nick l'incitait à faire comme chez elle, une sorte de bulle se mit à les envelopper, comme au bon vieux temps. A croire que leur rupture, suivie de leurs expériences passées n'aient pas eu raison de leurs réflexes, ceux là même qu'ils avaient une fois ensemble. Ce furent ces fameux réflexes qui poussèrent l'américaine jusqu'au jeune homme, ne s'arrêtant qu'à quelques centimètres à peine, se trouvant ainsi capable de sentir son souffle sur sa peau nue. Et toi... me trouves-tu toujours... belle ? Simple question au départ. En vérité Poppy n'avait pas eu d'arrière pensée avant de déposer sa main contre son épaule, et que cette dernière ne s'échoue bientôt contre son torse. Je ferais mieux d'enfiler quelque chose, je suis ridicule... Du moins ridicule à demander à son ex si ce dernier la trouvait toujours belle, désirable. Pourtant, elle en avait besoin. Depuis combien de temps ne lui avait-on pas dit ? Un mot de toi et je disparais...

Elle se trouvait si près de moi que s’en était troublant, ou peut-être était-ce davantage dû au fait qu’elle ne portait aucun vêtement. Un sourire en coin se dessina sur mes lèvres suite à sa question. Question que selon moi n’avait pas lieu d’être parce que ça me paraissait évident.  « Je t’ai toujours trouvé magnifique et rien n’a changé malgré les années qui ont passées. » Elle était toujours aussi resplendissante et ça j’étais certainement pas le seul à le penser. Mon regard se dirigea vers sa main qui venait de se poser sur mon épaule avant que je ne la regarde à nouveau. Son attitude changea lorsqu’elle mentionna se trouver ridicule. Je fronçais les sourcils tout en posant ma main sur sa hanche histoire de la garder près de moi.  « Mais non c’est pas ridicule… tu comptes disparaître même si mon mot c’est « reste »? » ajoutais-je avec un petit sourire. J’espérais également un peu la détendre parce que j’avais l’impression que mon manque de réaction avait finis par la gêner. Ma main se glissa sur son dos lentement et je m’arrêtais lorsque je sentis de légers reliefs sur le bas de son dos.  « Mais … qu’est-ce que tu as au bas du dos? » demandais-je alors que l’inquiétude venait de reprendre place sur mon visage.

Le fait que Nick la trouve resplendissante, malgré les années qui avaient passées, malgré sa grossesse et tout le reste... fit extrêmement plaisir à Poppy, qui sentit ses joues rougir un tantinet sans qu'elle n'ait pourtant envie de s'éloigner une seconde, portée par la situation. Sans doute avait-elle besoin d'entendre cela de la part du jeune homme pour se sentir plus à l'aise encore. Tu restes le plus beau de nous deux... tu n'as pas changé et tu n'as pas eu d'enfant en prime s'amusa-t-elle à répondre avec un rien de sensualité dans le fond de sa voix, et pour cause. Même si, grâce au sport et à cause de sa maladie, la volcanique blonde n'avait guère de traces de sa grossesse désormais. Une chance, en somme. Mais la véritable chance à y voir fut la présence de la main de Nick contre sa hanche, qui renforça leur bulle, alors qu'il lui demandait de rester. Si tu me demandes de rester, alors je reste... je n'ai pas envie de partir admit-elle dans un petit sourire, avant que ce dernier ne disparaisse en sentant la main de son ex venir dans le bas de son dos, et sa voix lui poser une question fatidique, qui la poussa à s'écarter légèrement. Ce n'est rien, rien du tout répliqua-t-elle plus froidement.

Poppy souligna que c’était moi le plus beau des deux et j’éclatais de rire à ses propos qui ne faisaient aucun sens. Je la détaillais de haut en bas avant de replonger mon regard dans le sien.  « C’est parce que je sais que t’as un p’tit garçon parce que rien qu’à te regarder j’aurais pas pu deviner… » ajoutais-je alors qu’un large sourire était toujours étampé sur mes lèvres. Son corps ne laissait pas de trace d'un grossesse antérieure, elle était toujours aussi sexy que dans mon souvenir. Ma main vint se poser sur sa hanche comme pour l’empêcher de fuir lorsque je vis qu’elle était un peu moins à l’aise face à la situation. Je lui demandais donc de rester ce qu’elle accepta, sans hésiter. Ma main remontait délicatement sur son dos, mais je m’arrêtais lorsque relief se fit sentir sur sa peau. Elle s’écarta de moi aussitôt en mentionnant que ce n’était rien. Son ton était bien plus froid et je me doutais bien que c’était pas rien sinon elle n’aurait pas réagi d’une telle façon.  « Si c’est rien… tu me laisses voir? » demandais-je doucement en gardant tout de même l’espace qu’elle avait créer entre nous. Je ne voulais pas la brusquer ni qu’elle se sente obliger de quoi que ce soit, sauf que c’était plus fort que moi de le lui demander parce qu’après tout, je voulais surtout m’assurer que c’était rien de grave.

Le compliment de Nick aurait pu peupler la soirée tellement il rendait Poppy à l'aise. Un peu comme si elle se sentait chez elle, alors qu'elle ne l'était pas : il s'agissait de l'appartement de son ex, et il l'hébergeait temporairement... nulle ne le savait mieux qu'elle. Mais pour l'heure, l'américaine prenait cette confiance, en faisait une force, et s'adaptait à cette situation nouvelle - ne l'étant finalement pas tellement - avant que tout ne dégringole dans son esprit. Au point que l'actrice en vienne à s'habiller avec un petit peignoir de soie, posé sur le canapé un peu avant sa douche. Elle l'attachait avec ferveur au moment où Nick essayait de désamorcer la bombe qu'elle devenait, au point de l'arrêter dans son élan. Je ne sais pas si... commença-t-elle avant de se raviser. C'était elle qui venait de dire que ce n'était pas grave, aussi se tourna-t-elle pour lui montrer son dos, marqué par trois cicatrices plus importantes près des reins, puis quelques marques moins imposantes et moins boursoufflées. Il m'a poignardée à trois reprises et j'ai manqué de perdre un rein... ajouta-t-elle avant même qu'il ne pose la question, son corps tremblant telle une feuille.

Clairement ma question la mettait mal à l’aise, elle s’empara rapidement du peignoir qu’elle avait laissé sur le canapé pour ensuite l’enfilé. Je ne pu m’empêcher de penser que j’avais peut-être fait une erreur en insistant un peu pour qu’elle me montre. Pourtant son ton se voulait hésitant… comme si une part d’elle voulait bien, mais que d’un autre côté ça la gênait. Au bout de quelque seconde elle se tourna pour me dévoiler les cicatrices qui couvraient son dos et avant que je n’aie le temps de lui demander quoi que ce soit elle m’expliqua ce qui c’était passé. J’avais peine à croire ce qu’elle venait de dire. J’avais un peu deviné qu’elle parlait de son ex lorsqu’elle mentionna le « il », mais je n’arrivais toujours pas à expliquer un tel geste.  « Mais.. pourquoi? » demandais-je alors que le bout de mes doigts vinrent effleurer les cicatrices. La stupidité humaine me surprendrait toujours, j’avais du mal à croire qu’on pouvait en arriver là et surtout que connaissant Poppy je doutais qu’elle ait fait quelque chose de tellement terrible qu’on veuille lui faire du mal à ce point. Je m’avançais d’un pas alors que mes doigts continuaient de tracer les traits sur le bas de son dos.